Echappée nocturne au pays des songes Auteur :Grégory Puech  Editions de La matière noire Coll.Champ des possibles

Echappée nocturne au pays des songes
Auteur :Grégory Puech
Editions de La matière noire
Coll.Champ des possibles

Echappée nocturne au pays des songes

Chez l’éditeur :

Accident.

Changement.

Tout est si soudain pour le jeune Thomas.

Comprendre. S’essayer à cette nouvelle vie en attendant de retrouver l’ancienne. Thomas n’est plus tout à fait lui-même, il n’est plus l’adolescent qu’il était hier, il n’est pas mort, non. Il est dans le coma.

Un récit qui nous emmène dans un monde inconnu, entre ombres et lumière ou vivent des âmes en transition, des individus dont le corps ne répond plus mais dont l’esprit est toujours vif. Un voyage au cœur de la lutte du corps contre un accident de la vie, un voyage au cœur d’une société inconnue de tous et pourtant si proche….

Et si ?…

Et s’il était possible que nos deux mondes communiquent ?

Courant après son amie Fethye, Thomas inattentif se fait percuter par une voiture. Plongé dans le coma, il va peu à peu découvrir le monde des ombres. Teddy et Louise l’accueillent et l’invitent à rejoindre la « maison » où règne en maîtresse, Weï, la doyenne. Un village d’ombres régit par 5 règles essentielles

  • Ne jamais aller au soleil en plein jour
  • Ne jamais parler aux éphémères
  • Signaler tout agissement des éveilleurs
  • Exercer son métier scrupuleusement et en rendre compte au conseil, c’est à dire aux anciens qui se trouvent aux tables de camping.
  • Si tu as la charge d’un enfant, tu as obligation de venir tous les jours à la « maison »

Weï est stricte sur ces règles. Les ombres ne doivent surtout pas se révéler. Les éphémères se sont les âmes de personnes endormies. Ainsi l’auteur nous décrit quelques scènes oniriques d’ombres dansant ou se comportant comme des clowns. C’est joliment décrit.

Au sein de la « maison » chacun doit tenir un rôle, ainsi il y a des rôdeurs qui ont la charge de débusquer les éveilleurs. Car toutes ces ombres sont comme Thomas, des âmes de personnes perdues dans le coma. Quant à Teddy, il est le tuteur de Louise.

Qui sont donc les éveilleurs que redoutent tant Weï ? Des ombres également mais elles souhaitent établir la communication avec les éphémères pour les alerter.

Quelques ombres ayant disparues, les éveilleurs sont soupçonnés. S’ensuivront des bagarres, voire une guerre, Weï devenant de plus en plus menaçante. Thomas va vivre des évènements absolument incroyables, apprendre à manier son ombre et à l’utiliser. Il va devoir affronter de terribles craintes pour parvenir à lever le voile sur la vérité. Car oui, il y a une révélation surprenante…Les éveilleurs auraient-ils-raison de penser joindre les éphémères ?

J’ai eu le bonheur de lire ce roman fantastique grâce à la gentillesse de l’auteur, Grégory Puech qui m’a prévenue que son éditeur La matière noire proposait 3 exemplaires aux lecteurs-blogueurs qui souhaiteraient le découvrir et bien sûr le chroniquer.

Ce premier roman de l’auteur est une belle lecture, dans un univers qu’il a su dépeindre et qui m’ayant désarçonnée au début s’est révélé assez rapidement simple à intégrer.

Le style est agréable, vous pouvez en avoir un aperçu en lisant l’extrait mis en ligne sur le site de l’éditeur : La matière noire 

Donc ce lundi 1er juillet 2013 vous pourrez acquérir Echappée nocturne au pays des songes pour 3 € 99 ( format ePub ou mobi ) directement via l’éditeur ( Voir lien ci-dessus )

Visitez le site de l’auteur : Récits à dévorer  Des surprises vous y attendent.

Un grand merci à Grégory Puech et à La matière noire. Félicitations !

