1_08_16_LePaysQuiTeRessemble_FabriceColinCela fait un an que la mère de Jude et Lucy, des jumeaux de 15 ans est morte. Noël, le père est complètement perdu, enfermé dans son chagrin, un chagrin que les enfants eux aussi ressentent intensément. Jude se ferme comme une huître tandis que Lucy vaillamment et contre son gré prend en main l’organisation de la maison, un foyer où la famille n’est plus qu’apparence. Mais voilà que Maryline, la grand-mère maternelle lance un grand projet. Pour ces premières vacances d’été après le décès c’est décidé, ils partiront tous les quatre en voyage en camping-car.

Le père l’ignore mais il s’agit pour ses enfants de trouver leur mère biologique Aussi, avec les noms que leur mère a confiés à Maryline, vont ils sillonner les routes d’Italie, d’Angleterre, de Belgique et d’autres encore .

Bien sûr ce roman «  jeunesse » est axé sur le deuil, bien sûr certains passages sont tristes néanmoins le personnage de Maryline est tellement amusant et « cash » que le tout passe très bien d’autant qu’en chemin la petite équipée va s’agrandir d’une chienne patapouf nommée Simone. C’est un roman douceur et drôle, plein de tendresse et d’humanisme, de rebondissements et de situations burlesques. Les révélations se font par petites touches. L’envie de renoncer est parfois forte, le sentiment de futilité de cette recherche s’immisçant dans le coeur de l’un ou de l’autre.

J’ai été ravie de découvrir cette histoire, touchante et amusante avec ces jolies descriptions de pays que je ne connais pas.

L’exploration du rayon jeunesse de la bibliothèque municipale ne fait que commencer !

CeuxQuiRestent_couv

Et il n’a pas laissé un mot,

Il n’a appelé personne à l’aide,

Il s’est tué, le soir du 26 avril, dans la maison de son enfance, là où ses parents le trouveraient,

Point.

Ce sont les pensées de Vincent Côté sur le suicide incompréhensible de son fils Sylvain, jeune père de Stéphane et époux de Mélanie à qui pourtant tout semblait réussir. Il est parti sans un mot. Quittant sa maîtresse Charlène, une barmaid possédant un sens pourtant inné des gens, sachant écouter.

Sa mère Muguette sombre peu à peu dans la démence, et son mari Vincent s’en veut de ne pas avoir su la voir perdre pieds tant il était lui-même tiraillé,

Mélanie devient une mère étouffante, cloisonnant son fils et interdisant à quiconque de révéler à Stéphane comment est mort son père.

Comment dire à propos de ce livre tous les enseignements et la richesse humaine qui en font une œuvre inoubliable ? Car chacun des personnages progresse à travers son propre vécu, chacun évolue de façon bien différente, Vincent construisant un chalet dans les bois pour s’y isoler la plupart du temps, Charlène discutant avec Sylvain en pensées, lui racontant tant et tant et le houspillant.

L’auteur a écrit ici une fresque familiale prenant parfois des détours surprenants mais toujours en finesse sachant manier et mêler chagrin, peur, et humour avec un talent adorable.

Un suicide, voilà un sujet qui divise : est-ce une lâcheté ? Un acte de bravoure? Un moment d’aspiration au fond d’un trou ? Même lorsqu’un mot est écrit un suicide reste souvent une incompréhension pour ceux qui restent. On cherche des coupables ou on se vautre dans la mélancolie et la culpabilité. Ici, Sylvain ne donne ni signes ni inquiétudes.

Un magnifique roman de Marie Laberge que j’ai eu le bonheur de découvrir grâce à une masse critique Babelio et la bonté des éditions Stock. Grand, grand merci à eux.

