J’ai écrit ce texte il y a plus de dix ans maintenant. Je le partage sans le remanier. Il y a beaucoup à revoir et à ajouter. Aussi je vais profiter de la Nuit dangereuse de l’écriture de samedi 18 janvier sur le tchat du NaNo français pour le reprendre sérieusement. Vous aurez donc sans doute droit à une version plus « travaillée » et fouillée par la suite.

MINOLTA DIGITAL CAMERAOpinion publique

Ah oui c’est comme çà que pensent les hommes ? Cette fameuse opinion publique aurait un désir de vengeance si grand qu’elle souhaiterait l’enfermement parfois à vie des criminels. Si j’écoutais toute cette vindicte populaire les rues seraient bientôt désertes et les quelques rares passants destinés à devenir des délateurs en puissance, RG à force démultipliée. Les coins de rues tapissés de publicité feraient miroiter des splendeurs aux rares nantis abusant de leurs privilèges pour s’en aller voler du soleil et de l’insouciance sur des plages ravagées si peu de temps auparavant.

L’opinion publique, à en croire les médias, aurait une soif insatiable de pointer du doigt, faire comparaître manu militari toute bizarrerie, tout ce qui ne serait pas conforme et lisse. Ainsi le clochard serait tenu soigneusement éloigné, comme gommé, sa trace ne pouvant être retrouvée qu’à force de patience devant les guichets administratifs. Munissez-vous des documents numéros 001 PQ 002 et rendez-vous au sous-sol…ou sur l’aire de décollage des avions sans retour.

L’opinion publique ? Ah mais quelle grandeur !! S’il vous plaît inclinez-vous donc devant ce qui est sensé représenté un peuple, une nation. Oubliez toute idée personnelle, toute velléité d’indépendance d’esprit, de pensée…vous êtes devenus un ON, un Tout. Soyez extraverti, et vous voilà désigné comme pervers. Vous vous tenez différemment ? Préférez vous les pelouses au banc ? Hop un camion arrivera pour laver l’affront fait à la communauté. Tel était mon état d’esprit au moment où plongeant mon regard dans celui de mon voisin j’y percevais l’éclat bovin de sa béatitude reconnaissante. Au coin du zinc nous devisions sur des banalités évitant soigneusement de nous prendre le chou, sachant intuitivement qu’il nous serait impossible de nous accorder autrement qu’avec une pinte sur le comptoir.

« Dis-moi Roger comment çà se fait que tu es toujours d’accord avec tout le monde ? » à peine prononcée cette maudite phrase je la regrettais. Roger n’était pas en état d’argumenter sans se mettre très bientôt à hurler car il appartient à ce genre de personne qui veule dominer par tous moyens y compris celui de vous assourdir à coups de grandes tirades criardes Doux comme un agneau en temps ordinaire dès le robinet ouvert il s’oubliait dans des dialogues de sourd imposant sa volonté par la voix, le bruit .. Bref tout ce qui personnellement me tapait lourdement sur le système. J’attendais qu’il réponde, inquiète néanmoins de mes propres réactions car point trop me fallait d’agressivité pour m’y mettre à mon tour. Je savais que Roger faisait un digne représentant de cette opinion publique. Il était devenu coutumier d’ignorer ses admonestations contre les ex-détenus, ces violeurs et voleurs, doublés de dealers qui s’en foutaient plein les fouilles sur le dos des pauvres honnêtes gens. Ce n’était pas tant le fait de dealer qui l’ennuyait c’était bel et bien les sommes mises en jeu qui le tarabiscotaient ainsi. Pensait-il un moment aux gosses embrigadés ? Pensait-il un peu au pourquoi ils en étaient arrivés à vivre ainsi ? Non, ils n’étaient que des fainéants qui méritaient de moisir en taule, même les mineurs et peut lui importaient les conditions de détention.

J’attendais l’orage serrant les dents, m’attendant au pire. Roger représentait à lui seul un phénomène social immensément stupide et pourtant complexe qui m’avait amenée si maladroitement à m’exclamer à haute voix.

Le cabaretier me sourit en me faisant un clin d’œil

  • «  je te remets çà ? » me dit-il
  • «  oui, oui, remets-moi la même chose » Roger siégeant sur son tabouret me regardait d’un air curieux, je perdais contenance, me dissolvant petit à petit me voûtant comme une petite vieille.

– « Tu sais je ne suis pas d’accord avec tout le monde hein faut pas confondre, je ne veux pas faire de chagrin alors je pense pas comme çà j’évite à plein de monde de supporter mes jérémiades …parce que moi aussi je peux me plaindre ».

– «  Roger c’est pas çà que j’te dis, tu sembles être toujours d’accord avec la pensée prédominante ! Je t’ai jamais entendu prendre partie pour quelqu’un ou une idée si çà n’était pas des choses en vue et remâchée dans tous les sens par la télé ou la radio. En fait, voilà, tu parles que des choses que les médias t’ont amenées à dire…pourquoi tu ne parles jamais de la pauvreté de Georges, de sa vie de misère ? Pourquoi tu ne te mets jamais en colère contre ceux qui l’ont mené dans la rue ? Tu sais bien qu’il n’y est pour rien ! Toi-même demain tu pourrais perdre ton job et ne plus avoir les moyens de payer ton loyer, ta bouffe alors toi aussi t’irais à la soupe populaire et là tu te sentirais tenu de te justifier en disant que t’es pas un fainéant à la charge de l’Etat. Te justifier ?? Tu te rends compte alors que t’y es pour rien c’est au gouvernement à l’ensemble de la société de savoir garder les gens au sein d’elle-même au lieu de les en écarter comme des pestiférés. On t’aiderait mais t’en aurais honte comme Georges qui s’est de fait écarté de sa famille!! »

– «  Çà va la tête je serai jamais viré de mon boulot j’ai trop de savoir-faire ! T’es folle toi !!!! Et puis Georges il pourrait s’en sortir s’il voulait, tu l’sais bien !! »

– «  Mais enfin Roger tu dérailles là comment veux tu qu’il s’en sorte, il n’a que le RMI et pour combien de temps encore ? et si nous les gens du quartier ne l’aidions pas un peu il serait déjà mort et enterré. C’est quoi l’avenir que tu lui vois à Georges ? Naviguer entre SAMU social, les petits frères des pauvres, se cacher pour pisser au coin d’une rue, regarder les étals sur les marchés en bavant d’envie devant un poulet grillé ? Merde quand même !! Tu l’sais que c’est un mec bourré d’intelligence et de talents. T’as bien vu les dessins à la craie qu’il fait sur les trottoirs le printemps venu …t’as vu, comme nous tous ici, cette incroyable beauté qu’il continue de voir dans cette société pourrie »

Je savais que j’allais vraiment m’énerver. Instinctivement je le faisais contre la mauvaise personne, Roger devenait un exutoire.

Là dessus le cafetier servit à Roger un verre de cognac que celui-ci appréciait plus que la normale, buvant son verre et le tenant tel un Graal il ne cessait d’en faire éloge tandis que son épouse patiemment l’attendait au bout du comptoir n’osant l’interrompre.

Viral – Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N°15 Couverture :Roxane Lecomte

Viral – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N°15
Couverture :Roxane Lecomte

 Nouvelle 10 à 20 du Projet Bradbury

Entre le NaNoWriMo en novembre, mes quelques déboires de santé, les fêtes de fin d’année et autres impératifs, j’ai pris beaucoup de retard sur mes retours de lectures, entre autre pour ce qui concerne le #ProjetBradbury de Neil Jomunsi. Le pourquoi du projet se trouve sur le blog d’ActuaLitté et est présenté par l’auteur  . Le blog de Neil Jomunsi est à cet endroit, n’hésitez pas à commenter. 

Je poursuis aujourd’hui mes chroniques des nouvelles de ce projet par la onzième qui s’intitule Antichrist Understar. En voici le pitch ci-après :

Au crépuscule d’une carrière de rock star qui l’aura mené aux quatre coins du globe, Marilyn Manson est en proie au doute et vit cloîtré dans sa villa californienne, dans le noir, à l’abri du soleil et des critiques. Mais cette vie qui ressemble à un tombeau se transforme en cocon au moment où la vedette recluse décide de prendre son destin en main et d’affronter le monde. Tout commencera par une cuite au “Chateau Marmont”. Il laissera ses démons décider de la suite.