Je suis Rage de Neil Jomunsi  ebook- Walrus

Je suis Rage de Neil Jomunsi
ebook- Walrus

Je suis Rage

Le résumé chez l’éditeur : Hermann Heliophas a un problème: il déteste tout et tout le monde. Pour tout dire, il aurait même aimé ne jamais naître sur cette Terre. Le profond dégoût que lui inspire l’humanité a fait de lui un être asocial, méprisant et hautain, qui ose à peine sortir. Mais les sentiments les plus noirs peuvent s’avérer dangereux.

Hermann remarque qu’une bosse lui pousse sur le haut du crâne. Cette bizarre excroissance, ne cessant pas de grossir, finit par devenir gênante, puis carrément inquiétante. Persuadé d’être atteint d’une tumeur fatale, il redouble de haine et de colère… jusqu’au jour où sa bosse explose, libérant une créature maléfique et sanguinaire qui sème la panique dans toute la ville. Hermann comprend alors que sa Rage s’est échappée. Dorénavant libéré de ses propres démons, Hermann se lance à la poursuite de sa création. C’est alors que commence son voyage dans un Paris sombre et fantastique, aux souterrains hantés par d’étranges confréries, aux monstres de cauchemar et aux apparitions fantomatiques, peuplé de personnages fous et surprenants dignes du Pays des Merveilles.

Mais le pire des dangers demeure tapi dans l’ombre, et attend encore son heure…

Outre Hermann présenté dans le résumé, il y a Lucie, une jeune femme si peureuse qu’elle vit en recluse. Totalement dominée par sa peur elle a créé un univers onirique dont elle est la Reine . Elle y passe les 3 /4 de son temps. Cependant, comme la Rage d’Hermann, sa Peur prend forme, et ravage en premier lieu son univers parallèle, son refuge de rêves. Lucie abdique son royaume, le laissant en proie aux pires horreurs. Elle n’a su soutenir le regard de Peur. Le Commandeur Jonas n’y comprend plus rien et Peur, gigantesque Peur, lui dit :

« Elle le sait, elle…,dit-il en montrant Lucie du doigt. N’est-ce pas que tu le sais,petite, toute petite Lucie ? Je suis la Peur, sa toute puissante Peur… »

Hermann poursuivant Rage, est bientôt élevé en quasi messie par les habitants sous-terrain. Un vieil homme a prêché la venue. Ce vieil homme dont nous faisons connaissance dès le début du roman serait-ce un fou ? Un prédicateur ?

« Un jour, vous verrez, un jour, ma colère tiendra son emprise sur vos intestins. Gouvernés par la peur, voilà la vérité ! Vous crèverez seuls et vous l’aurez mérité ! Elle vient…Elle est presque là…Elle prend corps en vous et infecte vos membres…Lorsque vous le saurez, trop tard pour pleurer : elle sera déjà en train de vous manger ! Petites mouches !…Petites mouches…petites »

Dans le chapitre intitulé Avant de commencer , Neil Jomunsi soumet au lecteur sa vision de la Rage et de la Peur. Cette indication est un des fils conducteurs du roman. En voici un extrait :

Intrensèquement contraires, éternelles ennemies et pourtant réunies en un seul et même dilemme, la RAGE et la PEUR possèdent l’esprit humain et s’en partage le sort.[…]La Rage, représentée par la couleur blanche, est le principe d’action, la force de création. La Rage est ce qui pousse l’humain à se rapprocher du divin, à exacerber les meilleures énergies. Elle est la volonté, le courage, la détermination. Elle est aussi l’amour. Lorsqu’il n’y a plus que Rage, l’éternel ouvre ses portes et dévoile toutes ses possibilités, toutes nos possibilités. Tout ce qui transcende est Rage.

