Editions Rivages noir – N° 590
224 pages-Paru 15-03-06 -7.65 €

Hambourg 1995, le Bibby Kalmar est a quai, à son bord des réfugiés en attente depuis 6 mois d’une éventuelle régularisation, d’un toit  et d’un travail. Ils sont nombreux, ils sont moldaves, ukrainiens, chinois, roms, yougoslaves etc.
Pour survivre malgré la maigre allocation qui leur ai attribuée ils se livrent aux trafics de cigarettes, d’alcool et aux jeux. Le moldave dans sa coursive est le plus redoutable. Des parties de rami sont organisées.
Zoran, Zina et leurs deux enfants attendent comme tous les autres. Pour payer l’avocat qui pourra peut-être accélérer la décision de régularisation Zoran joue chaque soir et picole tout autant. A chaque étage des jeux et une nationalité différente …on ne se mélange pas trop.
Le bateau est surpeuplé, et il est le centre de tout ce roman, un personnage lugubre, effrayant, grinçant.
Arrivent Simmons, Pelletier et l’occidental ( l’interprète ) envoyés de l’Euroconscience. Ils viennent pour interroger les réfugiés sur leur condition de rétention sur la base de questionnaires. L’espace retrécit, les demandeurs d’asile étouffent, s’échauffent.
Un jour un ukrainien est tabassé et sombre dans le coma. Qui a fait ça ?
Voilà brièvement pour l’histoire de ce roman comme un huis-clos étouffant qui décrit les absurdités des consignes européennes, ses rivalités internes et ce désespoir pour tant de demandeurs d’asile.
J’ai beaucoup aimé le style de Thierry Marignac qui va droit au but, qui sait si bien rendre cet atmosphère particulière de ceux qui vivent dans l’attente, de ces hommes et femmes qui se demandent quand ils comparaîtront enfin un jugement.

Le bémol, c’est tout de même la lenteur du récit. Bien qu’A quai, j’aurais apprécié un peu plus de vivacité.

Editions Rivages noir – N° 772
Trad: Alexandra Carrasco-Rahal
224 pages – Paru le 07-04-10
8.65 €

Chez l’éditeur: Le matin du 11 septembre 2001, Kaluf descend du vol New York-Mexico et débarque en plein chaos. Les tours du World Trade Center viennent d’être anéanties et ce Libanais tranquille, propriétaire d’une boulangerie à Mexico, ne sait pas que son cauchemar personnel vient de commencer. Aux Etats-Unis, la guerre contre le terrorisme est lancée et, au-delà du Rio Grande, les autorités ne veulent pas être en reste : il faut se montrer coopératif avec le « grand frère » américain. Raison pour laquelle tout ce qui est arabe – même lointainement – va être étiqueté comme dangereux, et, à défaut de trouver de vrais coupables, la police mexicaine se contentera de coupables crédibles. Pour son malheur, Kaluf fait parfaitement l’affaire.

Entre une nymphomane qui le harcèle, des bandes de narcotrafiquants féroces et des policiers aussi corrompus que délirants, voici Kaluf transformé en héros kafkaïen.

Ironique, burlesque et terrifiant, Les 2001 nuits est une farce noire qui dénonce vigoureusement l’absurdité des systèmes politiques gangrenés par la corruption et gagnés par la folie.

Ce que j’en ai pensé :

Notre héros s’appelle Kaluf, d’origine libanaise, il est boulanger et a tout pour vivre heureux. Son rêve ainsi que celui de son épouse est de devenir président de l’Association libanaise du quartier. Seulement voilà, il se trouve dans un avion en provenance de NY le 11 septembre 2001. Il n’en faudra pas plus pour que sa vie déraille. La police mexicaine veut elle aussi son terroriste, pressée en ce sens par les Etats-Unis.
Notre pauvre Kaluf va devoir fuir malgré lui , il n’y comprend rien. Il est seul face à l’absurdité de cette situation, tout lui devient irréel. En plus de tout ça notre pauvre Kaluf se retrouve dans la ligne de mire des narco-trafiquants.

