Neil Jomunsi #ProjetBradbury : nouvelle 31 à 40

1erjour-PB-31Premier jour , nouvelle 31 :

Katherine est aux anges. Au terme d’une carrière politique exemplaire, elle vient enfin de réaliser son rêve : devenir Présidente des États-Unis d’Amérique. L’investiture se déroule selon le protocole et la nouvelle femme la plus puissante de la planète prend bientôt possession du Bureau ovale. Un militaire frappe alors à la porte. Sa mission : dévoiler à la Présidente les secrets les mieux gardés de l’État. Autant dire que Katherine n’est pas au bout de ses surprises.

On se demande souvent quels sont les secrets d’état, parce qu’on est pas dupe il y en a forcément. Avec Premier jour les révélations vont crescendo. Katherine a bossé dur pour être élue pourtant rien ni personne n’aurait pu la préparer à ce que, ahurie, elle découvre sous le regard plutôt amusé du chef des armées. C’est une amusante et divertissante nouvelle et Neil Jomunsi y a inséré des clins-d’oeil savoureux. L’usage possible des clones m’a franchement bien fait rigoler.

Un extrait pour la bonne bouche comme on dit :

Il n’avait droit de savourer ce tour de manège qu’une fois tous les quatre ans, moins lorsque le Président était réélu : il distillait donc ses révélations avec gourmandise de l’ascète visitant sa première usine de chocolat.

Lire le billet de l’auteur à son sujet.
Nano-PB-32Nano, nouvelle 32 :

Zack Fleischer est un journaliste high-tech qui a traversé les époques et les innovations jusqu’à devenir la référence mondiale en matière de critique technologique. Mais les temps ont changé, et ses rêves d’enfant ne se sont jamais réalisés : au lieu des robots qu’il imaginait, le futur a préféré se doter de nano-machines qui répondent désormais à tous les besoins des êtres humains. La lassitude aidant, le journaliste décide de prendre quelques jours de repos.

Je l’ai déjà dit après avoir lu Hacker, un monde voué à n’être plus que technologies me fait peur, et ce n’est rien de le dire, alors évidemment cette nouvelle, Nano,m’a encore plus alarmée. On peut me faire lire des trucs avec des hectolitres de sang, des meurtres monstrueux ça ne me fera pas autant palpiter de trouille que de lire ou visionner des œuvres projetant le monde vers ce modernisme affolant. Bon, bien sûr y a de bonnes intentions parfois. Bref !
Zack je ne l’aime pas : il fait la pluie et le beau temps dans les médias, il est orgueilleux et même sa vieillesse ne me rend pas plus indulgente à son encontre. Pour tout vous dire c’est limite si j’ai pas pensé : «  bien fait pour lui ».
Nano…c’est humour et ironie avec une bonne pincée de noirceur humaine.

Citation :
On avait beau inventer toutes sortes de choses, on n’avait pas encore trouvé le moyen de ne pas déféquer au moins une fois par jour. L’ironie de la nécessité ne manquait jamais d’amuser le journaliste.

L’article de blog
l'oeildesmorts-PB-33L’oeil des morts, nouvelle 33 :

La Nouvelle-Orléans est une ville envoûtante, dans tous les sens du terme : outre ses fantaisies architecturales, ses carnavals morbides et ses marais dont l’odeur imprègne les murs comme les hommes, elle abrite des secrets dont des mortels ne devraient jamais se mêler. Fraîchement débarqué pour un séjour touristique, un écrivain fait la connaissance d’un garçon étrange. Leur parcours suivra celui de l’ouragan Katrina et les mènera sur les traces de ceux qui attendent dans la terre des marais.

Le personnage principal est La Nouvelle-Orléans, ville dont l’odeur saisit et pénètre le narrateur. Nous cheminons à ses côtés. La Nouvelle-Orléans semble isolée, comme à part de tout. Bien sûr il y a eu Katrina et bien sûr les vestiges sont toujours présents. Pourra-t-elle un jour se relever complètement d’un tel drame ? Et puis, il y a Napoléon, ce jeune guide marqué par la tragédie auquel le lecteur attache également ses pas.
C’est une nouvelle empreinte de lenteur à l’image de la moiteur de la cité, l’impression d’être suspendue entre passé et présent. Il y a cette émanation puissante et envoûtante d’un héritage qui pousse et tire, murmure et gronde quelque part.
J’écris cet article de blog en relisant ces nouvelles et je m’aperçois que je les redécouvre sous un autre jour, le temps a filé et L’oeil des morts me touche encore bien plus aujourd’hui qu’à sa sortie.

Citation :
Cette pestilence me pénétrait corps et âme et me tordait le ventre, tant de douleur que de tristesse.

Présentation de la nouvelle par l’auteur
cartepostale-PB-34Carte postale, nouvelle 34 :

Après avoir expérimenté avec succès sur un vieux chimpanzé, Pierre et Marie sont sur le point de faire une découverte scientifique majeure : grâce à un composé de son invention, le scientifique, aidé par son épouse, va interrompre ses battements cardiaques pendant quelques minutes. Quand il reviendra d’entre les morts, il pourra enfin raconter au monde ce qui se cache derrière le voile. Mais l’expérience ne se déroule pas comme prévu.

Un sujet classique pour cette nouvelle. Carte postale est bien menée et écrite aucun doute là-dessus mais elle n’entre pas dans mes coups de cœur pour le Projet Bradbury.

Le billet
spot-PB-35Spot, nouvelle 35 :

Lizzie Carvalho aimerait bien se sortir de la spirale infernale dont elle est prisonnière : après les échecs de ces dernières années, l’ancienne détective privée émérite a touché le fond, tant d’un point de professionnel que personnel. Mais une nouvelle affaire frappe à sa porte, lui donnant ainsi une chance de rebondir : il s’agira d’enquêter dans l’univers des publicités holographiques. Et on ne peut pas dire que ça l’enchante.

Absolument loufoque, complètement jubilatoire cette nouvelle ! Un mélange de Roger Rabbit, Thursday Next et Où est Charly ce qui vous avouerez n’est pas rien. Ça galope de partout, c’est foisonnant, vous l’aurez compris Spot m’a enchantée. Si comme moi, vous lisez ce Projet Bradbury dans l’ordre de parution de ses nouvelles, vous verrez que Spot est en quelque sorte une bouffée d’oxygène. Ceci dit, j’espère bien que les publicités ne nous envahirons jamais à ce point, ce que nous «  subissons » est bien assez , même si je reconnais à certains publicistes en grand talent. Et puis, Spot ressemble tellement à une enquête à «  l’ancienne ». Une belle réussite, un chouette divertissement.

L’article de blog
lejourdugrandorage-PB-36Le jour du grand orage, nouvelle 36 :

Cela fait si longtemps que je regarde la pluie tomber que je ne me souviens plus du jour où je me suis arrêtée ici. Il faisait si sombre, si noir, et j’ai eu si peur quand je suis arrivée que j’aurais voulu crier de toutes mes forces. Mais la rivière a apaisé mes craintes et, maintenant, je regarde les étoiles en attendant qu’elles descendent. La nuit, je me souviens du jour du grand orage.

Neil Jomunsi a raison, il est impossible de parler de cette nouvelle sans prendre le risque d’en dévoiler trop. Je me limite donc à signaler sa finesse d’écriture, la richesse des descriptions, tous ces mots et phrases comme une danse des voiles révélant peu à peu l’histoire.
Une nouvelle qui m’a considérablement émue. J’admire cette prouesse narrative.
Sur le blog
surlaroute-PB-37Sur la route, nouvelle 37 :

D’aussi loin qu’Aaron puisse se souvenir, il s’est toujours trouvé dans la file d’attente. Inlassablement, la procession franchit plaines et déserts, montagnes et vallées, s’étendant sur des milliers de kilomètres depuis si longtemps que plus personne ne sait vraiment pourquoi il fait la queue. Dans une quête de sens obscurcie par l’absurde qui rôde, les hommes naissant, vivent et meurent en file indienne… mais pour quelle raison ?

Malgré l’élégance de l’écriture, la sensibilité qui en jaillit quasiment à chaque phrases, Sur la route est pour moi trop inerte, une ligne droite sans issue juste ce point à l’horizon à chaque jour renouvelé. Peut-être aussi parce qu’en la relisant le sentiment qui m’avait saisit à la gorge m’a repris plus violemment encore : le non-sens, le néant, l’absurdité …la sueur froide tout simplement. La vie se résumant à une quête sans issue, ça fait peur.

Le billet

zombeek-PB-38Zombeek, nouvelle 38 :

On devrait interdire aux enfants de lire de la science-fiction : ça ne fait que leur attirer des ennuis. Voyez Rick, par exemple : un jeune homme plutôt sympa de prime abord, mais qui dissimule son sadisme derrière un doctorat de biologie moléculaire. Même chose pour Monster, pour qui les cartes Magic sont plus qu’une passion, carrément un sacerdoce. Moi, je compte les points et j’attends que les morts se relèvent, là, dans le garage où nous faisons nos expériences.
Retour à l’humour dans cette nouvelle et quel humour ! Présenter la lecture comme un énorme danger potentiel, fallait oser le faire d’autant plus lorsqu’il s’agit de Science-Fiction. Lire Neil Jomunsi expliquer la grossetêtification des mômes a été un vrai régal. Un rendu très visuel tout au long de Zombeek . J’ai revu les parties endiablées de mes fils à Magic, d’ailleurs ils n’ont pas cessé d’y jouer…serait-il temps que je m’en inquiète ? Ici, pas de cabane au fond du jardin, non, un garage et en route pour les expériences les plus follesdingues.

Pensez-bien que le môme a trouvé un moyen de se farcir la tête de conneries pour pas un rond et qu’il compte bien exploiter le filon jusqu’à la fin des temps. Toutes les bibliothèques, même les plus minables, ont un rayon «  Science-Fiction ». Contre son pouvoir d’attraction, votre autorité est impuissante.

L’article
panoptikon-PB-39Panoptikon, nouvelle 39 :

Jacob n’est pas un prisonnier comme les autres : pour une raison qu’il ignore, le pénitencier dans lequel il est enfermé est vide. À chaque fois qu’il s’endort, une assiette l’attend devant les barreaux à son réveil. Malgré les apparences, quelqu’un le surveille donc en silence.

Il faut avouer que l’incarcération, ou plus généralement, la notion de punition carcérale sont un sujet qui revient fréquemment. Les sociétés y compris les plus «  modernes » en débattent, que ça soit en nombre d’années, ou de milieu. Punir, soit, mais cela a un coût bien réel. Avec Panoptikon Neil Jomunsi planche aussi sur ce sujet.
Panoptikon est glaçante, attendez-vous à une sacrée descente.

Le billet de l’auteur

ghostwriter-PB-40Ghostwriter, nouvelle 40 :

Quand Katherine, sa mère et ses deux soeurs arrivent au bal que donne le jeune lord Huntchington dans le petit village de Langdon Shores, Angleterre, elles sont émerveillées : il faut dire qu’à la campagne, les occasions de se divertir se font rares. Mais alors que l’orchestre entame un quadrille endiablé et que les pieds des danseurs claquent sur le parquet ciré, Katherine ressent une gêne : la scène ne serait-elle pas un peu trop « cliché » ?

Quand l’un des personnages a des velléités littéraires et contredit l’auteur, ça bougonne, ça réagit vivement et surtout ça fait rire les spectateurs ! Voilà, Ghostwriter pour moi ça été une pièce de théâtre bien plus encore qu’une salle de bal. On ne s’étonnera pas que j’ai subitement eu l’envie irrésistible de relire L’affaire Jane Eyre de Jasper Fforde. Quand l’auteur se prend une bonne leçon s’est amusant, d’autant que certains le mériteraient amplement parfois.
Un bien bel hommage en tout cas.