La Peur, dont la couleur est le noir, est le principe de soumission, du non-agir. La Peur est ce qui bride l’humain à tout ce qui est vil, à tout ce qui le rabaisse, qui l’intériorise. Elle est l’attentisme, la flagornerie, la médisance, l’abjecte humiliation et encore bien d’autres choses. Lorsque tout est Peur, l’esprit n’est plus qu’une pierre. Il n’y a alors plus rien de divin dans l’humanité.[…]La Peur blanche est l’accumulation des observations, conclusions, tirées par un individu au terme d’une plus ou moins longue existence. Semblable à la Sagesse,profondément inactive, elle est moteur d’apprentissage et d’élévation spirituelle si utilisée à bon escient. Elle est le détachement lumineux mais elle reste Peur, dans le sens où elle n’enrichit personne d’autre qu’elle-même si elle n’est pas partagée.[…]La Rage noire est la force créatrice de destruction : elle n’appelle que cris et larmes, effondrement et chaos. Elle est l’action néfaste.

Vous comprendrez aisément que dès lors que Rage et Peur sont en ville, il va y avoir du sang en rigoles, des personnes qui perdent sens et raison et se lancent dans des tueries affreuses sans même en comprendre le pourquoi. Parce que gouvernéss uniquement par leurs émotions elles y perdent la raison, et souvent la vie.

Paradoxalement, nos deux héros que sont Lucie et Hermann vont devoir trouver en eux-mêmes des forces qu’ils n’imaginaient pas. Tout ce cheminement donne un roman foisonnant et complètement décontenançant. Neil Jomunsi introduit toute une galerie de personnages issue soit de nos pires cauchemars soit de nos rêves. Il nous entraîne dans les bas-fonds de la ville et des humains.

Ce n’est pas un voyage facile, ce n’est pas un voyage anodin. A travers cette histoire fantastico-noire-gore et à la fois hyper-réaliste ( par son sujet ) Neil Jomunsi a réussi un bel exploit littéraire.

Impossible de prétendre après cette lecture que le numérique ne propose pas des textes puissants, inédits que tout lecteur curieux aura bien du plaisir à découvrir.

C’est ça que le numérique met à notre disposition : des textes hors normes.

En lisant Je suis Rage je me l’imaginais sous forme de théâtre de marionnettes ou d ‘animations. Je pense que c’est un roman qui s’y prête merveilleusement bien.

La liste des distributeurs de Je suis Rage, 3 € 49 sur le site de l’éditeur Walrus.

Le blog de l’auteur

Cosmic Karma de Jérémy Semet ebook Walrus-Collection Micro Avril 2013

Cosmic Karma de Jérémy Semet
ebook
Walrus-Collection Micro
Avril 2013

Cosmic Karma

 Le résumé chez l’éditeur : Sid est un convoyeur spatial en route pour une lointaine destination. Seul à bord de son vaisseau-cargo, livré à lui-même, il laisse petit à petit son esprit partir à la dérive. D’aussi loin qu’il puisse se souvenir, il a toujours voulu être pilote : naviguer, il ne sait faire que ça. Il devrait donc se sentir dans son élément. Mais quelque chose cloche. Le vaisseau grince d’une façon étrange, des ombres le hantent et l’oppressent. Tout cela a peut-être un rapport avec un souvenir lointain, si lointain que pour en découvrir le secret, Sid doive traverser l’univers…

Cosmic Karma est un texte court (environ 40 pages) de la collection Micro.

Sid a accepté une mission, rejoindre à bord d’un vaisseau-cargo, sans équipage ni aucune aide, la lointaine étoile Aldébarran. Sid aime piloter, la seule manœuvre qui l’inquiète un peu est l’amarrage sans qu’il puisse en comprendre le motif.

Il ne se souvient plus des échanges avec l’individu qui lui a confié cette mission. Sa première escale est Cap Harris, son point de ravitaillement. Lorsqu’il y arrive, seule une voix dématérialisée lui répond lorsqu’il signale une chute de température dans la soute. En effet, en chemin, il ne s’alimente pas, ne dort pas non plus. Il réduit la consommation du vaisseau en passant en pilotage automatique. Et il rêve qu’il est capitaine d’un bateau de pêche.Il furette et descend à la soute qui ne contient que six boîtes de métal. Le froid perdure et il s’aperçoit qu’il émane des boîtes. « Il sentait son squelette s’envelopper d’une fine croûte de métal glacial ».Jusqu’au Cap les alertes vont perdurer.