Une nouvelle qui ne m’a pas réellement touchée pour plusieurs raisons sans doute la première étant que je me moque complètement de Marilyn Manson, n’y ai jamais prêté attention malgré le tohu-bohu qu’il provoque manifestement souvent autour de lui. Cependant comme le précise Neil Jomunsi dans son billet de présentation de Antichrist Understar, il n’est absolument pas nécessaire de connaître cet artiste pour lire cette nouvelle. Certes, c’est un homme qui souhaite trouver un autre chemin à sa vie, c’est finalement assez « câlin »,un homme qui est au tournant de sa vie. A noter tout de même que c’est sans doute assez délicat d’utiliser une personnalité publique et lui inventer une vieillesse et un avenir imaginaire ou espéré ? 

Touristes : 12 ème nouvelle 

Lukas n’a qu’une envie : parcourir le monde et visiter ses merveilles. En attendant de trouver un moyen de réaliser son rêve, il travaille comme guide pour une agence minable. Là, il prend en charge des groupes de touristes aisés pour leur montrer Paris. Mais le jour où un avion dépose sur le tarmac huit visiteurs asiatiques accompagnés de Nomi, leur traductrice, sa conception du monde va changer radicalement.

Touristes est une nouvelle hyper plaisante qui m’a collé un sourire sympa tout au long de sa lecture. Alors, certes la fin ne m’a pas surprise, à vrai dire quasiment d’emblée j’ai su ce qu’il en serait mais il y a ce talent de conteur , l’humour et toujours cette sincérité teintée de poésie dans le langage manié par l’auteur. Une bien chouette nouvelle.

A lire le billet de l’auteur sur le blog, il en explique entre autre l’étincelle qui l’a poussé à écrire Touristes.

Page blanche : 13 ème nouvelle 

Pendant ses longues nuits d’insomnie, Jarvis fait de son mieux pour chasser ses démons. Mais quand le sommeil ne veut pas frapper à la porte, le meilleur moyen de s’abrutir reste encore la télévision. Assis face au poste, au milieu de la nuit et dans un état de semi-inconscience, l’écrivain s’apprête à faire une découverte terrifiante : l’horreur emprunte quelquefois les traits d’une banale émission de télé-achat.

Nouvelle incisive, mordante que je soustitrerais bien N’achète pas les yeux fermés. Ceci dit on ne peut pas vraiment jeter la pierre à Jarvis. Qui ne s’est jamais endormi devant sa télé pris en flagrant délit de s’abrutir en cherchant le sommeil ? Ha ha voilà, nous sommes d’accord ! Plus surprenant pour lui la livraison qui lui est faite, alors qu’il n’en a pas souvenir. Evidemment, le manque de sommeil n’y est pas étranger ( ç’aurait pu aussi être la picole, hein;) ) Mais voilà, le pauvre va se trouver embringué dans une histoire épouvantable dont l’issue paraît bien terrible. Cela est à découvrir, bien sûr.

Page blanche est une nouvelle fantastique qui fait frissonner d’angoisse mais tout cela sans abus. Un bel exemple en la matière.

Le billet concernant cette nouvelle se trouve sur le blog habituel 

Bully : 14 ème nouvelle 

Baldur — surnommé « Bully » par ses parents et ses camarades de classe — n’est pas tout seul dans sa tête. Obnubilé par la célébrité, il s’imagine filmé 24 heures sur 24 par un caméraman imaginaire qui capte le moindre de ses faits et gestes. Cette gloire toute relative est une consolation lorsqu’il se fait taper dessus par les brutes du collège. Jusqu’où un adolescent martyrisé irait-il pour marquer les esprits ?

Je pense que pour tous, l’adolescence est un tournant essentiel de notre vie, un tournant qu’il est parfois très ardu de négocier et que l’on peut tellement louper qu’on risque d’en trimbaler les conséquences toute notre vie et qui sait peut-être les transmettre.

Baldur est mal fichu, porte de surcroît un prénom difficile à assumer et ces deux choses combinées font de lui un souffre-douleur désigné pour les autres élèves. Surnommé Bully par son paternel ( la famille est assez coton dans le genre ) le seul moyen qui lui est accessible pour s’évader est de s’imaginer devenir une star après avoir quitté la Suède et d’enregistrer mentalement toutes ses journées. Une nouvelle illustrée aussi hélas par l’actualité de ces dernières semaines avec ces nombreux cas de suicides de collégiens dus au harcèlement. Et puis il suffit de jeter un œil sur les cours de récré pour comprendre que, non, les enfants ne sont pas toujours sympas entre eux et encore moins à l’adolescence.

Un récit juste et réaliste en somme qui place cette nouvelle dans mon top 5.

Le billet à propos de Bully 

Viral : 15 ème nouvelle 

À part chasser les serpents et compter les nuages, que font Ray et ses deux enfants dans cette station-service abandonnée au milieu du désert australien ? Ils évitent la ville, à tout prix. Mais quand une urgence médicale oblige le père à oublier les distances de sécurité, c’est toute la famille qui se met en danger. Car l’épidémie rôde, sournoise et invisible.

Un thème classique bien traité, pourtant j’avoue qu’ hormis la qualité du texte je n’ai pas été emportée par ce virus ( oui, mon humour est pourri ). Ce n’est pas faute de suspense puisqu’il est tout de même bien présent et mené mais cela n’a pas déclenché chez moi l’envie de la relire comme il m’arrive parfois lorsque je rédige un article. 

A lire, le billet ici 

Alexandria : 16 ème nouvelle 

Lorsque le narrateur — vous, moi, tout le monde — découvre l’existence du vieux tatoueur, sa curiosité est attisée. Il se renseigne d’abord dans un établissement où le vieillard a ses habitudes, puis décide de passer le cap en allant directement frapper à sa porte. Il ignore alors que les tatouages ont une mémoire… en douze syllabes.

Non, ce n’est pas uniquement de la poésie, c’est aussi une belle et prenante histoire «  magique » et bouleversante. Attention chef d’oeuvre ! Epatée, bousculée, embarquée tant par l’histoire que le rythme que lui confèrent les alexandrins, un moment tout simplement magique à vivre et à partager.

Elle aussi a rejoint mon top 5 comme vous pouvez vous en douter.

Le billet de l’auteur est ici. 

Le pont : 17 ème nouvelle 

Lorsque Samson, un troubadour dont les seuls crimes sont d’être un peu curieux et gourmand de postérité artistique, pose un pied sur le pont, il n’imagine pas ce qu’il trouvera de l’autre côté. L’ouvrage semble dater d’une époque lointaine et les villageois, bien trop peureux pour enquêter, évitent de s’en approcher. Cela fait si longtemps que personne n’a traversé que personne ne se souvient de ce qui se cache derrière la brume qui l’enveloppe. Mais Samson a décidé de prendre son courage à deux mains et de tenter la traversée. Qui sait, peut-être trouvera-t-il sur l’autre rive l’inspiration pour le chef-d’oeuvre qu’il ambitionne d’écrire ? 

Le pont est une nouvelle d’inspiration fantasy assez captivante et qui peut-être mériterait d’être plus longuement traitée à l’occasion. Samson est un personnage qui prend consistance ne serait-ce que parce que, au final sa quête est on ne peut plus humaine. J’ai apprécié les descriptifs et l’ambiance mais ce n’est pas une nouvelle qui m’a marquée.

Allez comprendre pourquoi … je pensais à La dernière croisade avec Indiana Jones ! 

L’article à son sujet est ici au centre d’une réflexion autour de la propriété des idées.

Esprit farceur : 18 ème nouvelle

Écrivain n’est pas un métier de tout repos, surtout lorsque l’inspiration vient à manquer et que votre agent vous gratifie de cette moue dubitative à la lecture de votre dernière tentative de chef-d’oeuvre. Mais Frank n’est pas homme à se laisser démonter et, à l’aide de sa femme Vera, il va aller chercher les idées là où elles se trouvent. Dans un livre, un musée ? Non, dans l’esprit des écrivains défunts, à travers une planche de ouija. 