#MTC de Stéphane Jouanny Editeur : CPPresse  Août 2013  Couverture Florent Vaille

#MTC de Stéphane Jouanny
Editeur : CPPresse
Août 2013
Couverture Florent Vaille

Moi, Représente Tous, Et parle au nom de Ceux

Mon objectif : fuir cette réalité qui m’angoisse en m’efforçant de fabriquer mon bonheur de toute pièce, dans l’espoir que celui-ci existe. En attendant, je sors. Je bois aussi. Beaucoup. Mais qu’importe mes choix, tout stagne sans amour et se traîne sans éclat. Jusqu’à ce que je la rencontre : ELLE.

Cette dope divine qui grouille dans votre muscle cardiaque et qui éradique toute forme de mal-être.

La vraie question : jusqu’à quand ?

Voilà un premier roman qui aurait bien mérité le battage médiatique de cette satanée rentrée littéraire. J’ai appris cette publication sur twitter en suivant l’auteur Stéphane Jouanny ( @StephaneJouanny ), attirée par les extraits proposés, impression favorable confortée par la recommandation d’un autre auteur que j’aime beaucoup Michael Roch ( @MchlRoch).

Le jeune narrateur ( l’auteur ) traverse son existence en posant regard lucide sur la société qui l’entoure, et plus particulièrement cette jeunesse dorée des beaux quartiers parisiens. Je vous assure qu’après cette lecture je ne vois plus cette jeunesse de la même façon. Je dirais même que j’ai eu de la peine et pas mal de pitié pour elle. Comme quoi, en effet, l’argent ne fait pas le bonheur mais y participe tout de même, soyons honnêtes.

Je ne suis donc pas un fan invétéré de la ‘jeunesse dorée’ et des ‘ fils à papa ‘. Je gerbe en effet l’idée de cette vie facile, cet état de richesse et de désinvolture que l’on n’a pas mérité.

Ce jeune homme s’interroge sur le monde, l’emploi, les relations humaines, l’amour, l’amitié. Il fait la noce souvent, abus d’alcool, du sexe sans lendemain avec des partenaires paumées et superficielles jusqu’au jour où ELLE déboule dans sa vie. Il a une vision idéaliste de l’Amour. Tout de suite entre eux c’est l’osmose. Jusqu’ici il était triste en son for intérieur, le tourbillon de sorties, de cuites ne servant qu’à masquer son mal être.

Notre amour n’est pas l’addition de deux semblables qui forment un tout, notre amour est la fusion d’un résultat qui tend vers l’infini. 

Stéphane Jouanny sait manier l’écriture, il en a une telle maîtrise que le lire c’est comme converser avec lui, ou l’écouter dénouer les mots, les semer sur notre route, créer tout un registre d’émotions et de partage autour d’une histoire qui peut paraître banale. Une histoire d’amour pensez-vous donc, le sujet est éculé. Sans doute, mais ici, il y a à la fois beaucoup de pudeur dans l’approche et tout autant d’images et de vocabulaire percutants. On sent bien que le souhait de l’auteur repose sur l’envie de partager une / son histoire, car ce roman est autobiographique à 80 % et ELLE existe pour de bon.

Les histoires d’amour durent-elles ? Celle-ci plus qu’une autre ? Vous le saurez si vous le lisez et franchement détournez un peu votre attention de ces 555 romans agités sous votre nez depuis le 21/08 et pensez à vous offrir, ou offrir celui-ci.

Sachez que parmi les pages de Moi, Représente Tous Et parle au nom de Ceux, il y a plein de petits papiers disséminés. Il y a tant de phrases que j’aimerais partager avec vous alors pour finir une dernière citation.

Nous vivons tous avec des secrets inavouables et nous cachons tant bien que mal nos vérités profondes. Je n’aime pas ou plus la vie, qu’importe si je ne sais plus quelle intensité choisir ; toujours est-il que je ne peux livrer cela à personne, au risque de choquer mon interlocuteur ou de me faire interner. Nous enfouissons alors cela pour paraître standard, mais nous ne le serons jamais.Les Hommes ont bâti un monde sur des inégalités et des non-dits, et nous devons à présent jouer du paraître pour ne pas quitter cette voie qui mènerait à l’anéantissement pur d’une destinée ancrée dans le collectif commun.