Quittant Cap Harris il prend note de son plan de vol, direction l’Etoile d’Aldébarran , la douzième station étant Alskaa. Sa solitude est totale. Sid se croit seul au monde. Puis, au hasard d’un de ses déambulations il découvre son visage, déformé. Et tout dérape dans son esprit. Est-il en train de rêver encore ? Est-ce la réalité ? Quelles sont ces voix qu’il entend ?

J’arrête ici l’aperçu de cette nouvelle. La chute est très bien amenée, le rythme est géré à la perfection disséminant des indices par-ci par-là de façon judicieuse et l’idée est tout simplement géniale. Enfin, moi j’adhère complètement à ce space-opera et vous le conseille chaudement.

Il ne vous en coûtera que 99 centimes. Pour l’acheter rendez-vous à la boutique Walrus

Très belles illustrations en fin de texte de Vianney Carvalho

Le blog de Jérémy Semet : A partir du néant

Bonne lecture !

 

La boîte de Schrödinger- Expérience 1  Michael Roch  Editeur Walrus

La boîte de Schrödinger- Expérience 1
Michael Roch
Editeur Walrus

Résumé chez l’éditeur : Qu’y a-t-il dans la Boîte ? Dans celle de Michael Roch, il y a de vieux inspecteurs de police en prise avec des forces occultes et mystérieuses, il y a des asiles d’aliénés qui cachent des secrets impossibles à révéler. Il y a aussi des visions, certainement provoquées par des soirées arrosées mais… les visions ont-elles l’habitude de mordre si fort ? Ici des paysages souterrains et urbains se peuplent de créatures terrifiantes et de peurs ancestrales. Sortir le soir d’Halloween ? Pourquoi pas, si vous aimez les monstres hargneux… De fait, il y a toutes sortes de choses dans la Boîte. Oserez-vous l’ouvrir ?

Exploration du fantastique par la nouvelle, la “Boîte de Schrödinger” permet aux auteurs qui s’en emparent d’explorer les mystères de l’univers en toute liberté. Le concept se veut être une version littéraire de “La Quatrième Dimension”. Réunies en “saisons” (deux à ce jour) lorsqu’elle comportent plus de quinze textes, les Boîtes se déclinent en “Expériences” pour des recueils plus courts. Et vous ? Qu’y a-t-il dans votre Boîte?

Ce recueil contient 10 nouvelles surfant sur le noir surréaliste jusqu’à l’horreur.

Les 3 premières mettent en scène l’aspirant-inspecteur Despérine.

La première gloire d’André Despérine :

Despérine a été récemment promu inspecteur de police dans un petit département dans la petite ville de Sacqueroy. Comme tous les nouveaux ou presque, on lui confie des missions peu conformes au métier qu’il exerce. Une enquête est en cours suite à la disparition d’un enfant de 7 ans. Les enquêteurs interrogent Mme Morille, une vieille femme qui se prétend guérisseuse. Elle est étrange cette dame qui se met d’un coup à leur asséner de folles paroles. Contraint de rester en surveillance, Despérine se résigne. Que va-t-il se passer dans cette maison au cœur d’un si petit village ? 

André Despérine contre les chats :

Despérine est de plus en plus surpris par le côté surnaturel des enquêtes mais il n’a pas peur «  sa mère lui avait appris à garder son courage à deux mains et le serrer comme un petit oiseau prêt à s’envoler ». Ici, nous le retrouvons avec ses supérieurs traquant un gang de voleurs. Muni donc du mandat les hommes pénètrent dans la demeure où les malfaiteurs sont soupçonnés de stocker la marchandise. Mais là dans la salle de bain, ils vont être confrontés à un chat bien énervé …vous savez ce que ça peut donner ? Suspense !

La dernière enquête d’André Despérine :

Une jeune fille a disparu ne laissant comme trace qu’un morceau d’étoffe coincé dans un hêtre. Despérine est complètement dérouté malgré sa perspicacité. « Sacré nom de nom » pense-t-il !

