Viral – Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N°15 Couverture :Roxane Lecomte

Viral – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N°15
Couverture :Roxane Lecomte

 Nouvelle 10 à 20 du Projet Bradbury

Entre le NaNoWriMo en novembre, mes quelques déboires de santé, les fêtes de fin d’année et autres impératifs, j’ai pris beaucoup de retard sur mes retours de lectures, entre autre pour ce qui concerne le #ProjetBradbury de Neil Jomunsi. Le pourquoi du projet se trouve sur le blog d’ActuaLitté et est présenté par l’auteur  . Le blog de Neil Jomunsi est à cet endroit, n’hésitez pas à commenter. 

Je poursuis aujourd’hui mes chroniques des nouvelles de ce projet par la onzième qui s’intitule Antichrist Understar. En voici le pitch ci-après :

Au crépuscule d’une carrière de rock star qui l’aura mené aux quatre coins du globe, Marilyn Manson est en proie au doute et vit cloîtré dans sa villa californienne, dans le noir, à l’abri du soleil et des critiques. Mais cette vie qui ressemble à un tombeau se transforme en cocon au moment où la vedette recluse décide de prendre son destin en main et d’affronter le monde. Tout commencera par une cuite au “Chateau Marmont”. Il laissera ses démons décider de la suite.

Une nouvelle qui ne m’a pas réellement touchée pour plusieurs raisons sans doute la première étant que je me moque complètement de Marilyn Manson, n’y ai jamais prêté attention malgré le tohu-bohu qu’il provoque manifestement souvent autour de lui. Cependant comme le précise Neil Jomunsi dans son billet de présentation de Antichrist Understar, il n’est absolument pas nécessaire de connaître cet artiste pour lire cette nouvelle. Certes, c’est un homme qui souhaite trouver un autre chemin à sa vie, c’est finalement assez « câlin »,un homme qui est au tournant de sa vie. A noter tout de même que c’est sans doute assez délicat d’utiliser une personnalité publique et lui inventer une vieillesse et un avenir imaginaire ou espéré ? 

Touristes : 12 ème nouvelle 

Lukas n’a qu’une envie : parcourir le monde et visiter ses merveilles. En attendant de trouver un moyen de réaliser son rêve, il travaille comme guide pour une agence minable. Là, il prend en charge des groupes de touristes aisés pour leur montrer Paris. Mais le jour où un avion dépose sur le tarmac huit visiteurs asiatiques accompagnés de Nomi, leur traductrice, sa conception du monde va changer radicalement.

Touristes est une nouvelle hyper plaisante qui m’a collé un sourire sympa tout au long de sa lecture. Alors, certes la fin ne m’a pas surprise, à vrai dire quasiment d’emblée j’ai su ce qu’il en serait mais il y a ce talent de conteur , l’humour et toujours cette sincérité teintée de poésie dans le langage manié par l’auteur. Une bien chouette nouvelle.

A lire le billet de l’auteur sur le blog, il en explique entre autre l’étincelle qui l’a poussé à écrire Touristes.

Page blanche : 13 ème nouvelle 

Pendant ses longues nuits d’insomnie, Jarvis fait de son mieux pour chasser ses démons. Mais quand le sommeil ne veut pas frapper à la porte, le meilleur moyen de s’abrutir reste encore la télévision. Assis face au poste, au milieu de la nuit et dans un état de semi-inconscience, l’écrivain s’apprête à faire une découverte terrifiante : l’horreur emprunte quelquefois les traits d’une banale émission de télé-achat.

Nouvelle incisive, mordante que je soustitrerais bien N’achète pas les yeux fermés. Ceci dit on ne peut pas vraiment jeter la pierre à Jarvis. Qui ne s’est jamais endormi devant sa télé pris en flagrant délit de s’abrutir en cherchant le sommeil ? Ha ha voilà, nous sommes d’accord ! Plus surprenant pour lui la livraison qui lui est faite, alors qu’il n’en a pas souvenir. Evidemment, le manque de sommeil n’y est pas étranger ( ç’aurait pu aussi être la picole, hein;) ) Mais voilà, le pauvre va se trouver embringué dans une histoire épouvantable dont l’issue paraît bien terrible. Cela est à découvrir, bien sûr.