Roman édité par CpPresse, vous pouvez l’acheter sur le site  ainsi que sur ama…

Retrouvez Stéphane Jouanny sur son blog . 

autoGRObiaphie de ¨Pierre Dupuis Editeur : Racine et Icare  Récits courts format papier 130 pages

autoGRObiaphie de ¨Pierre Dupuis
Editeur : Racine et Icare
Récits courts format papier
130 pages

AutoGRObiaphie

 

C’est sur twitter que j’ai fait connaissance avec Pierre Dupuis. Suivant le fil des conversations, un beau jour, j’apprends qu’il écrit et qu’il va être édité par Racine et Icare, une maison d’édition associative située au Havre. J’ai lu quelques extraits, attendu un peu avant de craquer définitivement et d’acheter cette autoGRObiaphie sur le site de l’éditeur.

Grand bien m’en a pris car ce recueil de textes scindé en six parties a tenu sa promesse, à savoir procurer du plaisir à la lectrice, l’émouvoir, la toucher, la titiller dans sa curiosité. Pierre Dupuis nous fait parcourir et découvrir son Je interne et chaque nouveau texte est une approche de sa personnalité, et, finalement il s’avère que Pierre Dupuis a une sensibilité exacerbée ( à mon sens ). Ces textes naviguent entre le noir, le surréalisme, l’imaginaire, l’amour et le récit franchement sociétal.

Ce sont des textes d’une grande sensibilité écrit dans un langage qui nous est proche et coutumier, d’où la sensation d’écouter un ami, un pote, un confident.

L’un de mes préférés est Le doigt sur la gâchette qui met en scène un tireur d’élite des forces spéciales. Nous suivons ses interrogations dans l’attente de l’ordre qui lui sera donné : abattre l’homme ou tenter de l’interpeller vivant.

A mon avis, Pierre Dupuis devrait tout de même tenter le roman, ou tout au moins des textes plus longs car dans ce recueil certains récits auraient gagné à être approfondis.

Agréablement surprise et contentée par autoGRObiaphie j’espère que l’auteur ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

Une citation de l’auteur tiré de son avant-propos :

« Le but n’est pas d’idéaliser ma vie ni de me créer un monde parfait, mais de partager ce que j’ai pu vivre avec les lectrices et lecteurs qui ont pu vivre comme moi une rupture amoureuse, physique ou psychologique dans leur vie, car si mon cas est loin d’être unique, j’ai eu la chance, par la conjonction de ce qui m’est arrivé, de trouver du positif dans tous ces évènements. Cette notion de partage est sans nul doute la plus importante chez moi. »

Ce recueil est à 9 € 90 et vous pouvez vous le procurer sur le site Racine et Icare ( libraire et éditeur associatif )

Le blog de l’auteur, Pierre Dupuis est à cet endroit 

Soyez donc curieux et bonne lecture 🙂

Nouveau message - Neil Jomunsi  Auto-édition - ebook  Projet Bradbury n° 1  Couverture Roxane Lecomte

Nouveau message – Neil Jomunsi
Auto-édition – ebook
Projet Bradbury n° 1
Couverture Roxane Lecomte

Nouveau message

 

Nouveau message est la première nouvelle mettant en route le Projet Bradbury de l’auteur Neil Jomunsi. Suivant le conseil d’un de ses auteurs favoris,l’écrivain de science-fiction Ray Bradbury Neil Jomunsi s’est lancé pour défi d’écrire 52 nouvelles à raison d’une nouvelle par semaine. Un challenge que nous sommes d’ores et déjà nombreux à soutenir et suivre avec assiduité.

Pour prendre connaissance de la génèse de ce projet, et en suivre le déroulement quasiment au jour le jour, rendez-vous sur le blog dédié, avec le soutien d’Actualitté

Mais il est temps maintenant d’entrer dans cette histoire et de vous en dire quelques mots.

