Divine comédie ….Natalia


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Divine Comédie

Parfois elle aurait lâché ses démons

Hésitante entre rires et larmes

Tourmentée

Scindée en deux

Le souffle entre deux rives,

Perdue dans les tréfonds de son impuissance.

Les roseaux dans le vent ploient

Les narcisses la contemplent

Les nénuphars la gobent toute entière

Le fond sous elle devient spongieux

Ses pieds englués

La clouent pour l’éternité

Fermée à tout, les yeux creux

Les lèvres épuisées

Il n’est pas d’heures qui ne soient tranquilles

L’immobilité, le ciel qui tombe à l’eau

Elle attrape entre ses doigts effilés

Une larme tiède

Les crapauds déployés endorment la chaleur

L’eau grimpe et sa tête disparaît

La magie d’un monde à rebours

Qui l’accueille comme au premier jour

Dans se ventre stérile

Aux desseins insondables

Le destin se rit 

Sortie de nulle part comme écervelée

Râleuse et libidineuse

Sorcière griffe au passage la frêle silhouette

Ricanant à part elle

« Oui tout va si, oui tout va bien »

Ravisseuse enchanteresse

La voix caressante mielleuse

Asservit le recul

Il est trop tard

Sa puanteur assaille

Sa saleté crache son venin

Sautent le pas, lèvent le pied

Le miroir se brise

Sorcière d’un sortilège

Ôte les entrâves

Le doute assaille

La peur vise le ventre

« Oui tout va si, oui tout va bien »

Continue-t-elle de susurrer

La moisissure prend des allures

De cheval galopant

La toile frémissante des envies

S’étire dans le no man’s land

Brumes en filigrane

Et suinte la peur

Sur l’échine tremblante

Et jaillissent les mottes de terre

Sous les sabots encroûtés

Et fusent la folie, l’ivresse et le désir

Rassasiée et repue 

« Divine est la comédie »

Il n’y a pas de collier mais des laisses en acier trempé

des laisses rétractiles

Amuse toi à tirer et tu verras

Dans ta chair le collier s’enfoncer, un tour de vis

Un tour d’écrou

Dans ta peau, dans ta chair

Ton cri mourra

Dans la clameur de la rumeur

Au loin, sous un soleil de plomb

Quand tomberons du ciel

Des accordéons de laisses-dorées

Aux encens si rares

Qu’ils font perdre la raison

Réfugié, compte toi !

Ton ombre devant toi tend les poings au bourreau

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