Alice de Laura Berent Neowood éditeur Ebook - Littérature

Alice de Laura Berent
Neowood éditeur
Ebook – Littérature

Alice

 

Alice est une mordue de cinéma, d’ailleurs elle a la chance de bosser pour un journal télé dans lequel elle écrit des chroniques de films. Seulement elle affectionne tout autant de traîner chez elle en petite culotte et se vautrer dans le canapé devant la télé à regarder des DVD’s. C’est ce qu’elle fait ce jour-là, décidant de se faire porter pâle tout en pensant à cette mystérieuse fille du blog au caractère bien trempé qui assène des leçons de « vie » telle que celle-ci :

Assumez vos actes manqués. Ne faites pas ce dont vous n’avez pas envie. Résistez.

Alice est en colocation avec deux femmes.

Vélarie, infirmière de nuit en gériatrie qui « est naturellement jolie avec ses yeux de Juliette Lewis et sa bouche à la Greta Garbo ». Amanda, hôtesse de l’air qui est « comme notre Pamela Anderson de proximité. Si elle dégouline de vulgarité, son intelligence est largement sous-estimée. »

Cela fait deux semaines que la fille du blog ne s’est pas manifesté, ce qui est étrange.

« Boum, boum » à la porte, un homme se présente, un flic en civil, un dénommé Inspecteur Mark MacPherson au faux « air de Dana Andrews ». Il enquête au sujet de la disparition de Margaux Wendice mais Alice Laperle ne la connaît pas. Il semblerait que ça soit la fameuse fille du blog.

L’inspecteur en noir et blanc inquiète Alice malgré cette irrépressible attirance qu’elle ressent. Paumée, Alice se dit :

« Un mauvais rêve.Tout ça parce que je me suis encore endormie devant la télé. Il y a eu un orage, la foudre est tombée et puis un grand flash qui m’a expédiée dans un endroit du genre de Smalville sauf que, moi, je n’ai droit qu’à une vieille série Z. »

Partant de ces éléments, les évènements vont osciller sans arrêt pour Alice entre rêves et réalité. Elle aura bien du mal à maîtriser le cours des choses. Mais pour finir qui est donc cette fille du blog, cette Margaux, où-est-elle ?

Vous pouvez constater au nombre de citations que j’ai beaucoup aimé le style de l’auteur, Laura Berent : l’humour, le rythme, un langage simple et imagé, une histoire à la Lewis Carroll avec plein de références au cinéma. Et pour tout dire une héroïne qui dans la réalité pourrait-être une super pote.

Ce roman numérique ( epub, mobi et PDF ) des éditions Neowood est à 2 € 99. Vous pouvez le commander directement sur le site de l’éditeur .

3000 pieds – sommaire
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–=| Acte 91 |=–

1. Élise secoua la tête. L’arme lourde, son bras tremblait. Ne tire pas maman ! Écoutez votre fille, renchérit Preston Dex.

2. Mélodie s’interposa : c’est notre voisin. Élise se retourna, pointa alors son amie : eux ou nous ? Sa vue se brouilla.

3. Michelle lui avait susurré un jour:  » le tir c’est comme le sexe. » Je suis Franck, fit alors son amie d’une voix claire.

4. Elle se retourna vers Preston. Comment était-ce possible ? Les glass-T, comprit sa fille, il passe de l’une à l’autre.

5. Une petite maline, persifla Jerry que la situation amusait. Franck pouvait l’empêcher de tirer: posez l’arme, parlons.

6. Mélodie prit l’avant-bras de sa mère, puis l’abaissa: on ne va tuer personne. Franck, ce nom lui disait quelque chose.

7. Je te l’avais dit, s’enflamma Jerry, la petite a du cran ! Le prêtre ne se déconcentra pas: doucement, c’est très bien.

8. Excellent, tu as évité un drame. Maintenant Franck, je vais reprendre les choses en main. Laisse-les ! cria le prêtre.

9. Une issue imprévue, du Jerry tout craché. Franck voulut les avertir. Ni l’homme, ni la femme ne parla, liaison bloquée.

10. Tu feras une bonne tireuse, avait dit Michelle. Élise sourit, leva son bras, tira. Le plafonnier vola en éclats. Noir.

–=| Acte 92 |=–

1. L’inconnu gisait dans une mare de sang. Doug récupéra la hache. Les escaliers, une option plus prudente, se dit-il.

2. Il poursuivit sa descente. Pas longtemps. Les cliquetis, perçut-il, venaient du 217ème. Un homme. Seul. Sans glass-T.

3. Doug l’observa, à distance. Du matériel, deux grands sacs. L’individu en combinaison. Il s’interrogea : un dingue ?

4. Hello ! lança-t-il de l’étage supérieur. L’homme dégaina un 9 mm. Doug leva son badge : on se calme, je suis la police.

5. Les présentations suivirent : il se prénomait Marty, 27 ans. Geek surdoué, jeune riche et… adepte de sports extrèmes.

6. Je me tire de cet enfer, fit-il. Doug regarda les sacs. Comment ? Martyn lui sourit : je vais sauter mec, comme un ange.

7. Tu vas te tuer, tenta Doug. Le gamin avait tout calculé. La plateforme pano au 216ème, offre une avancée suffisante.

8. Ouverture au 180ème. Puis je tourne sur ma gauche pour l’éloigner de la façade. Facile. Je l’ai déjà fait. À New-York.

9. Pourquoi se préparer à l’étage supérieur ? Un hic, fit Martyn, enfin, une bonne dizaine, peut-être plus. Doug comprit.

10. Des résidents ? Ouais, ils voudront ma peau. Le gamin montra son arme : avec ça, vous pouvez m’ouvrir le chemin, ok ?

–=| Acte 93 |=–

1. Le concierge contourna la mini-mare, de confiture étalée sur le sol. Pas de corps. Les tueurs les déplaçaient-ils ?

2. Il préféra ne pas savoir. Retrouver les filles et le prêtre, le groupe, son objectif. Les personnes seules mourraient.

3. Il traversa l’accueil : un comptoir, des plantes. Dehors, une large allée qu’il reconnut : il se trouvait au 54ème.

4. Gagner le 50ème, une affaire de minutes. Il se pressa vers les escaliers en colimaçon, stoppa à la rambarde : prudence.

5. Personne en contrebas. Une place, deux bancs, une fontaine. Le garçon suivit son plan en tête, espérant arriver à temps.

6. Main tremblante, Lucie pointa l’homme avec le 38 de Gia, inconsciente au sol. Elle devait prendre cette décision seule.

7. Le monte-charge émit ses bruits mécaniques. D’autres tueurs en route. Elle recula. Le résident aux glass-T avança.

8. Appuie sur la détente, pas le choix, souffla son esprit. Elle obéit: le bruit, le recul, l’horreur. L’homme s’effondra.

9. Le coup de feu alarma Franck qui se retourna. Quel drame se déroulait derrière ces rideaux de fer ? Il devait y aller.

10. En surimpression, une lucarne noire, néant inquiétant diffusé par les glass-T. Rude journée, hein ? s’amusa Jerry.

–=| Acte 94 |=–

1. Noir. Preston vacilla, désorienté. Les glass-T ne perçaient pas la nuit. Le flux s’interrompit, une poignée de secondes.

2. Noir sur noir, les instructions se fondaient. La lueur venue de la cuisine éclaira le couloir. Les cibles : disparues.

3. Sa nouvelle partenaire s’avança, le dépassa sans un regard. Les glass-T échangèrent les données: en chasse, lut Preston.

4. Une courte avance, un fol espoir : celui de survivre. Élise entraîna sa fille vers les escaliers : on grimpe, vite !

5. Aux étages supérieurs, moins de résidents. Des risques diminués. En bas, c’était l’enfer. 105ème étage : on continue !

6. Michelle et Preston n’hésitèrent pas au moment de choisir : monter. Les deux cibles n’avaient guère d’autre option.

7. Une porte claqua, Mélodie se pencha, devina les silhouettes : ils sont là ! Boost d’adrénaline, elles accélérèrent.

8. Maman, j’en peux plus ! Élise encouragea sa fille. Les poursuivants seraient bientôt là. 108ème, lut-elle sur une porte.

9. Élise poussa Mél en sécurité, une hache au sol, vit-elle. De quoi bloquer la porte. Elles purent enfin souffler un peu.

10. Obscurité, images saccadées, Franck peinait à suivre. Il capta l’essentiel: mère et fille en sécurité. Temporairement.

–=| Acte 95 |=–

1. Un second porteur de glass-T déboula aussitôt le premier abattu. Gia inconsciente, un nouveau dilemme pour Lucie.

2. Son regard passa du cadavre, à la bimbo, à l’assaillant. Canon levé, visée vacillante, elle serra la crosse à 2 mains.

3. Plus âgé que le précédent, le tueur arborait une courte barbe grise, tachée de sang. Lucie recula, retardant l’échéance.

4. 2ème coup de feu, perçut Franck qui recula de quelques pas, retira ses glass-T. Belmonte réagit : où comptes-tu aller ?

5. Aider mes amis, ouvre les volets ! Fais le tour, entrée de service, lui fit Jerry. Le prêtre indiqua la foule: et eux ?

6. Je t’offre 5 minutes d’avance. Franck courut à la 3ème détonation. Fais-vite, tes amis ont besoin de toi, ironisa Jerry.

7. Le concierge atteignit le 52ème étage sans encombre. Un sol en dalles vitrées surplombait le 51ème, l’accueil au mall.

8. Sous ses pas, un homme surgit. Perdu, haletant. Derrière lui, des résidents, certains armés, tous appareillés. Mauvais.

9. Le pauvre semblait à bout. Le garçon se mit à genoux, frappa le carreau de verre pour attirer son attention. En vain.

10. Il entra dans une boutique, imité par la mini-horde. Impuissant, le concierge se releva : la folie, à tous les étages.

–=| Acte 96 |=–

1. Maman, tu sais tirer ? s’étonna Mélodie ne reconnaissait plus sa mère, passée d’un statut social à… Elle la regarda.

2. Tee-shirt crasseux, jupe méconnaissable, cheveux hirsute. Jamais elle ne l’avait vue ainsi. Jamais elle s’était confiée.

3. Elle suivait un modèle bourgeois, rangé, puritain. Mélodie le réalisa : sa mère possédait des facettes, une vie cachée.

4. Une vie dans laquelle elle utilisait un 9mm et elle faisait l’amour à une femme. Qui était-elle ? Ses repères tombaient.

5. Le plan projeté par les glass-T illuminèrent un nouvel itinéraire, par le 109ème. Preston suivait sa 3ème partenaire.

6. On doit bouger, fit Élise. Des couloirs vides, des portes fermées. Pas de cadavres, ni de tueurs. Un havre incertain.

7. Drôle d’impression, songea Mél, celle de suivre une étrangère. Quand avait-elle basculée de mère soignée à femme armée ?

8. Tu es ma fille, je ferais tout pour te protéger, reçut-elle comme explication. Une réponse insuffisante, un faux fuyant.

9. Preston le vit le premier. Un individu seul, une cible. Michelle fondit dessus, lui ouvrit le ventre de bas en haut.

10. L’homme s’écroula. Sa partenaire indiqua la porte, l’escalier menait au 108ème où les 2 cibles subiraient le même sort.

–=| Acte 97 |=–

1. Que je vous ouvre la voie ? Martyn acquiesça en enfilant sa combinaison : vous avez un fusil d’assaut. Ce sera rapide.

2. On ne tue pas sans raison. Le gamin s’esclaffa: les résidents essaient de trucider tout le monde, une raison suffisante.

3. Vous allez m’aider, alors ? demanda Martyn. Doug pensa au type qu’il avait abattu, à ses hommes. On pourrait réfléchir ?

4. Le jeune se pencha vers lui : vous êtes du Yum Swat ? Je pensais que vous opériez en groupe. Où sont vos hommes ?

5. Le policier garda le silence. Je suis désolé pour vos gars, fit Martyn. L’enfer s’est installé ici, il faut s’entraider.

6. Drôle de réaction. Il observa le gamin qui fermait le devant de sa combinaison. Il semblait serein presque détendu.

7. J’ai appris à maîtriser ma peur, commença Martyn. À la dépasser. Pas mal de jeunes comme lui postulaient au Yum Swat.

8. Des têtes brûlées parmi lesquelles se cachaient des recrues de valeur. Penser au pire, c’est déjà mourir, précisa-t-il.

9. Il aida le gamin à sangler le sac à dos contenant la voile à ouverture rapide. Doug avait déjà sauté avec ce matériel.

10. Il tapa sur l’épaule: je vais vous dégager la voie, une fois au sol, je veux que vous fassiez quelque chose pour moi.

–=| Acte 98 |=–

1. Pour la quatrième fois, Lucie leva le canon du 38, mais cette fois-ci fut différente. Face à elle, avançait un gamin.

2. Boucles châtains dépassant de la casquette de baseball, yeux invisibles derrière les glass-T. Elle ne put s’y résoudre.

3. Elle se précipita vers Gia, la secoua : réveillez-vous ! Le gamin approchait. Le monte-charge remontait un 5ème tueur.

4. Lucie prit la Yum Girl sous les aisselles. Pour une pute, se dit-elle, elle pesait bonbon. Elle n’alla guère loin.

5. Dos au mur, à la merci de l’adolescent qui brandit un pic à glace. Lucie cria, se recroquevilla. Puis, une ombre surgit.

6. Coupez le monte-charge ! Elle se reprit, fila vers le comptoir. Une tête chauve dépassait déjà de l’ouverture. Vite !

7. Sa paume frappe la commande de fermeture. Franck maitrisait le gamin, le pic gisait au sol: j’arrive à temps, fit-il.

8. Avec prudence, le concierge atteignit le 51ème. À un étage de ses amis. Il y était presque. Il reconnut une enseigne.

9. Celle où était entré l’inconnu chassé par la mini-horde. Qu’était-il devenu ? Il hésita. Aider: une vocation, un métier

10. Il s’approcha, lentement, de la baie vitrée. Une boutique de sport. À l’intérieur, le spectacle lui glaça le sang.

–=| Acte 99 |=–

1. Ambiance feutrée, couloirs sans fin. Mélodie ralentit. Sa mère se retourna: évitons de traîner. Pour aller où, fit Mél ?

2. Mr Dex et Michelle sont sur nos traces, par un autre chemin. La fillette secoua la tête: Papa, il sait ? Pour Michelle ?

3. Élise s’accroupit : ma chérie, ce n’est ni le lieu, ni le moment. Un air désapprobateur, Mél recula, puis fixa sa mère.

4. On aura peut-être pas d’autre occasion, maman. Elle avait grandi d’un seul coup, réalisa Élise. Elle soupira: il sait.