Samuel est expert en sécurité informatique. Il travaille pour le gouvernement et même s’il irrite son patron, Bob, il sait que son savoir est trop important pour qu’on ose le virer. Ce jour-là, il va pourtant recevoir un mail qui a toutes les apparences d’un spam : « TROUVEZ L’AMOUR EN QUATRE JOURS ! » inconcevable et terriblement irritant pour ce génie de l’informatique. C’était comme « découvrir une tache de gras sur un écran nettoyé de frais. Quelle faute de goût. »

Samuel met donc en branle sa création, son programme «  Destruction finale » qui, surprise, ne décèle aucun virus ni dans le document ni dans les images.

Ce mail va tellement le tarabuster qu’une fois rentré dans son antre de célibataire il succombe à la tentation et crée son compte sur Symbio, une sorte de site de rencontres qui promet qu’en une semaine vous trouvez votre âme sœur.

Il envoie quantité de messages privés, tous quasiment identiques et patiente, agité, tout en buvant des bières. Le lendemain, alors que dépité il s’apprête à effacer son compte, une certaine Lydia a répondu à son message. Cette jeune femme correspond tout à fait aux souhaits de Samuel, et travaille également dans l’informatique. De fil en aiguille, conversations après conversations, Samuel change, ses émotions le submergent

« Une boule de chaleur s’était logée dans sa poitrine, comme un chaton pelotonné sous son tee-shirt. »

Après quelques mois, des conversations sur IRC sécurisé par Samuel, voilà notre héros amoureux, lui qui n’osait même plus en caresser l’espoir. Lydia déteste son boulot, elle bosse pour une agence gouvernementale et s’est aperçu que son agence collecte des informations personnelles sur tout le monde. Cela l’effraie et surtout la révolte. Samuel bientôt devra faire un choix : reprendre le cours de son existence comme auparavant, ou décider de prendre un tournant d’importance.

Je ne vous en dis pas plus, ça serait dévoiler le sujet de Nouveau message et bien dommage pour votre lecture.

Cette première nouvelle du projet Bradbury est une belle réussite. Neil Jomunsi y mêle actualités ( sujets brûlants) à une bien jolie histoire d’amour. Voir Samuel revivre, pour ainsi dire, ressusciter après sa rencontre avec Lydia est touchant.La fin est audacieuse, et étonnante. Un chouïa de tristesse, de l’amour, de la technologie, de la manipulation : autant d’ingrédients qui parsèment cette nouvelle avec bonheur.

Et plus je lis Neil Jomunsi plus je trouve son écriture poétique ( oui, oui parfaitement ), les traits d’humour sont distillés au bon moment. Bref, à lire que vous dire de plus ?

Nouveau message est une nouvelle auto-éditée au prix de 99 cts disponible sur Smashword , Kobo et Amazon

Une chouette interview de Neil Jomunsi par Jean-Basile Boutak sur son site

La belle couverture est de Roxane Lecomte : Le site Châpal et Panoz

La chronique déjantée et indispensable de Lilian Peschett ( @LilianPCB ) sur son blog

La prophétie du sang. Tome 1 : Journal de mort  Chantal Khiri-Schmitt Mots Ouverts - éditions numériques  Mai 2013

La prophétie du sang. Tome 1 : Journal de mort
Chantal Khiri-Schmitt
Mots Ouverts – éditions numériques
Mai 2013

La prophétie du sang : Journal de mort

C’est Eva, l’héroîne qui nous raconte son histoire. Eva est une belle jeune fille de 16 ans, orpheline. Sa tante, Lola, est devenue par la force des choses ( et par amour tout de même ) sa mère, sa tutrice, sa grande-soeur, sa meilleur amie. Lola est propriétaire de L’accroche-coeur, une galerie car elle est artiste peintre. Et Eva au tout début de cette histoire est affalée dans un fauteuil dans cette galerie où elle expose quelques unes de ses œuvres. Sa tante Lola est en compagnie d’AK un de ses amis très proche.