Page blanche est une nouvelle fantastique qui fait frissonner d’angoisse mais tout cela sans abus. Un bel exemple en la matière.

Le billet concernant cette nouvelle se trouve sur le blog habituel 

Bully : 14 ème nouvelle 

Baldur — surnommé « Bully » par ses parents et ses camarades de classe — n’est pas tout seul dans sa tête. Obnubilé par la célébrité, il s’imagine filmé 24 heures sur 24 par un caméraman imaginaire qui capte le moindre de ses faits et gestes. Cette gloire toute relative est une consolation lorsqu’il se fait taper dessus par les brutes du collège. Jusqu’où un adolescent martyrisé irait-il pour marquer les esprits ?

Je pense que pour tous, l’adolescence est un tournant essentiel de notre vie, un tournant qu’il est parfois très ardu de négocier et que l’on peut tellement louper qu’on risque d’en trimbaler les conséquences toute notre vie et qui sait peut-être les transmettre.

Baldur est mal fichu, porte de surcroît un prénom difficile à assumer et ces deux choses combinées font de lui un souffre-douleur désigné pour les autres élèves. Surnommé Bully par son paternel ( la famille est assez coton dans le genre ) le seul moyen qui lui est accessible pour s’évader est de s’imaginer devenir une star après avoir quitté la Suède et d’enregistrer mentalement toutes ses journées. Une nouvelle illustrée aussi hélas par l’actualité de ces dernières semaines avec ces nombreux cas de suicides de collégiens dus au harcèlement. Et puis il suffit de jeter un œil sur les cours de récré pour comprendre que, non, les enfants ne sont pas toujours sympas entre eux et encore moins à l’adolescence.

Un récit juste et réaliste en somme qui place cette nouvelle dans mon top 5.

Le billet à propos de Bully 

Viral : 15 ème nouvelle 

À part chasser les serpents et compter les nuages, que font Ray et ses deux enfants dans cette station-service abandonnée au milieu du désert australien ? Ils évitent la ville, à tout prix. Mais quand une urgence médicale oblige le père à oublier les distances de sécurité, c’est toute la famille qui se met en danger. Car l’épidémie rôde, sournoise et invisible.

Un thème classique bien traité, pourtant j’avoue qu’ hormis la qualité du texte je n’ai pas été emportée par ce virus ( oui, mon humour est pourri ). Ce n’est pas faute de suspense puisqu’il est tout de même bien présent et mené mais cela n’a pas déclenché chez moi l’envie de la relire comme il m’arrive parfois lorsque je rédige un article. 

A lire, le billet ici 

Alexandria : 16 ème nouvelle 

Lorsque le narrateur — vous, moi, tout le monde — découvre l’existence du vieux tatoueur, sa curiosité est attisée. Il se renseigne d’abord dans un établissement où le vieillard a ses habitudes, puis décide de passer le cap en allant directement frapper à sa porte. Il ignore alors que les tatouages ont une mémoire… en douze syllabes.

Non, ce n’est pas uniquement de la poésie, c’est aussi une belle et prenante histoire «  magique » et bouleversante. Attention chef d’oeuvre ! Epatée, bousculée, embarquée tant par l’histoire que le rythme que lui confèrent les alexandrins, un moment tout simplement magique à vivre et à partager.

Elle aussi a rejoint mon top 5 comme vous pouvez vous en douter.

Le billet de l’auteur est ici. 

Le pont : 17 ème nouvelle 

Lorsque Samson, un troubadour dont les seuls crimes sont d’être un peu curieux et gourmand de postérité artistique, pose un pied sur le pont, il n’imagine pas ce qu’il trouvera de l’autre côté. L’ouvrage semble dater d’une époque lointaine et les villageois, bien trop peureux pour enquêter, évitent de s’en approcher. Cela fait si longtemps que personne n’a traversé que personne ne se souvient de ce qui se cache derrière la brume qui l’enveloppe. Mais Samson a décidé de prendre son courage à deux mains et de tenter la traversée. Qui sait, peut-être trouvera-t-il sur l’autre rive l’inspiration pour le chef-d’oeuvre qu’il ambitionne d’écrire ? 