Une lecture qui m’a collée le sourire un bon moment, réjouissante, un superbe clin d’oeil à celui qui a inspiré à l’auteur ce défi, Projet Bradbury. Quand l’un a encore des choses à dire et que l’autre ma foi se fait l’intermédiaire ça donne un Esprit farceur, ou malicieux mais en tout cas des personnages attachants, et des situations rigolotes. Un plaisir ! 

Un beau billet expliquant la genèse de cette nouvelle.D’ailleurs ce billet m’a plongé dans ma propre mémoire lorsque plein d’élèves dont moi-même envahissions le gymnase de mon lycée pour de soi-disant séances de spiritismes. Bref, là encore l’occasion de rajouter du sourire à cette amusante nouvelle.

Toreador : 19 ème nouvelle 

Cristo est un gladiateur d’un genre un peu particulier : il combat des robots d’abord destinés à la casse, puis réparés pour être transformés en machines de guerre. Cristo est une légende parmi les champions de la Ligue : dans ses veines coule le sang de ses ancêtres, qui ont eux aussi bravé leur peur pour fouler le sable de l’arène, des siècles plus tôt. De là est né son surnom : le Toreador.

Alors certes la nouvelle est surprenante par ce parallèle avec la tauromachie mais rien à faire même si j’ai aimé le côté plus qu’humain engendré par cette lecture, je ne suis pas plus marquée que ça. Pourtant tout y est de l’écriture, les descriptions, l’ambiance et l’émotion mais voilà, ou je n’étais pas dans un bon état d’esprit ou je suis hermétique aux scènes de combats ( je penche pour cette deuxième explication ) et aux robots ( voilà je l’ai avoué ). 

Lire le billet à cet endroit  

Lettre morte : 20 ème nouvelle

Alors qu’en cette année 1914, les batailles de la Première Guerre Mondiale font rage sur la ligne de front entre la France et l’Allemagne, des invités d’un genre un peu particulier viennent perturber le cours de l’Histoire et mettre un terme aux affrontements. Désormais unis contre un ennemi commun, les soldats affrontent une menace terrifiante et impalpable. À travers la lettre de l’un d’entre eux, le voile du mystère se déchire.

Il y a eu les alexandrins, cette fois c’est au genre épistolaire que Neil Jomunsi s’attelle et avec un talent renversant. Tout de suite j’ai pensé au recueil de lettres des poilus publié je crois pas folio ( ? ) que les collégiens étudient mais aussi à une chanson de Juliette Nourredine interprétée sur l’album avec Guillaume Depardieu : Une lettre oubliée 

Et puis il l’aime tant sa douce, c’est émouvant de lire ses souvenirs et de sentir comme il voudrait lui expliquer mieux et n’ose le faire.

Cest infiniment troublant, tendre, touchant et inquiétant. Qui sont donc ces ennemis qui font que les soldats hier ennemis unissent leurs malheureux efforts ?

La fin incite à la réflexion, enfin j’espère que vous en penserez la même chose.

Bel hommage à H.G Wells et joli clin d’oeil à un autre auteur de la Team Walrus;)

Et voilà, Lettre morte est entrée dans mon top 5. 

Chacune de ces nouvelles est au prix de 99 cts d’€ sur les plateformes habituelles comme smashwords  Kobobooks

Une intégrale regroupant les 13 premières nouvelles existe au prix de 9 ,99 cts d’€ , lire le billet à ce propos. 

Vous pouvez soutenir ce projet en devenant mécène pour 40 € tout est expliqué ici 

Comme d’habitude, d’autres retours de lectures chez Deidre

Toutes les couvertures sont comme les précédentes de la talentueuse Roxane Lecomte.

Le Garde-fou - Tiphaine Touzeil  Publie.net, coll. Temps réel. 02-12-2013

Le Garde-fou – Tiphaine Touzeil
Publie.net, coll. Temps réel.
02-12-2013

Le garde-fou

C’est toujours avec stupeur et ravissement que je ressors de certains textes hérissée par l’émotion. Le Garde-fou est l’un de ceux-là, une rencontre inoubliable, comme un double que je découvrirais les yeux ronds, le cœur battant la chamade. Comme enivrée, bousculée par la magie des mots, l’habileté de l’auteur à partager cette période difficile sans jamais se laisser aller à la noirceur, sans alarmer, juste en utilisant des mots et des images pétris d’humanité. On pénètre dans le parc avec elle, on compte comme elle les arbres et les souches, l’obsession du comptage, un TOC. Elle donne des petits noms à chacun des autres pensionnaires : mains nouées, la rebelle, le curé etc. Près d’elle j’ai suivi les visites en chambre du psychiatre, les questions qui se suivent auxquelles elle ne sait que répondre, ou plutôt comment simplement répondre. Des journées rythmées par la prise des médicaments, les repas, les clopes fumées dehors en faisant le tour du parc, toujours dans le même sens. Les jours auxquels elle donne des noms comme Jour du prêt , Jour de l’illisible etc.

Dès les premiers mots l’immersion dans l’hospitalisation à coup de règlements et de défilement du temps. Un récit qui ne parle que d’humain, et d’amour, beaucoup d’amour. Un témoignage lucide sans oeillères, franc et sensible, touchant et drôle aussi. C’est la vie d’un microcosme, celui de personnes cabossées, celles qui rechutent et partent sans un adieu, celles que le psychiatre ou l’infirmière ronchon malmènent sans vraiment d’état d’âme. Des vies qui se croisent là dans un milieu hospitalier qu’il est difficile parfois de se résoudre à devoir quitter…un jour.

Des éclats de rires, des peurs de l’autre et de soi, se sentir déconcertée, indignée, révoltée, muette à l’écrit comme à l’oral, tourner en boucle comme dans le parc. Juste vouloir dormir, n’avoir plus jamais RIEN à penser. L’histoire d’une parenthèse, réapprendre à respirer.

Quand elle va voir le docteur P, elle a l’impression d’aller chez Mac Do. Il ne lui manque plus que la casquette, il a déjà les formules.

Toutes ces petites histoires, les malheurs des uns, les blagues des autres…Petites aventures qui illuminent le quotidien. Il y a toujours un homme qui connaît l’homme qui a vu l’ours.

Regarde mes pieds,je.Il est impossible de ne pas marcher sur les traits. On dirait que je suis la seule à y faire attention. Les pieds chevauchent les jointures des carreaux sans vergogne.

Le Tigre, L’homme qui parle à l’oreille des bateaux… Il n’était pas en séance de dessin, il est allé au village et il a craqué comme on dit pudiquement. Quand il est revenu, on l’a fait souffler plus aucun doute n’était possible.[…] Il me dit: « J’ai rendez-vous cet après-midi avec le docteur, je vais me faire passer un soufflon ». Peut-être bien qu’il en a envie de ce soufflon. Il est son seul garde-fou…

N’hésitez pas un instant à lire Le Garde-fou vous en sortirez sans doute très ému.

Le site de Tiphaine Touzeil  A présent ( parce que c’est )

Le Garde-fou, ebook tous formats 4 € 99 ici  ou là par exemple 

joolJool

Ce n’est pas facile de chroniquer une série lorsque tous les épisodes sont liés dans un ordre logique chacun apportant sa pierre à la progression de l’histoire, et que les personnages sont assez nombreux à y évoluer. Les quatre précédents épisodes m’ont amenée à m’attacher à ceux-ci y compris Jave dont la quête secrète me fascine autant qu’elle m’inquiète parfois.

Aussi, à vous de décider si vous souhaitez lire cet avis ou le mettre de côté.

Nous retrouvons dès le début Elaine qui souvenez-vous était en bien mauvaise posture dans ce camp d’illuminés s’attendant à être dévorée par des zombies. C’est oublier que Jave veille et encore une fois elle va se trouver face à lui. Bien qu’hésitante, elle se résout à lui accorder sa confiance et une sorte de pacte est passé entre eux. Elaine n’a guère l’occasion de se reposer et se lance à nouveau dans une course effrénée, toujours soucieuse du devenir de Dew et Alison.

