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3000 pieds – sommaire
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–=| Acte 101 |=–
1. Un tourbillon de pensées, la confusion. La peur, la colère. Mélodie se sentait perdue en enfer avec une mère étrangère.
2. Élise stoppa. Recula d’un pas. Mr Dex et Michelle se tenaient à l’autre extrémité d’un long couloir. Une seule option.
3. Court ! La fuite encore, toujours. Mélodie haleta, fatiguée. Sa mère l’entraîna, l’encouragea. Son esprit se brouillait.
4. Les mires dansaient devant les yeux. Preston enfila l’allée à côté de sa partenaire. Les mots défilaient: attrapez-les !
5. Élise essaya plusieurs portes. La quatrième s’ouvrit. Elles réfugièrent à l’intérieur. Il y avait un verrou de sécurité.
6. Preston tenta d’enfoncer la porte. À deux, ils n’obtinrent pas de plus de succès. Les glass-T se souvinrent d’un détail.
7. Un appartement cossu. Sans luxe excessif, propriétaires aisés, décoda Élise, tenant Mél par la main. Comment sortir ?
8. Michelle se chargea de récupérer la hache. L’arme bloquait l’accès vers les escaliers. Preston se posta devant l’entrée.
9. On est coincé, fit Mélodie. Elle se dégagea de sa mère: par ta faute. Je… Nous n’avions pas le choix, rétorqua-t-elle.
10. La fillette secoua la tête: tu as tout cassé. Élise leva un sourcil. De quoi parles-tu ? De nous, maman, notre famille.
–=| Acte 102 |=–
1. Le 216ème: prisé pour sa terrasse ouverte, excroissance de verre, de béton; Le déjeuner au-dessus des nuages: le must.
2. Un lieu idéal où prendre son envol, ajouta Martyn. Derrière la porte, les porteurs de glass-T arpentaient les couloirs.
3. Doug vérifia son M4, inspira profondément, la main sur la poignée. Il devait ouvrir la voie. Prêt ? fit-il au gamin.
4. Les premiers mètres, une progression rapide, sans rencontre, un silence de mort. Le policier ressentit un malaise.
5. Puis, l’allée menant au restaurant. Ils étaient tous là, vingt, trente individus. Ramassés comme un pack de rugbymen.
6. Martyn le pressa: vous devez dégager la voie. Doug hésita: que je tire dans le tas ? Il baissa son arme. Pas question !
7. Le sportif pesta. Le front du policier se plissa. À 2 pas, Il entrevit la solution, se précipita vers le poste incendie.
8. Progresser lance en main se révéla laborieux, mais au moins, il ne tuait personne. Les résidents se dispersèrent.
9. Certains perdirent leurs lunettes. Le secteur nettoyé, le duo pénétra sur la terrasse. Martyn le salua avec le sourire.
10. Le gamin toucha le garde-fou de verre : il faut l’abattre, pas le temps de le démonter. Doug comprit. Il épaula le M4.
–=| Acte 103 |=–
1. Ce type, il va nous laisser partir ? demanda la Yum Girl. Franck afficha une mine embarassée. Il nous donne 5 minutes.
2. Ce temps était sûrement déjà écoulé, s’abstint-il d’ajouter. Lucie s’approcha des corps sans vie, le visage bouleversé.
3. Le prêtre aida Gia a se relever. La bimbo déclara qu’elle se sentait assez bien pour marcher. Parfait, fit Franck.
4. Plusieurs dizaines de porteurs de glass-T s’apprêtaient à investir le café. Jerry voulait s’amuser avec eux quatre.
5. Pas les tuer, se dit-il en gagnant l’entrée. Nous allons emprunter la grande porte. Lucie et Gia reculèrent, médusées.
6. Il actionna le commande. Les volets métalliques grincèrent, remontèrent. Lentement. Franck en jura presque, stupéfait.
7. Le concierge rejoignit le café « le 50ème ». Il surgit de l’allée, manqua d’étoffer un juron. La minihorde avait disparu.
8. Les volets du commerce relevés. Il songea que tout était fini. Que ses amis avait été tués. Et qu’il se retrouvait seul.
9. Son poing s’abattit sur le mur. Ses lèvres tremblèrent. La porte s’ouvrit alors. Franck ? Il se tenait sous le porche.
10. Ils s’étaient évanouis. Tous. Le prêtre remarqua les glass-T sur une table. Elles clignotaient. Un message de Jerry ?
–=| Acte 104 |=–
1. Michelle revint avec la hache entre ses mains. Elle brandit l’arme, qui se ficha dans la porte. Preston ne broncha pas.