Sur le blog ActuaLitté
Arrivée ici, je peux confirmer encore une fois que ma décision de soutenir et suivre semaines après semaines le Projet Bradbury et son auteur, Neil Jomunsi est une très bonne chose ; non seulement par l’éventail de lectures proposé mais aussi par le cheminement créatif de l’auteur et les réflexions qu’il mène depuis le début, ces réflexions qui ouvrent sur l’échange et la diversité. C est intéressant, riche, et essentiellement humain et dénué d’artifices. Ici, je crois que ce que j’apprécie le plus c’est la sincérité qui émane de toute cette charge créative. Il ne cherche pas à appâter pour vendre un produit, non, Neil nous fait la conversation tout au long de chemin. Chaque semaine apporte sa surprise. Parlant de ça, je peux dores et déjà vous dire que la nouvelle #42 vaut le détour. Jamais je n’avais eu l’occasion de lire une histoire rendue dans ce style. Une vraie prouesse, un truc de fou !

Comme toujours, ces nouvelles peuvent être achetées à l’unité, ou en intégrale, la troisième venant d’être publiée et sont disponibles chez Amazon, Kobo, Youscribe, Apple et Smashwords. Et vous pouvez aussi souscrire au Projet Bradbury.

Comme d’habitude d’autres retours de lectures chez Deuzeffe  et Deidre

Les couvertures toutes plus belles les unes que les autres sont de Roxane Lecomte

Je renouvelle mon MERCI à Neil ! merci et BRAVO !

moi,peterpanMoi, Peter Pan de Michael Roch

 « Ici, les enfants perdus chassent les bêtes sauvages, les bêtes sauvages font peur aux indiens, les indiens s’en prennent aux pirates et les pirates poursuivent les enfants perdus. 

À quoi ça sert de danser, d’aimer, et de se plaindre, de voler, d’avoir peur, ou de rire, de se battre, de dormir, de crier, de faire la fête ou d’être libre, si c’est pour se mordre la queue ? Moi, Peter Pan, je me joue de tout ça. »

Qui ne se souvient pas de Peter Pan et des enfants perdus ? Wendy, le Capitaine Crochet et le terrible crocodile ?

couv1PeterJ’avoue que je ne m’attendais pas à ce type de texte, parce que, oui, ce fut une très bonne surprise de trouver dans ce récit tant d’intensité et de poésie. C’est un beau tour que m’a joué Michael Roch m’invitant à travers des images oniriques et des réflexions quasi philosophiques à suivre ses personnages dont bien sur Peter Pan. Un Peter Pan qui a changé, et n’est pas prêt à céder ni faire de concession, parce qu’il n’est pas «  linéaire » comme il le dit lui-même lors d’un face à face avec Crochet. Les dialogues sont truculents, les épithètes réjouissants, certaines situations cocasses, notamment celle avec Crème brûlée évoquant la relation amoureuse et sa « rivale » Wendy.

Une nuit, elle entre comme une tempête dans la cocabane. Elle arrache ma couverture de jute avant même que j’arrive à transformer mon air triste en joli masque-sourire. Elle me couv2Peterregarde avec les yeux plissés d’un chat sauvage, elle bande son corps comme la corde d’un arc prêt à décocher et elle m’envoie à la figure une salve de mots dont l’ordre et le sens se perdent dans la cahute. Je ne comprends pas tout.(…)Elle me parle de sirènes qui t’embrassent pour un oui ou pour un non, de Wendy qui est toujours là, dans ma bouche, mais qui ne reviendra pas, de tout un tas de trucs à propos du cœur et des aiguilles qui le picotent et des bonds qu’il fait à l’improviste et des fêlures qui le brisent et des vagues de chaleur qui enflent et qui refluent et des cicatrices qui ne se referment pas avant longtemps. 

En fait notre Peter est adepte de la simplicité, c’est ainsi que je le ressens pour ma part. Cette simplicité n’est pas dénuée de bon sens, au contraire.

Je ne sais pas s’il faut être sérieux quand on parle du cœur, et de tout ça, autour. Tout ça devrait être aussi léger qu’une fleur d’automne ou la plume d’un urubu. Elle me répond que si, c’est sérieux : il y a, depuis quelques semaines, comme un voile épais entre nous et de lourdes ténèbres se sont abattues sur son être. Elle affirme que tout ça, ça ne veut rien dire et tout dire à la fois. 

Couv3PeterJ’ai été touchée par ce récit empli de simplicité, et de générosité. Je retournerai bien dans ce pays pour moi aussi emménager dans une cocabane loin de tous les discours qui nous emmêlent les pinceaux, et nous font sombrer dans des nœuds de non-sens et de ridicules saccageant notre légèreté et notre insouciance, nous réduisant à sans cesse nous questionner là où il n’y a qu’évidence. Pourtant on a tous nos bestioles qui nous chatouillent le bidon ; et il n’y a qu’une bonne étoile par personne.

Un grand merci à Michael pour ce magnifique récit dont j’attends les prochains épisodes avec bonheur et tendresse. Oui, bon, j’ai le droit de dire que j’ai ressenti un gros élan de tendresse pour ce texte sans paraître mièvre ou fleur bleue tout de même ! Et puis, flûte je revendique toutes les émotions qui m’ont remuée, et qui ont chahuté mes poux et autres bestioles intérieures. Et ça fait du bien et j’en redemande. 

N’hésitez pas à aller lire le premier chapitre si vous avez encore des doutes ( Gné ? ). Il est en lecture libre et gratuite sur Youscribe.

Ce livre est bien sûr sans DRM et sous licence Créative Commons. Disponible au prix tout doux de 99 cts chez Amazon,  Kobo  et Nook  et bien sûr Youscribe.

Enfin, suivez l’actualité de l’auteur, Michael Roch via son blog , ou sur twitter : @MchlRoch 

interim#21Interim, nouvelle 21 :

La Fin des Temps, celle décrite dans la Bible et colportée depuis des millénaires par les amateurs d’Apocalypse de tous poils, a finalement débuté. Dans une petite ville perdue en pleine Sibérie, on organise la résistance aux démons. Même si l’optimisme est en berne et qu’une odeur de fatalité plane sur les esprits, les bonnes âmes de la communauté se réunissent pour lutter contre l’envahisseur infernal. Dans ce contexte trouble, Ievgueni et Piotr sont désignés pour former un duo d’exorcistes. En intervention toute la journée, ils comptent les points entre le Bien et le Mal. Mais pourquoi insister quand une décision divine condamne le monde à sa perte ?

Étrange nouvelle qui conduit au limite de l’absurde. L’atmosphère pesant et lourd, l’oisiveté et un besoin irrésistible de combler ce vide pour au final lutter contre des forces obscures alors que la fin du monde est là. Faut-il vraiment partir en exterminant la menace des êtres possédés ? L’église n’existe pourtant plus dans ce décor apocalyptique, uniquement réduite au recrutement des exorcistes. Bien écrite cette nouvelle m’a laissée un tantinet sceptique avec je l’avoue des questions qui n’ont pas trouvé de réponses. C’est sans doute l’un des intérêts de cette nouvelle. Un extrait pour la bonne bouche.

Face à l’adversité, le nombre était une force. Mais lorsque le ver était dans la pomme, la proximité n’était plus un bouclier et devenait elle-même le danger. 

Lire le billet correspondant ici 

lanuitdesfous#22La nuit des fous, nouvelle 22 :

Pour Damian, l’arrivée de la Saint-Sylvestre sur le calendrier est loin d’être une nouvelle réjouissante : contrairement aux autres villes d’Europe où l’ambiance demeure bon enfant, Berlin est chaque année le théâtre d’une véritable apocalypse pyrotechnique confinant à la guerre civile. Mais en tant que policier, le jeune homme, que la fièvre gagne, va encore devoir affronter la foule.

Comme le dit Neil Jomunsi, le moins que l’on puisse dire c’est que la fièvre gagne. C’est comme de voir des coureurs se presser le long de la cordelette, ce qui met la pression lentement mais sûrement. D’autant que Damian est si tendu que l’on s’attend au pire. Une nouvelle divertissante avec son brin de folie à la chute rigolote et assez inattendue.

Ce soir nous rencontrerons nos peurs, poursuivit Kripkow. Nous marcherons dans un tunnel de cris et de feu, pourtant nous ne faiblirons pas. 

Lire le billet correspondant.

maisonclose#23Maison close, nouvelle 23 :

Miss A est une femme d’affaires d’un genre un peu particulier : dans un futur proche où les ingénieurs ont doté les robots de sentiments, de besoins et d’envies pour relancer une économie moribonde, son entreprise offre des prestations sexuelles aux machines, cyborgs et autres androïdes. Son business est florissant. Un jour, un homme vient à elle avec une proposition qui, bien qu’inhabituelle, éveille sa curiosité : il s’agit de s’occuper d’un client hors du commun.

Cette nouvelle est parmi mes préférées. J’ai été très touchée par Miss A malgré son côté femme d’affaire. J’ai trouvé l’idée de l’auteur de doter les robots de sentiments très intéressantes, sans doute est-ce l’expression d’un de mes côtés «  fleur bleue » mais j’aime penser que si un monde tel que celui-ci venait à exister les androïdes auraient la possibilité d’aimer y compris charnellement. Et cela est décrit finement dans Maison close, avec Miss A prévenante et soucieuse du confort de sa clientèle. Bref, Maison close est à mon avis une belle réussite alors que l’auteur n’avait pas encore abordé de scènes «  intimes ». A mon sens un joli coup de plume.

Le billet correspondant

yokai#24Yokai, nouvelle 24 :

June Lindenhaven est une thérapeute qui ne sort de son cabinet que lorsqu’une situation exceptionnelle l’exige. En l’occurrence, la pathologie de son patient du jour — un vieil homme d’origine japonaise du nom de Gikaibo — a su retenir toute l’attention de la psychologue. Équipée de son sac à dos, elle se rend à l’adresse indiquée et se prépare au voyage. Car le périple ne fait que commencer et plongera June dans les méandres tortueux du folklore nippon… à ses risques et périls.

Ça commence en pleine ville et nous voilà embarqués bien au delà dans une contrée étrange. Un tour de magie ou plutôt de communication adroite que June exerce à la perfection. Et c’est un monde merveilleux, dangereux, plein de bestioles improbables ( pour nous…mais c’est sans connaître les Yokaïs ). Poésie, peurs, périls, soins, attachements tout est ici réuni pour faire de Yokaï un beau voyage plein de surprises étonnantes. Une prouesse encore une fois.

Suivant les conseils de son maître, le poète Henri Michaux – dont les Propriétés étaient à son cœur une fontaine de réponses autant que de questions -, elle reconstruisit l’embarcation en pensée, planche par planche, clou après clou, un rivet suivant l’autre, et plaça un mât au centre auquel elle fixa une voile.

C’est pas bien Monsieur l’auteur de m’avoir tant donné envie de relire Michaux ! 

Lire le billet.

insideSherlock#25Inside Sherlock, nouvelle 25 :

 Sherlock Holmes est perdu : il vient d’entrer dans un manoir dont il ignore tout et dont on a fermé la porte derrière lui. Pire, ses souvenirs lui échappent : quelle raison a bien pu le pousser à pénétrer en premier lieu dans cette bâtisse ? Le célèbre détective de Baker Street va devoir mettre toutes ses facultés de déduction à profit pour résoudre ce mystère.