De leur côté les aliens continuent de traquer leur marchandise.

Quant à Hector, on se demande bien ce qu’il devient.

Et puis, il y a Masters, Bruce, Alva et les enfants qui se réfugient dans la maison ( bunker ) du père du jeune biologiste. Oui, un vrai bunker où ils sont persuadés d’être à l’abri des zombies, d’avoir des provisions et un repos bien mérité.

Evidemment, cela ne peut pas être aussi simple, vous en conviendrez, c’est pourquoi le Révérend et ses acolytes pointent rapidement le bout du nez. J’avoue que ce que l’auteur a trouvé comme astuce pour déstabiliser les retranchés de la maison m’a fait bien rire juste à imaginer la scène. Bon, c’est aussi un peu comment dire …gore ? En même temps, Stéphane Desienne écrit une série zombies et aliens donc il faut bien se douter qu’à certains moments le tableau n’est pas très follichon. Toujours est-il que personnellement ça m’a amusé, c’est même carrément génial.

L’auteur sait maintenir le suspense, d’ailleurs ce n’est qu’à la toute fin de Jool que l’on comprend le titre.Toujours aussi bien écrit, rythmé, et créatif, c’est une série que je recommande vivement à tous ceux qui veulent découvrir des histoires de zombies ET d’aliens qui diffèrent de tout ce qu’on peut voir et ou lire par ailleurs.

Bon sang, quand donc un réalisateur se pointera pour adapter Toxic en série télévisée ?

Toxic, épisode 5 : Jool est à 1 € 49 ( multi-formats) par exemple sur L’immatériel  La liste des autres distributeurs sur le site de l’éditeur Walrus.

Retrouvez mon avis sur les précédents épisodes ici.

Soyez attentifs et suivez l’actualité de Stéphane Desienne et de l’éditeur Walrus car l’épisode 6 ne va plus tarder. Le site internet de Stéphane Desienne.

Jacques l'étripeur - Cécile Benoist Editions de Londres – Coll. East End  Ebook - Novembre 2013

Jacques l’étripeur – Cécile Benoist
Editions de Londres – Coll. East End
Ebook – Novembre 2013

Jacques l’étripeur

Jacques est boucher dans les beaux quartiers de Toulouse. Assez logiquement il est surnommé Jacques l’étripeur.

Hélas pour lui, il déteste de plus en plus son métier, l’odeur de la viande le rebutant à un tel point qu’en secret, à l’abri de son appartement, il est devenu végétarien. Un jour, regardant la télévision, un documentaire happe son attention. Y est relaté l’histoire de Sambou l’étripeur de gazelles là-bas au Sénégal, à Guédiawye.

Boucher ce n’était pas le rêve de Jacques, loin de là

C’est vrai qu’il rêvait de grandeur, le petit Jacques, lorsqu’il était enfant. Et tout le monde le sait : quand on n’accomplit pas ses rêves de gosses, on s’avachit, on ne meurt pas vraiment mais on se dissout dans le grand tout, comme ça, sans que personne ne remarque rien.

Notre Jacques toulousain finit par craquer, laisser derrière lui la barbaque pour devenir dealer. Curieusement, il n’arrive pas à se déplacer sans sa mallette. Et tout aussi curieusement le documentaire l’obsède de plus en plus.

Je ne vous dis rien de plus concernant l’histoire en elle-même, ce serait un défi d’en parler sans en déflorer le suspense.

J’aime bien le style de l’auteur qui allie la tchatche toulousaine, l’ambiance de la ville, une description intime et psychologique du personnage très intéressante. Une nouvelle noire bien menée dans laquelle elle parvient à égratigner les médias, et les mentalités de certains profitant d’un fait divers pour effectuer des sauts en arrière. Cela vous le découvrirez en lisant ce récit.

Toute en suggestion, cette nouvelle parvient à créer le malaise et le frisson d’horreur. Pas d’hémoglobine à outrance mais des images éloquentes, une antre faite d’odeurs, de sons, d’outils.

Toulouse, le Sénégal se trouvant mêlés intelligemment.

Une belle réussite pour ce premier appel à texte publié sur le sujet de Jacques l’éventreur.

Jacques l’étripeur de Cécile Benoist est le premier texte de la série Jacques l’éventreur ( un deuxième est paru récemment ). Il existe un appel à texte permanent, je vous invite à le consulter 

Une interview de l’auteur sur le site de la Collection East End

Ebook a 1 € 99 sur L’immatériel par exemple, ou consultez la liste des revendeurs sur le site de l’éditeur

Martin le Bouillant - Régine Detambel  Editeur Publie.net - Coll.Temps réel 09/06/2013

Martin le Bouillant – Régine Detambel
Editeur Publie.net – Coll.Temps réel
09/06/2013

Martin le bouillant

Martin est une jeune garçon de 12 ans qui vit seul avec sa mère dans un HLM d’une cité.

Martin que nous suivons au quotidien, qui avec son ami Seb partage la même étrange passion pour les piqûres de frelons et de guêpes comme des «  tatouages ». Martin qui navigue entre les dealers, le PMU, les déshérités, abandonnés au bord du chemin, les fantasques et sa mère qu’il tente d’aider du mieux possible. Sa mère qui l’a nommé Martin le bouillant afin qu’à l’image du Saint il donne la moitié de son manteau pour aider les nécessiteux.

Régine Detambel a écrit ici un magnifique texte qui malgré la dureté de certains passages est au final un récit empreint d’espoir et de poésie. Nous suivons le jeune Martin à son rythme, sans temps mort comme la vie qui bouillonne en lui. Quelque part nous faisons l’apprentissage en même temps que lui, l’apprentissage d’une vie loin d’être facile mais dont il sait tirer le meilleur y compris lorsqu’il va se trouver en haut d’un immeuble, et peut-être surtout à cet endroit. Certains passages m’ont beaucoup plus émue entre autre celui où il aide un ami à supporter la perte de son compagnon à poils.

Un extrait :

J’ai découvert que laver les vitres est une autre façon d’être, comme acteur ou prêtre.Il peut aussi m’arriver de détester être debout sur un appui de fenêtre : intérieurement je rêve d’être à la maison à manger des spaghettis avec de l’emmental râpé. Plutôt que faire des vitres, j’aurais parfois envie de regarder la télé, mais le repos me plonge dans des états d’anxiété parce que parfois j’ai trop peur de voyager dans ma tête. Penser peut vraiment te jeter en enfer.

Je ne connaissais pas du tout l’auteur, qui a pourtant une belle bibliographie. Je suis enchantée de l’avoir découverte au travers de ce roman. Une chose est certaine je lirai d’autres de ses œuvres. J’ai également été charmée par Régine Detambel en écoutant les émissions de France Culture ( lien ci-après).

Sur France Culture Régine Detambel lit les premières phrases du roman et répond à quelques questions

La fiche de l’auteur sur le site de l’éditeur, Publie.net

Martin le bouillant : 4 € 99 ( tous supports ) sur le site de Publie.net  ou sur L’immatériel par exemple.

HollywoodHollywood a dit ( Daddy, à dada ) de Dominique Sarrazin

Il s’agit d’un discours prononcé à Lille par Dominique Sarrazin ( auteur-metteur en scène ) le 17 janvier 2003 au Splendid Fives, soirée paroles et musiques nommée « Concert pour la paix ». Je l’ai relu ce matin, et j’ai ressenti le même enthousiasme qu’à la première lecture, aussi à défaut de publier une chronique de lecture, j’ai trouvé intéressant d’en partager un extrait avec vous.

Je reprends la présentation de l’éditeur Sansonnet.

« La guerre, vous croyez que c’est mort et blessures, souffrances et ruines, enfants affamés…bref, le règne de l’artillerie et de la sauvagerie ? Si vous pensez cela, vous ne savez pas ce qui compte pour les êtres surhumains qui dirigent la majeure partie de la planète. Si vous vous apitoyez sur les futures victimes, vous ne comprenez rien au destin manifeste des grandes démocraties et votre opinion ne vaut pas cher – c’est Hollywood qui vous le dit. »

Ci-dessous un extrait.