5. Aucune autre rencontre en chemin, Preston couvrit sa partenaire qui s’engagea dans la coursive du 108ème, lut-il.

6. Avec ton père, nous avons un arrangement. Mélodie ne comprit pas: vous ne vous aimez plus ? Vous restez à cause de moi ?

7. Élise savait que ce jour viendrait où ils devraient s’en expliquer. Une seule réponse, lui vint à l’esprit. La mauvaise.

8. C’est plus compliqué que ça, ma chérie. Mél fronça les sourcils, déterminée : depuis combien de temps ? Élise se releva.

9. On ne peut pas parler de cela maintenant, trancha sa mère, ne restons pas là. La pire journée de sa vie, songea Mélodie.

10. Les portes défilaient. Michelle devant lui, portée par le flux. Preston entendait la même musique. En communion.

–=| Acte 100 |=–

1. Vous avez fait ce qu’il fallait, assura Franck à Lucie. Elle ne pouvait pas tuer un gamin. Le prêtre l’avait assomé.

2. Tant qu’il porte des glass-T, il ne sera pas attaqué. Gia se reveilla, se massa la tempe, un regard furieux vers Lucie.

3. C’te folle a voulu me tuer. Il s’accroupit : elle ne recommencera pas. Il leva les yeux vers l’épouse : n’est-ce pas ?

4. Lucie resta muette. On en s’en sortira en restant ensemble, en veillant les uns sur les autres. Vous le comprenez ?

5. La Yum Girl se redressa. Franck lui rendit son 38 : où est le garçon ? Elle haussa les épaules. On a du se séparer.

6. La mise en scène macabre épouvanta le concierge. Les résidents trop nombreux, il resta à l’écart, derrière la vitrine.

7. Une forêt de silhouettes autour de l’étal. Impossible de voir la totalité de l’inconnu dont il devina les pieds ligotés.

8. Une femme approcha, la mini-horde s’écarta. Le garçon porta la main à sa bouche : un autel sacrificiel. Mon Dieu…

9. L’inconnu bailloné roulait des yeux. La femme se plaça à sa droite. Sans un mot, elle brandit la lame, puis la planta.

10. Le garçon détourna la tête. Il s’éloigna, se mit à courir vers les escalators, le regard de la victime en surimpression.

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Seconde chance d'Andy Vérol  Editions de La matière noire Cool. The dark matters Numérique - Juin 2013

Seconde chance d’Andy Vérol
Editions de La matière noire
Cool. The dark matters
Numérique – Juin 2013

Putain ! quand la vie ressemble plus à rien malgré ton gosse, ta femme et un très bon job où tu crées Seconde chance pour des nantis de merde.

Et toi t’es là comme un con en te disant que t’as une femme, un gosse, un mercédes , un bon job et que pourtant t’es passé à côté de ta vie. Surtout que tu vois ce con de Trésor faire la une, ce Trésor qui t’a volé des textes, qui se la pète dans cet underground vendu avec toutes ces nanas faciles, les connards qui te feront la une de demain.

Tu t’sens pousser des seins et tu vas enfin pouvoir parler à ce con de Trésor qui ne pense qu’au cul même si t’es mineur.

Tu te transformes dans ta Seconde chance et lui n’y comprend rien.

Tu le rencontres dans ses soirées nazies qu’il ne dit pas en être.

Il est impuissant ou presque ce Tresor.

Tu continues plus loin dans cet underground de merde et Marion, ton avatar est ton alter-ego.

Finalement que parviendras-tu à faire avec tes deuxième chance ? Une répétition, un nouveau départ ? Que t’aura apporté cette transformation ?

C’est un mirco-roman puissant, qui interroge sur ce que nous voulons devenir ce que nous étions, et comment on rétablit un certain «  équilibre ». C’est juste une histoire qui nous dit « ne soyez-pas lâche »

 

«  Demain les dents auront poussé dans ma gorge »

On avance, mais si on n’avance pas, si on ne parvient pas à s’en sortir, on devient quoi ? Comme ces ravagés claqués par des divorces, le chômage, le terne d’une existence bien charpentée publique et de prévention ? Dans les chiottes, je n’y tiens plus. Je vomis puis je vais m’installer devant mon PC

Un texte qui ne m’a pas dérangé personnellement mais qui est sans doute ce qu’il faut pour bousculer certaines personnes et certains lecteurs plan-plan. J’y ai rien appris sauf la narration qui m’a époustouflée, j’avoue.

En conclusion, à découvrir et à lire !

Illustration de Yentel Sanstitre : visiter son site

Blog de l’auteur ici : http://andy-verol.blogspot.fr/

L’itw de Lilian Peschet http://ianian.org/seconde-chance-andy-verol/ 

Le site de éditeur : http://lamatierenoire.net/

2 € 99 et sans DRM sur la plupart des plateformes

3000 pieds – sommaire
<< actes 71-80 • actes 81-90 • actes 91-100 >>

–=| Acte 81 |=–

1. Michelle, commença sa mère. Mélodie se tint en retrait, sans illusions. Les porteurs de glass-T ignoraient les appels.

2. Nous avons besoin d’aide. L’amie de sa mère resta immobile à l’extrémité de l’ilot central. Mélodie se prépara au pire.

3. Dans sa tête, l’itinéraire de fuite empruntait le salon, un bout de la terrasse jusqu’à la porte vitrée du couloir.

4. Pourquoi n’attaquait-elle pas ? Ne restons pas là, fit Mélodie à sa mère qui tentait malgré tout de raisonner son amie.

5. La lame que Michelle dissimulait dans son dos apparut soudain. Élise réprima un cri. Mélodie l’entraîna sans attendre.

6. Les deux femmes s’enfuirent, à toutes jambes, sans remarquer que Michelle n’avait pas bougé, un rictus sur les lèvres.

7. Sur la terrasse, Élise colla au mur. Mél poussa la porte-fenêtre, haletante. Elles se retrouvèrent dans le vestibule.

8. La sortie droit devant, quelques mètres. Elles parvinrent sur le palier. C’était un peu trop facile, se dit la fillette.

9. Elle tira sur la poignée : eut un mouvement de recul soudain, sa mère la percuta et se retrouva au sol, poussa un cri.

10. Mr Dex ! Michelle surgit hors de la cuisine. Prises en tenailles, Élise et Mélodie se blottirent l’une contre l’autre.

–=| Acte 82 |=–

1. L’individu était résolu à en découdre, un comportement différent de celui de l’inconnu du 240ème. Mais pas de Nicholas.

2. Le soldat ne l’avait pas lâché, jusqu’à ce qu’il le tue. Fallait-il en venir là ? Doug s’en tint à la sagesse : repli.

3. Il courait, gardant son poursuivant à distance. Les escaliers, localisa-t-il. Il poussa la porte, descendit au 235ème.

4. Après des années au Yum Swat, il avait tout vu, tout connu. Ce qu’il avait sous les yeux dépassait l’entendement.

5. Son pouls s’accéléra à la vue des traînées cramoisies. Il croisa une jambe, un avant-bras. Une mare de sang. Des doigts.

6. L’individu apparut à son tour. Il s’arrêta, hache entre les mains. Doug ne le perdit pas de vue, tout en progressant.

7. Deux corps, en partie démembrés, gisaient après un croisement. Il conserva le même professionnalisme qu’en opération.

8. Son esprit criait à la folie. Son entraînement lui intimait de garder son sang froid. Il visa un troisième cadavre.

9. Il le réalisa soudain : les traits similaires. Les victimes appartenaient à la même famille. Doug déglutit : bon dieu…

10. Il ne s’arrêta pas, continua son incursion macabre. La tour ressemblait moins au paradis qu’à un enfer dans les nuages.

–=| Acte 83 |=–

1. L’épouse humiliée, meurtrie: une hantise. Deséspérées, leur comportement devenait imprévisibles, des femmes dangereuses.

2. Lucie vida son sac, évoquant un mari dont seule la fortune intéressait une profesionnelle comme Gia. La bimbo inspira.

3. Ils vont arriver, on doit monter, souffla-t-elle. Pour toute réponse, la pression de la lame sur sa peau augmenta.

4. La femme se colla à elle: je monte, toi tu restes. Avec eux. Maintenant recule ! ordonna-t-elle. La Yum Girl s’exécuta.

5. Lucie prit place sur la plateforme. Les résidents approchaient. Allez en enfer ! lança-t-elle, en débutant la montée.

6. La voiturette parcourut la vingtaine de mètres en un instant. Le garçon freina mais à cette vitesse, il percuta le fond.

7. La horde fondit sur lui. Tueurs, lunettes sur le nez, armes diverses en main, poussés, guidés par une sorte de démon.

8. Il reprit ses esprits, trouva la commande sur le tableau de bord. La double porte se referma aussitôt le bouton pressé.

9. Pourvu que ce truc descende ! pria-t-il, avec l’espoir de sortir de ce cauchemar. Mais l’ascenseur ne bougea pas.

10. Il entendit le bruit terrifiant. Des dizaines de poings en train de cogner le métal d’une cage dont il était prisonnier.

–=| Acte 84 |=–

1. Mère et fille, réalisa Franck, en les observant via les glass-T de l’homme. L’une avait chassé l’autre et vive versa.

2. Laisse les partir, demanda-t-il à Jerry. Ces sacrifices ne sont pas nécessaires. À l’image, la fillette se leva soudain.

3. Mélodie eut une idée folle. Sa mère tenta de la retenir. Non Mél ! Elle s’écarta, s’avança vers Mr Dex, sans réaction.

4. Le front du prêtre se rida. Elle ressemblait… à la fille de Jerry. Même frimousse ovale encadrée de boucles brunes.

5. Elle stoppa à portée de lame. Mr Dex, entendit Franck, je sais que ce n’est pas vous, que c’est à cause des lunettes.

6. Jerry…fit-il, exploitant la situation, tu ne vas pas tuer ta propre fille ? Un pari risqué. Le face à face perdura.

7. Élise réfléchit. Avant d’emménager à la tour, Michelle avait tenu une bijouterie. Un commerce convoité. Dangereux.

8. Elle visa le grand placard, juste devant. Elle l’ouvrit: 6 étagères. La dernière hors de vue. Elle opta pour l’escalade.

9. Que faisait la mère ? Il la vit grimper sur les deux premières étagères, puis extraire une boite. Franck s’interrogea.

10. Élise jubila : l’arme s’y trouvait peut-être. Il fallait des clefs. Elle regarda Michelle : les gardait-elle sur elle ?

–=| Acte 85 |=–

1. Les ascenseurs de la tour possédaient tous des trappes, même les panoramiques extérieurs. Le garçon quitta l’habitacle.

2. Il grimpa sur le toit du véhicule, souleva le panneau. L’inconvénient : la montée comme unique option. Mieux que rien.

3. Debout sur la cabine, il réalisa qu’elle ne s’arrêtait pas à tous les étages. Uniquement ceux réservés aux livraisons.

4. Il était au 49ème, réfléchit-il, le café terrasse au-dessus. Le mall s’étendait du 41ème au 51ème. Il leva la tête.

5. Il ne perçut pas d’issue au 51ème. Bordel ! Où se trouvait la suivante ? Il hésita, la grimpette risquait d’être longue.

6. Avait-il le choix ? Ça ou attendre que s’ouvrent les portes. Le concierge s’élança à l’assaut des poutres et câbles.

7. Gia recula. Les résidents se pressaient dans l’étroite galerie, une question de secondes. Au-dessus, Lucie l’observait.

8. La bimbo toucha la crosse de son vieux 38. Abattre le premier ? Elle ne les tuerait pas tous, impossible. Trop nombreux.

9. Les porteurs de glass-T fonçaient vers elle. Gia brandit l’arme, tira en l’air. Le coup résonna dans l’espace clôt.

10. La foule de tueurs stoppa nette. Elle pointa le premier, afro-américain, à bout portant. Un inconnu. Lucie cria : Non !

–=| Acte 86 |=–

1. Les clefs, s’interrogea Élise en scrutant son amie à distance. La fouiller ? N’y pense même pas semblait-elle dire.

2. Mélodie tentait de raisonner Mr Dex, aussi réceptif qu’une gargouille sur son pilier. Pourquoi n’attaquaient-ils pas ?

3. La cible le fixait. Bras tendu, Preston saisirait rapidement le cou. Une option que lui refusait la rivière des mots.

4. Les clefs sont sur l’autre femme, révéla Jerry. La mère hésitait, cherchant le courage pour l’affronter, devina Franck.

5. La gamine a plus de cran, analysa Jerry d’une voix amusée. Libére-les ! Franck le voyait : la situation finirait mal.

6. Élise se redressa, avança vers Michelle. Devant elle, elle essaya d’apercevoir ses yeux derrière les glass-T. En vain.

7. Elle prit la main ensanglantée de son amie, caressa l’avant bras couvert de croûtes marrons. Maman, non ! entendit-elle.

8. L’épaule, le cou, la bouche. Élise se pressa, à un souffle: j’en ai besoin, Michelle, ma chérie…Puis elle l’embrassa.

9. La scène du point de vue de Michelle était…stupéfiante, songea Franck, médusé. Jerry ne commenta pas, pris de court.

10. Son amie la repoussa soudain. Élise recula. Poings refermés, sur la chainette. Le tour de passe-passe avait fonctionné.

–=| Acte 87 |=–

1. Quelque chose clochait, songea Doug. L’inconnu ne le suivait plus. Sur ses gardes, il arriva devant une porte coupe-feu.

2. De l’autre côté n’importe quel danger pouvait surgir. M4 dans une main, l’autre sur la poignée. Il inspira. Poussa.

3. Le couloir déservait trois somptueuses entrées à colonnades, des appartements de luxe typiques au delà du 200ème étage.

4. Habités par des couples sans enfants ou ces derniers devenus adultes, parfois de jeunes fortunés. Peu d’élus en réalité.

5. Moins de monde, moins de danger. Doug ne visita pas les mini-palais. Plus loin, il tomba sur un ascenseur panoramique.

6. Combien y-en avait-il ? Il se remémora le plan : un sur chaque face. Le N au fronton : Nord. Il entra dans la cage.

7. Impressionné, il fixa le tapis cotonneux en contrebas, la sensation de se trouver à bord d’une nacelle stratosphérique.

8. Le soleil au zénith illuminait la cime des nuages. Pas le moment, dit-il. Doug se retourna vers le panneau de commandes.

9. Il le vit alors. L’inconnu à la hache fonça vers lui. Doug appuya rageusement sur le bouton de fermeture. Sans effet.

10. Rien ne fonctionnait. Acculé, à court d’options. Il épaula son M4, centra l’homme qui courait. Doug pressa la détente.