C’était inévitable, Sherlock ne pouvait pas manquer à ce Projet ! Ça été un vrai plaisir de lire cette nouvelle. Malgré la précision descriptive du décor on se demande bien où se trouve notre Sherlock et comment il se ait qu’il se trouve ainsi mis à mal. Une nouvelle qui tient bien sa promesse, sans dénaturer les personnages. De la cohérence, un côté fantastique agréable, un Inside Sherlock qui se laisse dévorer tout goulûment et qui a su séduire l’amatrice de polar qu’au fond je suis toujours.

Lire l’article s’y rapportant 

lanuitvenue#26La nuit venue, nouvelle 26 : 

Une belle journée d’été commence pour Jules, Vincent et Yohan, trois gamins plus ou moins turbulents qui écument les ruelles d’un petit village à la recherche d’une prochaine bêtise pour occuper leur temps. Mais face à l’imminence de la nuit, un étrange sentiment de malaise les saisit : des regrets peut-être, ou de la nostalgie. Que se passera-t-il lorsque le soleil se couchera ce soir ?

J’aime beaucoup lorsque Neil Jomunsi met en scène l’enfance et / ou l’adolescence. Il parvient par je ne sais quelle magie à nous restituer nos jeunes années. C’est ce qui opère dans La nuit venue qui commence par les péripéties de jeunes enfants partant la pêche mais l’eau est dégueulasse et bientôt la nuit va tomber. Au fil du temps qui passe on se demande pourquoi tant de mystère au crépuscule.

Finalement, c’est avec étonnement que l’on assiste au quasi rituel du coucher, et surtout les interrogations les plus folles m’ont assaillie jusqu’au dénouement superbement amené.

Nostalgie, sourires, inquiétude font de La nuit venue un cocktail réussi.

Le billet de l’auteur sur cette nouvelle ici.

commando#27Commando, nouvelle 27 :

C’est une bien étrange librairie que l’on trouve au coin de Chapel Street et de la Quatrième Avenue : ouverte au public le jour et mystérieusement gardée par des vigiles la nuit, la boutique semble ne jamais trouver le repos et conserve jalousement son secret derrière la puanteur de ses réserves : celui de ses mystérieux best-sellers que la tenancière édite dans l’ombre pour les vendre ensuite au monde entier, par centaines de milliers d’exemplaires. Un espion infiltré va tenter de résoudre l’énigme de la librairie… à ses risques et périls.

Ça commence comme un roman d’espionnage, comment notre «  héros » va-t-il bien pouvoir se débrouiller pour pénétrer le secret de cette librairie ouverte 24 h sur 24 et sept jours sur sept ? Cela se corse car même si la librairie est ouverte de nuit, son accès en est surveillé par des vigiles. La seule façon de pouvoir y entrer de nuit est d’appartenir au Club de lecture. On assiste aux planques de notre agent spécial, et pour finir il s’installe dans une chambre miteuse où règne une odeur pestilentielle. La librairie tient bon avec à sa tête cette propriétaire si étrange qui m’a un peu foutu les chocottes mais ça n’est rien comparé à la révélation ultime. Une nouvelle que j’ai trouvé particulièrement angoissante. Une réflexion sur les limites, les concessions faites aux passions. Enfin, tout au moins c’est ainsi que j’ai reçu Commando. Inquiétante à souhait, beau travail ! 

Comme une tache de rouille s’accrochant désespérément à la carrosserie d’une voiture, le magasin tenait bon et – en dépit du bon sens selon certains – persistait à vouloir vivre au milieu des immeubles retapés, des rues pavées de neuf et des terrasses de café. La propriétaire avait éconduit tous les promoteurs sauf un, à qui elle avait collé un livre entre les mains et qui était depuis devenu un client régulier.

La nouvelle expliquée par l’auteur.

hacker#28Hacker, nouvelle 28 : 

Jodie est aux anges : son vieux rabat-joie de père a enfin accepté qu’elle bénéficie de la greffe d’implant dont elle meure d’envie depuis si longtemps, et dont toutes ses camarades de lycée sont déjà équipées. Une fois connectée au réseau, elle pourra à loisir visionner des films, écouter de la musique, jouer aux jeux vidéo, communiquer avec ses contacts sans l’entremise d’un appareil tiers. Mais lorsqu’un petit diablotin s’invite dans la machine, le cauchemar ne fait que commencer.

Je crois qu’on pourrait me qualifier de parent rabat-joie comme le père de Jodie dans cette nouvelle. Le trans-humanisme m’inquiète. Même Jodie se rend compte que sa copine a un regard vide c’est pour dire qu’elle n’est pas totalement inconsciente des risques qu’impliquerait un «  surdosage ».

Dans Hacker on retrouve donc un thème cher à l’auteur, celui de l’adolescence. On y retrouve quasiment tout ce qui en fait le charme mais aussi l’amertume parfois.

J’ai adoré les descriptions de personnages, c’est parfois réellement truculent.

En tout cas cette affaire d’implants me met mal à l’aise. Je sais bien qu’il faut vivre avec son temps mais est-ce à dire qu’on doit en accepter tous les dangers ? Pas sûre !

Un sujet qui touche ma sensibilité, surtout ma fibre maternelle je l’admets. Néanmoins j’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui n’est pas dénuée d’humour, cerise sur le gâteau. Ce qui est aussi bien agréable c’est qu’on ne baigne pas dans de la SF parce que au total tout cela ne paraît pas si lointain et est tout à fait compréhensible par tout le monde. 

Genèse de Hacker expliquée par l’auteur ici 

wonderland#29Wonderland, nouvelle 29 : 

La colère gronde au sein de la petite République démocratique du Gradistan : une fièvre révolutionnaire s’est emparée des masses, et c’est une foule furieuse qui se presse contre les grilles du palais présidentiel pour mettre à la porte le vieux dictateur, qui règne d’une main de fer sur le pays depuis trop longtemps. À l’intérieur, les dignitaires du régime cherchent une solution pour échapper à la vindicte. Mais les plus prévoyants ne sont pas toujours ceux que l’on imagine.

Alors je dois dire que celle-ci m’a bien fait sourire et pourtant le sujet est délicat, il s’agit tout de même d’une révolution. Comme dans toute conspiration, on y trouve les affaires militaires et la sûreté. Vous imaginez bien qu’il n’est pas question pour ces gens là de renoncer à leur prestige seulement comme on dit «  il va y avoir un os dans le potage » et ça ne sera que justice si je peux dire.

Le militaire marmonna quelque chose, puis détacha son regard de la baie vitrée pour faire les cent pas autour de la table, ce qui, considérant la taille du meuble, était une activité sportive à part entière.  

Typiquement le style de trait d’humour que j’adore trouver dans mes lectures !

Billet explicatif ici

pourtoujours#30Pour toujours, nouvelle 30 :

Là-haut, dans le cosmos ténébreux et mutique, une capsule tourne en orbite autour de la Terre depuis des millénaires : à son bord, les deux derniers survivants de la race des vampires attendent patiemment que la planète recouvre un écosystème normal. Vingt millénaires plus tôt, la grande Dévastation a annihilé toute vie à la surface et ces deux âmes solitaires, réveillés tous les cinquante siècles, en furent les tristes témoins. Mais alors qu’ils perdent espoir, les immortels détectent un signal. Le jour du grand retour serait-il arrivé ?

Je vous préviens d’emblée, c’est un gros,GROS coup de cœur. C’est sans doute pour cela que je me sens hyper maladroite pour vous en parler. Elle draine des sujets tels que le caractère éphémère et l’immortalité ( oui, oui ) la transmissions à travers les âges, la science-fiction ( de façon légère sans asséner des mots compliqués qui ont souvent tendance à me hérisser personnellement dans certains ouvrages ), la cohabitation entre espèces y est aussi abordé en filigrane ( j’aurais bien aimé en savoir plus là-dessus mais dans un format court c’est comme ça : à nous de « sentir » ) et ici, un choix d’importance «  revenir » ou continuer l’errance ?

J’avoue aussi un attachement certain pour les vampires.

Elle m’a remuée, émue, chamboulée ! 

Le billet s’y rapportant est toujours sur le blog ActuaLitté 

Voilà concernant ces dernières nouvelles du Projet Bradbury et toujours aucun regret d’avoir souscrit en soutien à cette formidable idée et à ce challenge épatant. Au contraire, chaque semaine apporte sa surprise, chaque semaine me permet de constater combien l’écriture de Neil Jomunsi s’améliore, s’intensifie et atteint la lectrice que je suis. Même si tous les sujets ne m’interpellent pas, tous sont intéressants découvrir dans la façon dont ils sont traités, dans ce qui a donné l’envie à l’auteur de les mettre par écrit et de les partager. C’est finalement une expérience aussi pour moi.

Quelques autres retours de lectures sur le Blog de Deidre par exemple  et celui de Deuzeffe 

bradburyintegrale2La seconde intégrale regroupe les nouvelles : Bully, Viral, Alexandria , Le pont, Esprit farceur, Toreador, Lettre morte, Interim, La nuit des fous, Maison close, Yokaï, Inside Sherlock, La nuit venue. Vous pouvez les acquérir à l’unité ou acheter cette intégrale mais le mieux à mon sens reste de souscrire au Projet Bradbury pour 40 €.

Comme d’habitude, toutes les couvertures sont de Roxane Lecomte, La dame au chapal

La Brigade des loups : 3ème épisode Lilian Peschet Voy’el- collection e-courts Couverture : El Theo

La Brigade des loups : 3ème épisode
Lilian Peschet
Voy’el- collection e-courts
Couverture : El Theo

La Brigade des loups : épisode 3 et 4

Attention si vous n’avez pas lu les épisodes précédents ces quelques mots sur les épisodes 3 et 4 peuvent vous gâcher quelques révélations. Maintenant que vous voilà prévenus en route pour cette suite trépidante.  

2020. L’épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l’un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l’un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s’occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.

Vasile, l’ex Cap de la Brigade des loups va être jugé. La haine anti-lupin a pris une ampleur considérable, à tel point que l’armée s’affaire autour du tribunal.

Le pétage de plombs de Vasile a permis aux extrémistes d’installer un climat de peur et de rejet asseyant par la même occasion leur soif de pouvoir et de domination. La population semble favorable à l’euthanasie et des milices se sont formées. La presse est là « Ils veulent contempler ce loup qui a perdu son humanité. Ce monstre. »

Tandis que le tribunal est assiégé par la foule haineuse, le QG est attaqué.

Dans cette foule quelques résistants secourent Mikaï et Vasile.

La situation est à l’urgence, la Brigade est scindée. Chacun a conscience que désormais c’est la place au génocide, le retour à la traque. Dragos et Yakov sont mis aux arrêts.Vasile et Mikaï fuient.

Pavel impuissant constate 

Y a quelque chose d’irrationnel chez l’homme. Un truc sauvage. Dangereux. Il a beau mettre des vêtements, se raser, se coiffer, se recouvrir de parfum, pour avoir l’air civilisé, il reste bête. Bien pire que nos monstres. Car nos monstres, au moins, ils portent sur leur visage leur sauvagerie.

Comme le souligne le Cap’ «  les loups sont devenus incontrôlables ».

Paradoxalement, il y a comme une envie d’en découdre, pour prouver qu’on est pas dangereux. C’est idiot. Mais l’exclusion et la haine rendent idiots.

Au total, un épisode qui fait charnière dans cette série, ce qui explique peut-être pourquoi à sa première lecture je l’ai trouvé un peu «  poussif » dans le sens où j’ai eu l’impression que l’auteur avait eu plus de difficulté à le narrer. Ceci n’enlève rien à l’intérêt de l’histoire d’autant que le côté politique est bien développé, pertinent, avec des coins obscurs dont on attend la résolution avec curiosité. Et surtout, j’aime beaucoup comment Lilian traite ses personnages. Il y a un humanisme, une tendresse et un respect pour la Brigade qui m’émeuvent beaucoup. Et je ne parle pas des quelques trouvailles sympathiques de cet épisode.