2. Le gong fit sursauter Mélodie et sa mère, qui se tournèrent vers l’entrée. L’atmosphère résonna d’un second coup.
3. Ils n’entreront pas tout de suite, rassura Élise. La porte est renforcée, la même que chez nous. Mélodie s’enfuit.
4. Elle se mit en quête d’une issue en explorant les lieux. Elle s’arrêta, attirée par des clichés de portraits rieurs.
5. La famille idéale. Mélodie souffla. Quels secrets dissimulaient ses sourires ? Tout lui paraissait artificiel, vain.
6. Avec la force d’un bûcheron, Michelle portait les coups, sans faiblir. En temps normal, Preston aurait pris le relais.
7. Ils n’étaient pas en temps normal. À travers les glass-T, les mots l’affirmaient: le travail de sape portait ses fruits.
8. Mélodie visita les pièces de vie, les chambres, dont l’une possédait une déco similaire à la sienne, celle d’une ado.
9. La suite parentale. Un king size bed, un dressing, une salle d’eau. Elle s’arrêta en reconnaissant les sacs de toile.
10. Ils avaient un abonnement à l’un des services de blanchisserie de la Tour. Mélodie sourit. Sa mère n’allait pas aimer.
–=| Acte 105 |=–
1. Franck prit les glass-T, Gia posa sa main : vous êtes sûr ? Il aurait pu me tuer, plusieurs fois. Ça ira, je crois.
2. Il les chaussa. La voix de Jerry lui parvint : tu vas leur expliquer, Franck, à tes amis. Tu vas raconter mon histoire.
3. La liaison s’interrompit. Il retira les lunettes. Gia aperçut le concierge la première, il les salua, la mine sombre.
4. Enfin réunis, songea Franck. Hors de question de rester ici. Peu importe ce que ferait Jerry. Le garçon s’approcha.
5. Il le pointa du doigt : il serait temps de nous parler de ce type, celui qui est derrière tout ça. Je veux savoir.
6. Je vous l’ai dit, c’est mon premier lecteur, celui qui a encodé le livre. Le garçon vociféra : conneries ! Il y a plus.
7. Le garçon semblait retourné. Avait-il vu quelque chose ? Les deux femmes ne disaient rien, leurs regards suffisaient.
8. Pas le temps, exposa Franck qui proposa de quitter le lieux. Les porteurs de glass-T pouvaient revenir, à tout moment.
9. Le temps… Nous allons le prendre, fit le concierge, en tirant une chaise pour s’asseoir, sitôt imité par Gia et Lucie.
10. Ils se rebellaient, comprit Franck. Ils exigeaient des réponses. Le moment était sans doute venu. Il s’assit à son tour.
–=| Acte 106 |=–
1. Coup après coup, le tranchant pilonnait le même endroit. Un craquement encourageant, Michelle redoubla d’effort.
2. Élise se tenait devant l’ouverture, assez large pour y balancer les balles pleine de linge sale. Elle regarda sa fille.
3. Hors de question que je rentre là-dedans. Mélodie ouvrit la trappe : nous pouvons passer, c’est la seule issue possible.
4. Elle lui tendit un prospectus: le service pour ce secteur est au 105ème. Trois étages à descendre, ce sera rapide.
5. Promiscuité, obscurité… Élise secoua la tête. Mélodie observa sa mère, un air sévère. Bien, fit-elle, reste ici alors.
6. Elle tira une chaise, y grimpa, passa une jambe. Ne me laisse pas ! fit sa mère. Mél s’aggripa sur le bord: suis moi !
7. Une fois l’entaille pratiquée puis élargie, la progression fut rapide. Preston put passer son bras, lever le loquet.
8. Élise inspira, se pencha par l’ouverture. C’est simple maman, perçut-elle, plaque ton dos contre la paroi, mains devant.
9. Facile à dire. Elle était plus âgée, plus lourde aussi. Un craquement lui parvint du couloir. Se décider. Et vite !
10. Elle se positionna dans le conduit, la peur au ventre. Paralysée à l’idée de glisser, d’emporter sa fille dans sa chute.
–=| Acte 107 |=–
1. Martyn leva le pouce, souriant, s’éloigna du précipice. Par delà le garde-fou, une mer cotonneuse. Un ciel électrique.
2. Les résidents se tenaient tranquilles, ils se massaient à nouveau à l’entrée de la terrasse. Le gamin remercia Doug.
3. La course d’élan, 10 mètres. Le policier lui tapa sur l’épaule. Martyn se mit à courir. Les résidents l’imitèrent.
4. Impossible de les stopper. Doug roula de côté. Le sportif disparut, une dizaine de porteurs de glass-T à sa suite.
5. Il sautait pour l’exploit, le shoot d’adrénaline, parce qu’il aimait cet instant entre ciel et terre. Pas cette fois.
6. Il sautait pour rester en vie. Bras et jambes écartées, il tombait. La paroi de cristal défilait à sa gauche. Frissons.