–=| Acte 88 |=–

1. Le concierge s’accorda sa 3ème pause, à califourchon sur une poutrelle, le front dégoulinant, bras et cuisses endoloris.

2. Il n’était pas le genre qui fréquente la salle de sport. Il évalua le temps jusqu’à la sortie. Un court calvaire encore.

3. En-dessous, la trappe dessinait un carré de lumière dans les ténèbres. Il se demanda si les deux femmes s’en sortaient.

4. Le tir de semonce avait produit son effet. Les porteurs de glass-T restaient figés. Gia ne baissa pas le 38 pour autant.

5. Lucie la vit appuyer sur le bouton d’appel. Elle comprit que la catin allait s’en sortir. Et qu’elle même était coincée.

6. Baies obturées par les volets, la salle sombre comme terrain de duel. Le monte-charge s’ébranla avec la bimbo armée.

7. Gia fut accueillie par le silence. Sa tête émergea du comptoir. Lucie avait disparue. Elle rengaina le 38, se redressa.

8. Elle était là, cachée. La Yum Girl contourna le zinc : écoutez, je suis désolée. Pour votre mari. Je sais que c’est dur.

9. Elle dépassa une rangée de tables. Consciente de s’exposer. Lucie surgit dans son dos : Non, tu sais rien, salope !

10. Chaises renversées, chute douloureuse, Gia se retrouva sous une furie aux yeux illuminés de colère. Le genre à tuer.

–=| Acte 89 |=–

1. Maman ! C’était quoi ça ? Tu l’as embrassée ! Élise brandit sa prise : j’ai les clefs. Dans la boîte, il y a une arme.

2. T’es dingue ? lança Mél. Tu veux descendre notre voisin ou ta…copine ? Élise s’accroupit, ouvrit le coffret: un 9 mm.

3. Michelle et moi avons partagé une expérience. C’était étonnant, fit-elle en soupesant l’arme. Mélodie n’en revint pas.

4. Maman ! Tu sais t’en servir ? On a pris des cours, ensemble, sourit sa mère sous le regard impassible des deux tueurs.

5. Franck comprit de suite où Jerry voulait en venir : le sacrifice. Elle devrait choisir entre son voisin et son amante.

6. Qui va-t-elle choisir à ton avis ? interrogea la voix. Jerry… On est pas obligé. Tu peux éviter ça, le coupa-t-il.

7. Le cœur de Franck rata un battement: moi ? Ne devais-je pas te voir comme l’ange qui arrête le bras armé ? Montre-moi.

8. Pareil qu’au stand, sauf que Michelle ne soufflait pas dans son cou et les cibles, réelles. Tu veux les tuer ? fit Mèl.

9. Nous n’avons pas le choix, rétorqua Élise qui pointa son voisin. Je suis désolée, mumura-t-elle, la main tremblante.

10. Preston parla, mais les mots étaient ceux d’une autre personne : ne tirez pas ! Je m’appelle Franck, je vais vous aider.

–=| Acte 90 |=–

1. Malgré l’inefficacité des coups, Lucie lâcha tout ce qu’elle retenait depuis longtemps. Les insultes pleuvaient aussi.

2. La Yum Girl fit barrage de ses bras, sans riposter. D’un mouvement du bassin, elle reprit le dessus, bloqua la furie.

3. J’ai dit que j’etais désolée ! Elle appuya sur les poignets: maintenant écoutez-moi ! Un bruit mécanique, elle se figea.

4. Le monte-charge ! Quelqu’un arrive. Lucie en profita, asséna un coup de genou. Gia bascula, sa tête heurta le sol.

5. En panique, Lucie se précipita à l’entrée, tambourina sur la vitre obturée. Un porteur de glass-T émergea du comptoir.

6. Un autre ne tarderait pas. La cage n’offrait qu’une seule place. Une chance. Elle vit le 38 parterre. Elle se ressaisit.

7. Enfin ! expira le concierge à bout de souffle. Il répéra le dispositif d’ouverture manuelle. Les portes coulissèrent.

8. Une aire de livraison, modeste local collé à une plateforme de bureaux et services. Des lieux de travail. Dangereux.

9. Sa tête glissa par l’ouverture: personne, une allée de portes vitrées marquées de logos colorés et numéros. Voie libre.

10. Des open-spaces. Vides. Un mauvais signe. Le garçon s’arrêta: au bout du couloir, une mare rouge, tel du miel pétrifié.

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3000 pieds – sommaire

On m’a dit qu’il fallait se faire petit pour vivre, qu’il ne faut pas faire de remous, pas se faire remarquer…

On m’a dit de dire Bonjour à la Madame et d’être polie avec le notable

On m’a dit de mettre un bâillon sur ma colère, que cela ne se fait pas de toiser l’administration avec tant d’insolence

On m’a dit de ne pas regarder sur les côtés la misère et l’exclusion.

On m’a dit que tant que cela ne me touchait pas, je ne devais penser qu’à moi et ma famille.

On m’a dit qu’il faut que je prenne un emploi,  qu’il soit pour satisfaire à mes besoins élémentaires.

On m’a dit que je dois consommer et regretter de ne pas posséder les richesses d’autrui ….c’est pour çà qu’il faut que je travaille, pour leur ressembler dans l’accession. ! avoir un toit, le dernier modèle de chez Citroên et des vacances deux fois par an.

On m’a dit que je ne devrais pas rougir de ne pas pouvoir aider les pauvres, ils sont trop nombreux.

On m’a dit que je vieillirai bien si je m’angoisse pas pour le futur.Et pour tout çà il faut être docile …

Sangre

Sous le charme des oiseaux perchés dans les cîmes,

le vent sous la cape un instant crépite aux larmes,

fugace un éclair broie le ciel déchirant la toile de ses incisives couvertes de sang

Sangre.. la pierre qui écorche tes pas

Sangre… la peur qui te frappe sous la poitrine

Muette aux douleurs

quand la seule issue est d’avancer, encore et toujours ;

La vie te pousse, petite… la vie te pousse.

D’un coup d’un seul, trébuchante, chancelante

Sursaute au passage du nuage

L’ombre inquiétante s’empare de toi

Les doutes, la fatigue te cassent en deux

Silence et calme te hantent inlassablement

Invariablement

Les certitudes confusent les vérités

Tout le monde est là

A jouer de sa verve, de son apparente assurance

Ainsi est le monde alentours

Qui ne bâtit que sur du vent

Qui ne bâtit que la fin petit à petit comme on érige des dogmes et des idéaux en principe

Quand ne deviennent rêgles que les seuls objets des puissants et des chanceux

Sangre.. la pierre qui écorche tes pas

Sangre… la peur qui te frappe sous la poitrine

Divine Comédie

Parfois elle aurait lâché ses démons

Hésitante entre rires et larmes

Tourmentée

Scindée en deux

Le souffle entre deux rives,

Perdue dans les tréfonds de son impuissance.

Les roseaux dans le vent ploient

Les narcisses la contemplent

Les nénuphars la gobent toute entière

Le fond sous elle devient spongieux

Ses pieds englués

La clouent pour l’éternité

Fermée à tout, les yeux creux

Les lèvres épuisées

Il n’est pas d’heures qui ne soient tranquilles

L’immobilité, le ciel qui tombe à l’eau

Elle attrape entre ses doigts effilés

Une larme tiède

Les crapauds déployés endorment la chaleur

L’eau grimpe et sa tête disparaît

La magie d’un monde à rebours

Qui l’accueille comme au premier jour

Dans se ventre stérile

Aux desseins insondables

Le destin se rit 

Sortie de nulle part comme écervelée

Râleuse et libidineuse

Sorcière griffe au passage la frêle silhouette

Ricanant à part elle

« Oui tout va si, oui tout va bien »

Ravisseuse enchanteresse

La voix caressante mielleuse

Asservit le recul

Il est trop tard

Sa puanteur assaille

Sa saleté crache son venin

Sautent le pas, lèvent le pied

Le miroir se brise

Sorcière d’un sortilège

Ôte les entrâves

Le doute assaille

La peur vise le ventre

« Oui tout va si, oui tout va bien »

Continue-t-elle de susurrer

La moisissure prend des allures

De cheval galopant

La toile frémissante des envies

S’étire dans le no man’s land

Brumes en filigrane

Et suinte la peur

Sur l’échine tremblante

Et jaillissent les mottes de terre

Sous les sabots encroûtés

Et fusent la folie, l’ivresse et le désir

Rassasiée et repue 

« Divine est la comédie »

Il n’y a pas de collier mais des laisses en acier trempé

des laisses rétractiles

Amuse toi à tirer et tu verras

Dans ta chair le collier s’enfoncer, un tour de vis

Un tour d’écrou

Dans ta peau, dans ta chair

Ton cri mourra

Dans la clameur de la rumeur

Au loin, sous un soleil de plomb

Quand tomberons du ciel

Des accordéons de laisses-dorées

Aux encens si rares

Qu’ils font perdre la raison

Réfugié, compte toi !

Ton ombre devant toi tend les poings au bourreau

3000 pieds – sommaire
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–=| Acte 61 |=–

1. Mélodie rejoignit Preston. Au sol, épuisée, la cible avait abandonné la partie. Mr Dex se tenait de côté, immobile.

2. Elise regarda, terrifiée, sa fille s’approcher. Mél… Elle comprit en voyant la lame. Brisée, à bout. Elle se résigna.

3. Franck fixa Jerry à travers la marionnette dénommée Belmonte. La gamine, fit le prêtre, n’y est pour rien. Laisse-là.

4. Les lèvres remuèrent : ah ! Tu l’a suivie sur le moniteur de la sécurité. Fillette remarquable, pleine de ressources.

5. Le flux se tarit, Mélodie s’arrêta. Elle serra le manche de la lame attendant les instructions. Preston ne cilla pas.

6. Son voisin, sa fille, semblaient paralysés. Que se passait-il? Elle se mit à espérer, Mél, c’est moi ! Elle se releva.

7. Jerry, libère-les. La marionette pencha la tête: tu veux la sauver, les sauver tous? Ce serait un bon début, fit Franck.

8. Depuis le store, le trio suivait le face à face. Que se disent-ils? fit Lucie. Aucune idée répondirent le garçon et Gia.

9. Belmonte lui tendit une paire de glass-T. Tu veux la gamine ? Tu peux la voir. Franck serra les poings, un air interdit.

10. Non ! cria Gia. Mais que fait-il ? Le concierge la retint : on ferait mieux de partir d’ici. On ne peut pas rester !

–=| Acte 62 |=–

1. La respiration maîtrisée, doigt sur la détente, Doug procéda avec méthode, visita pièce par pièce, il y en avait tant !

2. Des pièces nombreuses, des opportunités d’après le plan des glass-T. Le terrain de chasse couvrait presque tout l’étage.

3. Le chef du Yum Swat s’adossa au mur, souffla. Nicholas avait certainement disparu, les échappatoires ne manquaient pas.

4. Nul besoin d’un arme puissante, une lame suffisait. C’était toujours une question de distance, d’approche de la cible.

5. Il ajusta l’oreillette: les coms toujours muettes. Il reprit l’exploration, poussa la porte d’une salle d’eau luxueuse.

6. Proie, chasseur, il s’agissait d’un point de vue, un état d’esprit. Il suffisait de décider, de choisir qui on était.

7. Une chambre, spacieuse, lit géant. Son œil expert contrôla les recoins, inspecta la suivante avec la même application.

8. Se faufiler, entre le mobilier chic, guidé par les mots, les œuvres d’art pour seuls témoins mais heureusement muettes.

9. Où était-il ? pesta Doug. Le policier Nicholas possédait des qualités. Il savait se fondre, renverser une situation.

10. Le faisceau de lumière. Il progressa le long de la cloison, lame au poing, fixant la tache laiteuse qui dansait. Proche.

–=| Acte 63 |=–

1. Franck fixa la main tendue, les glass-T. Les porter signifier qu’il se condamnait. Jerry n’offrait jamais de garanties.

2. Refuser et une innocente mourrait, des étages plus bas dans une allée. Jerry lui retournait la logique du sacrifice.

3. Gia recula : que fait-il. Le concierge s’étrangla : il va les mettre, merde ! Faut qu’on se tire. Lucie ne dit rien.

4. Mélodie tenait sa lame, dans l’attente des mots, de l’ordre de tuer. Mais aucun ne vint. À la place, un visage apparut.

5. Étrange, pensa Franck, ce n’était pas la fillette mais l’un des adultes qui la poursuivaient. Confus, il baffouilla.

6. Je suis le Père Franck Marcopoli, entendit-elle. Son esprit s’éclaircit. Prise de vertige, Mélodie faillit s’effondrer.

7. Elise voyait qu’il se passait quelque chose. Mél ouvrit la bouche, lâcha son couteau. Mr Dex ne bougeait toujours pas.

8. Nous allons te sortir de là. Franck percevait presque le rictus de Jerry. Tu peux retirer tes lunettes, fit le prètre.

9. Mélodie arracha les glass-T. Maman se tenait là, devant-elle. Elle la reconnut, se jeta dans ses bras : partons d’ici.

10. Ouvre les accès au hall de la tour. Voyons Franck, tu as eu ton miracle à l’instant. À moi de demander, donnant donnant.

–=| Acte 64 |=–

1. Mélodie voulut entraîner sa mère, loin de Mr Dex aussi raide qu’une statue. On pourrait les lui enlerver, fit Elise.

2. Il ne bougeait pas. Le couteau taché de sang en ses mains invitait à la méfiance. Il ne mérite pas ça, insista-t-elle.

3. Mélodie et Élise s’approchèrent, telles des imprudentes titillant un félin. La fillette agita sa main devant le visage.

4. Les deux cibles se trouvaient à portée de lame, il aurait suffit de deux ou trois mouvements rapides pour en finir.

5. Patience… Un leimotiv en forme de commandement qu’il devait observer. Aucune discussion n’était possible. Il attendit.

6. Il ne réagit pas, observa Mélodie, qui aurait préféré fuir loin de son voisin. On ne peut pas le laisser reprit sa mère.

7. Les deux femmes indécises, peu rassurées, se décidèrent. Plus grande, Elise tendit la main vers les glass-T, lentement.

8. Les cibles franchissaient la limite. Il convenait d’adresser un message clair. Les mots survinrent, puis l’action.

9. Mr Dex recula d’un pas et leva le bras, celui qui tenait la lame. Elise sursauta, Mélodie étouffa un cri, implora sa mère.

10. Viens maman ! On ne peut rien pour lui. Patience, tu les retrouveras, lut Preston en filigrane en les regardant partir.

–=| Acte 65 |=–

1. Le concierge dans son ombre, Gia, cherchant une issue, trouva l’entrée de la réserve, voisine du comptoir. Lucie suivit.