Le pont est une nouvelle d’inspiration fantasy assez captivante et qui peut-être mériterait d’être plus longuement traitée à l’occasion. Samson est un personnage qui prend consistance ne serait-ce que parce que, au final sa quête est on ne peut plus humaine. J’ai apprécié les descriptifs et l’ambiance mais ce n’est pas une nouvelle qui m’a marquée.

Allez comprendre pourquoi … je pensais à La dernière croisade avec Indiana Jones ! 

L’article à son sujet est ici au centre d’une réflexion autour de la propriété des idées.

Esprit farceur : 18 ème nouvelle

Écrivain n’est pas un métier de tout repos, surtout lorsque l’inspiration vient à manquer et que votre agent vous gratifie de cette moue dubitative à la lecture de votre dernière tentative de chef-d’oeuvre. Mais Frank n’est pas homme à se laisser démonter et, à l’aide de sa femme Vera, il va aller chercher les idées là où elles se trouvent. Dans un livre, un musée ? Non, dans l’esprit des écrivains défunts, à travers une planche de ouija. 

Une lecture qui m’a collée le sourire un bon moment, réjouissante, un superbe clin d’oeil à celui qui a inspiré à l’auteur ce défi, Projet Bradbury. Quand l’un a encore des choses à dire et que l’autre ma foi se fait l’intermédiaire ça donne un Esprit farceur, ou malicieux mais en tout cas des personnages attachants, et des situations rigolotes. Un plaisir ! 

Un beau billet expliquant la genèse de cette nouvelle.D’ailleurs ce billet m’a plongé dans ma propre mémoire lorsque plein d’élèves dont moi-même envahissions le gymnase de mon lycée pour de soi-disant séances de spiritismes. Bref, là encore l’occasion de rajouter du sourire à cette amusante nouvelle.

Toreador : 19 ème nouvelle 

Cristo est un gladiateur d’un genre un peu particulier : il combat des robots d’abord destinés à la casse, puis réparés pour être transformés en machines de guerre. Cristo est une légende parmi les champions de la Ligue : dans ses veines coule le sang de ses ancêtres, qui ont eux aussi bravé leur peur pour fouler le sable de l’arène, des siècles plus tôt. De là est né son surnom : le Toreador.

Alors certes la nouvelle est surprenante par ce parallèle avec la tauromachie mais rien à faire même si j’ai aimé le côté plus qu’humain engendré par cette lecture, je ne suis pas plus marquée que ça. Pourtant tout y est de l’écriture, les descriptions, l’ambiance et l’émotion mais voilà, ou je n’étais pas dans un bon état d’esprit ou je suis hermétique aux scènes de combats ( je penche pour cette deuxième explication ) et aux robots ( voilà je l’ai avoué ). 

Lire le billet à cet endroit  

Lettre morte : 20 ème nouvelle

Alors qu’en cette année 1914, les batailles de la Première Guerre Mondiale font rage sur la ligne de front entre la France et l’Allemagne, des invités d’un genre un peu particulier viennent perturber le cours de l’Histoire et mettre un terme aux affrontements. Désormais unis contre un ennemi commun, les soldats affrontent une menace terrifiante et impalpable. À travers la lettre de l’un d’entre eux, le voile du mystère se déchire.

Il y a eu les alexandrins, cette fois c’est au genre épistolaire que Neil Jomunsi s’attelle et avec un talent renversant. Tout de suite j’ai pensé au recueil de lettres des poilus publié je crois pas folio ( ? ) que les collégiens étudient mais aussi à une chanson de Juliette Nourredine interprétée sur l’album avec Guillaume Depardieu : Une lettre oubliée 

Et puis il l’aime tant sa douce, c’est émouvant de lire ses souvenirs et de sentir comme il voudrait lui expliquer mieux et n’ose le faire.

Cest infiniment troublant, tendre, touchant et inquiétant. Qui sont donc ces ennemis qui font que les soldats hier ennemis unissent leurs malheureux efforts ?

La fin incite à la réflexion, enfin j’espère que vous en penserez la même chose.