La famille est évidemment effondrée qui le harcèle au sujet de l’enquête mais Despérine s’interroge : se pourrait-il qu’un des proches l’ait enlevée ? Tuée ?

Un vieillard a bien confirmé que Catherine aime beaucoup lire à l’ombre de cet arbre. Alibi vérifié cet homme ne peut être mêlé à cette disparition. Despérine, perdu dans ses pensées se laisse aller.

A Sacqueroy l’étrange est maître pour le plus grand plaisir du lecteur.

La pathologie :

Quatre anciens camarades d’étude se retrouvent chaque mois au domicile de l’un d’entre eux. Dans Pathologie c’est Henry Ey qui reçoit Pierre Mâle, Julien Rouart et le narrateur. Chacun leur tour, ils racontent des histoires étonnantes, surprenantes. Henry pour le compte va effrayer son auditoire avec l’histoire de cet homme enfermé à Sainte Anne. La science était dépourvue face à ce cas effrayant de transformation physique, en effet ses mains peu à peu se paralysaient se follilisaient : personne ne comprend ce cas et l’homme persiste à dire qu’il a été mordu. Qu’est devenu Alan ? De quel mal abominable souffrait-il donc ? Vous connaissez la Mouche de Cronenberg ? Hé bien l’origine du mal est différente mais tout aussi inquiétante.

Deux francs :

Bizarre, bizarre la promenade de cet homme dans un décors qui devient hallucinatoire. Pour traverser la rivière il doit donner 2 francs au passeur. Celui-ci semble en savoir beaucoup trop sur la voyageur, ce qui ne lui plaît pas du tout : il se sent comme traqué dans les recoins de son âme.

Du sang et de la salive :

Quel excité ce Gaspard qui gare sa grosse bagnole n’importe comment. Le voilà saisit d’idées insensées à cause d’un clodo qui divague, et puis cette faim terrible qui le tenaille.La rue est vide. Nouvelle angoissante sur fond de totale folie.

Sous la ville :

Une bande de copains étudiants le soir d’Halloween. Ils fument, ils picolent, se racontent des histoires à faire peur. Arthur est le seul d’entre eux à être indépendant dans son petit studio au fond de la cour au numéro 6 de la rue Vermeille. Il y a Marc etThéo, Marie,Tif et Elsa. Un soir comme celui-ci, c’est plutôt sympa d’aller se promener dans de sinistres endroits. Les voilà partis dans les égoûts, sous la ville. Ici, l’auteur nous plonge dans un mélange de magie et d’horreur, la tension monte petit à petit avec son lot de surprises. Nouvelle très imagée qui fait froid dans le dos. Parfois j’ai pensé à Ça de Stephen King.Oui, ceci est un compliment.

Le gnome de Mexico :

Quatre amis Andrès, Julio, Alejandro et Diego partent en quête du Gnome de Mexico. Une légende urbaine,un personnage bien réel ? C’est ce que nous allons découvrir dans cette nouvelle à glacer le sang. C’est au fond d’une décharge que les amis vont obtenir la réponse à leur curiosité et à leur espoir.

Voilà, pour la présentation succincte de ce recueil. L’angoisse monte crescendo, l’écriture est très agréable. J’apprécie beaucoup le maniement de l’humour noir dans ces histoires.

Despérine est vraiment un personnage fort plaisant avec ses jurons démodés et sa propension à se trouver au bon endroit au bon moment …ou pas !

1 € 99  chez la plupart des libraires 

Cette série des Jésus contre Hitler de Neil Jomunsi éditée par Studio Walrus est, avec la gratuité de certains classiques, à l’origine de l’achat de ma liseuse.

Que voulez-vous j’ai toujours été attirée par l’originalité et cette histoire qui cause de zombies, d’Hitler et de Jésus m’intriguait tant que j’ai succombé et suis tombée sous le charme des deux héros.

Je réunis dans cet article les trois parus à ce jour.