C’est ça un empire. C’est quelque chose ou quelqu’un qui décide d’être pour tout le monde le seul méridien de Greenwich et le premier chapitre de l’histoire.

L’essentiel c’est que ça marche, dit le prêcheur texan et ÇA MARCHE c’est le fondement réel de la constitution américaine, jamais écrit et toujours appliqué : Efficiency

« Dynamisme et souplesse » en bon français du Medef. Les autres comprennent pas trop bien, c’est pourquoi le Texan traite les artistes et les intellos américains de Français.

L’empire, c’est la morale particulière de l’immoralisme général, c’est le moralisme en guise de politique et l’économie en guise de morale ( il y a des écoles en France).

Quand on tient l’audimat par la morale, c’est plus de la politique, c’est le concile de Trente mixé avec « Qui veut gagner des millions ? »

L’empire c’est : vous discutez avec mes arguments mais vous ne discutez pas mes arguments.

Alors il faut d’autres mots, des mots d’auteur, du cinéma d’auteur, de la VO, de la pensée, des chiffres, ceux qui sont sous les chiffres et qui se calculent en ventres ouverts, têtes fracassées, suicides, overdoses, désespoir de cause. Il faut de l’humour, de la résistance scientifique, on est des millions à être quelques uns. On est des millions à ne pas être de la secte, à ne pas être terroristes, on est des millions à aimer l’Amérique, celle qui ne s’aime pas comme elle est, on est des millions à ne plus tolérer les zéros de la tolérance économique maximum, on veut bien marcher avec des Nike ( on n’est pas puritains nous ) mais on ne veut pas marcher comme Nike. On veut bien s’envoyer un coca avant d’aller à l’école ou après le boulot mais on ne veut pas être obligé de boire du coca our avoir le droit d’aller à l’école ou au boulot.

On est des millions-et certains millions plus que d’autres-à savoir qu’il n’y a pas de guerre hygiénique dans une porcherie. On est des millions à exiger le haut de la politique et pas les bas-fonds de l’économie. On est des millions à ne plus supporter le moralisme des punisseurs impunissables, des démocrates invérifiables et des contrôleurs incontrôlables. On est des millions à comprendre aujourd’hui que ce n’est pas la merde qui préoccupe l’empire, c’est de conserver le monopole de la pompe à merde et du nettoyage ( chanson : Pompe à merde, pompe à pétrole ; pompe à pétrole, pompe à merde ).

On est des millions à réclamer le final-cut sur nos films, nos vies, notre avenir. Nos épisodes sont à nous et l’histoire ne commence pas le 11 septembre, elle a déjà eu lieu, elle se continue, elle aura lieu. Il nous faudra encore Sophocle et Shakespeare mais plus Bush et Sharon.

Hey man ! Fais gaffe !

L’Histoire on est dedans !

Editions Sansonnet : 73 rue de Rivoli – 59800 Lille

Ce petit livret coûte 1 €, cependant j’ai l’impression qu’il est difficile à trouver.

La dernière guerre - Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N°10 Couverture :Roxane Lecomte

La dernière guerre – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N°10
Couverture :Roxane Lecomte

La dernière guerre

 

Ce qu’en dit l’auteur : C’est l’histoire d’une naissance et d’une vie brève. L’histoire du monde et de l’univers tout entier condensée dans l’enveloppe d’un insecte insignifiant. L’histoire de nos combats, de nos peurs et de nos joies, des sentiments programmés dans nos systèmes nerveux bien avant notre venue au monde. L’histoire d’une destinée mécanique et absurde, dont la simplicité est la clef. L’histoire d’une abeille.

J’ai lu cette nouvelle avant que Neil Jomunsi ne publie l’article relatif, privilège du souscripteur.

Je ne reviens pas sur l’histoire en elle-même étant donné que le pitch la présente parfaitement.

J’ai surtout envie de mettre l’accent sur la performance étonnante de l’auteur : s’imaginer dans la peau d’une abeille ce n’est pas banal et encore moins chose aisée à mon avis. L’auteur s’est trituré les méninges autour du vocabulaire, des comparatifs, et du mode de vie et fonctionnement d’une ruche.

Le résultat est déroutant, puisqu’il s’agit d’un récit qui tient du fantastique alors qu’il est on ne peut plus réaliste.

J’ai oscillé entre le sentiment de vivre un rêve et celui de m’immerger dans ce que peut être une vie d’abeille.

C’est beau, doux, puissant, empli d’émotions diverses.

Un extrait :

A son réveil quelque chose avait changé. Elle pouvait désormais sentir la terre palpiter sous elle. Le ciel se trouvait quelque part au-dessus, sans qu’elle puisse toutefois s’expliquer en quoi consistait ce qu’elle appelait ciel. Elle s’en accommoda. 

Une bien belle expérience et performance d’écriture pour cette dixième nouvelle du Projet Bradbury.

A mon avis la plus surprenante, la plus fouillée aussi.

Lire l’article de l’auteur à propos de cette nouvelle 

Comme les précédentes La dernière guerre ne vous coûtera que 99 cts d’€ chez Amazon  Smashwords  et Kobo 

Le plus intéressant et encourageant pour l’auteur est la souscription à l’intégralité du Projet Bradbury 

L’avis de Deidre et le bilan du deuxième mois de souscription chez Lise Capitan

Bonne lecture !

J’ai partie liée – Texte de Julien Dupont pour et avec le Collectif éphémère in l’album Maïs chaud

J’ai partie liée avec le sexe enjôleur des anges
J’ai partie liée avec les croûtes de Michel Ange
J’ai partie liée avec le ventre fou des falaisesmaïs
J’ai partie liée avec la confiture à la fraise
J’ai partie liée avec les 26 lettres de l’alphabet
Avec ceux qu’on retourné la télé
J’ai partie liée avec les 12 demi-tons de la gamme
Avec ceux qu’ont mis le feu à leur âme
J’ai partie liée avec les accros de l’ivresse
Avec les édentés les flingués de la vitesse
J’ai partie liée avec les putes du boulevard Ney
Avec ceux qu’on refusé de mourir avant de crever
J’ai partie liée avec les joueurs de tambours
Avec ceux qui bandent sur l’amour
Avec ceux qu’on du coeur au ventre
Avec les rigolos, les allumés, les pas sérieux, les déjantés
J’ai partie liée avec le couscous et le mafé
Avec Apollinaire et Bob Marley
J’ai partie liée avec les nègres et les pédés
Avec le foutre chaud de l’instant
Avec la fantaisie du vent
J’ai partie liée avec les slameurs fous,
Les musiciens de jazz, les insomniaques
J’ai partie liée avec les singes
Les danseurs de tango
Les ramasseurs d’ordures
Les comédiens ratés, les doux rêveurs
les amoureux transis, les transistors taris
Les magnums de champagne et les belles gueules qui se crament
J’ai partie liée avec les maudits de la nuit
Les mots dits de la nuit, les enfantaisies
J’ai partie liée avec la forêt, avec les chiens
Avec l’herbe verte des chemins
J’ai partie liée avec les  » soleils de l’intérieur  »
Libérons nos soleils, libérons nos soleils
J’ai partie liée avec le bleu de la mer
J’ai partie liée avec les poissons de la mer
J’ai partie liée avec mes frères
J’ai partie liée avec mon père qui est comme un dieu pour moi
Qui suis stupide et sale
Et très égocentrique

 Cliquez pour écouter

Les étoiles regardent aussi : Tome 1 Mendung

Mendung ( T 1 Les étoiles regardent aussi )  Julien Morgan Ebook - Autopublié Couv : Lysander Keris Sept- 2013

Mendung ( T 1 Les étoiles regardent aussi )
Julien Morgan
Ebook – Autopublié
Couv : Lysander Keris
Sept- 2013

Le résumé : Un demi-siècle après qu’un signal extraterrestre a été capté à l’observatoire de Lembang, en Indonésie, le vaisseau d’exploration le Geminga découvre, dans la constellation du Toucan, une planète qui pourrait en être l’origine. Malheureusement, à peine a-t-il débarqué dans le système solaire que le monde est attaqué par une armada de vaisseaux spatiaux et dévasté par des milliers d’explosions thermonucléaires. A la fois choqué par cette tragédie et inquiet des retombées politiques, l’entrepreneur Jari Orison lance une mission scientifique dans l’espoir de comprendre ce qu’il s’est passé.