Un jeune homme, d’une vingtaine d’années, est en arrêt devant l’une de ses toiles : sombre et terriblement triste. C’est ainsi que Lola va faire la connaissance de Viktor. Uen phrase qu’il lui dit l’intrigue : « Si tu pars, tu m’oublieras » Eva  s’interroge et revenant vers lui ne peut que lui prouver l’inverse.

Quittant le vernissage, Lola et elle sont arrêtées car les policiers sont sur une scène de crime : une femme trouvée morte en pleine rue. Et là, Eva n’en revient pas car elle retrouve Viktor dont étrangement sa tante ne se souvient pas. Viktor la presse de questions et surtout ne comprend pas pourquoi la morte avait dans son sac une invitation pour le vernissage.

Viktor contraint Eva à le suivre, et c’est arrivés dans son appartement qu’il lui révélera un secret qui la plongera dans l’inquiétude et le souvenir de son frère Michel, disparu 5 ans auparavant juste après les funérailles de leurs parents.

Mais Viktor est  étonnant, et Eva à 16 ans sent qu’elle tombe amoureuse bien vite d’un homme qui paraît si différent.

L’enquête commence, la traque aussi. Ce roman de Chantal Khiri-Schmitt est à la fois un polar et une belle histoire d’amour. Eva découvre, s’interroge, et pour finir abdique complètement. Ce sont les premiers émois, l’apprentissage, le cœur qui bat et la dimension fantastique de l’amour. Un danger ? L’acceptation totale de la différence ? Car Viktor n’est décidément pas un homme comme les autres, c’est ce que vous découvrirez en lisant ce premier épisode de La prophétie du sang. Viktor est un nomade….

Chantal se substitut parfaitement aux pensées d’Eva : émancipée, curieuse, tolérante.

J’aime bien quand l’amour et l’intrigue se conjuguent ainsi et je félicite Chantal pour ce premier épisode qui est une réussite.

La prophétie du sang : Journal de mort est édité par Mots ouverts ( cliquez le lien )  en epub sans DRM au prix de 6 € 50 ( en suivant le lien vous avez accès à un extrait de ce premier tome )

A découvrir !

Chien de garde de Jacques Fuentealba ebook- Editeur Walrus - collection Micro Avril 2013

Chien de garde de Jacques Fuentealba
ebook- Editeur Walrus – collection Micro
Avril 2013

Chien de garde

Chien de Garde est une courte (environ 40 pages) et indépendante introduction à l’univers du Cortège des Fous.

Hernan Sanchez Leija est complètement, absolument fou d’amour pour Lana Sandeva. Elle est incroyablement belle, mais aussi froide, distante, quasiment inaccessible. Lana vit entourée d’une meute de chiens : Julius, Camerone, Tery, Tito et encore bien d’autres. Au début de la nouvelle, Lana est à sa fenêtre et Hernan s’aperçoit que comme à son habitude le voisin d’en face les observe à la longue-vue et plus spécifiquement lui. Hernan ne comprend pas pourquoi cet homme les espionne ainsi, pas plus que la réaction haineuse qu’il sent en Lana. Encore une fois, elle va le rejeter et le renvoyer à la salle de jeux qui est en fait le refuge des chiens. Lui, y a une couche en mezzanine sans drap ni couverture.

Une fois de trop Hernan est éconduit, aussi malgré l’immense déchirure décide-t-il de quitter Sunset Circus, ville forteresse pour retrouver son appartement à Los Angeles. Avant cela, pris de colère il va voir le vieil homme dont l’habitation ressemble à un vieux navire échoué au milieu du désert. Il est plein de ressentiment, persuadé que c’est à cause de lui que Lana lui a fermé la porte au nez, encore une fois. Mais le vieil homme ne lui veut pas de mal et le met en garde étrangement contre son amour immodéré pour Lana.