Bel hommage à H.G Wells et joli clin d’oeil à un autre auteur de la Team Walrus;)

Et voilà, Lettre morte est entrée dans mon top 5. 

Chacune de ces nouvelles est au prix de 99 cts d’€ sur les plateformes habituelles comme smashwords  Kobobooks

Une intégrale regroupant les 13 premières nouvelles existe au prix de 9 ,99 cts d’€ , lire le billet à ce propos. 

Vous pouvez soutenir ce projet en devenant mécène pour 40 € tout est expliqué ici 

Comme d’habitude, d’autres retours de lectures chez Deidre

Toutes les couvertures sont comme les précédentes de la talentueuse Roxane Lecomte.

La clé de l'eau d' Agnès Evans Walrus. Coll. Micro Mai 2013

La clé de l’eau d’ Agnès Evans
Walrus. Coll. Micro
Mai 2013

La clé de l’eau 

Le résumé chez l’éditeur :

Une longue caravane de voyageurs traverse le désert brûlant sous un soleil de plomb: hommes et bêtes unis dans la quête du prochain point d’eau, l’étrange procession bigarrée poursuit son chemin, coûte que coûte. Parmi la foule, des marchands, des paysans, des magiciens, une princesse mystérieuse et une petite fille hantée par d’étranges aptitudes. Quelles sont ces voix qu’elle entend appeler au loin? Sont-ce ces Esprits dont les légendes ont bercé son enfance, ou une simple hallucination causée par la chaleur du désert ? C’est peut-être bien plus que cela.

La caravane avance tant bien que mal, les ressources en eau s’amenuisant rapidement. Il lui reste deux jours de marche avant de parvenir au prochain point d‘eau, en espérant qu’il ne soit pas à sec. Le campement s’organise autour de feux. La petite fille est dans un groupe qui en plus de sa famille réunit une belle Princesse, une guerrière, un Chevalier-Prêtre, une marchande, un mage et une chamane. Tout est en train de se dépeupler, de mourir du manque d’eau.

La chamane raconte :

« Autrefois, toute la Plaine était un endroit verdoyant, parcouru de lacs et de rivières. Il y avait des villes et des villages. Mais un jour, une magicienne du Continent Perdu vint avec ses compagnons. Elle transportait un talisman terrible qui avait détruit son pays et elle avait choisi la Plaine pour le mettre à l’abri. Elle élleva la Cité Sainte au Dix Mille Dieux, aux murailles imprenables, dont elle devint la première Reine-Prêtresse. »

Tandis que la petite entend toujours cette voix et que sa mère lui interdit la magie, la chamane est très attentive et prend sous son aile la petite fille.

La clé de l’eau étant un nouvelle très courte, je m’arrête là par peur d’en dévoiler trop.

Cette nouvelle c’est un peu comme si vous étiez au coin du feu à écouter la vieille chamane vous raconter l’histoire de L’esprit de l’eau. C’est beau, on imagine le regard émerveillé de la petite, la curiosité et la perplexité des adultes. Cette petite et la chamane on les aime. La petite parce que c’est pas évident d’avoir un «  pouvoir » que sa mère rejette, la chamane parce qu’elle est une idée de la sagesse.

Pas de combats démesurés ici , mais une belle narration de vie en collectivité,de magie, de partage. Mes personnages préférés, sans surprise, sont la petite fille, sa mère et la chamane.

Je suis ravie d’avoir pu découvrir l’écriture d’Agnès Evans, j’espère avoir l’occasion de la lire de nouveau.

Amateur de fantasy, contes et légendes, laissez-vous tenter. 

0,99 cts d’€ en ebook voir la liste des distributeurs sur le site de l’éditeur Walrus.

Je suis Rage de Neil Jomunsi  ebook- Walrus

Je suis Rage de Neil Jomunsi
ebook- Walrus

Je suis Rage

Le résumé chez l’éditeur : Hermann Heliophas a un problème: il déteste tout et tout le monde. Pour tout dire, il aurait même aimé ne jamais naître sur cette Terre. Le profond dégoût que lui inspire l’humanité a fait de lui un être asocial, méprisant et hautain, qui ose à peine sortir. Mais les sentiments les plus noirs peuvent s’avérer dangereux.