2. Comme convenu, les glass-T se désactivèrent lorsque la fillette et, lui sembla-t-il, sa mère eurent quitté les lieux.

3. Pourquoi il a fait ça ? demanda la Yum Girl. Le garçon éluda : d’abord on se met en sécurité, on discutera ensuite.

4. Franck enleva ses glass-T, Jerry, alias Belmonte, garda les siennes : Tu sais ce que je veux. Le prêtre soupira.

5. Des rayonnages et au bout de l’allée, une double porte. Gia la poussa, se retrouva face à des porteur de glass-T : Oh !

6. Tu es malade Jerry, toi et moi nous le savons, osa Franck. Belmonte resta impassible. Puis, il s’anima : c’est vrai.

7. En panique, ils rebroussèrent chemin. Ils nous encerclent ! s’exclama le garçon. Pourquoi ils ne nous n’attaquent pas ?

8. Elles sont mortes par ta faute. Crois-tu, répondit Franck, que ce gens doivent à leur tour sacrifier leurs proches ?

9. On n’en sortira pas vivant, se résigna Lucie. Le concierge la calma. Il n’a plus les lunettes, fit alors Gia à l’entrée.

10. Le sacrifice, une question de folie raisonnée, récita Jerry. Maintenant, coincé avec les agneaux, le penses-tu encore ?

–=| Acte 66 |=–

1. Et maintenant, où allons- nous ? Elise serra la main de sa fille: il faut sortir de la tour. Mélodie esquissa une moue.

2. Les accès vers le hall étaient verrouillés, se rappela-t-elle. Impossible, Maman, il faut monter. Elle lui prit la main.

3. L’escalator les emmena au dixième. Mélodie profita du répit: je ne me souviens de rien, avoua-t-elle. Un brouillard.

4. Que répondre à sa fille ? se demanda-t-elle. Qu’elle avait essayé de la tuer et faillit réussir. Elles se regardèrent.

5. Elle imagina le calvaire subit par Mél alors qu’elle se trouvait sous l’emprise des glass-T. Elise ferma les yeux.

6. Chacune savait ce que l’autre avait fait. Leurs mémoires se complétaient, en négatif. Je ne me rappelle rien non plus.

7. Elle revit sa fille en train de brandir le couteau, prête à la tuer. Un traumatisme gravée à jamais dans son esprit.

8. Des horreurs pareilles, voire pires, hanteraient celui de sa fille. Je suis désolée pour le mal ce que je t’ai fait.

9. Ce n’était pas toi, maman. Les escalators ne permettaient pas d’accéder aux étages supérieurs. Un gong retentit.

10. Les ascenseurs ? Elles s’approchèrent de la zone, remarquèrent la double porte ouverte ouverte comme une invitation.

–=| Acte 67 |=–

1. Le rond lumineux glissait sur le mobilier de luxe. Nicholas se colla au montant d’un buffet massif, guettant le moment.

2. Dans cet appartement, les cachettes ne manquaient pas, songea Doug qui s’en tint à la procédure, fouilla coin par coin.

3. L’ombre de la cible se dessina sur le sol. Il devina la forme du canon du M4, le bras, les jambes. Il plia ses genoux.

4. Le faisceau balaya un bureau, deux colonnes surmontées de bustes, puis un miroir. Doug se figea, Il était là. Derrière.

5. Il venait de perdre l’effet de surprise, mais Nicholas bondit aussitôt. La cible se déroba, il sentit un choc aux côtes.

6. Le coup de crosse réflexe lui sauva la vie mais son subordonné leva le canon du M4. La salve perça des trous au plafond.

7. Nicholas déséquilibra son chef d’un balayage, il utilisa le moment pour le frapper à l’estomac, puis leva la lame.

8. L’éclair qu’il perçut l’électrisa. Doug plongea au sol, se réceptionna sur l’épaule. Sa main saisit la crosse du 9 mm.

9. La gueule menaçante du canon ne le ralentit pas. Il ne stoppa pas. Les glass-T ignoraient que c’était la fin de sa vie.

10. Nicholas s’effondra, un trou au milieu du front. Doug, en sueur, toucha son gilet déchiré. Ce n’était pas passé loin.

–=| Acte 68 |=–

1. Il ne s’agit pas de sacrifice, mais d’épreuve. Le comprends-tu, Jerry ? Le raisonner, constituait-il la bonne approche ?

2. Franck en doutait, mais tant qu’ils discutaient, personne ne tuait personne. Une sorte de trève. Pour combien de temps ?

3. Retour au point de départ, souffla Gia. Lucie observait le prêtre. Avec qui discutait-il ? Un vieil ami, cita le garçon.

4. Tant qu’ils parlent, les porteurs de glass-T n’attaquent pas, remarqua la bimbo. Vous croyez qu’on pourrait s’en aller ?

5. Par la grande porte ? Le concierge se gratta la nuque: on devrait éviter de tenter le diable. On attend son retour.

6. Gagner du temps. Dans la situation, une stratégie qui valait n’importe quelle autre. Franck s’en tint à cette ligne.

7. Évoquer la souffrance de Jerry, la perte de ses proches qu’il avait sauvagement assassinés, ne menait nulle part.

8. Le prêtre le réalisa assez vite ; il interrompit son monologue : libère-les, Jerry. Tu en as le pouvoir. Maintenant.

9. Lucie reluqua Gia, la bimbo qui couchait avec son mari. Un couteau sur le comptoir, nota-t-elle. Qui ferait le lien ?

10. Sur 3000 pieds de haut, 240 étages, tout le monde tuait tout le monde. Une morte de plus ne ferait guère de différence.

–=| Acte 69 |=–

1. L’ascenseur panoramique, reconnurent-elles. Au-delà du métal et du verre, le vide, la lumière vive. Elles hésitèrent.

2. Les plateformes voisines restaient closes. Élise prit la main de sa fille: je ne le sens pas. On ferait mieux de partir.

3. Mélodie se retourna : maman… Une douzaine de porteurs de glass-T formaient une ligne, leur coupant la retraite.

4. Ils veulent qu’on prenne l’ascenseur ? Élise serra la main de Mél. Ça va aller maman, fit-elle. Tu vas y arriver.

5. Élise évitait toujours les trajets en panoramique si apréciés des résidents. Elle se força à respirer, à se calmer.

6. Je ne peux pas, fit-elle, bloquée devant la porte. La ligne des porteurs s’avança vers elles, accentuant la pression.

7. Quelle idée d’habiter une tour lorsqu’on souffrait de vertige, réalisa-t-elle pour la première fois. Mél aida sa mère.

8. Elise franchit le palier, sentit ses jambes défaillir. Son esprit fit barrage à la vue à pic. Sa fille l’encouragea.

9. Elles se trouvaient au 10ème. Mél leva la tête. Le ruban de béton filait vers les nuages. Où allait-il les conduire ?

10. Les portes se fermèrent dans un chuintement. La capsule s’ébranla. Mél sursauta. Reste près de moi, demanda sa mère.

–=| Acte 70 |=–

1. Le concierge et la bimbo avaient le dos tourné. Le couteau disparut sous sa veste. Lucie se sentit prête, déterminée.

2. Cesser le massacre, la folie ne pouvait plus durer. Jerry ne l’entendait sans doute pas ainsi, même s’il en disait peu.

3. À Londres, à Sydney, Franck avait tenté de le raisonner et trop de personnes étaient mortes, des amis, des relations.

4. Une vie consacrée au bien-être des résidents, il ne resterait pas les bras croisés, suspendu aux décisions du prêtre.

5. Gia le regarda s’éloigner : une idée pour sortir de là ? Il se pencha sur le comptoir : peut-être bien. Lucie s’écarta.

6. Jerry, nous sommes dans une impasse, affirma Franck. En face, Belmonte ne se départit pas de son calme artificiel.

7. Non Franck, tu es dans une impasse. J’ai une armée à mes ordres. Regarde-les: un seul mot et ils se jetteront sur vous.

8. Le concierge trouva une télécommande, appuya sur le bouton. Les grilles descendirent des logements au-dessus des baies.

9. Tu voies Franck, tes amis t’abandonnent. Veux-tu vraiment rester avec eux ? Viens avec moi… Franck haussa un sourcil.

10. Alors tu me pardonnes ? Si j’accepte, tu arrêteras ça ? Pour la première fois Belmonte sourit: as-tu la foi Franck ?

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La Brigade des loups : 1er épisode  Lilian Peschet  Voy'el- collection e-courts Couverture : El Theo

La Brigade des loups : 1er épisode
Lilian Peschet
Voy’el- collection e-courts
Couverture : El Theo

La Brigade des Loups : 1er épisode

2020. L’épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l’un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l’un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s’occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.

Un professeur massacré. Une mère de famille et son enfant dévorés vivants. De jeunes lupins sauvages en liberté. Pourquoi ces crimes ? D’où viennent ces enfants, et quel est leur but ? Les réponses pourraient bien bouleverser l’avenir de la brigade de Bucarest.

Je frétillais d’impatience de lire cette série suivant son évolution via le compte twitter de l’auteur ( @LilianPCB ). Connaissant un peu Lilian Peschet, je m’attendais à une lecture qui bouleverserait certains codes ( ne dit-on pas de lui qu’il est le bûcheron de l’écriture ? 😉 ) Et tel est bien le cas dans ce premier épisode, et cela va même au-delà puisqu’il revisite avec maestria le mythe de la lycanthropie.

Episode choral donnant la parole aux 5 membres de cette Brigade des loups : Vasile, le chef, un Alpha, Mikaï, Yakov ( le pro de l’informatique ), Pavel ( le toubib ), et Dragos.

Les quelques 40 pages qui forment cet épisode filent à une allure vertigineuse : pas de temps morts ici, notre curiosité est tellement attisée qu’il est impossible de lâcher la liseuse avant la fin …et de se dire « Vite la suite » ! Réussite également parce que d’entrée le lecteur s’attache aux personnages et au contexte de cette série SF ( je ne connais pas les termes en SF, je laisse le soin aux pros ).

J’ai toujours un faible pour les romans noirs qui excellent à décrire nos sociétés, leurs dérives ( possibles ou avérées ). La Brigade des loups a ce quelque chose en plus, ce côté politique sociale un poil dénonciateur et critique. Parce que certes les Loups ont le droit de vivre en liberté en Roumanie mais ils n’en sont pas moins mis à l’index souffrant d’un racisme évident pétri de préjugés :

« Le plus grand chuchote avec le plus petit, nous lançant des coups d’oeil mauvais que je reconnais : j’ai déjà vu sur de nombreux visages ce type d’expression, lorsque j’étais plus jeune, et que notre maladie était encore entourée de mystères. A cette époque, les rumeurs prétendaient qu’elle ne s’abattait que sur ceux qui le méritaient, que sur les bâtards, les drogués et les sodomites. »

Détournant le mythe du loup-garou Lilian Peschet nous fait suivre cette enquête policière riche de suspense. Ne nous assénant pas d’innombrables descriptions, mais sachant les distiller intelligemment, à aucun moment le lecteur ne perd pied dans l’intrigue. D’ailleurs tout ceci n’empêche pas qu’on s’attache rapidement aux membres de cette Brigade. J’ai hâte de savoir ce qu’il advient d’eux dans le second épisode, surtout au sujet de Vasile.

Un premier épisode impeccable pour une série qui s’annonce surprenante, intelligente et fort bien écrite. Je vous recommande donc chaudement cette ( courte ) lecture d’autant qu’elle est gratuite.

La superbe couverture a été créée par El Theo consulter son site 

Télécharger sur L’immatériel 

Une très belle chronique de La Brigade des loups par Cécile Duquenne sur son blog

Retrouvez sur dzahell d’autres articles sur des oeuvres de Lilian Peschet. Bonne lecture ! 

MINOLTA DIGITAL CAMERAAujourd’hui, je vous présente H_X Lemonnier et vous invite à le découvrir en lisant #Infinitif salve. Hervé écrit ses poésies en live-tweet sur son compte twitter ( @H_X_Lemonnier ). Ces tweets sont comme des bulles de toutes les couleurs, légères, en ribambelles ! Je les vois s’égayer comme lorsqu’enfant je soufflais doucement pour qu’elles s’envolent plus haut, plus loin pleines de surprises et de promesses. Pour tout cela, et bien plus encore, j’aime lire le blog d’Hervé Era Da dire

Il s’est formé autour de ces #infinitifs salves tout un chapelet de contributeurs pour les traduire en espagnol, italien, allemand, et même picard ! Démonstration faite que la poésie est universelle.

J’ai fait la connaissance d’Hervé en novembre 2012 à l’occasion de la TwitterFiction AllSinners de Yumington ( @Yumington ) lancée, créée par Jeff Balek ( @balek ) qu’il n’est plus la peine que je vous présente si vous consultez ce blog régulièrement. A nouveau un grand merci à lui pour toutes les belles rencontres faites. Sur le blog d’Hervé, lisez-donc sa TwittFiction AllSinners.

Et maintenant, place à la lecture de cet #infinitif salve 14. Il n’a pas été simple de choisir parmi les 23 présentes à ce jour. Merci à Hervé Lemonnier de m’autoriser la dissémination de cette salve ( vous référer à la WebAssociationDesAuteurs ) et de librement l’illustrer par cette photo prise à Lille.

#Infinitif salve 14 

Suspendre le temps d’un vol la mécanique déchue de l’éternel à faire.
Surprendre en soi des sons, jeux d’un temps congelé.
Offrir à ses espoirs les contes bariolés, raturés en cascade.
Dérober à l’envie de ne plus savoir rire.
Initier un retour en ces terres délicieuses farandoles.
S’immiscer parce qu’enfin nous étions maîtres frêles, enfants seuls.
Démontrer piège en main qu’il eut fallu tromper ces demains dominés.
Accroître l’épice sucrée de nos rires légendaires.
Embraser l’univers fou d’un regard magicien.
Détrôner sans reproche.
Cabosser les secrets, écarteler croyances.
Vivre de s’enivrer sans cesser d’y goûter.

Erika de Hafed Benotman  sKa éditeur numérique Coll. Noire Soeur

Erika de Hafed Benotman
sKa éditeur numérique
Coll. Noire Soeur

Erika 

Le résumé chez l’éditeur : Le numéro d’écrou « A Z A Z » fait l’écrivain public en caressant les touches d’Erika …

Il est 22 heures et il s’acharne sur sa machine à écrire, Erika. Voilà que les détenus réclament l’application du règlement, le débusque, l’insulte ! C’est vrai quoi qu’il leur foute donc la paix, qu’il arrête son vacarme.