Rolo Diez manie l’humour noir et grinçant à souhait. Qui ne se souvient pas de l’après attentats du 11 septembre 2001 et de cette folie sécuritaire qui a suivi et se poursuit aujourd’hui ? Le héros est bien loin de telles pensées pourtant et Rolo Diez lui fait vivre les pires angoisses avec un brio incontestable.
Le rythme est enlevé, les situations burlesques, délicieuses à souhait et l’absurde omni-présent .

Je ne connaissais pas Rolo Diez, c’est mon libraire de feue L’Étoile polar de Nantes qui m’avait recommandé ce roman. Je l’en remercie encore.

Edition Gallmeister-paru le 23-02-2012
336 pages, 23 € 60

Walt Longmire est de retour dans son Wyoming avec sa fille Cady  souffrant de problème de motricité et de mémoire( Cf L’indien blanc ).
Nous retrouvons avec plaisir toute l’équipe du shériff  ainsi qu’ Henry dit la Nation Cheyenne.
Le long d’une route, deux ranchers qui fauchent les herbes trouvent le corps d’une jeune asiatique, une vietnamienne. Elle a été étranglée. Elle n’a pas de papier sur elle hormis une vieille photo où l’on voit une jeune fille et un homme de dos à un piano..Walt se reconnait, cette photo a été prise au vietnam alors qu’il enquêtait sur une affaire de drogue chez les GIs. La jeune fille s’appelait Mai Kin. Elle fut assassinée.
Cette découverte va renvoyer Walt vers son passé,à travers ses souvenirs nous suivons cette période de sa vie et sa rencontre avec Mai Kin.
Les enfants de poussière ce sont les enfants nés des amours entre militaires américains et vietnamiennes.
Près du corps de la jeune asiatique, Walt attrape un indien , très grand et très fort….c’est un crow. Il le fait enfermer car il s’agit du principal suspect. Pourtant Walt n’y croit pas.

Encore une fois un très beau roman à l’enquête superbement menée. J’y ai retrouvé l’humanisme de Walt, le silence d’Henry qui pousse dans ses retranchements son ami de toujours. Craig Johnson nous ouvre des pans du passé de Walt et d’Henry pour notre plus grand plaisir. Et puis aimant beaucoup le sherif Walt, ce roman nous en apprend beaucoup sur son passé dans l’armée.

Je suis de très prêt la sortie des romans de Craig Johnson, pas question d’en rater un. Cette fois encore, un grand merci à ma bibliothèque qui m’a permis de le découvrir avec les premiers volets des enquêtes de Walt, Little Bird  chez Gallmeister.

Editions Gallmeister-296 p
Paru le 07/04/2011 -23.40 €

Dans ce troisième roman, nous retrouvons Walt Longmire et Henry standing Bear en route pour Philadeplhie où Henry participe à une exposition sur l’art indien. Walt accompagne Henry pour y voir Cady sa fille qui y est avocate et souhaite lui présenter son ami, Devon Conliffe avocat lui aussi.
Hélas, lorsqu’il arrive c’est pour apprendre que Cady a été agressée et se trouve dans le coma. Walt ne peut se résigner à attendre à côté de son lit et commence à mener l’enquête. C’est l’occasion pour lui de faire connaissance avec la famille de son adjointe, Vic Moretti. Tous sont policiers sauf un frère Al qui tient un restaurant avec son oncle. Tournure agréable qui nous permet de découvrir cette terreur qu’est Vic à travers sa famille.
Walt va vite soupçonner Devon mais…lui aussi va être assassiné. Apparaît alors un mystérieux indien blanc qui semble décidé à aider Walt et Henry mais pourquoi et comment ? C’est là le génie de Craig Johnson, les personnages sont fort bien campés, les scènes s’enchaînent rapidement dans un décors qui est cette fois la ville.
Dans une aventure qui met à jour une intrigue sur fond de drogue et de politique, j’ai pris encore une fois un grand plaisir à retrouver les personnages de Walt Longmire au stenton et d’Henry Standing Bear mais aussi Vic qui vient à la rescousse.

Un changement de décors radical mais encore une fois un roman trépidant au suspens bien conservé.