Episode 4 :

C’est surtout à partir de maintenant que le risque de spoiler est le plus important.

 Nous suivons Mikaï et Vasile toujours en fuite. C’est l’occasion pour Mikaï de remonter ses souvenirs, ceux de 1991 dans lesquels il fuyait en compagnie d’un ami Hanz.

Mikaï et Vasile sont pourchassés, arrivant dans une ville, Mikaï crie pour savoir si des loups sont dans le coin. On lui répond mais ce n’est pas ceux qu’il croit. S’ensuit une bagarre intense dont ils seront sauvés in extrémis par d’autres loups, cette fois des alliés. Car à leur grande stupeur ces loups étaient des soldats : stupeur car les lupins ne portent pas d’armes en théorie. Mikaî perdra un bras dans cet affrontement. Quant à Vasile il est encore à moitié dans les vapes se demandant où est sa Brigade, depuis combien de temps tout a dérapé ainsi. Les lupins résistants vont leur faire des révélations utiles et inquiétantes entre autres que les Brigades n’existent plus, que ses lupins sont emprisonnés et «  formatés », en une armé aveugle et soumise. Fin de cet épisode après l’assaut du camp où se trouvent les ex membres des Brigades des loups.

Un épisode haletant, sans temps morts qui nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur Mikaï et la façon dont ont été traités les lupins depuis des années. On pressent derrière tout ça quelque chose de puissant et terrible sans pouvoir. La haine, la peur prennent de multiples visages et les plus horribles ne sont pas toujours ceux auxquels ont pourrait croire en premier.

Verdict ? Lisez cette série éditée par Voy’el et plus vite que ça !! Le premier épisode est toujours gratuit, les suivants à 99 cts d’€ chez L’immatériel ( par exemple ) 

Mon avis sur les épisodes 1 et 2  en cliquant sur les liens.

L’avis de Cécile Duquenne sur l’épisode 3 sur son blog

A noter que l’émission Rêves et Cris a fait l’éloge de La Brigade des loups dans son émission du 17 janvier 2014. Cliquez pour lire la vidéo

Minable par Mark SaFranko E-Fractions éditions. Couv. de  pwcca

Minable par Mark SaFranko
E-Fractions éditions.
Couv. de pwcca

Minable

D’un côté, il y a Eddie Tielsen, la cinquantaine, acteur au chômage qui est hébergé gracieusement par son pote de longue date, Hank Smith. Ce dernier, homme d’affaire à Wall Street est devenu très riche, si riche qu’il peut s’offrir des tableaux de maîtres et transformer son appartement en galerie. Ils se sont connus lorsque tous deux étaient taxis.

Cette histoire se déroule à New-York dans la fin des années 90.

Esmeralda est stripteaseuse et très belle, c’est à l’occasion d’un effeuillage de la jeune femme que nos deux compères vont l’inviter à se joindre à eux à domicile. Tandis qu’ils l’attendent, l’idée de pousser plus loin que le déshabillage germe rapidement dans leurs esprits.

La conversation tourne autour des femmes, celle d’Eddie qui est retournée au pays, l’Irlande avec leur enfant. Mais lui, Eddie comment pourrait-il quitter New-York ? Lui, l’acteur, certes sans travail doit obligatoirement rester sur place, être à l’affût de toutes opportunités et ne pas aller s’enterrer dans ce bled, là-bas. Voici d’ailleurs ce qu’en dit Eddie :

C’est un endroit où les rêves meurent. Tu sais pourquoi ? Parce que trop de beauté c’est la mort. Tout ce vert et la mer et Dieu – C’est la mort. Tu passes quelques semaines à Balybunion et tu comprends méchamment vite pourquoi tous ces poètes irlandais se sont saoulés à mort ou sont partis. Et je suis mort, sans rêve, Hank. Mort.

Et Hank l’entretient dans l’espoir, c’est la vie, son tour viendra, la roue tourne.

Qu’est ce qu’Esmeralda / Tracy pourra leur apporter de plus ou de moins ? Quelles relations vont se nouer entre ces murs ?

Eddie est un personnage étrange tout à la fois horripilant et touchant par sa presque naïveté s’accrochant à son rêve comme une moule à son rocher. Et puis il essaye bien d’être sympa, obligeant même. Quant à Hank je crois que j’aimerais bien le gifler par moments mais bon, ceci est un avis personnel.

J’avais déjà eu l’occasion de lire Mark SaFranko avec Dieu Bénisse l’Amérique ( 13ème note éditions ). Sa plume avait déjà fait mouche à l’époque. Aussi c’est avec grand plaisir que j’ai replongé dans ce style, direct, sans concession ni fioriture. Une belle réflexion sur les peurs, les illusions de tant d’acteurs qui se trouvent sur la touche et sur les coulisses de toute la mascarade.

C’est un récit noir, d’un beau noir comme j’aime.

Il y a un bonus musical accompagnant Minable, il s’appelle « Seedy » ( titre original de la pièce ) de et par Mark SaFranko.

Vous pouvez acquérir Minable pour 4 € 99 directement sur le site de l’éditeur E-Fractions. Et merci à lui pour la lecture.

Un retour de lecture par Tulisquoi sur son blog.

Le rêve Omega-Ep.1: Souvenirs mortels Auteur : Jeff Balek  Ed.Bragelonne - Coll. Snark Janvier 2014

Le rêve Omega-Ep.1: Souvenirs mortels
Auteur : Jeff Balek
Ed.Bragelonne – Coll. Snark
Janvier 2014

 Le rêve Oméga : Souvenirs mortels ( ép. 1 )

Garibor Coont a un passe-temps peu ordinaire et rare, ce passe-temps lui est accessible parce qu’il est ouvrier disséqueur. Frauduleusement, il extrait la mémoire d’Heisenberg de certains morts, leur implant mental. Lui, son truc est de reconstituer la vie du cadavre à partir de cette fameuse mémoire. Il se croit à l’abri prenant toutes les précautions. Mais le Yumington de 2075 connaît une grosse expansion de technologies et au total il voit arriver chez lui l’agent John Smith envoyé par l’Organisation.

Imagine tout un réseau de capteurs haute fréquence qui quadrille la ville. Des capteurs censés faire tout autre chose qu’enregistrer les ondes rémanentes de ton implant, comme la gestion des feux rouges par exemple ou des bots censé réguler la circulation ou animer les panneaux publicitaires. Toutes ces petites antennes, ces petits relais…Tout ça te capte, te surveille, t’observe.

Sécurité oblige. Et pour ton plus grand bien.

Garibor n’a pas le choix et le voilà embringué dans une affaire qui pourrait bien le dépasser complètement. L’Organisation surveille tout événement qui sort de l’ordinaire. Garibor doit découvrir la source de ce virus qui efface la mémoire de ses victimes.

Ce sera tout pour l’aperçu de Le rêve omega : Souvenirs mortels, premier épisode. J’ai bien trop peur de spoiler sans le vouloir.

Si vous visitez régulièrement ce blog, Yumington ne vous est pas étranger, dans le cas contraire je vous invite chaudement à visiter le site créé par l’auteur Jeff Balek qui vous expliquera tout sur la ville et le projet.

Le récit de la série Le rêve Oméga de la nouvelle collection Snark des éditions Bragelonne se situe en 2075  Epoque qui a vu fortement évoluer la ville tant en surface qu’en sous-sol ( ainsi Garibor vit-il dans un cubicle sous terre ). On suppose une bataille technologique et de manipulations…surtout quand la société est bourrée de tels instruments.

Le style est vif, les chapitres courts, ce que j’affectionne beaucoup car chez moi ça provoque l’irrésistible besoin de continuer … c’est pour cela que je l’ai lu d’une traite, ne pouvant me résigner à remettre au lendemain la suite.

Jeff Balek égratigne au passage quelques avancées technologiques tant vantées aujourd’hui par certains et sous couvert de science-fiction fait travailler le cerveau ( comme bon nombre de récits de SF d’ailleurs).

Au total, Souvenirs mortels ouvre la série avec talent. Et puis, ça faisait un moment que j’attendais le retour de l’auteur dans sa ville et je suis comblée par cette époque. Bravo et merci !

Ce premier épisode est gratuit, vous pouvez le télécharger ( tous supports et sans DRM ) par ici par exemple.  

Viral – Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N°15 Couverture :Roxane Lecomte

Viral – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N°15
Couverture :Roxane Lecomte

 Nouvelle 10 à 20 du Projet Bradbury

Entre le NaNoWriMo en novembre, mes quelques déboires de santé, les fêtes de fin d’année et autres impératifs, j’ai pris beaucoup de retard sur mes retours de lectures, entre autre pour ce qui concerne le #ProjetBradbury de Neil Jomunsi. Le pourquoi du projet se trouve sur le blog d’ActuaLitté et est présenté par l’auteur  . Le blog de Neil Jomunsi est à cet endroit, n’hésitez pas à commenter. 

Je poursuis aujourd’hui mes chroniques des nouvelles de ce projet par la onzième qui s’intitule Antichrist Understar. En voici le pitch ci-après :

Au crépuscule d’une carrière de rock star qui l’aura mené aux quatre coins du globe, Marilyn Manson est en proie au doute et vit cloîtré dans sa villa californienne, dans le noir, à l’abri du soleil et des critiques. Mais cette vie qui ressemble à un tombeau se transforme en cocon au moment où la vedette recluse décide de prendre son destin en main et d’affronter le monde. Tout commencera par une cuite au “Chateau Marmont”. Il laissera ses démons décider de la suite.

Une nouvelle qui ne m’a pas réellement touchée pour plusieurs raisons sans doute la première étant que je me moque complètement de Marilyn Manson, n’y ai jamais prêté attention malgré le tohu-bohu qu’il provoque manifestement souvent autour de lui. Cependant comme le précise Neil Jomunsi dans son billet de présentation de Antichrist Understar, il n’est absolument pas nécessaire de connaître cet artiste pour lire cette nouvelle. Certes, c’est un homme qui souhaite trouver un autre chemin à sa vie, c’est finalement assez « câlin »,un homme qui est au tournant de sa vie. A noter tout de même que c’est sans doute assez délicat d’utiliser une personnalité publique et lui inventer une vieillesse et un avenir imaginaire ou espéré ? 

Touristes : 12 ème nouvelle 

Lukas n’a qu’une envie : parcourir le monde et visiter ses merveilles. En attendant de trouver un moyen de réaliser son rêve, il travaille comme guide pour une agence minable. Là, il prend en charge des groupes de touristes aisés pour leur montrer Paris. Mais le jour où un avion dépose sur le tarmac huit visiteurs asiatiques accompagnés de Nomi, leur traductrice, sa conception du monde va changer radicalement.

Touristes est une nouvelle hyper plaisante qui m’a collé un sourire sympa tout au long de sa lecture. Alors, certes la fin ne m’a pas surprise, à vrai dire quasiment d’emblée j’ai su ce qu’il en serait mais il y a ce talent de conteur , l’humour et toujours cette sincérité teintée de poésie dans le langage manié par l’auteur. Une bien chouette nouvelle.

A lire le billet de l’auteur sur le blog, il en explique entre autre l’étincelle qui l’a poussé à écrire Touristes.

Page blanche : 13 ème nouvelle 

Pendant ses longues nuits d’insomnie, Jarvis fait de son mieux pour chasser ses démons. Mais quand le sommeil ne veut pas frapper à la porte, le meilleur moyen de s’abrutir reste encore la télévision. Assis face au poste, au milieu de la nuit et dans un état de semi-inconscience, l’écrivain s’apprête à faire une découverte terrifiante : l’horreur emprunte quelquefois les traits d’une banale émission de télé-achat.