Hermann remarque qu’une bosse lui pousse sur le haut du crâne. Cette bizarre excroissance, ne cessant pas de grossir, finit par devenir gênante, puis carrément inquiétante. Persuadé d’être atteint d’une tumeur fatale, il redouble de haine et de colère… jusqu’au jour où sa bosse explose, libérant une créature maléfique et sanguinaire qui sème la panique dans toute la ville. Hermann comprend alors que sa Rage s’est échappée. Dorénavant libéré de ses propres démons, Hermann se lance à la poursuite de sa création. C’est alors que commence son voyage dans un Paris sombre et fantastique, aux souterrains hantés par d’étranges confréries, aux monstres de cauchemar et aux apparitions fantomatiques, peuplé de personnages fous et surprenants dignes du Pays des Merveilles.

Mais le pire des dangers demeure tapi dans l’ombre, et attend encore son heure…

Outre Hermann présenté dans le résumé, il y a Lucie, une jeune femme si peureuse qu’elle vit en recluse. Totalement dominée par sa peur elle a créé un univers onirique dont elle est la Reine . Elle y passe les 3 /4 de son temps. Cependant, comme la Rage d’Hermann, sa Peur prend forme, et ravage en premier lieu son univers parallèle, son refuge de rêves. Lucie abdique son royaume, le laissant en proie aux pires horreurs. Elle n’a su soutenir le regard de Peur. Le Commandeur Jonas n’y comprend plus rien et Peur, gigantesque Peur, lui dit :

« Elle le sait, elle…,dit-il en montrant Lucie du doigt. N’est-ce pas que tu le sais,petite, toute petite Lucie ? Je suis la Peur, sa toute puissante Peur… »

Hermann poursuivant Rage, est bientôt élevé en quasi messie par les habitants sous-terrain. Un vieil homme a prêché la venue. Ce vieil homme dont nous faisons connaissance dès le début du roman serait-ce un fou ? Un prédicateur ?

« Un jour, vous verrez, un jour, ma colère tiendra son emprise sur vos intestins. Gouvernés par la peur, voilà la vérité ! Vous crèverez seuls et vous l’aurez mérité ! Elle vient…Elle est presque là…Elle prend corps en vous et infecte vos membres…Lorsque vous le saurez, trop tard pour pleurer : elle sera déjà en train de vous manger ! Petites mouches !…Petites mouches…petites »

Dans le chapitre intitulé Avant de commencer , Neil Jomunsi soumet au lecteur sa vision de la Rage et de la Peur. Cette indication est un des fils conducteurs du roman. En voici un extrait :

Intrensèquement contraires, éternelles ennemies et pourtant réunies en un seul et même dilemme, la RAGE et la PEUR possèdent l’esprit humain et s’en partage le sort.[…]La Rage, représentée par la couleur blanche, est le principe d’action, la force de création. La Rage est ce qui pousse l’humain à se rapprocher du divin, à exacerber les meilleures énergies. Elle est la volonté, le courage, la détermination. Elle est aussi l’amour. Lorsqu’il n’y a plus que Rage, l’éternel ouvre ses portes et dévoile toutes ses possibilités, toutes nos possibilités. Tout ce qui transcende est Rage.

La Peur, dont la couleur est le noir, est le principe de soumission, du non-agir. La Peur est ce qui bride l’humain à tout ce qui est vil, à tout ce qui le rabaisse, qui l’intériorise. Elle est l’attentisme, la flagornerie, la médisance, l’abjecte humiliation et encore bien d’autres choses. Lorsque tout est Peur, l’esprit n’est plus qu’une pierre. Il n’y a alors plus rien de divin dans l’humanité.[…]La Peur blanche est l’accumulation des observations, conclusions, tirées par un individu au terme d’une plus ou moins longue existence. Semblable à la Sagesse,profondément inactive, elle est moteur d’apprentissage et d’élévation spirituelle si utilisée à bon escient. Elle est le détachement lumineux mais elle reste Peur, dans le sens où elle n’enrichit personne d’autre qu’elle-même si elle n’est pas partagée.[…]La Rage noire est la force créatrice de destruction : elle n’appelle que cris et larmes, effondrement et chaos. Elle est l’action néfaste.