« Voilà les temps nocturnes des prédateurs ! On est là ! Le bruit infernal de ta jouissance, Erika, se démultiplie de cellule en cellule ! De numéro d’écrou en numéro d’écrou ! On vous emmerde ! Comme sur les tuyaux où on se cause en morse à petits coups secs ou longs, selon qu’on parle en rap ou en alexandrin »

Erika qu’il a posée sur la planche en bois, là, directement sans mettre les couvertures. Ça résonne, ça résonne et les gardiens veulent la lui confisquer. D’abord qu’ils aient les clés de la cellule.

Qu’ils essaient donc tous de faire taire la poésie !

« J’ai des cordes vocales à me pendre, moi ! »

Il dénonce, il exulte, il frappe encore et encore les touches de son Erika. Il se met à dos tout l’établissement pénitentiaire, dans son tourbillon de folie créative.

Fouille de la cellule, mitard pour punition, allez hop 40 jours…

J’arrête ici les citations parce que je n’ai qu’une envie c’est que vous lisiez cette nouvelle. C’est de la poésie coups de poings et les points sur les I.

En quelques pages, l’auteur donne un aperçu sans ambiguïté sur l’emprisonnement. Coté détenus côté matons, rien ni personne n’est épargné. Hafed Benotman est un poète au sens large bien sûr, un auteur que je lis et relis toujours avec émerveillement et dont je conseille tous les titres sans exception.

Mais pour vous faire une idée de son style et de son talent, à ce prix ça ne se refuse pas.

Vous serez étonnés par la chute…

Erika est à 99 cts d’€ sans DRM ( epub, mobi, PDF). Pour l’acheter consulter la liste des distributeurs à cet endroit

La biographie d’ Hafed Benotman sur le site de l’éditeur

Echappée nocturne au pays des songes Auteur :Grégory Puech  Editions de La matière noire Coll.Champ des possibles

Echappée nocturne au pays des songes
Auteur :Grégory Puech
Editions de La matière noire
Coll.Champ des possibles

Echappée nocturne au pays des songes

Chez l’éditeur :

Accident.

Changement.

Tout est si soudain pour le jeune Thomas.

Comprendre. S’essayer à cette nouvelle vie en attendant de retrouver l’ancienne. Thomas n’est plus tout à fait lui-même, il n’est plus l’adolescent qu’il était hier, il n’est pas mort, non. Il est dans le coma.

Un récit qui nous emmène dans un monde inconnu, entre ombres et lumière ou vivent des âmes en transition, des individus dont le corps ne répond plus mais dont l’esprit est toujours vif. Un voyage au cœur de la lutte du corps contre un accident de la vie, un voyage au cœur d’une société inconnue de tous et pourtant si proche….

Et si ?…

Et s’il était possible que nos deux mondes communiquent ?

Courant après son amie Fethye, Thomas inattentif se fait percuter par une voiture. Plongé dans le coma, il va peu à peu découvrir le monde des ombres. Teddy et Louise l’accueillent et l’invitent à rejoindre la « maison » où règne en maîtresse, Weï, la doyenne. Un village d’ombres régit par 5 règles essentielles

  • Ne jamais aller au soleil en plein jour
  • Ne jamais parler aux éphémères
  • Signaler tout agissement des éveilleurs
  • Exercer son métier scrupuleusement et en rendre compte au conseil, c’est à dire aux anciens qui se trouvent aux tables de camping.
  • Si tu as la charge d’un enfant, tu as obligation de venir tous les jours à la « maison »

Weï est stricte sur ces règles. Les ombres ne doivent surtout pas se révéler. Les éphémères se sont les âmes de personnes endormies. Ainsi l’auteur nous décrit quelques scènes oniriques d’ombres dansant ou se comportant comme des clowns. C’est joliment décrit.

Au sein de la « maison » chacun doit tenir un rôle, ainsi il y a des rôdeurs qui ont la charge de débusquer les éveilleurs. Car toutes ces ombres sont comme Thomas, des âmes de personnes perdues dans le coma. Quant à Teddy, il est le tuteur de Louise.

Qui sont donc les éveilleurs que redoutent tant Weï ? Des ombres également mais elles souhaitent établir la communication avec les éphémères pour les alerter.

Quelques ombres ayant disparues, les éveilleurs sont soupçonnés. S’ensuivront des bagarres, voire une guerre, Weï devenant de plus en plus menaçante. Thomas va vivre des évènements absolument incroyables, apprendre à manier son ombre et à l’utiliser. Il va devoir affronter de terribles craintes pour parvenir à lever le voile sur la vérité. Car oui, il y a une révélation surprenante…Les éveilleurs auraient-ils-raison de penser joindre les éphémères ?

J’ai eu le bonheur de lire ce roman fantastique grâce à la gentillesse de l’auteur, Grégory Puech qui m’a prévenue que son éditeur La matière noire proposait 3 exemplaires aux lecteurs-blogueurs qui souhaiteraient le découvrir et bien sûr le chroniquer.

Ce premier roman de l’auteur est une belle lecture, dans un univers qu’il a su dépeindre et qui m’ayant désarçonnée au début s’est révélé assez rapidement simple à intégrer.

Le style est agréable, vous pouvez en avoir un aperçu en lisant l’extrait mis en ligne sur le site de l’éditeur : La matière noire 

Donc ce lundi 1er juillet 2013 vous pourrez acquérir Echappée nocturne au pays des songes pour 3 € 99 ( format ePub ou mobi ) directement via l’éditeur ( Voir lien ci-dessus )

Visitez le site de l’auteur : Récits à dévorer  Des surprises vous y attendent.

Un grand merci à Grégory Puech et à La matière noire. Félicitations !

Le Pape a disparu de Nicolas Ancion ONLIT Editions- Hors collection-

Le Pape a disparu de Nicolas Ancion
ONLIT Editions- Hors collection-

Le Pape a disparu

Le Pape est belge !! Oui ! Il s’appelle Ernest 1er, il est jeune , pimpant, fringant et manifestement épris du Cardinal Vertupoint qui le lui rend bien.

Un jour qu’il attend son avion, une jeune femme, Mady lui demande de faire passer entre la France et la Belgique un médicament pour sa mère gravement malade. Ce médicament ne peut normalement passer les frontières. Après quelques hésitations, Ernest accepte. Les douanes ne vérifieront pas ce que transporte le Pape et de toutes façons si cela était le cas, il payerait l’amende et voilà tout. Il remet toutes les semaines le paquet à un certain Raoul dit le chat.

Seulement, la police pointe le bout de son museau soupçonnant un trafic de stupéfiants et le Pape d’y participer. Le Cardinal Vertupoint et le directeur de la compagnie Belgair, Mr Dauran se font bien du souci pour lui. Aucun des deux ne peut croire qu’Ernest y prenne part en toutes connaissances de cause. Lorsqu’ Ernest décide de mettre un terme à cette livraison…il disparaît !

J’ai beaucoup apprécié les personnages de Vertupoint et Raoul ( coïncidence amusante c’est justement le nom de mon chat ).

Quelques points restent obscurs mais rien de bien grave. Et le dénouement est un peu simple à mon goût.

Roman mené tambours battants, plein d’humour qui est l’exemple type de lecture détente. Ça tombe bien vous pourrez le lire sourire aux lèvres sur la plage, dans votre hamac, votre coin d’ombre préféré …bref, pendant vos vacances.

Ce livre a été lu en participation à une lecture commune ( dite LC ) sur le forum de lectures et lecteurs numériques e-lire  en partenariat avec l’éditeur ONLIT

Un grand merci à tous !

Ebook formats epub et mobi à 4 € 99 : voire sur le site de l’éditeur

Epilogue

Epilogue d'Anne Bert  Ebook - Edicool

Epilogue d’Anne Bert
Ebook – Edicool

Chez l’éditeur : [..« Vous êtes bien Marguerite Nourdi ? Je suis Line Passage,votre tutrice. »Cette phrase terriblement anodine l’avait faite dépositaire de la vie de Marguerite. À cette seconde, comme tombe une condamnation, tout le peu que cette femme avait pu gagner en droits dans sa pauvre existence s’était écroulé comme un fragile château de cartes. Marguerite fut expropriée de sa vie. Dépossédée d’elle-même…]

Ce sont deux vies, deux femmes qui vont se rencontrer et cheminer ensemble jusqu’au bout. C’est l’histoire de la vieillesse, du regard que notre société lui porte, du sort que notre justice lui réserve. Marguerite, pensionnaire de l’Epilogue, résidence aussi justement que cruellement nommée, voit débarquer Line, celle qui devra déterminer à sa place ce qui est bon et juste. Mais la vieille femme méprise ceux qui veulent lui faire payer sa longévité beaucoup trop cher, elle parvient à rallier subtilement sa tutrice à son désir de ne plus épiloguer.

Un terrible pacte tacite est conclu… Tourner le dos au mouroir pour découvrir ce qui se rapproche peut-être le plus de l’immensité de l’univers, l’océan dont le bord si étroit recueillera pourtant les derniers instants d’une vie près d’être engloutie.

C’est à la fois un récit ordinaire et complexe par la variété des émotions qu’il suscite. Ce sujet d’apparence simple, mettant en scène une vieille dame, Marguerite et sa tutrice ( également traductrice ) Line, va littéralement vous remuer les tripes, savamment vous malaxer la cervelle, vous pétrir le cœur. Oui, nous avons tous des « aînés » sur lesquels nous portons un regard parfois amusé, agacé, circonspect, inquiet etc… Ce troisième âge qui tend à devenir un quatrième âge tant l’espérance de vie augmente.

Marguerite n’a pas eu ce qu’on appelle un vie facile.

« La vieille femme possédait un langage particulier. Elle avait naguère conté son histoire à Line, sa scolarisation vite arrêtée, son mariage parce qu’il le faut bien, la vie à la ferme, l’enfant simplet, les champs, les bêtes, son ivrogne de mari, son veuvage, toute une vie de peines selon ses étranges expressions-les bras occupés et la tête inhabitée-une vie de silence-juste les fantômes des mots à l’intérieur-une vie sans caresses, sans joie, sans baisers, tant d’années de regrets en si peu de phrases. »

Les mots de Marguerite, ses regards, ses silences assènent des vérités que Line peu à peu assimilera, prenant conscience, parfois de manière abrupte, de ses propres préjugés à l’encontre des personnes âgées. A travers ce tandem, l’auteur, Anne Bert parvient avec justesse et sensibilité à interroger notre âme. Marguerite est pauvre et seule. N’ayant plus assez de ressources elle devra quitter l’Epilogue, cette maison de retraite car même en ces lieux il est question de rentabilité, encore et toujours.

Beaucoup d’entre nous avons visité nos grands-parents dans ces maisons. On le sait bien que tout ça revient terriblement cher si on veut que nos « vieux » aient un minimum de décorum et d’attention.On craint le jugement d’autrui si par malheur on n’a pas les moyens de les envoyer dans un « bon établissement ». Lorsque cela est fait on y va avec un peu de réticence, parce que les vieux ça sent. Ils sont là devant la télé, dans leur fauteuil roulant, ou errant avec leur déambulateurs, le regard perdu dans on ne sait quel songe ou vous attrapant la main au passage quémandant un regain d’amour, d’attention ou peut-être tout simplement la fin d’un calvaire ? Qu’en est-il de la vieillesse quand tout est pognon ? Que deviennent nos aînés, leurs cœurs et leurs corps une fois que nous les quittons  ?

Tout comme bon nombre d’entre nous détestons les odeurs d’hôpitaux, nous sommes souvent soulagés dès que nous quittons ces endroits. On ferme les yeux et on n’y pense plus jusqu’à la prochaine fois, comme un devoir à accomplir.

Marguerite fait un choix personnel et ô combien compréhensible. Alors Line va l’aider de la façon la plus humaine qui soit. Marguerite décide et prend sa vie en main. Marguerite qui bien qu’ayant habité à peine à une quarantaine de kilomètres de l’océan ne l’a jamais vu. Enfin, elle va découvrir l’immensité. La première rencontre avec l’océan est une révélation pour elle et l’auteur en fait une scène infiniment belle et émouvante. Cette vieille dame si peu instruite, selon nos critères, a bien des choses à nous apprendre.

C’est un roman que je recommande tout particulièrement pour sa sincérité et le style de l’auteur. Marguerite vous prendra le cœur en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Un grand merci à Paul Leroy-Beaulieu pour cette belle lecture.

Je vous invite à lire l’interview d’Anne Bert sur le site de l’éditeur Edicool 

Cet ebook sans DRM est à 3 € 99 vous pouvez l’acquérir en passant par le store de l’éditeur.

montagnesrussesUn tour de montagnes russes le soir de la Saint-Thorlak 

Un homme arrive dans le Vermont à Altanboro près du lac Champlain. Il a décidé de faire un tour de montagnes russes, sur la Ziggurat, immense, si immense que l’empire state building tiendrait à l’aise en dessous.

Comment en a-t-il entendu parler alors qu’aucun panneau ne l’indique et qu’un grand mystère entoure ce grand 8 ? Rembobinant l’histoire, l’auteur, Julien Morgan raconte une soirée dans un bar deux ans auparavant, soirée durant laquelle le héros de ce court récit boit en compagnie d’un homme. Il y apprend l’existence du Livre et écoute dans son nuage de brume alcoolisée, les suppositions de son vis-à-vis.

A Altanboro, son chemin croise celui d’Anita, une belle jeune femme, mystérieuse car nous ne saurons pas pourquoi elle est ici attendant son tour de montagnes russes.

J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle. La sérénité qui habite l’homme m’a touchée, intriguée aussi. En quoi donc ce tour de Ziggurat va-t-il bouleverser sa vie ?

J’avoue que les remarques concernant le rôle éducatif des parents m’ont fait sourire, elles ont un côté vraiment très justes. Lui, de toutes façons n’aura été considéré que comme un pion malgré son mariage, et la naissance de ses enfants.

L’auteur nous fait voyager entre passé et présent sans que cela ne nuise à la compréhension de la nouvelle. C’est même très agréable.

Première immersion dans l’écriture et l’univers de Julien Morgan qui donne furieusement envie d’en lire plus.

Je vous recommande chaudement Un tour de Montagnes russes le soir de la Saint-Thorlak, récit fantastique très court et émouvant.

Cette nouvelle auto-éditée vous coûtera seulement 77 cts d’ € sur la plupart des plateformes. Je vous envoie vers le site de l’auteur( cliquez le lien ) pour prendre connaissance de la liste et y lire une interview croisée avec l’auteur Lilian Peschet. 