Nouvelle incisive, mordante que je soustitrerais bien N’achète pas les yeux fermés. Ceci dit on ne peut pas vraiment jeter la pierre à Jarvis. Qui ne s’est jamais endormi devant sa télé pris en flagrant délit de s’abrutir en cherchant le sommeil ? Ha ha voilà, nous sommes d’accord ! Plus surprenant pour lui la livraison qui lui est faite, alors qu’il n’en a pas souvenir. Evidemment, le manque de sommeil n’y est pas étranger ( ç’aurait pu aussi être la picole, hein;) ) Mais voilà, le pauvre va se trouver embringué dans une histoire épouvantable dont l’issue paraît bien terrible. Cela est à découvrir, bien sûr.

Page blanche est une nouvelle fantastique qui fait frissonner d’angoisse mais tout cela sans abus. Un bel exemple en la matière.

Le billet concernant cette nouvelle se trouve sur le blog habituel 

Bully : 14 ème nouvelle 

Baldur — surnommé « Bully » par ses parents et ses camarades de classe — n’est pas tout seul dans sa tête. Obnubilé par la célébrité, il s’imagine filmé 24 heures sur 24 par un caméraman imaginaire qui capte le moindre de ses faits et gestes. Cette gloire toute relative est une consolation lorsqu’il se fait taper dessus par les brutes du collège. Jusqu’où un adolescent martyrisé irait-il pour marquer les esprits ?

Je pense que pour tous, l’adolescence est un tournant essentiel de notre vie, un tournant qu’il est parfois très ardu de négocier et que l’on peut tellement louper qu’on risque d’en trimbaler les conséquences toute notre vie et qui sait peut-être les transmettre.

Baldur est mal fichu, porte de surcroît un prénom difficile à assumer et ces deux choses combinées font de lui un souffre-douleur désigné pour les autres élèves. Surnommé Bully par son paternel ( la famille est assez coton dans le genre ) le seul moyen qui lui est accessible pour s’évader est de s’imaginer devenir une star après avoir quitté la Suède et d’enregistrer mentalement toutes ses journées. Une nouvelle illustrée aussi hélas par l’actualité de ces dernières semaines avec ces nombreux cas de suicides de collégiens dus au harcèlement. Et puis il suffit de jeter un œil sur les cours de récré pour comprendre que, non, les enfants ne sont pas toujours sympas entre eux et encore moins à l’adolescence.

Un récit juste et réaliste en somme qui place cette nouvelle dans mon top 5.

Le billet à propos de Bully 

Viral : 15 ème nouvelle 

À part chasser les serpents et compter les nuages, que font Ray et ses deux enfants dans cette station-service abandonnée au milieu du désert australien ? Ils évitent la ville, à tout prix. Mais quand une urgence médicale oblige le père à oublier les distances de sécurité, c’est toute la famille qui se met en danger. Car l’épidémie rôde, sournoise et invisible.

Un thème classique bien traité, pourtant j’avoue qu’ hormis la qualité du texte je n’ai pas été emportée par ce virus ( oui, mon humour est pourri ). Ce n’est pas faute de suspense puisqu’il est tout de même bien présent et mené mais cela n’a pas déclenché chez moi l’envie de la relire comme il m’arrive parfois lorsque je rédige un article. 

A lire, le billet ici 

Alexandria : 16 ème nouvelle 

Lorsque le narrateur — vous, moi, tout le monde — découvre l’existence du vieux tatoueur, sa curiosité est attisée. Il se renseigne d’abord dans un établissement où le vieillard a ses habitudes, puis décide de passer le cap en allant directement frapper à sa porte. Il ignore alors que les tatouages ont une mémoire… en douze syllabes.

Non, ce n’est pas uniquement de la poésie, c’est aussi une belle et prenante histoire «  magique » et bouleversante. Attention chef d’oeuvre ! Epatée, bousculée, embarquée tant par l’histoire que le rythme que lui confèrent les alexandrins, un moment tout simplement magique à vivre et à partager.

Elle aussi a rejoint mon top 5 comme vous pouvez vous en douter.

Le billet de l’auteur est ici. 

Le pont : 17 ème nouvelle 

Lorsque Samson, un troubadour dont les seuls crimes sont d’être un peu curieux et gourmand de postérité artistique, pose un pied sur le pont, il n’imagine pas ce qu’il trouvera de l’autre côté. L’ouvrage semble dater d’une époque lointaine et les villageois, bien trop peureux pour enquêter, évitent de s’en approcher. Cela fait si longtemps que personne n’a traversé que personne ne se souvient de ce qui se cache derrière la brume qui l’enveloppe. Mais Samson a décidé de prendre son courage à deux mains et de tenter la traversée. Qui sait, peut-être trouvera-t-il sur l’autre rive l’inspiration pour le chef-d’oeuvre qu’il ambitionne d’écrire ? 

Le pont est une nouvelle d’inspiration fantasy assez captivante et qui peut-être mériterait d’être plus longuement traitée à l’occasion. Samson est un personnage qui prend consistance ne serait-ce que parce que, au final sa quête est on ne peut plus humaine. J’ai apprécié les descriptifs et l’ambiance mais ce n’est pas une nouvelle qui m’a marquée.

Allez comprendre pourquoi … je pensais à La dernière croisade avec Indiana Jones ! 

L’article à son sujet est ici au centre d’une réflexion autour de la propriété des idées.

Esprit farceur : 18 ème nouvelle

Écrivain n’est pas un métier de tout repos, surtout lorsque l’inspiration vient à manquer et que votre agent vous gratifie de cette moue dubitative à la lecture de votre dernière tentative de chef-d’oeuvre. Mais Frank n’est pas homme à se laisser démonter et, à l’aide de sa femme Vera, il va aller chercher les idées là où elles se trouvent. Dans un livre, un musée ? Non, dans l’esprit des écrivains défunts, à travers une planche de ouija. 

Une lecture qui m’a collée le sourire un bon moment, réjouissante, un superbe clin d’oeil à celui qui a inspiré à l’auteur ce défi, Projet Bradbury. Quand l’un a encore des choses à dire et que l’autre ma foi se fait l’intermédiaire ça donne un Esprit farceur, ou malicieux mais en tout cas des personnages attachants, et des situations rigolotes. Un plaisir ! 

Un beau billet expliquant la genèse de cette nouvelle.D’ailleurs ce billet m’a plongé dans ma propre mémoire lorsque plein d’élèves dont moi-même envahissions le gymnase de mon lycée pour de soi-disant séances de spiritismes. Bref, là encore l’occasion de rajouter du sourire à cette amusante nouvelle.

Toreador : 19 ème nouvelle 

Cristo est un gladiateur d’un genre un peu particulier : il combat des robots d’abord destinés à la casse, puis réparés pour être transformés en machines de guerre. Cristo est une légende parmi les champions de la Ligue : dans ses veines coule le sang de ses ancêtres, qui ont eux aussi bravé leur peur pour fouler le sable de l’arène, des siècles plus tôt. De là est né son surnom : le Toreador.

Alors certes la nouvelle est surprenante par ce parallèle avec la tauromachie mais rien à faire même si j’ai aimé le côté plus qu’humain engendré par cette lecture, je ne suis pas plus marquée que ça. Pourtant tout y est de l’écriture, les descriptions, l’ambiance et l’émotion mais voilà, ou je n’étais pas dans un bon état d’esprit ou je suis hermétique aux scènes de combats ( je penche pour cette deuxième explication ) et aux robots ( voilà je l’ai avoué ). 

Lire le billet à cet endroit  

Lettre morte : 20 ème nouvelle

Alors qu’en cette année 1914, les batailles de la Première Guerre Mondiale font rage sur la ligne de front entre la France et l’Allemagne, des invités d’un genre un peu particulier viennent perturber le cours de l’Histoire et mettre un terme aux affrontements. Désormais unis contre un ennemi commun, les soldats affrontent une menace terrifiante et impalpable. À travers la lettre de l’un d’entre eux, le voile du mystère se déchire.

Il y a eu les alexandrins, cette fois c’est au genre épistolaire que Neil Jomunsi s’attelle et avec un talent renversant. Tout de suite j’ai pensé au recueil de lettres des poilus publié je crois pas folio ( ? ) que les collégiens étudient mais aussi à une chanson de Juliette Nourredine interprétée sur l’album avec Guillaume Depardieu : Une lettre oubliée 

Et puis il l’aime tant sa douce, c’est émouvant de lire ses souvenirs et de sentir comme il voudrait lui expliquer mieux et n’ose le faire.

Cest infiniment troublant, tendre, touchant et inquiétant. Qui sont donc ces ennemis qui font que les soldats hier ennemis unissent leurs malheureux efforts ?

La fin incite à la réflexion, enfin j’espère que vous en penserez la même chose.

Bel hommage à H.G Wells et joli clin d’oeil à un autre auteur de la Team Walrus;)

Et voilà, Lettre morte est entrée dans mon top 5. 

Chacune de ces nouvelles est au prix de 99 cts d’€ sur les plateformes habituelles comme smashwords  Kobobooks

Une intégrale regroupant les 13 premières nouvelles existe au prix de 9 ,99 cts d’€ , lire le billet à ce propos. 

Vous pouvez soutenir ce projet en devenant mécène pour 40 € tout est expliqué ici 

Comme d’habitude, d’autres retours de lectures chez Deidre

Toutes les couvertures sont comme les précédentes de la talentueuse Roxane Lecomte.

Le Garde-fou - Tiphaine Touzeil  Publie.net, coll. Temps réel. 02-12-2013

Le Garde-fou – Tiphaine Touzeil
Publie.net, coll. Temps réel.
02-12-2013

Le garde-fou

C’est toujours avec stupeur et ravissement que je ressors de certains textes hérissée par l’émotion. Le Garde-fou est l’un de ceux-là, une rencontre inoubliable, comme un double que je découvrirais les yeux ronds, le cœur battant la chamade. Comme enivrée, bousculée par la magie des mots, l’habileté de l’auteur à partager cette période difficile sans jamais se laisser aller à la noirceur, sans alarmer, juste en utilisant des mots et des images pétris d’humanité. On pénètre dans le parc avec elle, on compte comme elle les arbres et les souches, l’obsession du comptage, un TOC. Elle donne des petits noms à chacun des autres pensionnaires : mains nouées, la rebelle, le curé etc. Près d’elle j’ai suivi les visites en chambre du psychiatre, les questions qui se suivent auxquelles elle ne sait que répondre, ou plutôt comment simplement répondre. Des journées rythmées par la prise des médicaments, les repas, les clopes fumées dehors en faisant le tour du parc, toujours dans le même sens. Les jours auxquels elle donne des noms comme Jour du prêt , Jour de l’illisible etc.

Dès les premiers mots l’immersion dans l’hospitalisation à coup de règlements et de défilement du temps. Un récit qui ne parle que d’humain, et d’amour, beaucoup d’amour. Un témoignage lucide sans oeillères, franc et sensible, touchant et drôle aussi. C’est la vie d’un microcosme, celui de personnes cabossées, celles qui rechutent et partent sans un adieu, celles que le psychiatre ou l’infirmière ronchon malmènent sans vraiment d’état d’âme. Des vies qui se croisent là dans un milieu hospitalier qu’il est difficile parfois de se résoudre à devoir quitter…un jour.

Des éclats de rires, des peurs de l’autre et de soi, se sentir déconcertée, indignée, révoltée, muette à l’écrit comme à l’oral, tourner en boucle comme dans le parc. Juste vouloir dormir, n’avoir plus jamais RIEN à penser. L’histoire d’une parenthèse, réapprendre à respirer.

Quand elle va voir le docteur P, elle a l’impression d’aller chez Mac Do. Il ne lui manque plus que la casquette, il a déjà les formules.