Vous comprendrez aisément que dès lors que Rage et Peur sont en ville, il va y avoir du sang en rigoles, des personnes qui perdent sens et raison et se lancent dans des tueries affreuses sans même en comprendre le pourquoi. Parce que gouvernéss uniquement par leurs émotions elles y perdent la raison, et souvent la vie.

Paradoxalement, nos deux héros que sont Lucie et Hermann vont devoir trouver en eux-mêmes des forces qu’ils n’imaginaient pas. Tout ce cheminement donne un roman foisonnant et complètement décontenançant. Neil Jomunsi introduit toute une galerie de personnages issue soit de nos pires cauchemars soit de nos rêves. Il nous entraîne dans les bas-fonds de la ville et des humains.

Ce n’est pas un voyage facile, ce n’est pas un voyage anodin. A travers cette histoire fantastico-noire-gore et à la fois hyper-réaliste ( par son sujet ) Neil Jomunsi a réussi un bel exploit littéraire.

Impossible de prétendre après cette lecture que le numérique ne propose pas des textes puissants, inédits que tout lecteur curieux aura bien du plaisir à découvrir.

C’est ça que le numérique met à notre disposition : des textes hors normes.

En lisant Je suis Rage je me l’imaginais sous forme de théâtre de marionnettes ou d ‘animations. Je pense que c’est un roman qui s’y prête merveilleusement bien.

La liste des distributeurs de Je suis Rage, 3 € 49 sur le site de l’éditeur Walrus.

Le blog de l’auteur

 

Entrechats de Cécile Duquenne  Editions Voyel ebook et papier

Entrechats de Cécile Duquenne
Editions Voyel
ebook et papier

Entrechats de Cécile Duquenne 

Le résumé chez l’éditeur :Lorsque la dépouille d’un sphinx est retrouvée dans le désert, c’est l’occasion rêvée pour Khephren, jeune étudiant en magibiologie, de percer le mystère de ces animaux que l’on dit proches des anciens dieux. 
Mais à l’heure où magie et technologie se côtoient, et parfois s’affrontent, ses découvertes suscitent inquiétude et convoitise. Prêts à tout pour s’emparer les premiers de la puissance des sphinx, Traditionalistes et Techs font payer à Khephren le lourd tribut du savoir. 
Tandis que le braconnage des sphinx prospère, la magie s’amenuise… Surgit alors du désert une aide inespérée : les envoyés des dieux marchent de nouveau parmi les hommes. 

Tout simplement, j’ai adoré ! Déjà depuis toute petite l’Egypte m’a toujours intriguée et parmi d’autres métiers je voulais devenir archéologue mais mes parents m’ont dit « non tu ne vivras pas bien ».

D’entrée on entre dans l’histoire avec ce vieux monsieur qui trouve le corps d’un sphinx. C’est le début des ennuis puisque l’autopsie confiée à Khephren révèlera un cœur de diamant.

Et là tout dérape, Kephren va vivre un enfer tandis que son frère Qaâ et son rival l’inspecteur Meskhenet feront tout pour comprendre.

Il y a d’un côté les Techs, qui à priori n’ont rien contre les traditionalistes mais la guerre est sournoise et la manipulation va bon train. La magie est encore présente même chez les techs mais les traditionnalistes du désert ne veulent pas lâcher prise et les Dieux son manipulés, utilisés.

C’est un polar cette histoire, un polar égyptien fantastique très bien mené. C’est difficile d’en parler trop pour ne pas vous ôter le plaisir de découvrir ce roman.

Je crois que décidément mon personnage préférée est la sphinge, parce qu’elle est un condensé d’humanité et d’instinct. Elle est à la fois belle et redoutable et tellement humaine à la fois.

On rencontre tout au long du roman des bestioles magnifiques, des personnages dotés de grosses personnalités et fragiles à la fois : ils ne sont pas tous si horribles qu’on peut le croire au premier abord . C’est justement ce qui est agréable aussi, le pire personnage peut se révéler être très tendre et prévenant.