Au petit jour, sans avoir répondu aux appels de sa famille, ne pouvant plus tenir face à la douleur insupportable que l’éloignement d’avec la belle lui inflige, il reprend la route vers Sunset Circus.

Comment la belle aura-t-elle vécu cette désertion ? Sera-t-elle courroucée ? Et pour finir qui est-elle réellement ? 

C’est une nouvelle qui m’a beaucoup intriguée jusqu’à la révélation finale. Jacques Fuentealba a su garder intact le mystère. Chien de garde est une belle démonstration de ce que l’amour inconsidéré amène comme désagréments à qui s’y laisse trop enfermer. J’ai craqué pour son côté fabuleux.

Pour ceux qui n’auraient encore jamais lu l’auteur je conseillerais volontiers de commencer par cette nouvelle qui, à mon sens, présente bien les qualités narratives de Jacques Fuentealba.

Première parution papier aux Editions Malpertuis

Editeur Walrus- Collection Micro- 99 Centimes.

Pour l’acheter consultez le bookstore Walrus 

Lisa de Jeff Balek  Editeur Numériklivre

Lisa de Jeff Balek
Editeur Numériklivre

Lisa

Elle est jeune et belle. Lui, plus âgé est son « dos argenté ». Vous devez penser ‘ Oh une histoire d’amour, c’est gnangnan !’ Détrompez-vous ! Tout d’abord aucune histoire d’amour n’est comparable à une autre. Ensuite en lecteur que vous êtes vous comprendrez qu’on accroche plus à tel ou tel style qu’à un autre. Moi, personnellement, j’apprécie beaucoup celui de Jeff Balek.

Dès le début il arrive à nous faire sentir ce petit décalage entre Lisa et son amant, décalage qui ne tient pas seulement à la différence d’âge mais bel et bien comme pour tous dans le vécu que chacun apporte dans le couple. Tous deux ont beaucoup de pudeur concernant leur passé respectif et ce n’est que par petites touches que quelques confidences naissent entre eux. Des confidences nées au cours de leurs jeux lorsque le plafond de la chambre devient un diaporama abritant leur coin de paradis. Comme lorsqu’il a ouvert devant Lisa un de ses livres préférés datant du XIX ème siècle avec de magnifiques gravures. « Lisa est ébahie, tout comme je l’ai été à la première lecture de ce livre, car cet ouvrage recèle une magie. Une véritable magie. Celle du voyage dans le temps et dans l’espace. Je ne me lasse pas de l’ouvrir et de le feuilleter. »

Qui dit couple dit sexe, et le sexe tient une bonne place dans leur couple faisant parfois s’interroger Lisa. Ne seraient-ils que des obsédés ?

C’est d’ailleurs à l’occasion d’une conversation sur ce sujet que j’ai lu un passage qui m’a fait sourire. Un passage parlant d’une auteure qui a écrit sa vie sexuelle…vous voyez qui ?

C’est un couple ordinaire direz-vous. Oui. Elle travaille depuis 5 ans pour la même boîte dans un bureau. Lui effectue quelques missions à droite à gauche ne parvenant pas à rester en place, ne se considérant pas capable. Il n’a qu’un désir: écrire, toujours et partout.

Mais alors direz-vous quel intérêt à lire ce roman ? Parce que c’est une belle histoire qui vous réservera des surprises. Vous ne pensez pas que je vous ai tout raconté tout de même ? Parce que l’écriture de Jeff Balek est tour à tour lyrique, stylée, poétique et parfois crue. Et encore, parce que j’aime ce regard sur la société, et son carcan. C’est une belle et sensible réflexion sur le couple.

Un extrait lyrique que je trouve superbe :

Tu me dis que « c’est de la folie .» Le rouge de tes joues m’embrase à m’en faire suer tous les mots et toutes les folies de la terre et d’autres encore s’il le faut. J’en remplirai des jerricans de cette folie. Des jerricans et des barils. Et puis je nous en aspergerai à nous en tremper. Et pour finir ou commencer, je foutrai le feu. On s’immolera, s’embrasera, on s’embrassera à en faire sauter le monde. Boum

Un vrai beau roman d’amour.

