Justice est faite
Sur le site de l’éditeur : Les prisons sont engorgées. Heureusement, la République est inventive. Elle a imaginé une nouvelle manière de rendre justice. Le coupable peut désormais choisir d’être sanctionné par sa victime plutôt que d’écoper d’une peine d’emprisonnement. Étienne, justicier officiel de la République, veille à ce que ces peines soient exécutées dans le respect des droits et des devoirs de chaque citoyen. Terne et inoffensif, il remplit sa tâche avec l’objectivité qu’impose la fonction. Jusqu’à ce qu’une femme, splendide encore, mais d’âge mûr, se plaigne d’avoir été volée de sa jeunesse.
Voilà une collection que j’ai découvert grâce à mon inscription à la mailing list de Christian Roux. Si vous avez déjà parcouru ce blog vous avez sans doute remarqué qu’il y a trois articles concernant ses romans ( je n’ai pas rendu compte de tout, hélas ). Christian Roux fait partie de ses auteurs français dont je suis l’actualité avec beaucoup d’intérêt. Il y a en France de très bons auteurs de romans noirs et policiers. J’avoue que parcourir la plupart des blogs littéraires et n’y trouver la plupart du temps que des titres et auteurs courus et reconnus, m’agace un tantinet. D’autant qu’à mon sens ce n’est pas le nombre d’exemplaires vendus ni le nombre de recensions comptées qui font la qualité du livre. Bref, laissons de côté ce sujet que je connais être dangereux car souvent très mal compris et interprété et chacun ses goûts comme dirait l’autre. Ici, je ne cherche pas l’audience mais à partager des lectures moins « plébiscitées »parce que tout simplement ignorées ou mésestimées.
Justice est faite c’est exactement une lecture à faire pour tous ceux qui s’interrogent sur ce désir de vengeance des victimes et de leur famille, et sur une dérive fictive basée sur des informations elles bien réelles : la surpopulation carcérale et par conséquent le besoin d’économie de l’Etat.
Mais entrons donc dans ce court récit.
Etienne est Justicier mais non il ne parcourt pas la France à la recherche des malfaiteurs. Lui, il fait en sorte que l’indémnisation demandée par la (les) victimes ou sa famille soit respectueuse de la Loi. Il doit s’assurer que le condamné a bien saisi la compensation exigée. Au début de ce récit nous apprendrons ainsi comment un homme préfère perdre sa main droite plutôt que d’effectuer ses 15 années de prison.Durant toute cette sanction il devra regarder le chirurgien agir, voir sa main tomber dans le panier et prononcer « Justice est faite ».
Etienne est un être tout ce qu’il y a de plus banal.
Un jour, se présente à lui son ex-maîtresse, Zelda Ardrich. Il était fou amoureux d’elle et pourtant avait choisi de la quitter. Petites touches par petites touches, Etienne nous révèle l’histoire de cette vie commune et de la séparation. Zelda est ce qu’on appelle une maîtresse femme, forte, résolue et dure.
Je ne peux pas en raconter plus au risque d’en dire trop et l’intérêt serait perdu. Sachez que c’est réellement du très bon roman noir made in France avec un dénouement on ne peut plus surprenant, déroutant et inquiétant pour ne pas dire machiavélique.
Je vous recommande encore une fois très vivement de faire connaissance avec cet auteur si ce n’est déjà fait.
Editeur In8 / collection Quelqu’un ma dit : 8 € , 64 pages , édition papier. Parution 21 / 03/ 2013