C’est en fait un polar, oui, un bon vrai polar écrit par une toute jeune fille à cette époque. Je suis admirative qu’elle ait su faire vivre ces personnages, développer leur histoire et nous les rendre aussi attachants.

Un bémol toutefois, j’aurais apprécié que le côté politique soit plus développé. J’espère un deuxième tome peut-être pour approfondir ce côté.

Et franchement la couverture est moche et ne sert pas du tout ce roman.

J’ai remarqué que souvent les romans de fantasy ont des couvertures merdiques et peu représentatives, c’est dommage, à bon entendeur,salut !

J’aime les chats et les sphinges:) Y a de la magie, de l’amitié, de la fraternité et de l’amour. Un bon cocktail

Merci à Cécile de m’avoir offert ce roman dans le cadre de Adopte un auteur.

J’ai dans ma liseuse deux autres titres à lire et achetés cette fois.

Editions Voyel : 7 € 99 par exemple ici chez Immatériel

Existe en papier chez le même éditeur

 

La première fille  Thomas C Durand  E-Book auto-édité

La première fille
Thomas C Durand
E-Book auto-édité

La première fille 

Le résumé par l’auteur : « L’Illustre Institut d’Ithtir est la plus prestigieuse école de magie. Seuls les garçons peuvent y apprendre à développer leurs pouvoirs car de vieux messieurs ont décidé que les filles n’étaient pas douées pour ça. Mais si jamais le meilleur élève s’avérait ne pas être exactement un garçon, que se passerait-il ? Les lecteurs des Enigmes de l’Aube trouveront ici les détails de l’histoire de Méliandra d’Azur, évoquée dans les romans de la saga. 1h30. 3 enfants (1 fille, 2 garçons) + 3 hommes + 2 femmes + 1 narrateur.»

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu du théâtre, genre une bonne dizaine d’années. Quand sur le site adopte un auteur j’ai lu la biographie de Thomas C Durand et ce qu’il propose à la lecture, je me suis de suite dit ‘ tiens c’est intrigant de la fantasy en pièce ‘ et je n’ai pas hésité longtemps à l’adopter. Grand bien m’en a pris.

Cette pièce est non seulement bourrée d’humour mais incite à la réflexion et plus particulièrement sur un sujet, hélas, toujours d’actualité, le sexisme.

La galerie de personnages est haute en couleurs.J’avoue m’être plus particulièrement attachée à Mme Frambure, l’intendante et Mr Parpaille le secrétaire du directeur. Paradoxalement les deux personnages qui n’ont pas fait de grandes études. La femme du directeur n’est cependant pas en reste qui est l’arché-type de la femme au foyer.

Les deux camarades de Méliandrio-a réagissent chacun à leur façon : l’un disant que le fait qu’elle ne soit pas un gars ne change rien, l’autre pensant que d’un ça risque de créer des tensions entre eux deux et déprécier leur futur diplôme. Pourtant Méliandra est la mieux notée de son niveau.

Une des scènes qui m’a le plus amusée est celle dans laquelle les parents d’élèves indignés viennent se plaindre au directeur pour demander l’exclusion de Méliandra. C’est purement bien vu, bien joué, hilarant et terriblement juste.

L’univers est fantasy avec cette école de magie, les costumes, le langage, et bientôt je vais lire Premier souffle, tome 1 des Enigmes de l’Aube

Je ne peux pas en dévoiler plus, ça ne serait pas bien pour votre future lecture car je n’en doute pas vous allez être nombreux à vouloir suivre cette histoire.

L’auteur m’a dit dans un mail que la pièce a été jouée pour la dernière fois en mai dernier à Orléans mais que depuis il n’en entend plus trop parler. Avis donc passé pour que la scène accueille de nouveau cet excellent texte.

Je vous recommande très très chaudement cette lecture autant pour jeunes ados qu’adultes.

L’illustration de couverture est de Loïc Billant, alias Jackal

Titre disponible sur Amazon à 3 € 60

Le site de l’auteur Les énigmes de l’Aube

Le site Adopte un Auteur qui me permet de faire de très belles découvertes littéraires et ce, dans tous les genres.

sixfaces1« Un monde cubique, comme un gigantesque dé flottant dans l’espace. Voilà ce qu’est Six Faces, la planète aux formes anguleuses. Et à planète étrange, aventures étranges.