Julien Morgan est également sur le site Adopte un Auteur

Illustration de couverture @LysanderKerys

Missel du débutant  missel

 

Des pigeons de toutes teintes
Conférence tiennent
Presqu’accoudés au clocher
En son point le plus haut
Offrant une envieuse
Mais courte perspective

Sur la physionomie 

Par l’espoir déplacée
De ces fidèles dissimulant
Diverses boîtures

Soleil oblique
Se redressant
Et presque trompette alors
Sonnant fastidieux mitan

Fictives familles se célébrant 
Là et ce jour seulement
Disposées à aimer

Crinière des enfants
Sous le platane de Cent ans
Sandales, mèches et Croix 
Dans leurs bouches Verbe insufflé
Pour apprendre à maintenir
Closes
Ces lèvres
Ourlées par une conscience encore
Préma
Tue
Rée de ce que l’on peut 

Sous les regards
Les péchés prochains
Se dessinent 
Tandis que le prêtre sa comptine récite
alphabet de routine
Grammaire
Obso
Lète
Nomo
Thète pourtant

Entrent alors
Et venant clore
L’indolent serpent
Que forment cette addition d’espérances
Dans leurs dépareillés accoutrements
De parade dénués
Les seuls et
Authen
Tiques
Derniers

Je diffuse ce poème de Pierre Cendrin, avec son accord bien évidemment et ce pour vous inviter à découvrir ces autres créations sur son blog .

Pour plus de renseignements rendez-vous sur le site de la web-association des auteurs

Trois coups contre ma porte -  Michael Roch  Editions Walrus - Collection MICRO Ebook - Mai 2013

Trois coups contre ma porte – Michael Roch
Editions Walrus – Collection MICRO
Ebook – Mai 2013

Trois coups contre ma porte

Le résumé de l’éditeur : Au milieu de la foule de l’Imaginarium, cette boîte de nuit aussi branchée que bondée, il y a les corps qui s’entremêlent, suants, au rythme des basses qui résonnent dans ton estomac et des spots qui dansent frénétiquement. Et puis il y a cette fille… Ses hanches, ses seins, sa nuque… il suffirait de tendre la main, de lui saisir le poignet et de la ramener à la maison. Elle va te rendre dingue, si ce n’est pas déjà fait. Parce qu’il y a cette voix dans ta tête, et puis ce drôle de type, le smartboy italien qui te regarde d’un air amusé, mais que personne d’autre que toi ne semble voir. Et le type te sourit, et il dit: « Elle s’appelle Béthanie. » Alors tu te lèves, les yeux embrumés par l’alcool, et tu t’approches de Béthanie. Et tu sais déjà que tout ça finira dans le sang.

Cette nouvelle correspond bien à ImagiNoir cette «  catégorie » créée pour Michael Roch et Lilian Peschet.

Attention si vous êtes une âme et un cœur sensible, je ne vous recommande pas cette Micro : il y a du sang et surtout des scènes de tortures costaudes.

Par contre, étant friande d’horreur, de tensions psychologiques, et d’humour noir, j’ai encore une fois été conquise.

Ce personnage, Charles est vraiment détestable. Je me demandais pourquoi il était en boîte de nuit avec des potes alors qu’il paraît si asocial.

Pour vous en donner une idée, une petite citation :

 Je déteste les cons, les rampants, les quémandeurs bègues qui se traînent aux pieds des autres – surtout à mes pieds. Je suis au dessus de cette masse d’êtres informes. J’ai beau être assis dans le plus pourri des fauteuils club de cette discothèque, j’ai beau être assailli de toute part et dans tous les sens, j’ai beau subir, je suis au dessus de tout ça ; je suis au-delà, comme un roi sur un monticule de cafards. 

J’ai flippé pour Béthanie en constatant la démesure de la tenson sexuelle qui habite Charles, tension qui va crescendo.

En fait, j’ai eu le cœur serré pratiquement tout au long de Trois coups contre ma porte. Serré par l’appréhension et assez étrangement par Charles. Charles qui souffre de pertes de mémoires, et sans doute d’hallucinations … car comment en effet expliquer la présence de ce smartboy italien que personne ne voit sauf lui ?

Oui, je suis bizarre puisque j’éprouve une quasi compassion pour cet être qui se livre à d’odieuses choses.

Donc voilà amateurs d’émotions fortes Trois coups contre ma porte est pour vous. Le rythme est soutenu, on ne voit pas filer le récit. Et j’insiste, Michael Roch a un style précis, imaginé , il manie les mots comme si son imaginaire passait directement à sa plume. Bref, un coup de chapeau encore une fois à un auteur que je lis avec un plaisir renouvelé à chaque fois.

De plus c’est un epub impeccable, aucun souci de quoique ce soit sur ma Kobo Glo.

Cette Micro est à 99 cts d’€ , la liste des distributeurs sur le site de l’éditeur Walrus

Le billet sur le blog de Michael Roch à propos de cette publication ( laissez-lui un mot, ça fait toujours plaisir aux auteurs ) 

Sur ce blog, vous pouvez lire ce que j’ai pensé de La boîte de Schrödinger .

Bonne lecture, et venez me dire ce que vous ressentez pour Charles, ça m’intéresse !

Mise à jour du 21 / 08 /2013 : lire l’avis de Chti_suisse sur son blog

KP

Expérience de Josh (@Yoonsky_), Patient numéro 9 de la Kane HX:

JOUR 1:

Zapper une virée en boîte vendredi soir, se pointer tôt un samedi matin à la Kane HX Foundation, tout ça pour du blé

bon ok, c’est pas seulement une question d’argent. Un peu de curiosité et un brin de folie aussi

Et avec un peu de chances, mon nom entrera dans l’histoire. C’est pas tous les jours que ça arrive

Surtout lorsqu’on est un simple designer graphique sur blender tout juste bon à faire du rendu 3D à 2 balles

Par contre la Kane HX, cette histoire de nouvelles technologies (et oui, l’argent qui va avec…) change un peu ma vie

D’après ce que j’ai compris, on va injecter à moi et 11 autres inconscients des nanobots en intradermique. Bon…

Ils disent que c’est pas dangereux. La meuf qui nous a accueilli, Mary Wonder a l’air sympa donc je vais les croire

les nanobots seront inertes, c’est censé ne pas pouvoir interagir avec notre organisme

On nous garde après en observation quelques jours et puis basta j’ai mon fric et mon nom dans un livre d’histoire…

j’avoue, j’ai un peu tremblé au moment de recevoir l’injection du liquide noir mais maintenant, je me sens bien.

On nous conduit dans nos chambres, je suis pas sûr mais on dirait que quelqu’un a crié. Calmos les gars, non mais…

Bon, un bureau avec un ordinateur, un lit, une douche, un lavabo et des chiottes c’est tout, c’est assez petit…

Mais je suis habitué. La solitude je connais… Mais le manque de fenêtre me dérange un peu pour un rêveur comme moi.

J’ai l’impression d’être comprimé, mais avec le temps ça ira je pense. 3 jours ici, c’est rien du tout!

Ok, cet ordinateur est nul! Pas de musique, pas de films, pas de jeux. Juste une page de traitement de texte

Je suis censé décrire ce que je ressens, j’écris: « Votre machine c’est pas la joie! je vais bien m’ennuyer ici -_-  »

Je commence à m’énerver, je tourne en rond depuis quelques minutes. Je crois que je vais m’allonger un moment…

on m’a réveillé pour aller bouffer, enfin un peu de distraction, une occasion de voir les autres

Apparemment tout le monde trouve la bouffe infecte, à croire que c’est fait exprès.

Le gars du 6 et la patiente de la chambre 2 discutent, je reste dans mon coin j’observe. Le gars du 1 a l’air tendu

J’ai un peu mal à la tête, la bouffe n’arrange rien. Autant essayer de discuter avec quelqu’un… C’est pas mon fort

« @H_X_Lemonnier Salut, c’est n’importe quoi la bouffe ici n’est-ce pas? »

‏@H_X_Lemonnier: « @Yoonsky_ oui peut-être…je mange par habitude. »

« @H_X_Lemonnier par habitude? Tu fais quoi dans la vie? »

H_X_Lemonnier: « @Yoonsky_ Je vis par habitude également. »

Owkay… J’ai essayé de discuter avec le gars du 13 mais c’était très bizarre. Je crois que je vais en rester là…

Bon il a l’air sympa quand même, juste un peu à part c’est tout.

Je ne pense pas avoir déjà vécu pire journée que celle-ci

J’ai une migraine d’éléphant depuis le début de l’après-midi, j’ai du vomir 2 ou 3 fois, mon bras droit me démange

Impossible de trouver le sommeil, à beau me plaindre sur leur foutu ordinateur, appeler les infirmiers rien n’y fait

Leur machin était supposé être sans effets, c’est atroce! j’espère qu’il vont augmenter la tune après ça…

J’ai vu les autres tout à l’heure c’est pas la joie non plus! Certains ont l’air d’être sur le point de péter un câble

Ya eu des cris à un moment, mais avec la migraine et tout, ça pouvait très bien être juste mon imagination

Et là j’entends de la musique, je sais pas d’où ça vient mais ça m’apaise un peu, je crois que je vais pouvoir dormir.

JOUR 2:
J’emerge du sommeil avec douleur. J’ai l’impression d’avoir la tête compressée par d’énormes tenailles invisibles

J’ai le corps meurtri, je me rend compte que j’ai dormi à même le sol. Mon bras droit me fait toujours atrocement mal

Je me lève et je remarque que l’ordinateur sur le bureau est en mille morceaux, les draps du lit sont déchirés

Cette nuit j’ai pété les plombs, je me suis levé pour demander de l’aide et je crois que l’appareil s’est foutu de moi

L’écran affichait un énorme smiley et j’entendais quelqu’un rire. J’ai foutu mon pied dedans une bonne dizaine de fois

Je regrette un peu maintenant, ils risquent de déduire ça de la somme que je dois recevoir à la fin de l’expérience

À vrai dire je pense que je vais arrêter. Je vais demander à cette Mary Wonder de me retirer les nanobots, tant pis

Mais avant je dois trouver la porte. Je vois pas la porte, elle a disparue. Je ne peux pas sortir!!!

Je ne sais pas ce qu’il se passe dans ma tête, mais je crois que je suis foutu. Je vois des trucs pas très net

Je sais que ça n’a pas de sens. Tout ça ne peut pas être vrai, je sais que ça n’existe pas. Ça doit s’arrêter…

Un peu avant l’heure du repas ce matin, la porte de ma chambre a disparue. J’ai hurlé, pour qu’on vienne m’aider

Après une minute, les murs se sont écartés pour dévoiler le couloir, quelqu’un est rentré, je me suis figé direct

Je crois même avoir crié, c’était ma première modélisation sur blender qui passait la porte.

Robot Blender

Ça faisait 10 ans quand j’ai commencé à utiliser le logiciel 3d un truc sortit de mon imagination se tenait devant moi

J’ai compris que je delirais lorsque le truc a commencé à parler avec la voix de l’infirmier pour me dire de le suivre

Tout ça n’existe pas je me répétais dans la tête, mais ça ne suffisait pas à faire disparaître les hallucinations

Je l’ai suivi, sans rien dire. Je voulais pas parler, même dans la salle commune je n’ai rien dit à personne.

Personne n’a semblé remarquer ma modélisation. J’avais peur, mais je n’ai rien dit. Et puis le truc s’est volatilisé

Je sais pas ce qu’ils m’ont fait avec leur injection hier matin, mais je pense que c’était une belle connerie

Je suis plus sortit de la chambre de la journée, je crois avoir irrité les infirmiers

Je sais pas pourquoi, ils n’ont pas aimé quand j’ai dit que j’allais tordre le cou à Rob Kane et Mary Wonder

Pourtant l’idée était marrante je trouve, quel manque d’imagination.

De toutes façons je m’en fiche. Je suis sur le quai, mon spaceship est sur le point de décoller. J’aime voyager

Le lit est froid, mon corps commence à se changer en métal. C’est plutôt cool, la pièce tangue, j’entends du rap

Je n’arrive pas à bouger, je veux aller nulle part. C’est bien comme ça, l’image se fige. Le processeur est lent

Je vois l’écran bleu. Mon disque dur a du se planter, c’est marrant. Même si ma tête me fait toujours mal.

JOUR 3:

Je marche depuis des heures dans un brouillard epais apparemment sans fin.

Enfin, je ne marche pas vraiment. Je suis incapable d’esquisser le moindre mouvement mais j’avance tout de même.

J’entends des gens se moquer de moi, on me traite de looser. Je ne les vois pas, je veux leur dire de se taire

Je n’arrive pas à ouvrir la bouche. J’ai envie de crier de toutes mes forces, j’en suis incapable.

Je ne sais pas ce que je fais là. Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas qui je suis, ni pourquoi ils m’en veulent

Et il y a cette douleur constante. Je souffre depuis des heures, je n’ai même pas une demie seconde de répit.

Je n’ai jamais été dans un endroit aussi calme et silencieux. Le brouillard de la journée s’est dissipé.

Il n’y a plus personne autour de moi, je n’entends plus de railleries. Je suis également libéré de la douleur

Je ne peux toujours pas bouger cependant, mais je n’en éprouve pas le besoin. J’observe ce qui m’entoure

Je suis allongé sur une vaste étendue de sable, probablement au bord de la mer car j’entends le bruit des vagues

Il fait nuit, c’est un ciel sans nuage, des milliards d’étoiles scintillent au dessus de moi.

J’ai l’impression qu’elles sont si proches qu’il suffirait que je tende le bras pour les piéger dans ma main

Je suis debout. Je peux marcher, je ne suis plus paralysé. J’avais oublié ce que c’était d’être libre.

Alors j’avance. Sans savoir où je vais, juste pour le plaisir. Je peux utiliser mes jambes à nouveau

Mon pas s’accélère. Je marche, je marche plus vite. Je trottine, de larges foulées, je cours.

Je vais de plus en plus vite, je ne ressens pas de fatigue, je pourrais sprinter à l’infini. Je ne sens plus le sol

Je brise les lois de la gravité, la pesanteur? Connais pas. Je lève la tête vers les étoiles.

L’univers semble réagir face à mon ascension. Les étoiles se mettent à bouger, lentement elles fusionnent entre elles

C’est un message. Elles formes des lettres. Un « K »… Un « A »… je plisse les yeux, essayant de comprendre

« K.A.N.E.H.X. » KANE- HX

Mon coeur fait un bond. La pesanteur me demande jusqu’où je comptais aller comme ça. Je retombe comme une pierre

Les voix sont de retour, je me suis cru libre, cela les amuse. Je m’écrase sur la plage avec violence. La douleur fuse

j’arrive à me relever tout de même et je vois à une centaine de mètres Mary Wonder avancer vers moi.