Bon je vais pas vous la raconter, le résumé est impeccable mais oui, j’ai beaucoup aimé. Le reproche que je fais est que niveau technique ce n’est pas à la portée de tout le monde MAIS cela donne de la crédibilité à ce space-opéra pour les purs et durs du genre, donc finalement c’est sans aucun doute un bon point pour Julien Morgan

En fait je me suis immergée dans le récit très rapidement, cette histoire de signal, et d’holocauste m’interpellant grandement.

Ensuite, ça prend une ampleur trépidante. Plein de personnages dont l’ héroïne principale, Tallulah qui dans la vie est le matou de l’auteur. Des personnages nombreux mais auxquels on s’attache parce qu’ils sont bons ou au contraire extrêmement détestables.

On trépigne d’en savoir plus, quelques passages paraîtront sans doute plus obscurs mais rapidement on se laisse séduire par les personnages. Mine de rien Julien Morgan nous fait cogiter et c’est cool.

J’ai toujours un faible pour les histoires qui mêlent politique et récit, et ici on retrouve tout ça.

Alors oui je suis pas fortiche en SF, je redécrouvre depuis ma liseuse et là, j’ai été bien servie.

J’ai eu peur aussi quand l’expédition arrive sur Mendung, les habitants ne sont pas à proprement parler hospitaliers mais ajoutez à cela mon goût pour les intrigues et vous comprendrez d’autant mieux mon intérêt pour Mendung et ma curiosité quant à la suite. La musique qui a accompagné Mendung est ici et franchement je comprends à fond.

La chronique déjantée et indispendable de Lilian Peschet

Mendung sur le site de l’auteur

Je vous ai déjà parlé de Julien Morgan avec  Un tour de montagnes russes le soir de la Saint Thorlak

Sur Amazon, SamshWords, itunes, kobo etc à 2 € 95

Bonne découverte à tous !

1888 de Céline Etcheberry  Editions Walrus - Coll. MICRO  Ebook - Octobre 2013

1888 de Céline Etcheberry
Editions Walrus – Coll. MICRO
Ebook – Octobre 2013

1888

Le pitch par l’éditeur :Entre Jack et sa montre à gousset, c’est une vieille histoire d’amour : la délicate pièce d’horlogerie est une fidèle amie et il ne faudrait pas qu’il lui arrive malheur. Mais les rues de Londres, en cette fin de dix-neuvième siècle, sont quelquefois mal fréquentées. Et ce ne sont pas les victimes de Jack qui vous diront le contraire. Nuit après nuit, alors que la célébrité n’a pas encore frappé à la porte, Jack écume les ruelles sombres pour assouvir sa soif de sang. Mais cette soif lui appartient-elle vraiment ?

1888 est un texte court (environ 40 pages) de la collection Micro aux éditions Walrus.

Le personnage de Jack, vous l’aurez deviné, fait référence au célèbre éventreur. Ici, Céline Etcheberry revisite son histoire en mêlant le roman noir et le fantastique : un mélange qui fonctionne merveilleusement bien d’autant que le suspense est très bien maîtrisé.

En fait ce n’est pas lui le personnage principal de cette nouvelle, mais sa fameuse montre à gousset.

Cette faim que Jack ressent, il la gère de plus en plus mal et son errance dans ce quartier mal famé prend des tournures de plus en plus dangereuses y compris pour lui-même.

Céline Etcheberry nous invite dans l’esprit de ce tueur nous plongeant dans la perplexité et l’angoisse allant crescendo.

Oui, l’angoisse qui du début à la chute de cette nouvelle, ne nous quitte pas. Il faut dire que le cadre de 1888 s’y prête bien, ce quartier de Londres mal famé est l’endroit par excellence pour ce récit.

De manière assez paradoxale, c’est limite si j’ai pas ressenti de la peine pour Jack. Pourquoi ? Ben lisez-la et vous comprendrez !

L’écriture est vive et précise comme si vous regardiez sur un écran un court-métrage. C’est à mon avis ce qui caractérise aussi le talent d’un auteur.

Parlant de cela, plus je lis des textes courts, ceux de la collection Micro de Walrus par exemple, plus je m’interroge, me demandant comment il se fait qu’aucun vidéaste ne se soit encore intéressé à la mise en scène de ces textes comme Alfred Hitchcock présente ?

Cette nouvelle est comme pour toutes les autres au prix de 99 cts d’€, vous pouvez l’acquérir entre autre sur L’immatériel 

Le blog de Céline Etcheberry  EncreLyre 

La suivre sur twitter : @EncreLyre

Kindergarten Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 9 Couverture :Roxane Lecomte

Kindergarten
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 9
Couverture :Roxane Lecomte

Kindergarten

Le pitch : Dieter est un adulte que les enfants adorent. Chaque jour, les pensionnaires du jardin d’enfants se pressent autour de l’éducateur pour recevoir consolation et encouragement. Mais Dieter est aussi un adulte un peu spécial qui voit des choses que les autres n’imaginent pas. De plus, l’endroit sur lequel la garderie a été construite est rempli de mauvais souvenirs et de fantômes. Pas étonnant donc que les autres employés le prennent pour un dangereux fou. 

J’ai été touchée par cette nouvelle pour plusieurs raisons.

D’abord Dieter un petit enfant dans un corps d’homme, un «  simplet » comme il se dit encore dans les campagnes. Pourtant c’est sans aucun doute ce qui permet à ce jeune homme de ressentir autant les « vibrations » environnantes. Dieter, un cœur simple et bon. Et qui dit gentillesse dit en contre-pied méchanceté et bassesse, en occurrence ici il s’agit de ses collègues et des parents d’élèves ( à vous de découvrir en quoi ).

Ensuite, je ne sais pas si cela vous est arrivé, mais certains sites conservent en eux des traces invisibles de leur histoire, ici on peut parler de fantôme, et pas n’importe lequel. Non, je n’en ai jamais vu ! Par contre, oui, ( je n’ai pas peur de le dire), j’assume très bien, il m’est arrivé de « sentir » dans les murs ou dans l’image quelque chose que je ne saurais définir. Folle ? Je ne pense pas. Evidemment, dans certains cas comme ici on sait très exactement sur quel bâtiment ce jardin d’enfants à été construit et quel est le personnage qui le hante. Le talent de Neil Jomunsi est de nous faire naviguer entre trouille et sourire. Ça me fait penser à certaines histoires d’horreur qui se situent sur des cimetières indiens par exemple ou des lieux d’ exécutions. Mais là, pas de terreur, rassurez-vous âmes sensibles. Ceci dit étant amatrice de Masterton et Koontz cela me plairait bien de voir ce que l’auteur serait capable d’écrire dans ce genre, surtout en format court.

La présentation de la nouvelle par Neil Jomunsi sur le blog et le retour d’une lectrice sur L’avis de Deidre 

Vous pouvez vous abonner à l’intégralité du Projet Bradbury via cette page par cette solution, l’auteur nous offre des bonus.

Toujours à 99 cts d’€ sur Amazon, Kobo et Smashwords
Un premier audio-livre Le dernier jour d’école à écouter par ici

A ce propos, si vous êtes musicien, même amateur, Neil Jomunsi cherche des personnes pour marier récit et musique. Faites suivre. 

Confusion des peines - Julien Blanc Editions Libretto Parution octobre 2013

Confusion des peines – Julien Blanc
Editions Libretto
Parution octobre 2013

Confusion des peines

Seule, la vie…, I

J’ai eu le plaisir de recevoir cette auto-biographie de Julien Blanc grâce à l’opération masse-critique organisée par Babelio  que je remercie sincèrement ainsi que l’éditeur Libretto.