Toutes ces petites histoires, les malheurs des uns, les blagues des autres…Petites aventures qui illuminent le quotidien. Il y a toujours un homme qui connaît l’homme qui a vu l’ours.

Regarde mes pieds,je.Il est impossible de ne pas marcher sur les traits. On dirait que je suis la seule à y faire attention. Les pieds chevauchent les jointures des carreaux sans vergogne.

Le Tigre, L’homme qui parle à l’oreille des bateaux… Il n’était pas en séance de dessin, il est allé au village et il a craqué comme on dit pudiquement. Quand il est revenu, on l’a fait souffler plus aucun doute n’était possible.[…] Il me dit: « J’ai rendez-vous cet après-midi avec le docteur, je vais me faire passer un soufflon ». Peut-être bien qu’il en a envie de ce soufflon. Il est son seul garde-fou…

N’hésitez pas un instant à lire Le Garde-fou vous en sortirez sans doute très ému.

Le site de Tiphaine Touzeil  A présent ( parce que c’est )

Le Garde-fou, ebook tous formats 4 € 99 ici  ou là par exemple 

joolJool

Ce n’est pas facile de chroniquer une série lorsque tous les épisodes sont liés dans un ordre logique chacun apportant sa pierre à la progression de l’histoire, et que les personnages sont assez nombreux à y évoluer. Les quatre précédents épisodes m’ont amenée à m’attacher à ceux-ci y compris Jave dont la quête secrète me fascine autant qu’elle m’inquiète parfois.

Aussi, à vous de décider si vous souhaitez lire cet avis ou le mettre de côté.

Nous retrouvons dès le début Elaine qui souvenez-vous était en bien mauvaise posture dans ce camp d’illuminés s’attendant à être dévorée par des zombies. C’est oublier que Jave veille et encore une fois elle va se trouver face à lui. Bien qu’hésitante, elle se résout à lui accorder sa confiance et une sorte de pacte est passé entre eux. Elaine n’a guère l’occasion de se reposer et se lance à nouveau dans une course effrénée, toujours soucieuse du devenir de Dew et Alison.

De leur côté les aliens continuent de traquer leur marchandise.

Quant à Hector, on se demande bien ce qu’il devient.

Et puis, il y a Masters, Bruce, Alva et les enfants qui se réfugient dans la maison ( bunker ) du père du jeune biologiste. Oui, un vrai bunker où ils sont persuadés d’être à l’abri des zombies, d’avoir des provisions et un repos bien mérité.

Evidemment, cela ne peut pas être aussi simple, vous en conviendrez, c’est pourquoi le Révérend et ses acolytes pointent rapidement le bout du nez. J’avoue que ce que l’auteur a trouvé comme astuce pour déstabiliser les retranchés de la maison m’a fait bien rire juste à imaginer la scène. Bon, c’est aussi un peu comment dire …gore ? En même temps, Stéphane Desienne écrit une série zombies et aliens donc il faut bien se douter qu’à certains moments le tableau n’est pas très follichon. Toujours est-il que personnellement ça m’a amusé, c’est même carrément génial.

L’auteur sait maintenir le suspense, d’ailleurs ce n’est qu’à la toute fin de Jool que l’on comprend le titre.Toujours aussi bien écrit, rythmé, et créatif, c’est une série que je recommande vivement à tous ceux qui veulent découvrir des histoires de zombies ET d’aliens qui diffèrent de tout ce qu’on peut voir et ou lire par ailleurs.

Bon sang, quand donc un réalisateur se pointera pour adapter Toxic en série télévisée ?

Toxic, épisode 5 : Jool est à 1 € 49 ( multi-formats) par exemple sur L’immatériel  La liste des autres distributeurs sur le site de l’éditeur Walrus.

Retrouvez mon avis sur les précédents épisodes ici.

Soyez attentifs et suivez l’actualité de Stéphane Desienne et de l’éditeur Walrus car l’épisode 6 ne va plus tarder. Le site internet de Stéphane Desienne.

Jacques l'étripeur - Cécile Benoist Editions de Londres – Coll. East End  Ebook - Novembre 2013

Jacques l’étripeur – Cécile Benoist
Editions de Londres – Coll. East End
Ebook – Novembre 2013

Jacques l’étripeur

Jacques est boucher dans les beaux quartiers de Toulouse. Assez logiquement il est surnommé Jacques l’étripeur.

Hélas pour lui, il déteste de plus en plus son métier, l’odeur de la viande le rebutant à un tel point qu’en secret, à l’abri de son appartement, il est devenu végétarien. Un jour, regardant la télévision, un documentaire happe son attention. Y est relaté l’histoire de Sambou l’étripeur de gazelles là-bas au Sénégal, à Guédiawye.

Boucher ce n’était pas le rêve de Jacques, loin de là

C’est vrai qu’il rêvait de grandeur, le petit Jacques, lorsqu’il était enfant. Et tout le monde le sait : quand on n’accomplit pas ses rêves de gosses, on s’avachit, on ne meurt pas vraiment mais on se dissout dans le grand tout, comme ça, sans que personne ne remarque rien.

Notre Jacques toulousain finit par craquer, laisser derrière lui la barbaque pour devenir dealer. Curieusement, il n’arrive pas à se déplacer sans sa mallette. Et tout aussi curieusement le documentaire l’obsède de plus en plus.

Je ne vous dis rien de plus concernant l’histoire en elle-même, ce serait un défi d’en parler sans en déflorer le suspense.

J’aime bien le style de l’auteur qui allie la tchatche toulousaine, l’ambiance de la ville, une description intime et psychologique du personnage très intéressante. Une nouvelle noire bien menée dans laquelle elle parvient à égratigner les médias, et les mentalités de certains profitant d’un fait divers pour effectuer des sauts en arrière. Cela vous le découvrirez en lisant ce récit.

Toute en suggestion, cette nouvelle parvient à créer le malaise et le frisson d’horreur. Pas d’hémoglobine à outrance mais des images éloquentes, une antre faite d’odeurs, de sons, d’outils.

Toulouse, le Sénégal se trouvant mêlés intelligemment.

Une belle réussite pour ce premier appel à texte publié sur le sujet de Jacques l’éventreur.

Jacques l’étripeur de Cécile Benoist est le premier texte de la série Jacques l’éventreur ( un deuxième est paru récemment ). Il existe un appel à texte permanent, je vous invite à le consulter 

Une interview de l’auteur sur le site de la Collection East End

Ebook a 1 € 99 sur L’immatériel par exemple, ou consultez la liste des revendeurs sur le site de l’éditeur

Martin le Bouillant - Régine Detambel  Editeur Publie.net - Coll.Temps réel 09/06/2013

Martin le Bouillant – Régine Detambel
Editeur Publie.net – Coll.Temps réel
09/06/2013

Martin le bouillant

Martin est une jeune garçon de 12 ans qui vit seul avec sa mère dans un HLM d’une cité.

Martin que nous suivons au quotidien, qui avec son ami Seb partage la même étrange passion pour les piqûres de frelons et de guêpes comme des «  tatouages ». Martin qui navigue entre les dealers, le PMU, les déshérités, abandonnés au bord du chemin, les fantasques et sa mère qu’il tente d’aider du mieux possible. Sa mère qui l’a nommé Martin le bouillant afin qu’à l’image du Saint il donne la moitié de son manteau pour aider les nécessiteux.

Régine Detambel a écrit ici un magnifique texte qui malgré la dureté de certains passages est au final un récit empreint d’espoir et de poésie. Nous suivons le jeune Martin à son rythme, sans temps mort comme la vie qui bouillonne en lui. Quelque part nous faisons l’apprentissage en même temps que lui, l’apprentissage d’une vie loin d’être facile mais dont il sait tirer le meilleur y compris lorsqu’il va se trouver en haut d’un immeuble, et peut-être surtout à cet endroit. Certains passages m’ont beaucoup plus émue entre autre celui où il aide un ami à supporter la perte de son compagnon à poils.

Un extrait :

J’ai découvert que laver les vitres est une autre façon d’être, comme acteur ou prêtre.Il peut aussi m’arriver de détester être debout sur un appui de fenêtre : intérieurement je rêve d’être à la maison à manger des spaghettis avec de l’emmental râpé. Plutôt que faire des vitres, j’aurais parfois envie de regarder la télé, mais le repos me plonge dans des états d’anxiété parce que parfois j’ai trop peur de voyager dans ma tête. Penser peut vraiment te jeter en enfer.

Je ne connaissais pas du tout l’auteur, qui a pourtant une belle bibliographie. Je suis enchantée de l’avoir découverte au travers de ce roman. Une chose est certaine je lirai d’autres de ses œuvres. J’ai également été charmée par Régine Detambel en écoutant les émissions de France Culture ( lien ci-après).

Sur France Culture Régine Detambel lit les premières phrases du roman et répond à quelques questions

La fiche de l’auteur sur le site de l’éditeur, Publie.net

Martin le bouillant : 4 € 99 ( tous supports ) sur le site de Publie.net  ou sur L’immatériel par exemple.

La dernière guerre - Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N°10 Couverture :Roxane Lecomte

La dernière guerre – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N°10
Couverture :Roxane Lecomte

La dernière guerre

 

Ce qu’en dit l’auteur : C’est l’histoire d’une naissance et d’une vie brève. L’histoire du monde et de l’univers tout entier condensée dans l’enveloppe d’un insecte insignifiant. L’histoire de nos combats, de nos peurs et de nos joies, des sentiments programmés dans nos systèmes nerveux bien avant notre venue au monde. L’histoire d’une destinée mécanique et absurde, dont la simplicité est la clef. L’histoire d’une abeille.

J’ai lu cette nouvelle avant que Neil Jomunsi ne publie l’article relatif, privilège du souscripteur.

Je ne reviens pas sur l’histoire en elle-même étant donné que le pitch la présente parfaitement.

J’ai surtout envie de mettre l’accent sur la performance étonnante de l’auteur : s’imaginer dans la peau d’une abeille ce n’est pas banal et encore moins chose aisée à mon avis. L’auteur s’est trituré les méninges autour du vocabulaire, des comparatifs, et du mode de vie et fonctionnement d’une ruche.

Le résultat est déroutant, puisqu’il s’agit d’un récit qui tient du fantastique alors qu’il est on ne peut plus réaliste.

J’ai oscillé entre le sentiment de vivre un rêve et celui de m’immerger dans ce que peut être une vie d’abeille.

C’est beau, doux, puissant, empli d’émotions diverses.

Un extrait :

A son réveil quelque chose avait changé. Elle pouvait désormais sentir la terre palpiter sous elle. Le ciel se trouvait quelque part au-dessus, sans qu’elle puisse toutefois s’expliquer en quoi consistait ce qu’elle appelait ciel. Elle s’en accommoda. 

Une bien belle expérience et performance d’écriture pour cette dixième nouvelle du Projet Bradbury.

A mon avis la plus surprenante, la plus fouillée aussi.

Lire l’article de l’auteur à propos de cette nouvelle 

Comme les précédentes La dernière guerre ne vous coûtera que 99 cts d’€ chez Amazon  Smashwords  et Kobo 

Le plus intéressant et encourageant pour l’auteur est la souscription à l’intégralité du Projet Bradbury 

L’avis de Deidre et le bilan du deuxième mois de souscription chez Lise Capitan

Bonne lecture !