Elle est suivie par une centaine de réplique de ma modélisation 3D. Tous sont vêtus de blouses blanches

Ils brandissent des seringues avec un liquide noir dedans. Je recule en criant, j’appelle à l’aide mais je suis seul.

Je fuis, ils courent derrière moi. « Numéro 9, Numéro 9 » scandent – t – ils à l’unisson

Je commence à fatiguer, mes poumons sont en feu. Mes poursuivants gagnent du terrain

Mes pieds heurtent quelque chose. Je tombe sur un corps humain. En me relevant, je réalise qu’il s’agit de moi

Je me retrouve à nouveau dans ma chambre, dans les laboratoires de la Kane HX

Je suis debout à côté du bureau, il y a quelqu’un sur mon lit. Il me faut un bon moment pour le reconnaître.

C’est moi, le visage marqué par la douleur. J’ai l’air inconscient, je suis dans un sale état.

Plusieurs infirmiers s’agitent autour de mon corps. Ils ont l’air de paniquer un peu

Quelqu’un se pointe avec un brancard au bout de quelques minutes. Apparemment je déménage.

« Je vous ai dit que je n’allais pas bien, vous avez fait la sourde oreille bande de cons » dis-je. Ils n’entendent pas.

« Dès que je me réveille je vous colle tous un procès, votre patron Rob Kane va rien comprendre! »

« Et puis d’abord où est-ce que vous m’emmenez? Hé, lâchez-moi! » J’essaye de les pousser, mais ma main les traverse

Ils me posent sur le brancard, je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je n’arrive pas à les retenir. Je comprends pas

Le brancard avance, mon corps quitte la chambre et tout devient noir.
                                                                            FIN

kaneK-PARADOX

K-Paradox est la dernière époque / fiction créée par Jeff Balek. Elle se déroule comme toujours à Yumington. Si vous êtes lecteur régulier de ce blog, vous connaissez bien maintenant cette ville.

Cette expérience a réunie une dizaine de Twitt’Acteurs. Visitez le site K-PARADOX  : y lire le journal de Mary Wonder, les twittfics des autres  » patients « , et l’annonce pour  la suite. Rob Kane en personne fera une intervention en direct ce jour 18 juin  à 17 h 30 …

Nous avons joués nos personnages, en fonction des critères fournis par Jeff Balek via un mail dans lequel il nous donnait les premiers éléments, les outils, et quelques pistes.

Ayant été très emballée par ma première participation à la twittfiction All Sinners , j’ai d’emblée accepter de jouer. Car oui pour moi c’est un jeu, un peu fou, un peu stressant parfois mais tellement amusant au final. J’y suis Natalia, patiente numéro 2.

Durant trois jours, du samedi 15 juin au lundi 17 juin, nous sommes devenus des cobayes volontaires pour tester les premiers nanobots, une révolution technologique inventée par Rob Kane.

Première expérimentation

Yumington, Juin 2013

La Kane HX Foundation teste pour la première fois des robots issus de la nanotechnologie sur des êtres humains.
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Mary Wonder laborantine de la Kane HX Foundation est au coeur de ces expérimentations. Elle livre dans son journal intime, ses impressions sur ce moment majeur pour l’histoire de la science.. et également ses rapports avec son patron, Rob Kane, un homme fantastique.
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Les cobayes sont tous volontaires habitant à Yumington. Pour la plupart, c’est un bon moyen de gagner de l’argent. Mais les journées semblent longues dans les chambres du Labo. Et pour chasser l’ennui, certains racontent leur expérience sur twitter. Il semble pourtant que le calme va rapidement céder sa place à la tempête…

1 er jour

Je me demande encore pourquoi j’ai décidé de participer à cette expérience, moi qui déteste les labos pharmaceutiques. 

Avec toutes les conneries qu’ils ont faites ces derniers temps, si ça se trouve je cours au suicide. Je suis curieuse.

Et puis, je l’admets, j’ai pensé aussi au fric. La Kane HX paye généreusement ses cobayes. Les temps sont durs.

Ça me donne un petit côté « vendue » qui me défrise un peu, qui me ressemble pas. J’en ferai retour sur mon blog.

En tout cas cette Mary Wonder est sympa. Je m’attendais à un grincheux en blouse blanche. On est bien reçu,ça détend.

Allez protocole expliqué, blablabla. Si ça s’éternise mes nerfs vont finir en pelote ! Où sont ces fichus nanobots? 

Ça y est un infirmier prépare nos injections. Nous sommes 12 cobayes. Le liquide est noir, ça fait un peu flipper. 

Voilà l’injection faite,et sans douleur. Ces nanobots sont vides, La Kane HX teste leur « enveloppe » sur nous. 

Malgré tout, je suis tendue. Mary me sourit. Mon émotion se lit sur mon visage. Je suis l’infirmier dans le couloir.

La porte se referme, je frissonne. Durant 3 jours, je serai confinée dans une chambre réduite au minimum…une cage ? 

Trois jours avec obligation de rendre compte des effets via twitter. Ça va être long et y a pas un livre ici. 

Elle est vraiment petite cette chambre. J’espère que je vais pas avoir un accès de claustrophobie, ça me rend dingue. 

Aucun divertissement, rien, nada. Assise sur le lit, j’espère que l’infirmier qui passera 3 fois par jour sera cool. 

Alors donc tweetons, tweetons mais franchement pour l’instant je m’impatiente. Vivement 12 h 30 le repas en commun. 

J’ai besoin de mouvements, d’odeurs, de paroles, de voir les autres. Je suis comme on dit, un être social et sociable.

J’ai la dalle en pente et j’ai envie d’une mousse. Faut pas rêver y en aura pas. Punaise comme c’est long. 

Oui bon voilà la bouffe paraît aussi dégueu qu’à l’hosto, il a pourtant du fric Rob Kane, il est pas à ça près. 

Eh ben certains cobayes n’ont pas l’air commode du tout. L’autre de la 1, il m’inquiète pas mal, il est louche. 

Je parle même pas du 6, comment il se la joue auteur prolixe, il est saoûlant. 

Ah tiens l’atteint de logorrhée me parle :  » non je suis pas rat à temps plein et toi ? « 
Ici quelques échanges tweetesques avec @LilianPCB ( patient numéro 6 )

Le patient 6, Lilian il s’appelle, je vois bien que c’est pas son fort la discussion. Il est comme les autres mecs.

Dès qu’une nana l’ouvre, quand elle plus cérébrale que lui il se réfugie dans sa carapace. Risible mais il est sympa. 

Comment peut-on se permettre de me nourrir avec des telles saloperies ? De qui se moque-t-on ? Ils vont m’entendre ! 

Retour en chambre.J’ai l’impression que le 6 en savait trop sur moi,je n’aime pas ça. Qu’est-ce-que je vais faire? 

J’ai un gros coup de barre, c’est pas la bouffe immonde, les nanobots ? J’sais pas mais je vais pioncer. 

Putain, c’est strange !! deux fois que je me réveille en sueur la tête pleine d’images bizarres. Les salauds !!! 

3 sorcières horribles à côté du lit qui coupe à grand coup de haches toutes parties de mon corps dépassant du lit.

Mon enfance me saute à la gorge, je dois en témoigner et j’ai peur de ressusciter ces horreurs. JE VEUX UNE CLOPE !! 

Elles ricanent,se moquent ces saloperies ! pourtant je les ai coursées souvent,les reniant. Elles sont là, pétasses.

Barrez vous! vous me faites plus peur,vous n’existez pas. Vous êtes du vent !Je vous chasse en courant derrière vous. 

Rien à faire, j »arrive pas à dormir.J’ai entendu des bruits étranges, je crois que ça vient de la douche, pas sûre.

Putain super la douche goutte et je parle pas des chiottes sans séparations ! J’arrive pas à dormir, ça me tenaille 

J’ai menti au questionnaire, mais pas plus que le Labo en question, c’est de bonne guerre comme on dit.

L’autre à 19 h 30 il va m’entendre!c’est quoi ces fuites d’eau qui m’font suer et les cris? faut pas déconner

Elles sont là ! avec elles ce vampire-corbeau qui veut me traîner su le bitume..La peur m’envahit 

Je suis cinglée. Non , j’en suis certaine, mes démons d’enfance resurgissent! J’ai peur ! Vais-je gagner ? 

C’est incroyable, c’est fou ! j’ai les nerfs à fleur de peau, je suis sûre que les autres savaient. Les salauds !!

Mon coeur s’accélère, j’ai du mal à le contenir, c’est un cheval fou et les guides n’y peuvent rien. Notez-ça Mary ! 

J’entends des voix qui hurlent, un appel au sang, j’ai peur et à la fois je peux les vaincre. Je suis forte

Je suis la plus forte, je ne me laisserais pas abattre, rien ni personne ne m’apeurera. Je vous merde tous.

C’est quoi ce truc qui sort de la douche ? wo c’est de la boue !! Ici, dans le labo c’est fou ! ça gicle partout 

Non vraiment j’en peux plus ! tout est silence,vide, et ce putain de twitter ne sert à rien, le lisent-ils au moins ? 

Une odeur de cramé m’envahit, je ne sais plus où et quand je suis. J’entends des cris. Que faire ?

Le repas était horrible,les patients faisaient peur. Baba était tapie dans un coin et ricanait de toutes ses dents. 

Une douche vite, j’ai les chevilles crottées par cette boue immonde. Ta gueule connard de corbeau !! 

Je me sens vraiment mal, y a toujours ce con de corbeau sur le lavabo à me zieuter . Mais pire Baba est là, terrible. 

Je l’attrape et l’emmène au’ cuistot’ ça changera de leur merde. Toi Baba t’existe plus depuis mon enfance,dégage.

Il m’échappe tout le temps, il ricane ce satané corbeau et la Baba Yaga unijambiste me fait peur. Me mangera-t-elle? 

Putain! y a de la boue qui sort de partout dans la piaule!Je me recroqueville sur ma chaise devant l’ordi. Aidez-moi ! 

Elle avait disparu de mes cauchemars cette salope,la revoilà en puissance, c’est à vous que je DOIS salop de Rob Kane ? 

Putain espèce de connard tu peux pas dire qu’y de la boue partout ici ? sous -fifre de merde ?

La douche ? pas la peine, elle refoule quant aux chiottes c’est pas mieux. Je suis inquiète Baba Yaga est de retour. 

Maintenant je sais, je suis entourée pour la plupart de cinglés, des vrais de durs de durs.Baba me l’a confié la garce 

Je suis vannée mais ce putain de corbeau ne la ferme pas et Baba est là. J’ai peur, OUI ! Je patauge dans la boue.

Je me couche. Les draps et le matelas sont pas géniaux mais je m’en fous. La nuit va sans doute être terrible.

J’vais leur péter la gueule !! j’suis süre d’un entourloupe, les enculés !! elle peut avoir un beau minois la salope. 

Je vais me coucher et ciao Baba yaga , tu n’es qu’une hallucination venue du passé. Vite dormir et bien ! 

Deuxième jour

Je crois que j’ai perdu les pédales hier soir. Je relis mes tweets, j’ai peur. Mes yeux brûlent. J’entends crôa 

Voilà l’infirmier. Aimable comme une porte de prison, c’est le cas de le dire. 

Dites,je veux parler à Mary. Il faut que je lui dise que je ne peux pas continuer, je dois partir. 

Ho hé t’entends ce que je dis ? Incroyable, c’est comme si je n’existais pas à ses yeux. Je suis un cobaye c’est tout. 

Il referme la porte. Je veux sortir de cette piaule. Ce corbeau me rend dingue. Je n’ose me regarder dans le miroir. 

Cet infirmier est un incapable, encore un ! Décidément, ce Rob il peut se la jouer mais il vaut rien. 

Et l’autre là qui nous laisse en plan ! Et ce foutu vent qui souffle sous la porte. Que de bruits, de furie d’un coup. 

Y a une révolution de rats et j’ai pas été conviée ? C’est quoi tout ce raffut ? Mon cerveau gicle par les oreilles. 

Je m’accroche au lavabo de la boue sort du siphon. Mon visage est en ruines. Teint verdâtre, yeux hallucinés. 

Cette bouillasse pue ! Je frotte mon bras sous l’eau, la peau irritée se desquame au point d’injection. 

Le vent gronde, siffle dans mes oreilles. Ils m’ont tous abandonnée. Je suis seule, internée ici. Ils JOUENT avec moi. 

C’est ça oui, je suis le seul sujet de cette sinistre expérience. Ils veulent voir mes démons. 

Sortez moi d’ici bande de salopards !! Cette putain de porte, ouvrez la ! Je la frappe à grands coups de pieds.

Je m’épuise, me ramasse sur moi-même, je me dégouline au sol. La rage et l’impuissance me foudroient. 

Le corbeau sinistre déploie ses ailes, frétille Crôa remet ça. Du sol rugueux s’arrachent des racines comme des serres

J’ai perdu connaissance. Quelques instants ? minutes ? heures ? Ce bruit incessant martèle mon crâne. 

Affalée au sol, je sens le souffle du vent, puissant qui s’insinue, surgissant de la gueule béante de cet …enfer ? 

Je sais qui ça annonce et je redoute. Je suis la proie de démangeaisons insoutenables. La nervosité, les hallus ? 

Je tire les lambeaux de peau là où ils m’ont injecté les nanobots. Avec les dents comme un chien lèche sa plaie. 

L’odeur de la bouillasse me file la nausée. Je dégueule trips et boyaux au dessus du trône. Hauts le coeur, panique. 

Je me traîne jusqu’au lit. Pas de repas ce midi, m’ont-ils oubliée ? Je n’ai plus faim, un grand désarroi m’habite 

J’suis sûre qu’ils m’ont oubliée exprès. Ils veulent que je communique qu’avec eux via ce con de twitter. Enfoirés ! 

Ah j’entends des pas, ponctués par les rafales de vent. L’infirmier arrive ? Qui déambule ainsi dans le couloir ? 

Des sons de canne qui raclent le sol ? Nooon pas elle je vous en supplie, pas elle ! 

Putain d’PC , j’ai envie de te démolir. Vos p’tits yeux qui m’épient,me scrutent,m’analysent. Je ne suis pas un JOUET 

Voilà l’infirmier! tiens m’a pas oubliée à cette heure. Putain il fait peur ! 

C’est ELLE je la reconnais aux os de poulets autour de son cou ! « M’approche pas immonde créature « 

M’approche pas je sais qui tu es, va-t-en sorcière ! Je m’effondre, elle m’a jeté un sort.

Ma haine gronde tel un tsunami,elle ravage tout . Je m’affale comme un merde  » barre-toi oiseau de malheur, mocheté » 

Je ne suis plus que le reflet de moi-même. Baba Yaga m’a sous son emprise et ce con de corbeau Coasse

Il m’avait traînée sur le bitume, mi-corbeau mi-homme à me faire mal, à détruire mon enfance . 