Jésus contre Hitler  Épisode 1 : Zombies nazis en Sibérie

Editeur : Studio Walrus

Nous sommes à la fin des années 60 et en Sibérie, il semblerait que l’horrible Hitler soit réapparu pour semer la zone et créer une armée de zombies. David Goldstein, militaire, est recruté par l’Agence B, qui débusque les phénomènes para-normaux derrière lesquels se trouvent apparemment souvent le plus odieux personnage de l’histoire, Hitler himself. A la tête de cette agence, rien de moins que John J Christ, personnage peu commode et fils illustre. Le tandem Goldie, Jésus va mener tambour battant son attaque contre le repaire nazi, il faut empêcher ce fou de reprendre le pouvoir.

Ce premier épidose permet de donner vie et sens à l’Agence B et ses représentants. Nous y apprenons comment Jésus est revenu parmi nous…rien de moins et c’est purement hilarant.

C’est truculent, délectable, rythmé et cerise sur le gâteau cet épisode est gratuit alors pourquoi ne pas faire la connaissance du tandem ?

Jésus contre Hitler Épisode 2 : Tentacules en folie

Editeur : Studio Walrus

Goldstein s’éveille d’un cauchemar dans lequel une créature tentaculaire surgit. Serait- ce un présage ? C’est ce que nous allons découvrir en suivant cette nouvelle aventure de John J Christ, et cette fois ce ne sera pas le Fûrer mais bel et bien l’illustre Cthulhu …Attention ça déménage…les plus jeunes diraient «  ça envoie du lourd » !!

On y fait des rencontres étonnantes et croustillantes…rien se semble limiter l’imagination de Neil Jomunsi ( Tant mieux !! )

Cet épisode nous fait entrer plus précisément dans l’Agence B nous dévoilant un peu plus les personnages.Les dialogues sont savoureux. Attention aux odeurs, avec Cthulhu on peut s’attendre à beaucoup de surprises et d’effroi.

Jésus contre Hitler Épisode 3 : Heil Yeti

Editeur : Studio Walrus

Nous voilà propulsés au Tibet en l’an 1962 en compagnie de notre duo de choc, John J Christ et David. Les chinois, un Yeti ou pas, et Hitler …ajoutons de la magie noire, le résultat est détonnant, musclé et particulièrement inventif.

A alors ? Je ne révèlerais rien d’autre ni ne donnerais d’extraits car il suffit de se rendre sur le site du Studio Walrus pour découvrir les couvertures,et un extrait pour chaque épisode ( 1er épisode gratuit, les suivants 1 € 49 )

Studio Walrus a créé cette jolie page de présentation, en 3 D rien de moins. Rendez-vous ici pour lire la 4ème de couverture et des extraits : Studio Walrus 

 

Paru le 24/03/2011 – 324 p – 18 €
Edition du Seuil

4ème de couverture :« Fascinée, je contemple de nouveau le semi-automatique. L’idée me traverse l’esprit de le retourner contre moi mais, encore une fois, Vincent n’est le problème. Il le sait, je le sais. Le problème, ce sont ces fichues règles de travail qui changent toutes les semaines. La tension permanente suscitée par l’affichage des résultats de chaque salarié, les coups d’œil en biais, les suspicions, le doute permanent. La valse silencieuse des responsables d’équipes, toujours plus jeunes et plus inflexibles. L’infantilisation, les sucettes comme récompense, les avertissements comme punition, les objectifs inatteignables. Les larmes qui coulent pendant des heures, une fois seul, mêlées à une colère froide qui rend insensible à tout le reste. Les injonctions paradoxales, la folie des chiffres, les caméras de surveillance, la double écoute, le flicage, la confiance perdue. La peur et l’absence de mots pour la dire. Le problème, c’est l’organisation du travail et ses extensions. Personne ne le sait mieux que moi. Vincent Fournier, 13 mars 2009, mort par balle après ingestion de sécobarbital, m’a tout raconté. C’est mon métier, je suis médecin du travail. Écouter, ausculter, vacciner, notifier, produire des statistiques. Mais aussi : soulager, rassurer. Et soigner. Avec le traitement adéquat. »

Ce livre a reçu le « Trophée 813 » de l’année 2011.