Le mot de l’éditeur : « Que fut mon enfance ? Une suite d’erreurs. Erreurs de la part de ceux qui veulent les enfants comme ils les aiment, au lieu de les aimer comme ils sont. »

Orphelin recueilli par une marraine aussi bigote qu’austère, Julien Blanc sera rapidement envoyé à l’orphelinat puis en maisons de redressement à une époque où ceux qui ne filaient pas droit n’avaient que les coups ou la charité pour avenir. Il y apprendra la faim, l’humiliation et ne deviendra que révolte : une révolte qu’il partage ici sans artifice et qui n’altérera en rien ses rêves.

Mon avis :

De cette époque, je ne connais réellement que la Grande Guerre comme les contemporains l’appelaient. L’histoire de Julien Blanc débute à Paris en 1908, né orphelin de père, sa mère est son univers, son unique amour. Celle-ci se tourne vers les dames d’oeuvres pour survivre. L’une d’entre elle devient sa marraine, et persuade sa mère de le faire baptiser. C’est ainsi que sa maman devint bonne à tout faire. C’est elle qui lui apprit à lire, écrire, calculer et quelques notions de piano.

Aux huit ans de son fils, elle meurt et est enterrée en fosse commune. C’est alors le début de la valse entre les différents établissements pour le jeune enfant sans famille.

Il n’est pas difficile d’imaginer le désarroi du petit garçon qu’évoque Julien Blanc et encore moins de comprendre toute cette révolte montante en ce petit d’homme Là, où il lui fallait amour et tendresse, il n’eut que brimades, fessées, cachots, et humiliations.

Très vite il se dit :

Je commençais néanmoins de comprendre ce jour-là que la société est hypocrite, qu’il faudrait ruser avec elle, la prendre par surprise, à revers. J’étais tout d’une pièce. Quand j’avais quelque chose à dire, je le disais, ouvertement, brutalement, sans m’occuper des conséquences.

Au sortir de la maison de correction, il se lie d’amitié avec Jean, son aîné de 6 mois.

Julien Blanc trouve des mots forts et d’une beauté touchante au souvenir de cette amitié « ce bombardement de photons amicaux dans mes ténèbres. »

Il y eut les premières amours avec la déchirure des séparations et les trahisons.

Ce fut l’orphelinat puis les placements dans des familles. Des renvois parce qu’il vole en catimini. Ballotté d’un coin à un autre, sa marraine ne le suit que de loin, trop occupée par les hautes sphères et c’est Daise qui l’a en charge le plus souvent, Daise encore plus méchante que sa marraine.

A 14 ans il entre au patronage ( dépendant de l’Etat ) pour y apprendre un métier manuel, alors qu’il veut suivre des études pour aller au lycée tenter de rejoindre Jean. Il rêve toujours de devenir musicien.C’est à ce moment qu’il devient Pupille. La suite est dans la continuité, hélas pour lui, de ce qu’il a vécu et va s’aggravant.

Cette première partie des mémoires de Julien Blanc « Confusion de peines » nous révèle beaucoup de choses sur la vie dans les années précédent la Grande Guerre. C’est terrible de lire ce témoignage d’enfant puis de jeune homme, tellement brimé, aux rêves se heurtant à la réalité crue de la religion et de la bourgeoisie. Quelques mains lui seront tendues cependant et il gardera tout de même quelques espoirs dans sa tristesse environnante.

Les conditions dans lesquelles ont faisaient travailler ces jeunes enfants sont terribles et non sans rappeler ce qu’il se passe encore dans certaines régions du globe.

Ici, c’est tu plies ou tu vas au cachot. Sa parole est constamment remise en question, qu’il dise la vérité ou qu’il mente, le résultat face à ces nombreux adultes hypocrites et parfois pédophiles ne varie pas. Tout n’est quasiment toujours que rapport de force. 

Je finis ce retour de lecture par cette citation :

Etre libre ? Mais c’était impossible. Je n’aurais pu l’être qu’à mille lieues de toute civilisation. Ici, ma course à l’embauche me prouva, le jour que je me mis à y réfléchir de près, que je ne serais jamais libre. C’était un mot vide, dénué de sens.La liberté, c’est ce qui n’est pas défendu. Tout m’était interdit.

Je vous invite chaudement à découvrir La confusion des peines.

Le racommodeur de cervelles & autres nouvelles Pierre Véron Editions Publie.net Coll. ArchéoSF

Le racommodeur de cervelles & autres nouvelles
Pierre Véron
Editions Publie.net
Coll. ArchéoSF

Le racommodeur de cervelles et autres nouvelles

Il s’agit ici d’un recueil de 5 nouvelles et un portrait de Jules Verne écrit par Pierre Véron ( né en 1831- ou 1833 selon une autre source ). Il publie son premier ouvrage en 1854.

Ce recueil a été réalisé par les éditions Publie.net dans la collection ArchéoSF.

Ma culture en science-fiction étant encore limitée, la lecture du titre m’ayant fait sourire, je me suis dit que l’occasion était trop belle et j’ai ( encore une fois) cédé à la curiosité.

Dans Le racommodeur de cervelles, le Docteur Mystère, chirurgien supernaturel a découvert le moyen de guérir les gens de leurs obsessions, de modifier leur caractère.

 Vices et vertus ont été classés par lui avec une certitude mathématique

Opération réalisée sans douleur en un tour de main, qui suscite un énorme engouement parmi la population.

Rondement menée, Le racommodeur de cervelles fait sourire. Le docteur Mystère nous rappelle que nous ne maîtrisons pas toujours si parfaitement les progrès scientifiques et qu’il faut bien réfléchir aux effets. Quant aux patients ou demandeurs force est de constater qu’il vaut parfois mieux se satisfaire de l’ordinaire.

La seconde nouvelle, L’omnibus aérien nous emmène en promenade au dessus de Paris et ses principaux monuments avec des passagers tour à tour fanfaronnant, ou s’inquiétant, se moquant des paysages qu’ils voient défiler si petits vu de là-haut.

 – Et la Sorbonne à gauche.

– L’appartement de la science…Elle n’occupe guère de place non plus, sur la surface du globe

Les passagers sont à eux-seuls l’occasion de dépeindre des caractères amusants.

Encore la fin du monde, comme son nom l’indique met à l’honneur ce que deviendront les sciences d’ici les 10 millions d’année restante à la Terre selon Thompson. Toutes les sciences vont y passer, y compris les lettres. J’avoue, je l’ai trouvé assez jubilatoire. Une citation en ce qui concerne la politique

Ô Pénélopie aux perpétuels recommencements ! Ô écureuil humain tournant dans la cage de l’utopie et prenant ta rotation sur place pour du progrès !

Une à propos des lettres :

Et les livres, juste ciel ! Dans quelle bibliothèque pourrait-on les loger ?

La surface de la Terre n’y suffirait pas, à supposer seulement que la production continue dans les proportions d’aujourd’hui.

Et je ne vous en dit pas plus.

La quatrième histoire s’appelle Le journal du dernier Robinson. Fantaisie de l’avenir ( XXème siècle) Sans doute celle qui m’a le plus touchée, limite peinée. Pauvre homme qui souhaite tant découvrir des terres encore vierges de toute présence humaine et qui navigue de désillusion en tristesse. Où qu’il aille les hommes laissent leur empreinte. L’art et la manière de parler de l’expansion citadine, de la destruction de l’environnement. A lire !

Ils appellent cela le désert ! Fiez-vous aux hommes !

Je marche depuis dix jours, et depuis dix jours je ne trouve que des gares de chemins de fer.

Et voici Le déluge à Paris.

Avez-vous déjà pensé à ce que diraient des archéologues si un déluge détruisait la Terre et que des milliers d’années plus tard leurs fouilles les amenaient à trouver des vestiges incompréhensibles ? C’est exactement ce à quoi c’est amusé Pierre Véron dans cette amusante nouvelle à la Morale à La Fontaine.

Ces nouveaux hommes, doués de nouveaux travers, ont fondé une nouvelle Académie des sciences où de nouvelles délibérations n’amènent souvent rien de nouveau.

Et pour clore ce beau recueil, un portrait de son contemporain Jules Verne.

Certains prétendent que la curiosité est un vilain défaut, j’affirme le contraire car sans elle je n’aurais pas lu ce recueil et découvert une plume savoureuse, piquante et amusante.

La préface de Philippe Ethuin introduit bien ces récits, les situant dans leur époque et nous indiquant leurs parutions.