Suivez le destin de Calamity Rainbow, voleur raté et exclu de sa guilde pour incompétence chronique. Alors que tout semble s’acharner sur lui, il découvre un médaillon dans une vieille grange qu’il est en train de « visiter ». Commence alors pour lui une course effrénée à travers tout le continent jusqu’aux origines de la Magia, la magie véritable.

À ses côtés, un professeur de Cypresstechnologie pleutre et coincé, un quarterback à la retraite forcée et une magicienne aussi belle que mystérieuse.

Mais une telle aventure n’est rien sans quelques ennemis, et Calamity a de quoi faire. À ses trousses ? Des voleurs vindicatifs, des assassins engagés par ces mêmes voleurs, une secte aussi effrayante qu’inoffensive, des policiers zélés, et surtout, des magiciens plus ou moins amicaux…

Plongez dans Six Faces et découvrez un monde étrange, de la Fantasy saupoudrée d’anachronismes et d’humour loufoque. Une saga épique où se mêlent magie, action, humour, voyage et parodie.

En quelques mots, l’Aventure avec un grand rire ! »

Il y a une belle galerie de personnages dans ce roman, à commencer par le fameux Calamity Rainbow, voleur qrevet râté. « la race des qrevets, êtres vaguement humanoïdes apparentés aux crustacés, au corps recouvert d’une fine carapace rose pâle. Lui était petit pour son espèce, et avait le teint particulièrement rouge ‘ Je suis sûr qu’ils l’ont fait exprès de me faire si rouge.’Il pensait souvent que tout avait été planifié pour que sa vie soit un enfer, même sa conception. »

Viré de la Guilde des voleurs associés de Prias ( GUIVOAP) pour incompétence chronique et notoire, peut-être contagieuse Calamity réussit à se la mettre à dos. Quand il rencontre Juejam je comprends encore, car celui-ci est un spécialiste de @cypresstechnologie. Je peux suivre le semblant d’explication donné au médaillon par Juejam. Où cela se complique c’est dans le pourquoi de cette course poursuite impliquant autant de monde : le quaterback Truk, des mages, d’autres voleurs, des assassins, des mages et magiciennes ,et bien sûr des flics…J’avoue que je me suis sentie un peu larguée par moments d’autant qu’il y a de nombreuses digressions, intéressantes au demeurant, mais qui m’ont éloignée du roman, perdue, paumée. J’ai souri de nombreuses fois surtout aux clins d’oeil, mon préféré reste celui à La foule d’Edith Piaf. Mais l’alchimie ne fonctionne pas à plein. Trop de personnages, trop de digressions et mon esprit est parti à la dérive, a eu du mal à retrouver les rails de l’intrigue. Dommage, parce que franchement pour un  premier roman hommage à Terry Pratchett et ses Annales du Disque monde c’est tout de même une belle réussite. Gageure que de s’attaquer d’emblée à ce genre de roman créant un univers complet, ce cube.En fait, je pense que cette aventure aurait gagné à être scindée en plusieurs parties, en coupant les épisodes introspectifs du narrateur ( en faire autre chose ? ). Néanmoins, j’ai passé un bon moment, je me suis amusée même si parfois la tentation a été grande de ‘sauter ‘ des passages pour aller à la progression de l’histoire.

Voilà, en fait moi j’aurais vue une série, qui aurait permis d’approfondir l’univers de Six faces sans en alourdir la lecture, qui aurait permis de s’accaparer les personnages de façon plus pertinente, donner une image plus fouillée des différentes populations dont j’attendais plus et  les insérer dans le scénario initial. 

Avis mitigé donc, mais un grand merci à l’auteur et beaucoup d’encouragement pour qu’il continue l’écriture car il n’y a pas a en douter, il a ce qu’on appelle une belle plume et beaucoup d’idées à exploiter.

Vous l’avez-lu ? Venez en parler, partageons notre découverte! 

Six faces d’Esteban Bogasi est à un euro sur Fnac, Kobo et Amazon