Roman noir terriblement suffocant qui à travers Carole Matthieu, médecin du travail, nous plonge dans l’enfer de cette politique du chiffre et de la concurrence. Le style est sec, autant que la souffrance. L’univers professionnel  est dérangeant et inquiétant. Carole Matthieu craque, elle tue Vincent Fournier…son souhait dénoncer et soulager ceux qu’elle voit passer chaque jour dans son bureau. Elle aussi subit cet univers. Les patrons voudraient bien qu’elle se limite aux visites annuelles. Les syndicats quant à eux la trouve dérangeante et n’accepte que difficilement son intrusion au sein du Comité d’hygiène et sécurité et condition de travail ( CHSCT) Elle regarde autour d’elle cette plateforme d’appel téléphoniques et constate les angoisses et pressions quotidiennes, à quoi, à qui sert-elle ? Combien de temps encore les employés vont-ils ployer sous le joug ? Que peut-elle faire ?
Tout au long du roman Carole s’enfonce inexorablement,  oubliant de se nourrir, ne tenant plus qu’à coup d’expédients tels que les médicaments ( tranquillisants, amphétamines etc…) Evidemment la police s’en mêle et cet inspecteur chargé de l’enquête aura bien du mal à déterminer qui est  le réel meurtrier ….le peut-il seulement ?

Roman noir, hélas, d’actualité. Une lecture oppressante. Marin Ledun maîtrise parfaitement son sujet, utilisant un langage choc, des phrases assez courtes, le lecteur prend de plein fouet le résultat du marketing  brutal au sein des entreprises. Evidemment, on pense aux suicides  à France Télécom et dans tant d’autres entreprises. Jusqu’où a-t-on encore le droit de se laisser exploiter et berner ? Combien de temps à supporter l’absurdité de ce mode de fonctionnement ? Comment les syndicats et sur quels points devraient-ils agir pour gagner en efficacité ? Aucune réponse n’est donnée, néanmoins il serait bon de se poser les bonnes questions. Doit-on sacrifier sa vie à un emploi dans ces conditions ?

Oui, ce roman incite à la réflexion, il n’y a pas de doute. Un roman fort et impressionnant.

Editions Rivages noir – N° 772
Trad: Alexandra Carrasco-Rahal
224 pages – Paru le 07-04-10
8.65 €

Chez l’éditeur: Le matin du 11 septembre 2001, Kaluf descend du vol New York-Mexico et débarque en plein chaos. Les tours du World Trade Center viennent d’être anéanties et ce Libanais tranquille, propriétaire d’une boulangerie à Mexico, ne sait pas que son cauchemar personnel vient de commencer. Aux Etats-Unis, la guerre contre le terrorisme est lancée et, au-delà du Rio Grande, les autorités ne veulent pas être en reste : il faut se montrer coopératif avec le « grand frère » américain. Raison pour laquelle tout ce qui est arabe – même lointainement – va être étiqueté comme dangereux, et, à défaut de trouver de vrais coupables, la police mexicaine se contentera de coupables crédibles. Pour son malheur, Kaluf fait parfaitement l’affaire.

Entre une nymphomane qui le harcèle, des bandes de narcotrafiquants féroces et des policiers aussi corrompus que délirants, voici Kaluf transformé en héros kafkaïen.

Ironique, burlesque et terrifiant, Les 2001 nuits est une farce noire qui dénonce vigoureusement l’absurdité des systèmes politiques gangrenés par la corruption et gagnés par la folie.

Ce que j’en ai pensé :

Notre héros s’appelle Kaluf, d’origine libanaise, il est boulanger et a tout pour vivre heureux. Son rêve ainsi que celui de son épouse est de devenir président de l’Association libanaise du quartier. Seulement voilà, il se trouve dans un avion en provenance de NY le 11 septembre 2001. Il n’en faudra pas plus pour que sa vie déraille. La police mexicaine veut elle aussi son terroriste, pressée en ce sens par les Etats-Unis.
Notre pauvre Kaluf va devoir fuir malgré lui , il n’y comprend rien. Il est seul face à l’absurdité de cette situation, tout lui devient irréel. En plus de tout ça notre pauvre Kaluf se retrouve dans la ligne de mire des narco-trafiquants.

