Ceci est une twittfic « sauvage » dans l’univers de Yumington initiée par l’auteur Jeff Balek
J’ai faim
Je suis aux aguêts, j’ai décelé un mouvement pas loin, là dans l’herbe rabougrie. Il fait froid c’est couvert
Mon nez m’interpelle, : » ça sent la chair fraîche par ici » ! j’ai l’estomac creux, je vais m’en prendre un tranche
Il est tellement pathétique, seul, à brailler à la lune et moi si affamée. Pauvre, pauvre de lui qui erre à l’abandon
Je louvoie à ses côtés, il est tellement dans son monde qu’il ne me capte pas …m’étonne pas, l’égocentrisme c’est ça
J’aime jouer et là il me satisfait pleinement. Je m’étire, me camoufle, guette et me dis que son heure est proche
Il est foutu. Je lui saute dessus, il m’a pas vu venir. Je lui plante mes crocs dans la jugulaire
Y a du sang partout mais putain ça fait du bien , j’avais tellement faim !
J’ai aucun remords, je suis un animal et à yumington en ce moment c’est dur pour tous
j’ai mangé un truc insipide mais j’ai mangé. Et maintenant ? j’attends le lendemain pour voir et me repaître encore
Le texte de La faim de Léo Ferré
La faim
quand ça m’prenait
maint’nant ça va
du moins j’le crois
La faim
ça m’connaissait
car elle et moi
c’était comm’ça
La faim
faut y penser
de temps en temps
ça fait les dents
comm’chez les bêtes
féroces
ça coupe la noce
Ça fait penser
moi j’ai dîné
pas mal et toi
les aut’s j’m’en fous
Et gamberger
quel est ce chien
qui m’tend les mains
et ses yeux doux.
La faim
y’en a pour qui
ça va toujours
c’est comm’l’amour
La faim
y’en a pour qui
ça va jamais
toujours complet
La faim
y’en a pour qui
les vieux croûtons
c’est encor’ bon
comm’la romaine
ça gonfle
ça coupe la s’maine
Dans l’estomac
ça nage un peu
ça fait c’qu’on peut
ça bouch’les trous
Et dans l’taff’tas
ça serre un peu
un cran mon vieux
faut joind’les bouts.
La faim
quand par hasard
y’en a pour deux
ça fait causer
La faim
pour les bavards
c’est pas c’qu’y’a d’mieux
mais ça distrait
La faim
jamais en r’tard
cett’souris-là
n’attend mêm’pas
que tu la sonnes
ell’ trône
superbe matrone
Elle a son chic
les yeux cernés
du fil de soie
dans les tibias
Même en musique
elle fait jeûner
c’te cigal’-là
depuis des mois
La faim
y’en a qui dis’nt
qu’elle est fauchée
mais c’est pas vrai
La faim
ça a toujours
deux trois p’tits tours
dans son panier
La faim
quand t’as trimé
des tas d’années
dans sa carrée
donne un pourboire
un’ poire
pour
la
SOIF.
La Faim sera très probablement mon personnage récurrent dans les twittfics sauvages yumington
See you soon