Je sombre, je perds pieds, je m’allonge, les odeurs sont infectes. Fermer les yeux.Oublier ? 

Les cauchemars m’assaillent.Mon souffle court, comme si à chaque instant il peut s’arrêter.En suspension avec la mort 

Hallucinant, je trace des signes avec la boue sur les murs de cette saloperie de piaule. 

Mi-inconsciente j’ai souvenir d’un visiteur, sans doute l’infirmier. Derrière le voile de mes paupières, le doute.

Les murs de la pièce sont couverts de signes étranges, de paysages hallucinatoires. N’a-t-il rien vu ? 

Une forêt, des arbres oscillant sous les rafales de vent. Une bouche béante qui m’attire, m’aspire ? 

Croâ crôa Corbeau me frôle de ses ailes, me donne des coups de bec sur le bras. Je veux le chasser, il s’envole. 

Mon monde est là, sous mes yeux. J’entends des pleurs…d’enfants ?! Corbeau s’enfonce dans la forêt. Crôa !Je tremble 

La « réalité  » est au-delà de ce mur ? Le vent m’arrache des larmes.L’épouvante étreint mon coeur. Où suis-je ? 

Y a eu les nanobots et puis tout s’est enchaîné bizarrement. Je suis divisée, ou multiple ? Perd le nord. 

Le paysage halluciné me scrute. La bouche s’ouvre plus grand. Les crocs ruissellent de …Boue ? 

Je ne dois pas sortir ! je dois ENTRER, c’est évident ! Aider ces gosses que j’entends toujours pleurer. 

L’air est irrespirable. Lâcher prise. Je dois passer les limites. J’avale des goulées et je plonge. 

Vaguement, de loin en loin, je perçois les autres rats. Sont-ils comme moi confrontés à l’innommable ? nanobots de merde

La bouche m’avale. La forêt bruisse. Le vent souffle plus fort encore. Les enfants crient. 

Vous qui m’épiez ! Allez pourrir en ENFER !

Ça schlingue beaucoup passé cette  » bouche »?Les branches me fouettent. Je suis déterminée. Les enfants crient encore. 

Ce que la Kane HX a créée risque bien de lui échapper. Je ne suis plus moi, ni personne. Je m’enfonce dans ….

 Troisième jour

J’ai creusé le sol juste au pied d’un grand arbre. Me suis couchée dans le trou et réveillée couverte de boue.

Je me souviens vaguement de feux follets ? Des yeux d’animaux sauvages ? Et ces pleurs que le vent enrubanne.

Quelque chose me palpe. Pourtant je ne vois personne, juste toujours ce foutu corbeau. La faim me tenaille. 

Je m’abolis dans la solitude, étrangement réceptive aux odeurs et aux sons sous le regard indiscret de Corbeau. 

Désorientée,sans boussole, inhumée dans l’obscurité j’avance titubante. De nombreuses bestioles crissent sous mes pas. 

L’odeur de l’humus envahit mes narines, ma faim est monstrueuse piquée au coeur des tripes. Mes tempes palpitent. 

Je m’habitue à Corbeau qui me nargue de moins en moins. Il m’attend, me précédant, voletant, coassant. 

Je suis égratignée sur tout le corps. La desquamation de mon bras s’aggrave. Un rai de lumière frappe mes rétines.

D’où provient-il ?Quelqu’un serait-il dissimulé ? De nouveau, les pleurs infiltrent mes oreilles.L’angoisse s’emballe. 

Mon bras ? Mais oui !Les nanobots! Un voile se déchire. Pliée en deux, je vomis, mes oreilles bourdonnent. 

Corbeau s’agite, les pleurs redoublent. Une main invisible m’étrangle tandis que ma rage gronde. 

Je hurle tous nerfs tendus ! Mon cri ricoche dans la forêt , un rire dément lui répond. Je cours et me ramasse.

Une racine crochue saisit ma cheville. Je me débats alors que la boue soudain jaillit en geyser. 

Je me saisis d’une pierre et frappe, encore et encore ! La fureur et la peur me possèdent. 

Je pleure et ris comme une damnée. Corbeau sautille partout, Crôa Crôa comme m’encourageant. 

La racine résiste et continue de me rouler dans la boue. Mes forces diminuent, un vent terrible s’est de nouveau levé.

De nouveau ce rire !Je me blesse avec la pierre qui s’effrite entre mes doigts. Mon esprit sombre. Se peut-il plus?

Je dois tenir ! Corbeau veut m’aider dirait-on. Il pique de son bec la chose. D’un violent mouvement elle l’écarte.

Coassant indigné il s’éloigne battant des ailes. J’entends ce rire maudit, je frémis, je sais qui arrive. 

Profitant que la racine cède un peu pour s’occuper de Corbeau, je tire un coup sec et parviens à me libérer.

Je m’écarte rapidement. Dans ma main, aucune pierre mais un crâne que je fixe hébétée. 

Mes sens bouillonnent. Fiction dans la fiction, à l’infini, comme des matriochkas.La racine s’étrécit sous terre. 

Ce crâne ? ça veut dire que je ne suis pas loin. Je balaie du regard le sol . A quelques mètres, des ossements. 

A genoux, je contemple ces os de gosses. Leurs voix piaffent d’impatience. J’ôte ma chemise et les collecte.

Je vois une coulée, sans doute créée par les daims. Je creuse en bordure de mes mains tremblantes la sépulture. 

Il me faut faire vite. Papillonnent dans ma tête leurs pensées virevoltantes, je pourrais presque voir leurs sourires. 

Soigneusement, j’érige un cairn. Pas question que quiconque oublie ces enfants. 

La dernière pierre posée, je sens leurs souffles m’effleurer suivi de leurs rires cristallins. 

Un cri de rage tonitruant me vrille les tympans. De plein fouet, les souvenirs m’assaillent. Mes dents claquent. 

C’est d’abord les bourrasques de vent. Son ombre menaçante s’étale noire sur noire dans l’obscurité. ( ? ) 

Un bruit comme une porte qui coulisse. Et là voilà, terrible, redoutable. Corbeau s’agite. La main revient me secouer. 

Une main sur mon front m’apaise. Mon bras se lève malgré moi. Je vois ses orbites malveillants. Je cligne des yeux. 

Elle me dévorera pas, j’ai vieilli. Son pouvoir est celui de m’emmener de façon irréversible dans la folie. 

Dévorer ou finir complètement aliénée ?Qu’est le pire ? Je ne sais plus,j’ai des doutes.Elle est toujours aussi laide. 

 » Te revoilà !Tu as volé les âmes, ils m’appartenaient, je te ferai payer ta fourberie  » tonne t-elle de son chaudron 

« Je me souviens de toutes ces nuits que je t’ai sacrifiée qui faisaient tes repas. Aucun enfant ne doit plus vivre ça. 

 » Tu m’envoyais souvent tes soeurs, te souviens tu comment elles coupaient mes membres ? » je la toise, gonflée à bloc. 

 » Bien sûr je m’en souviens, tu nous amusais tant à suffoquer et tenter d’éviter les faux. Tu pleurais ,seule » 

Cette ogresse est toujours aussi osseuse.  » Regarde mes dents, tu vois mon sourire ? « Elle pue comme l’enfer . 

Projetée en enfance j’entends le bruit de la faux, et mes pas précipités pour leur échapper . Fuir les lames. 

Comment détruire une légende ? Mes pensées tourneboulent dans mon inconscient. De sa bouche s’échappent du sang…noir. 

Ces salopes m’en ont tellement fait voir des vertes et des pas mûres.Toujours à vouloir me détruire, moi, mon enfance. 

Vive comme je ne pensais plus pouvoir l’être,je lui balance une poignée de boue en pleine face. 

Corbeau inquiet coasse à qui mieux mieux ! Mes yeux me renvoient du rouge, un rouge carmin, profond, qui goutte. 

Elle ricane sur sa jambe d’os de poulet, elle hulule et appelle ses salopes de soeurs. Corbeau se perche sur moi. 

Baba n’accepte pas d’être en porte à faux. Elle veut me faire payer et réveiller mes pires cauchemars : ses soeurs. 

Ravagée, je jette un oeil à Corbeau qui ne semble pas souffrir. Au contraire, ce que je sens me dis qu’il espère. 

Je me dis dans un éclair de lucidité que c’est sans-issue.La folie aura été de faire confiance aux hommes.

Elles sont là, vêtues de leurs sempiternels capuchons, leurs faux luisantes et aiguisées brandies dans leurs mains.

Mon sabre d’avatar se matérialise dans mes mains. Ah allons y ne pensez-pas que je vais tourner en rond dans la forêt. 

Par quelle magie autant de courage me saisit ? Que les enfants soient à l’abri ? Que j’ai accepté les nanobots ? 

Je brandis mon katana,les bravant. Je ne renoncerai pas, j’ai une trouille de tous les diables mais je veux en finir. 

Avant même que j’entame le combat, un tremblement de terre nous à toutes désarçonnées. Une explosion intense. 

J’ai pas manié le katana depuis des années,aucune raison à cela.Elles sont trois sans compter Baba. Mes chances sont minces.

J’ai tout de même sauvé les enfants, je suis prête. Mon choix va les emmerder prodigieusement, je le sais,j’en rigole. 

En garde, à peine ai-je le temps d’en décapiter une que tout le ciel me tombe sur la tête ! 

Cette secousse condamne la porte d’un éventuel retour. Je le sais. J’errerai dans cette forêt à chasser mes démons.

Corbeau compatissant et astucieux, vient se jucher de nouveau sur mon épaule. Je brandis le sabre…

[ End expérience 1 ]

Les autres twittfics

@H_X_Lemonnier  Sur son blog

@LilianPCB   Sur son blog 

@16ames  Sur son blog 

@Yoonsky_  Sur ce blog, à cet endroit

@Albafica9  sur deviantart

@LiseCapitan sur son blog

superouordinaire

En Exergue Et Parce Qu’il Faut Bien Commencer…  ( Gilles Piazo )

Archives : réédition d’un article (le premier!) disparu lors de la mise à jour du blog.

 

Nom d’auteur : le nom.

 

Gilles PIAZO est né il y a un peu plus de deux ans maintenant, au bas de son premier vrai texte : une nouvelle avec un début un milieu une fin en vue d’un concours dans l’ouest de la France. Non retenue pour le palmarès.

Du coup, il ne se rappelle plus exactement quelle bibliothèque de quelle région ou ville l’organisait, le concours. Et moi non plus d’ailleurs. Même si l’on avait tous deux quand même examiné la carte de France via google, au cas où une annonce de distinction avait surgie d’une enveloppe quelques mois plus tard et qu’il avait fallu nous rendre à la cérémonie de remise des prix.

Enfin j’aligne les « on », les « nous » pour la petite histoire ; mais c’est bien plutôt et vous l’aviez compris dès l’entame de moi-même qu’il s’agit en lui. De moi tout court, ou presque. De moi qui vous écris. De moi qui essaie d’écrire ; de creuser.

De moi embarqué depuis ce jour dans un devenir rat. De moi en train de donner au bas de ces premières pages et sans même m’en rendre véritablement compte à mon terrier et dans la glaise du réel qu’il a vocation de parcourir le premier coup de patte.

De moi comme d’un double, toujours positionné à la lisière floue de moi-même.

Fallait signer par un pseudo, vous savez bien comment ça marche ; question d’anonymat des copies.

Et puis je m’y suis tout de suite senti bien. 

D’une part parce que mon nom, le « vrai », outre qu’il n’a finalement et par son usage social pas grand chose à voir avec cette partie de ma personnalité qui déverse, est définitivement imprononçable au premier abord ; tout le monde se plante, tout le monde écorche, tout le monde ampute ou défigure, à l’écrit tout aussi bien. Il faut statistiquement des semaines, voire des mois à une personne normale pour s’en souvenir précisément et l’orthographier correctement.

C’est pas compliqué : chaque fois qu’un prof s’arrêtait net lors du premier appel de l’année, des syllabes avortées s’accumulant en cascade dans sa bouche et faisant se tordre ses lèvres dans une mimique de trop plein; chaque fois qu’une pauvre standardiste creuse un brusque silence dans le combiné, perdue dans le flou de la combinaison phonétique qui vient de lui parvenir et, par un « Comment? » tardif, réclame une deuxième chance, vous pouvez être sûr que c’est sur moi que ça coince. A 80% au moins. 

Tant et si bien que j’ai très vite su l’épeler, ce nom, égrener sans hésitation son chapelet de huit lettres. Peut-être même avant de savoir le prononcer… D’ailleurs aujourd’hui encore je commence souvent par là, épeler. Sans même prendre le risque de. 

Alors si pour une fois et dans un domaine je pouvais m’en passer…

Parce qu’aussi – et peut-être surtout – je me suis rapidement rendu compte qu’il me permettrait d’exister enfin dans une fine franche jusque-là inaccessible de mon histoire ; du côté maternel. Là précisément où j’étais aller le piocher. Du côté de ces êtres que l’on a côtoyés et aimés – ses parents à elle – sans jamais pouvoir nous rapprocher totalement d’eux, dépasser la barrière irréductible de la différence du nom.

En porter un autre, c’était comme à jamais garder une part d’étrangeté, plutôt au sens d’étranger ; comme ne jamais pouvoir se sentir entièrement identiques, entièrement de la même souche.

Gamin, il est des fois sans doute où m’a tiraillé le désir d’en changer. Non par refus ou aversion à l’égard de celui qui m’était donné, mais bien plus par volonté d’empoigner d’une histoire qui en droit m’appartenait mais dont un mince filet semblait néanmoins – en fait et dans cet écart infranchissable du patronyme – toujours s’écouler liquide entre mes doigts.

Alors je l’ai gardé ; peut-être aussi pour d’autres raisons, encore obscures ou non avouables.

Comme on garde une vieille photo de famille jaunie.

Comme on enfile un uniforme pour aller chaque jour creuser son sillon devant son écran d’ordinateur, maintenant un pied de chaque côté de mon origine.

Un rat en uniforme.

Un uniforme de rat.

 

Cet article est repris dans le cadre du projet pour une web association des auteurs dont j’ai relayé l’appel sur ce blog. Gilles Piazo est un auteur que je vous ai déjà présenté dans un article sur Une journée de fou, que je vous recommande toujours ainsi que ce recueil de nouvelles Super ou Ordinaire ? ( nous en reparlerons ).

C’est aussi un auteur dont le blog : comme un rat fait son terrier est un réel plaisir de lectures et de réflexion. N’hésitez pas à le découvrir et y laisser vos commentaires.

Un grand merci à Gilles.