Rolo Diez manie l’humour noir et grinçant à souhait. Qui ne se souvient pas de l’après attentats du 11 septembre 2001 et de cette folie sécuritaire qui a suivi et se poursuit aujourd’hui ? Le héros est bien loin de telles pensées pourtant et Rolo Diez lui fait vivre les pires angoisses avec un brio incontestable.
Le rythme est enlevé, les situations burlesques, délicieuses à souhait et l’absurde omni-présent .

Je ne connaissais pas Rolo Diez, c’est mon libraire de feue L’Étoile polar de Nantes qui m’avait recommandé ce roman. Je l’en remercie encore.

Actes sud- Babel n° 793
Mars 2007 , 567 p , 10 € 70
Trad. de Marianne Millon

 

L’histoire se déroule à Madrid. Un jeune homme, Salomon Rulfo, poète, fumeur et alcoolique fait le même cauchemar depuis plusieurs semaines. Dans celui-ci, il voit une grande maison blanche et lorsqu’il y entre une femme l’appelle. Il passe devant un grand aquarium et dans la chambre du haut il trouve le cadavre décapité d’une femme. Ce cauchemar est si terrible qu’il va voir un médecin ( Ballesteros) pour qu’il lui prescrive un somnifère. Cela fonctionne jusqu’à une nuit où s’éveillant il voit passer à la télévision les images de la maison dont il rêve. Dans cette émission est relaté l’assassinat sauvage d’une jeune italienne et de ses domestiques par un homme qui s’est ensuite donné la mort.
Il décide coûte que coûte de pénétrer dans la maison et arrivant devant se trouve nez à nez avec une jeune femme très belle, Raquel, immigrée sans papier livrée au pire des esclavages sexuels. Tous deux font le même rêve.
Quand ils sortent de la maison derrière une vieille photo ils ont trouvé un papier anoté ainsi qu’une sorte d’amulette.
Raquel ne semble pas avoir de souvenir mais un terrible secret pèse sur elle.
Rulfo va voir un ancien ami pour prendre conseil et celui-ci va commencer à lever le voile sur ce mystère de l’amulette et des dames citées dans le document
« Les dames sont treize : la N° 1 Invite, la N°2 Surveille, la N°3 Punit, la N°4 Rend fou, la N°5 Passionne, la N°6 Maudit…
– La N°7 Empoisonne, récitait le vieux, tandis que l’enfant lisait sans un seul murmure, sans une seule erreur. La N°8 Conjure, la N°9 Invoque, la N°10 Exécute, la N°11 Devine, la N°12 Connaît. Il s’arrêta et sourit. Ce sont les dames. Elles sont treize, elles sont toujours treize, mais on n’en cite que douze, tu vois ? … Tu ne dois en mentionner que douze, ne te risque jamais, même en rêve, à parler de la dernière. Pauvre de toi si tu mentionnais la treize ! Tu crois que je mens ? »

Peu à peu, ils découvrent la vérité sur les Dames …muses ? secte ? sorcières ? Elles sont au coeur des horreurs et des supplices les plus inimaginables à force de mots tirés des plus grandes poésies ( Shakeaspere, Neruda etc )
Les mots deviennent une arme redoutable, inéluctable.

 Je n’en dirais pas plus sur l’histoire qui est du début à la fin captivante, éprouvante, fantastique et superbement bien racontée malgré l’horreur de certaines scènes.

Certains pourraient penser que les citations de poètes sont rébarbatives, rassurez-vous ce n’est pas du tout le cas. Au contraire, à parier que comme dans L’Appât qui incite à (re-)lire  Shakespeare, vous serez tenté par la lecture de certaines poésies. En tout cas, c’est l’effet que ces lectures ont eu sur moi. J’aime vraiment beaucoup le style littéraire de Somoza, la façon de traiter son sujet qui, pour ma part, fait de lui un auteur quasiment inclassable et inégalable.