Les étoiles regardent aussi : Tome 1 Mendung

Mendung ( T 1 Les étoiles regardent aussi )  Julien Morgan Ebook - Autopublié Couv : Lysander Keris Sept- 2013

Mendung ( T 1 Les étoiles regardent aussi )
Julien Morgan
Ebook – Autopublié
Couv : Lysander Keris
Sept- 2013

Le résumé : Un demi-siècle après qu’un signal extraterrestre a été capté à l’observatoire de Lembang, en Indonésie, le vaisseau d’exploration le Geminga découvre, dans la constellation du Toucan, une planète qui pourrait en être l’origine. Malheureusement, à peine a-t-il débarqué dans le système solaire que le monde est attaqué par une armada de vaisseaux spatiaux et dévasté par des milliers d’explosions thermonucléaires. A la fois choqué par cette tragédie et inquiet des retombées politiques, l’entrepreneur Jari Orison lance une mission scientifique dans l’espoir de comprendre ce qu’il s’est passé.

Bon je vais pas vous la raconter, le résumé est impeccable mais oui, j’ai beaucoup aimé. Le reproche que je fais est que niveau technique ce n’est pas à la portée de tout le monde MAIS cela donne de la crédibilité à ce space-opéra pour les purs et durs du genre, donc finalement c’est sans aucun doute un bon point pour Julien Morgan

En fait je me suis immergée dans le récit très rapidement, cette histoire de signal, et d’holocauste m’interpellant grandement.

Ensuite, ça prend une ampleur trépidante. Plein de personnages dont l’ héroïne principale, Tallulah qui dans la vie est le matou de l’auteur. Des personnages nombreux mais auxquels on s’attache parce qu’ils sont bons ou au contraire extrêmement détestables.

On trépigne d’en savoir plus, quelques passages paraîtront sans doute plus obscurs mais rapidement on se laisse séduire par les personnages. Mine de rien Julien Morgan nous fait cogiter et c’est cool.

J’ai toujours un faible pour les histoires qui mêlent politique et récit, et ici on retrouve tout ça.

Alors oui je suis pas fortiche en SF, je redécrouvre depuis ma liseuse et là, j’ai été bien servie.

J’ai eu peur aussi quand l’expédition arrive sur Mendung, les habitants ne sont pas à proprement parler hospitaliers mais ajoutez à cela mon goût pour les intrigues et vous comprendrez d’autant mieux mon intérêt pour Mendung et ma curiosité quant à la suite. La musique qui a accompagné Mendung est ici et franchement je comprends à fond.

La chronique déjantée et indispendable de Lilian Peschet

Mendung sur le site de l’auteur

Je vous ai déjà parlé de Julien Morgan avec  Un tour de montagnes russes le soir de la Saint Thorlak

Sur Amazon, SamshWords, itunes, kobo etc à 2 € 95

Bonne découverte à tous !

1888 de Céline Etcheberry  Editions Walrus - Coll. MICRO  Ebook - Octobre 2013

1888 de Céline Etcheberry
Editions Walrus – Coll. MICRO
Ebook – Octobre 2013

1888

Le pitch par l’éditeur :Entre Jack et sa montre à gousset, c’est une vieille histoire d’amour : la délicate pièce d’horlogerie est une fidèle amie et il ne faudrait pas qu’il lui arrive malheur. Mais les rues de Londres, en cette fin de dix-neuvième siècle, sont quelquefois mal fréquentées. Et ce ne sont pas les victimes de Jack qui vous diront le contraire. Nuit après nuit, alors que la célébrité n’a pas encore frappé à la porte, Jack écume les ruelles sombres pour assouvir sa soif de sang. Mais cette soif lui appartient-elle vraiment ?

1888 est un texte court (environ 40 pages) de la collection Micro aux éditions Walrus.

Le personnage de Jack, vous l’aurez deviné, fait référence au célèbre éventreur. Ici, Céline Etcheberry revisite son histoire en mêlant le roman noir et le fantastique : un mélange qui fonctionne merveilleusement bien d’autant que le suspense est très bien maîtrisé.

En fait ce n’est pas lui le personnage principal de cette nouvelle, mais sa fameuse montre à gousset.

Cette faim que Jack ressent, il la gère de plus en plus mal et son errance dans ce quartier mal famé prend des tournures de plus en plus dangereuses y compris pour lui-même.

Céline Etcheberry nous invite dans l’esprit de ce tueur nous plongeant dans la perplexité et l’angoisse allant crescendo.

Oui, l’angoisse qui du début à la chute de cette nouvelle, ne nous quitte pas. Il faut dire que le cadre de 1888 s’y prête bien, ce quartier de Londres mal famé est l’endroit par excellence pour ce récit.

De manière assez paradoxale, c’est limite si j’ai pas ressenti de la peine pour Jack. Pourquoi ? Ben lisez-la et vous comprendrez !

L’écriture est vive et précise comme si vous regardiez sur un écran un court-métrage. C’est à mon avis ce qui caractérise aussi le talent d’un auteur.

Parlant de cela, plus je lis des textes courts, ceux de la collection Micro de Walrus par exemple, plus je m’interroge, me demandant comment il se fait qu’aucun vidéaste ne se soit encore intéressé à la mise en scène de ces textes comme Alfred Hitchcock présente ?

Cette nouvelle est comme pour toutes les autres au prix de 99 cts d’€, vous pouvez l’acquérir entre autre sur L’immatériel 

Le blog de Céline Etcheberry  EncreLyre 

La suivre sur twitter : @EncreLyre

Kindergarten Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 9 Couverture :Roxane Lecomte

Kindergarten
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 9
Couverture :Roxane Lecomte

Kindergarten

Le pitch : Dieter est un adulte que les enfants adorent. Chaque jour, les pensionnaires du jardin d’enfants se pressent autour de l’éducateur pour recevoir consolation et encouragement. Mais Dieter est aussi un adulte un peu spécial qui voit des choses que les autres n’imaginent pas. De plus, l’endroit sur lequel la garderie a été construite est rempli de mauvais souvenirs et de fantômes. Pas étonnant donc que les autres employés le prennent pour un dangereux fou. 

J’ai été touchée par cette nouvelle pour plusieurs raisons.

D’abord Dieter un petit enfant dans un corps d’homme, un «  simplet » comme il se dit encore dans les campagnes. Pourtant c’est sans aucun doute ce qui permet à ce jeune homme de ressentir autant les « vibrations » environnantes. Dieter, un cœur simple et bon. Et qui dit gentillesse dit en contre-pied méchanceté et bassesse, en occurrence ici il s’agit de ses collègues et des parents d’élèves ( à vous de découvrir en quoi ).

Ensuite, je ne sais pas si cela vous est arrivé, mais certains sites conservent en eux des traces invisibles de leur histoire, ici on peut parler de fantôme, et pas n’importe lequel. Non, je n’en ai jamais vu ! Par contre, oui, ( je n’ai pas peur de le dire), j’assume très bien, il m’est arrivé de « sentir » dans les murs ou dans l’image quelque chose que je ne saurais définir. Folle ? Je ne pense pas. Evidemment, dans certains cas comme ici on sait très exactement sur quel bâtiment ce jardin d’enfants à été construit et quel est le personnage qui le hante. Le talent de Neil Jomunsi est de nous faire naviguer entre trouille et sourire. Ça me fait penser à certaines histoires d’horreur qui se situent sur des cimetières indiens par exemple ou des lieux d’ exécutions. Mais là, pas de terreur, rassurez-vous âmes sensibles. Ceci dit étant amatrice de Masterton et Koontz cela me plairait bien de voir ce que l’auteur serait capable d’écrire dans ce genre, surtout en format court.

La présentation de la nouvelle par Neil Jomunsi sur le blog et le retour d’une lectrice sur L’avis de Deidre 

Vous pouvez vous abonner à l’intégralité du Projet Bradbury via cette page par cette solution, l’auteur nous offre des bonus.

Toujours à 99 cts d’€ sur Amazon, Kobo et Smashwords
Un premier audio-livre Le dernier jour d’école à écouter par ici

A ce propos, si vous êtes musicien, même amateur, Neil Jomunsi cherche des personnes pour marier récit et musique. Faites suivre. 

Le racommodeur de cervelles & autres nouvelles Pierre Véron Editions Publie.net Coll. ArchéoSF

Le racommodeur de cervelles & autres nouvelles
Pierre Véron
Editions Publie.net
Coll. ArchéoSF

Le racommodeur de cervelles et autres nouvelles

Il s’agit ici d’un recueil de 5 nouvelles et un portrait de Jules Verne écrit par Pierre Véron ( né en 1831- ou 1833 selon une autre source ). Il publie son premier ouvrage en 1854.

Ce recueil a été réalisé par les éditions Publie.net dans la collection ArchéoSF.

Ma culture en science-fiction étant encore limitée, la lecture du titre m’ayant fait sourire, je me suis dit que l’occasion était trop belle et j’ai ( encore une fois) cédé à la curiosité.

Dans Le racommodeur de cervelles, le Docteur Mystère, chirurgien supernaturel a découvert le moyen de guérir les gens de leurs obsessions, de modifier leur caractère.

 Vices et vertus ont été classés par lui avec une certitude mathématique

Opération réalisée sans douleur en un tour de main, qui suscite un énorme engouement parmi la population.

Rondement menée, Le racommodeur de cervelles fait sourire. Le docteur Mystère nous rappelle que nous ne maîtrisons pas toujours si parfaitement les progrès scientifiques et qu’il faut bien réfléchir aux effets. Quant aux patients ou demandeurs force est de constater qu’il vaut parfois mieux se satisfaire de l’ordinaire.

La seconde nouvelle, L’omnibus aérien nous emmène en promenade au dessus de Paris et ses principaux monuments avec des passagers tour à tour fanfaronnant, ou s’inquiétant, se moquant des paysages qu’ils voient défiler si petits vu de là-haut.

 – Et la Sorbonne à gauche.

– L’appartement de la science…Elle n’occupe guère de place non plus, sur la surface du globe

Les passagers sont à eux-seuls l’occasion de dépeindre des caractères amusants.

Encore la fin du monde, comme son nom l’indique met à l’honneur ce que deviendront les sciences d’ici les 10 millions d’année restante à la Terre selon Thompson. Toutes les sciences vont y passer, y compris les lettres. J’avoue, je l’ai trouvé assez jubilatoire. Une citation en ce qui concerne la politique

Ô Pénélopie aux perpétuels recommencements ! Ô écureuil humain tournant dans la cage de l’utopie et prenant ta rotation sur place pour du progrès !

Une à propos des lettres :

Et les livres, juste ciel ! Dans quelle bibliothèque pourrait-on les loger ?

La surface de la Terre n’y suffirait pas, à supposer seulement que la production continue dans les proportions d’aujourd’hui.

Et je ne vous en dit pas plus.

La quatrième histoire s’appelle Le journal du dernier Robinson. Fantaisie de l’avenir ( XXème siècle) Sans doute celle qui m’a le plus touchée, limite peinée. Pauvre homme qui souhaite tant découvrir des terres encore vierges de toute présence humaine et qui navigue de désillusion en tristesse. Où qu’il aille les hommes laissent leur empreinte. L’art et la manière de parler de l’expansion citadine, de la destruction de l’environnement. A lire !

Ils appellent cela le désert ! Fiez-vous aux hommes !

Je marche depuis dix jours, et depuis dix jours je ne trouve que des gares de chemins de fer.

Et voici Le déluge à Paris.

Avez-vous déjà pensé à ce que diraient des archéologues si un déluge détruisait la Terre et que des milliers d’années plus tard leurs fouilles les amenaient à trouver des vestiges incompréhensibles ? C’est exactement ce à quoi c’est amusé Pierre Véron dans cette amusante nouvelle à la Morale à La Fontaine.

Ces nouveaux hommes, doués de nouveaux travers, ont fondé une nouvelle Académie des sciences où de nouvelles délibérations n’amènent souvent rien de nouveau.

Et pour clore ce beau recueil, un portrait de son contemporain Jules Verne.