Roman numérique édité par Numeriklivres

5 € 99 tous supports chez tous les bons libraires en ligne.

Facebook, mon amour ! Eric Neirynck Ed.Omri Ezrati-Coll. Privée

Facebook, mon amour !
Eric Neirynck
Ed.Omri Ezrati-Coll. Privée

Facebook mon amour !

J’aime de plus en plus lire des recueils de nouvelles. Je trouve que c’est une bonne façon d’entrer dans l’univers d’un auteur. Et puis, je pioche au gré de mes envies une histoire par-ci par-là.

Facebook mon amour ! En compte 16, parfois très brèves.

Eric Neirynck les avait tout d’abord postées sur sa page Facebook. Ceci pour effacer de votre pensée toute idée qu’il puisse s’agir ici d’une publicité cachée pour ce réseau social.

Au cœur de ces textes, des hommes, des femmes, des beaux, des moches, des vieux, bref, l’humain.

Des histoires d’amour qui ne finissent pas toujours bien soit que nous en attendions trop, soit que nous en prenions peur. C’est la vie, et l’amour attend son heure sur internet ou dans la vie non « numérique », expression qui m’amuse empruntée à l’auteur.

Ça peut-être une attente tellement forte que cette rencontre ne trouve d’issue que dans la folie comme dans ‘La vieille’ qui je l’avoue m’a particulièrement émue.

Eric Neirynck extirpe les sentiments de cette galerie de personnages. Il les anime de doutes et d’espoirs. Il les place face à eux-mêmes en situation de devoir assumer, en partie au moins, leurs actions passées et / ou à venir.

Ce sont, via ce réseau, des quêtes d’aventures qui avortent faute de sincérité ou par lâcheté. Oui, l’amour ça peut foutre les chocottes, surtout quand le héros ou l’héroïne s’est auparavant bien ramassé. Vous qui me lisez, si vous côtoyez les réseaux sociaux ( twitter, FB, forum et autres ), vous savez bien, ( inutile de mentir je vous observe ), qu’il existe un grand nombre de personnes qui mentent sur eux-mêmes. Internet, c’est aussi le camouflage, s’inventer une vie qu’on n’a pas, et comme dans ‘Un jour de neige ‘ se retrouver comme un con, largué avant même le visu parce que la femme de l’autre côté aura pris peur elle-aussi.

C’est l’amour détruit par insouciance, manque de soin, qui finit par éloigner de vous le meilleur et vous mener dès la rencontre suivante vers un enfer.

C’est aussi beaucoup de bonheur lorsque la fusion des corps et de l’esprit est complète. Ce bonheur des débuts prometteurs quand on prend conscience du plus intime de son être comme dans ‘Epousailles’ très émouvante nouvelle de FaceBook mon amour !

Et puis d’autres ruptures, de celles qui vous laissent sur le carreau persuadé que jamais, non, plus jamais vous ne revivrez un tel amour. Ce sont des amours-cages qui vous guident vers un curé, comme vous iriez voir un psy.

Je ne vais pas vous détailler une à une ces nouvelles bien évidemment.

Sachez que même si beaucoup sont noires, l’auteur a une bonne dose d’humour comme dans ‘Imprudence’ et ‘Rencontre online’, vraiment ces deux là m’ont bien faite rire. C’est avec grand plaisir que j’ai donc renoué avec l’écriture d’Eric Neirynck  après l’avoir découvert dans Historietas, Les dix font le sapin et Le quadra génère ses propres angoisses. Beautiful érection ( tous trois chez Edicool éditions ). J’aime beaucoup l’écriture d’Eric Neirynck et cette sensibilité que je décèle en lui.

Et vous, quelles sont ou seront vos préférées ?

6 € 21 , livre papier chez Omri Ezrati