7. La traversée des nuages dura une poignée de secondes. La voile se déploya aussitôt sorti. Un impact le déséquilibra.
8. Puis un second. Il leva la tête. Un homme passa en trombe en hurlant. Il tira sur les suspentes pour contrôler le vol.
9. L’individu se cramponnait. L’aile perdit sa portance. Il se mit à tournoyer, entra en vrille. La voile se mit en torche.
10. Si près du sol, pas le temps de réfléchir. Il se dessangla, tomba comme une pierre. Il tira sur la poignet du ventral.
–=| Acte 108 |=–
1. Un coin à l’écart, une vue sur la terrasse. Le gamin s’avança, glass-T sur le nez, une fenêtre sur Franck, ses amis.
2. Le prêtre regarda chacun de ses compagnons. Le concierge fatigué, la bimbo éprouvée, l’épouse meurtrie. Drôle de groupe.
3. On ne bougera pa avant de connaître toute l’histoire, fit le garçon en croisant les bras. Franck soupira: où commencer ?
4. Par le Jerry O’Brian, codeur de talent ? L’amateur de fantastique ? Jerry le philosophe ? Jerry le croyant engagé ?
5. Aucun n’expliquait ce qu’il était devenu. Il devait commencer par Franck l’obsédé par la question du sacrifice divin.
6. Il évoqua l’Italie, Florence, ses églises, sa vocation, les études, sa découverte de la théologie. Les textes anciens.
7. Puis, remarqué par la hiérarchie, vinrent Rome, les discussions avec les spécialistes, un mentor, les premières fêlures.
8. Je voulais qu’ils comprennent mon idée, fit Franck. Mon arrogance m’a conduit à tenter de l’expliquer, par l’immersion.
9. Un projet nécessitant un codeur hors-paire. J’ai rencontré Jerry lors du séminaire à Dublin, une terne journée d’hiver.
10. J’ignorais un détail capital lorsque ce jeune homme souriant, énergique, se présenta. Il venait de s’évader. De l’asile.
–=| Acte 109 |=–
1. Tu vas y arriver, entendit-elle. Sa fille se trouvait sous elle. Elle n’y voyait rien. Peau moite, dos collé à la paroi.
2. Je sais pas, haleta-t-elle, c’est glissant. T’en fais pas, il n’y a que 3 étages, fit Mél. On ne tombera pas très bas.
3. La progression lente, fastidieuse en milieu confiné, sans éclairage. Un calvaire. Un bruit sourd, elles se turent.
4. Michelle se rua à l’intérieur sitôt la porte ouverte, Preston dans ses pas. Ils ne trouvèrent aucune cible, nulle part.
5. Le flux des mots ralentit. Dans une chambre, Michelle se planta devant lui..Face à face, ils attendirent les ordres.
6. Tu crois qu’ils vont nous trouver ? chuchota sa mère. Oui, ils le font toujours, réagit Mélodie, qui aperçut une lueur.
7. Un silence de cathédrale. Deux statues de chair. Dans leur glass-T, des courbes dansaient. Les sons captés par le micro.
8. Cherchant à soulager un bras, Élise glissa. Un cri. Elle se rétablit de justesse. Maman, ça va ? Je suis épuisée, Mél.
9. Le pic apparut sur le diagramme. Ils se le repassèrent en boucle. Pas mécanique, humain. Un cri. Elles étaient là.
10. La triangulation indiqua les étages inférieurs. Instant de confusion. Puis, Michelle se dirigea vers la salle d’eau.
–=| Acte 110 |=–
1. Jerry possédait une aisance naturelle, affirma qu’il avait lu mes travaux. Et, plus important, qu’il était d’accord.
2. Davantage que ma curiosité, il avait touché la corde sensible, décelé mon point faible. Franck remua sur son siège.
3. Ses amis, attentifs à sa confession, l’observaient. Il n’en avait pas parlé, pas même au confessionnal. Personne savait.
4. Bien sûr, poursuivit-il, Rome ne s’est pas faire en un jour. Cela a pris du temps. Jerry sait se montrer très patient.
5. La technologie des glass-T, vous la connaissez tous. Jeu, sexe, réalité augmentée, le produit évolue, constamment.
6. Retour sensoriel, restitution empathique puis, le dernier cri : la neuro-stimulation. Jerry ne jurait que par elle.
7. Le neuro-codage offrait la fusion, celle de l’écrit et du cinéma. Un nouveau langage, des mots au cerveau, directement.
8. Glass-T sur le nez, vous vous retrouvez immergé dans l’œuvre. Les mots deviennent des images, des sons, des odeurs.
9. Le sacrifice d’Abraham devenait réel. Je pouvais plonger mes paires, les lecteurs du monde entier, dans ce drame.
10. Jerry a travaillé à mon service, des mois durant. Quand le prototype est sorti : je jubilai, je tenais ma revanche.
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