Certains prétendent que la curiosité est un vilain défaut, j’affirme le contraire car sans elle je n’aurais pas lu ce recueil et découvert une plume savoureuse, piquante et amusante.

La préface de Philippe Ethuin introduit bien ces récits, les situant dans leur époque et nous indiquant leurs parutions.

La couverture est évidemment de Roxane Lecomte, dont on reconnaît bien la patte.

Sur le blog, un texte en ligne de Pierre Veron : Une consultation médicale en l’an 2000 ( 1882 ) 

N’hésitez pas à parcourir ce blog, vous y découvrirez des pépites en accès libre, des séries etc …

Consulter la fiche et l’acheter pour 2 € 99 sur le site Publie.net d’Archéo-SF

Mais aussi par exemple chez L’immatériel 

Bonne découverte !

Face à l'étoile Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 8 Couverture :Roxane Lecomte

Face à l’étoile
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 8
Couverture :Roxane Lecomte

Face à l’étoile

 

Le pitch : La vie semble sourire à William Goldsmith : ce candidat à l’élection municipale, ambitieux et séduisant, a toutes les chances de remporter le siège très convoité de maire de Cincinnati. Mais cette image de parfait homme politique menace d’être écornée. Goldsmith est en effet empêtré dans une affaire de corruption mafieuse qui a tout d’une épée de Damoclès. Et puis il y a cette étoile apparue dans le ciel, tel l’oeil de Dieu sur Caïn, qui semble l’observer et pénétrer son âme. Tiendra-t-il sous la pression ? 

C’est la dernière ligne droite avant les élections pour Goldsmith, le stress se fait sentir et Vito, le mafieux avec qui il a passé « contrat » se charge de le lui rappeler.

« Depuis quand la loi fait-elle les maires ? »

Ce William, dit Bill lors d’un monologue intérieur savoureux et sincère étale sa conscience d’homme politique, et c’est à la fois pitoyable, triste et finalement … très humain.

Cependant, les élections ne sont pas seules à faire la une. En effet il y a cette étoile surgit par magie qui suscite interrogations de toutes parts et réveille « en chacun des histoires et des légendes plus vieilles que l’homme lui-même » .Concédant un peu de son temps à ses enfants, Bill les accompagne pour observer cet astre étrange.

C’est à partir de ce moment que le récit glisse peu à peu dans l’étrange pour finir dans l’absurde, l’inattendu, un joli pied de nez au réel.

Ma conclusion toute personnelle, mon avis se résument à : « nous ne sommes que bien peu de chose ».

Face à l’étoile est donc pour moi une réussite, une belle alliance entre le récit noir et le surréalisme.

Et comme cette nouvelle est gratuite c’est l’occasion pour vous de goûter au style de l’auteur et à ce genre particulier.

L’article sur cette nouvelle et les liens de téléchargement se trouve à cet endroit  .Cette note de l’auteur vous aidera peut-être à entrer dans ce récit déroutant, il est vrai.

Deidre  et Chti_suisse  ne partagent pas tout à fait mon avis.

Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice Vanessa Terral Editions Voy' [EL] -Coll. E-courts Ebook - Juin 2013

Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice
Vanessa Terral
Editions Voy’ [EL] -Coll. E-courts
Ebook – Juin 2013

Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice

Clamatlice, un monde bien loin de notre Terre, surprend les voyageurs par ses plages de sable vert, ses deux lunes, sa végétation singulière et son surnom : la Planète aux Mille Pensées. Les premiers colons évoquent parfois, à mi-voix, des créatures gigantesques et une nature guidée par une forme de conscience. Bien entendu, les nouveaux arrivés – tel Noota, un jeune surfeur – ne croient pas à ces superstitions…
Jusqu’à ce que Clamatlice murmure à leur esprit.

Comme vous l’aurez compris, il s’agit d’un recueil de deux nouvelles de Vanessa Terral, première publication ( en numérique exclusivement ) dans la collection E-courts des éditions Voy'[el]

Dans la première, Les vagues de Clamatlice un jeune surfeur, Noota vient d’arriver sur cette planète. Lui, dont la renommée de surfeur sur Terre n’est plus à faire, s’aperçoit avec stupeur que toute sa technique ne lui sert à rien sur les vagues de Clamatlice. La planète aux mille pensées lui réserve des surprises qu’il découvrira en nouant contact avec un groupe d’adolescents natifs, surfeurs comme lui.

Dans la seconde, Saison de pluie sur Clamatlice nous partageons la peine d’une enfant, Luccine souffre douleur de ses camarades d’école, dont les adultes font peu de cas.

« Elle devrait être habituée, à force, mais du haut de ses presque huit ans, Luccine se tient face à la vilénie comme un oisillon qui recevrait une pomme de pin sur la tête »

Cette nouvelle m’a vraiment touchée, au point que je me sentais comme Luccine, isolée, incomprise et désespérée.

Mais cela est sans compter avec Clamatlice et le talent de conteuse de Vanessa Terral. Le personnage principal n’est autre que Clamatlice dont l’auteur nous encourage à arpenter les étendues pour y semer nos propres graines et ainsi l’animer tout au long de nos récits. Il s’agit d’un beau cadeau fait par Vanessa Terral et l’éditeur car quoi de plus excitant que de nourrir un univers ? L’imaginer en conservant bien sûr le terreau des Vagues de Clamatlice et de Saison de pluie.

Les gourmands de rêves, de magie, de communi(cati )on spirituelle et de nature y trouveront leur bonheur.

Emplie d’entités étranges, Clamatlice aux mille pensées n’a sans doute pas fini de nous étonner et nous émerveiller. Je l’espère de tout cœur.

Vanessa Terral écrit vraiment très bien, son style est aérien, fluide. Ses mots vibrent à l’unisson des personnages. Il est question de respect et de choix. Il est question tout bonnement d’humanité.

Non seulement j’ai rêvé en lisant ces nouvelles, mais j’ai aussi réfléchi à tout ce que cette Planète peut offrir comme « possibles ».

Un grand merci à Vanessa Terral pour le cadeau qu’elle fait aux auteurs souhaitant continuer de faire vivre Clamatlice à travers un appel à texte permanent, soutenu bien évidemment par Voy'[el].

Vous pouvez acquérir  Les vagues de Clamatlice pour 99 cts d’€ ( tous formats) sur le site de l’éditeur  ou chez L’immatériel 

Il ne me reste qu’à espérer que vous serez curieux de découvrir cette Planète, et vous souhaiter une bien agréable lecture.

Celsius 233 Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 7 Couverture :Roxane Lecomte

Celsius 233
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 7
Couverture :Roxane Lecomte

Celsius 233

Le pitch : Hector est un fonctionnaire zélé au service d’un état totalitaire et intrusif : son travail consiste à écouter les conversations des citoyens, à les placer sous surveillance vidéo, à les suivre dans la rue jusqu’à ce qu’ils fassent un faux pas — volontaire ou inconscient — et tombent sous le coup de la loi. Hector aime beaucoup son travail. Il y excelle même. Mais un jour, la machine répressive se retourne contre lui.

J’ai apprécié le sujet traité par Neil Jomunsi ainsi que l’écriture. Hector est le type même de personnage qu’on déteste quasiment d’emblée. Le cadre hyper autoritaire et répressif de cette nouvelle fait froid dans le dos et n’est pas sans rappeler d’autres lectures et / ou tristes réalités.

La fin est ouverte, à tel point que j’en suis à la troisième interprétation possible me concernant.

Mais voilà, cette fois le charme n’a pas opéré sur moi . Un auteur ne peut toujours répondre aux attentes de ses lecteurs, le lecteur ayant son propre champ émotionnel et là, bien que construite, fort bien écrite je ne me suis pas immergée dans la nouvelle.

Ce n’est franchement pas grave d’autant que le bonus réservé aux abonnés m’a bien séduite. Merci à l’auteur pour ces plus distillés.

L’avis enthousiaste de Chti_suisse sur son blog 

Celui de Deidre sur son blog 

Le Projet Bradbury sur le blog d’ActuaLitté 

Le fil d’actualités du projet sur le forum e-lire

Comme d’habitude la nouvelle Celsius 233 est à 99 cts d’€ sur kobo ,  Smashwords  et Amazon .

La belle couverture est encore de Roxane Lecomte . Bravo à elle ! 

 

Les naufragés de la Djumna d'Emilio Salgari  Editions de Londres - Ebook Octobre 2013 Couv : Alberto Della Valle

Les naufragés de la Djumna d’Emilio Salgari
Editions de Londres – Ebook
Octobre 2013
Couv : Alberto Della Valle

Les naufragés de la Djumna  ( chroniqué par Tipram Poivre )

Dépaysement garanti avec ce roman digne des plus grands classiques du genre. Il vous emmènera en Inde puis dans les îles Adaman, dans le Golfe du Bengale, où se déroule la classique lutte du bien contre le mal.

J’ai passé quelques semaines sur l’île de Langkawi (Malaisie), il y a plusieurs années, et je peux vous assurer que cet auteur italien que je ne connaissais pas du tout sait ressusciter la poésie des paysages paradisiaques de ce coin du bout du monde.

Mais avec lui, le danger se cache partout : la mer d’huile se déchaîne soudain, une petite fille délurée sabote un navire, et un arbre exotique offre une ombre généreuse mais toxique. Sans compter les affreux périls tapis dans la jungle inhospitalière : bête féroce, serpents, indigènes, sables mouvants, etc.

Les auteurs qui souhaitent aiguiser leur plume trouveront dans ce livre d’excellents exemples de descriptions pittoresques dont ils pourront s’inspirer pour leurs propres écrits. Comme le souligne l’éditeur, la terminologie de la marine est extrêmement riche ; il ne nous trompe pas, car j’ai élargi l’éventail de mon vocabulaire grâce à ce livre.

J’ai aussi énormément apprécié le minutieux travail de documentation effectué. La seule inexactitude que j’aie notée est excusable, car elle concerne une confusion entre l’arbre à pain et le jaquier, deux arbres qui se ressemblent et qui donnent des fruits comestibles d’apparence similaire.

Le tempo du développement de l’intrigue est bien calculé. Même si la trame en elle-même est conventionnelle, avec une happy end où les méchants sont châtiés, et les bons, récompensés, je me suis laissée emporter par la verve fougueuse de Salgari, et j’ai marché à fond à chaque rebondissement qu’il a imaginé.

Le récit s’ouvre sur une anodine chasse aux oies sauvages. Mais un message de détresse, trouvé sous l’aile d’un des volatiles touchés, déclenche vite une série de points d’interrogation, et les héros s’empressent de comprendre le problème. N’écoutant que leur altruisme, ils se lancent dans des aventures tumultueuses pour voler à l’aide d’un honnête capitaine grugé par ses hommes d’équipage.

J’avoue que, vers le premier tiers du livre, les mains moites d’angoisse, je n’ai pas pu résister à l’envie de connaître la fin, et je suis allée aux dernières pages pour me rassurer. Malgré cela, c’est le cœur battant que j’ai ensuite lu les terribles épreuves que les héros affrontent.

C’est vous dire à quel point l’auteur maîtrise l’art de nourrir le suspense…

Alors, si vous avez envie de vous divertir avec un bon roman d’aventures bien traditionnel, ce livre est pour vous. Je ne voulais en parcourir qu’une trentaine de pages pour me faire une idée de ce que Jean-Basile Boutak avait concocté, mais je n’ai pas pu le lâcher, et je l’ai dévoré d’une traite, en remettant à plus tard une ou deux obligations prioritaires.

Les naufragés de la Djumna d’Emilio Salgari est à 1 € 99 ( ebooks tous supports ) chez L’immatériel 

Consulter sa fiche sur le site des Editions de Londres et ici

Ce qu’en dit Jean-Basile Boutak sur son blog personnel