La couverture est évidemment de Roxane Lecomte, dont on reconnaît bien la patte.

Sur le blog, un texte en ligne de Pierre Veron : Une consultation médicale en l’an 2000 ( 1882 ) 

N’hésitez pas à parcourir ce blog, vous y découvrirez des pépites en accès libre, des séries etc …

Consulter la fiche et l’acheter pour 2 € 99 sur le site Publie.net d’Archéo-SF

Mais aussi par exemple chez L’immatériel 

Bonne découverte !

Face à l'étoile Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 8 Couverture :Roxane Lecomte

Face à l’étoile
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 8
Couverture :Roxane Lecomte

Face à l’étoile

 

Le pitch : La vie semble sourire à William Goldsmith : ce candidat à l’élection municipale, ambitieux et séduisant, a toutes les chances de remporter le siège très convoité de maire de Cincinnati. Mais cette image de parfait homme politique menace d’être écornée. Goldsmith est en effet empêtré dans une affaire de corruption mafieuse qui a tout d’une épée de Damoclès. Et puis il y a cette étoile apparue dans le ciel, tel l’oeil de Dieu sur Caïn, qui semble l’observer et pénétrer son âme. Tiendra-t-il sous la pression ? 

C’est la dernière ligne droite avant les élections pour Goldsmith, le stress se fait sentir et Vito, le mafieux avec qui il a passé « contrat » se charge de le lui rappeler.

« Depuis quand la loi fait-elle les maires ? »

Ce William, dit Bill lors d’un monologue intérieur savoureux et sincère étale sa conscience d’homme politique, et c’est à la fois pitoyable, triste et finalement … très humain.

Cependant, les élections ne sont pas seules à faire la une. En effet il y a cette étoile surgit par magie qui suscite interrogations de toutes parts et réveille « en chacun des histoires et des légendes plus vieilles que l’homme lui-même » .Concédant un peu de son temps à ses enfants, Bill les accompagne pour observer cet astre étrange.

C’est à partir de ce moment que le récit glisse peu à peu dans l’étrange pour finir dans l’absurde, l’inattendu, un joli pied de nez au réel.

Ma conclusion toute personnelle, mon avis se résument à : « nous ne sommes que bien peu de chose ».

Face à l’étoile est donc pour moi une réussite, une belle alliance entre le récit noir et le surréalisme.

Et comme cette nouvelle est gratuite c’est l’occasion pour vous de goûter au style de l’auteur et à ce genre particulier.

L’article sur cette nouvelle et les liens de téléchargement se trouve à cet endroit  .Cette note de l’auteur vous aidera peut-être à entrer dans ce récit déroutant, il est vrai.

Deidre  et Chti_suisse  ne partagent pas tout à fait mon avis.

Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice Vanessa Terral Editions Voy' [EL] -Coll. E-courts Ebook - Juin 2013

Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice
Vanessa Terral
Editions Voy’ [EL] -Coll. E-courts
Ebook – Juin 2013

Les vagues de Clamatlice suivi de Saison de pluie sur Clamatlice

Clamatlice, un monde bien loin de notre Terre, surprend les voyageurs par ses plages de sable vert, ses deux lunes, sa végétation singulière et son surnom : la Planète aux Mille Pensées. Les premiers colons évoquent parfois, à mi-voix, des créatures gigantesques et une nature guidée par une forme de conscience. Bien entendu, les nouveaux arrivés – tel Noota, un jeune surfeur – ne croient pas à ces superstitions…
Jusqu’à ce que Clamatlice murmure à leur esprit.

Comme vous l’aurez compris, il s’agit d’un recueil de deux nouvelles de Vanessa Terral, première publication ( en numérique exclusivement ) dans la collection E-courts des éditions Voy'[el]

Dans la première, Les vagues de Clamatlice un jeune surfeur, Noota vient d’arriver sur cette planète. Lui, dont la renommée de surfeur sur Terre n’est plus à faire, s’aperçoit avec stupeur que toute sa technique ne lui sert à rien sur les vagues de Clamatlice. La planète aux mille pensées lui réserve des surprises qu’il découvrira en nouant contact avec un groupe d’adolescents natifs, surfeurs comme lui.

Dans la seconde, Saison de pluie sur Clamatlice nous partageons la peine d’une enfant, Luccine souffre douleur de ses camarades d’école, dont les adultes font peu de cas.

« Elle devrait être habituée, à force, mais du haut de ses presque huit ans, Luccine se tient face à la vilénie comme un oisillon qui recevrait une pomme de pin sur la tête »

Cette nouvelle m’a vraiment touchée, au point que je me sentais comme Luccine, isolée, incomprise et désespérée.

Mais cela est sans compter avec Clamatlice et le talent de conteuse de Vanessa Terral. Le personnage principal n’est autre que Clamatlice dont l’auteur nous encourage à arpenter les étendues pour y semer nos propres graines et ainsi l’animer tout au long de nos récits. Il s’agit d’un beau cadeau fait par Vanessa Terral et l’éditeur car quoi de plus excitant que de nourrir un univers ? L’imaginer en conservant bien sûr le terreau des Vagues de Clamatlice et de Saison de pluie.

Les gourmands de rêves, de magie, de communi(cati )on spirituelle et de nature y trouveront leur bonheur.

Emplie d’entités étranges, Clamatlice aux mille pensées n’a sans doute pas fini de nous étonner et nous émerveiller. Je l’espère de tout cœur.

Vanessa Terral écrit vraiment très bien, son style est aérien, fluide. Ses mots vibrent à l’unisson des personnages. Il est question de respect et de choix. Il est question tout bonnement d’humanité.

Non seulement j’ai rêvé en lisant ces nouvelles, mais j’ai aussi réfléchi à tout ce que cette Planète peut offrir comme « possibles ».

Un grand merci à Vanessa Terral pour le cadeau qu’elle fait aux auteurs souhaitant continuer de faire vivre Clamatlice à travers un appel à texte permanent, soutenu bien évidemment par Voy'[el].

Vous pouvez acquérir  Les vagues de Clamatlice pour 99 cts d’€ ( tous formats) sur le site de l’éditeur  ou chez L’immatériel 

Il ne me reste qu’à espérer que vous serez curieux de découvrir cette Planète, et vous souhaiter une bien agréable lecture.

Celsius 233 Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 7 Couverture :Roxane Lecomte

Celsius 233
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 7
Couverture :Roxane Lecomte

Celsius 233

Le pitch : Hector est un fonctionnaire zélé au service d’un état totalitaire et intrusif : son travail consiste à écouter les conversations des citoyens, à les placer sous surveillance vidéo, à les suivre dans la rue jusqu’à ce qu’ils fassent un faux pas — volontaire ou inconscient — et tombent sous le coup de la loi. Hector aime beaucoup son travail. Il y excelle même. Mais un jour, la machine répressive se retourne contre lui.

J’ai apprécié le sujet traité par Neil Jomunsi ainsi que l’écriture. Hector est le type même de personnage qu’on déteste quasiment d’emblée. Le cadre hyper autoritaire et répressif de cette nouvelle fait froid dans le dos et n’est pas sans rappeler d’autres lectures et / ou tristes réalités.

La fin est ouverte, à tel point que j’en suis à la troisième interprétation possible me concernant.

Mais voilà, cette fois le charme n’a pas opéré sur moi . Un auteur ne peut toujours répondre aux attentes de ses lecteurs, le lecteur ayant son propre champ émotionnel et là, bien que construite, fort bien écrite je ne me suis pas immergée dans la nouvelle.

Ce n’est franchement pas grave d’autant que le bonus réservé aux abonnés m’a bien séduite. Merci à l’auteur pour ces plus distillés.

L’avis enthousiaste de Chti_suisse sur son blog 

Celui de Deidre sur son blog 

Le Projet Bradbury sur le blog d’ActuaLitté 

Le fil d’actualités du projet sur le forum e-lire

Comme d’habitude la nouvelle Celsius 233 est à 99 cts d’€ sur kobo ,  Smashwords  et Amazon .

La belle couverture est encore de Roxane Lecomte . Bravo à elle ! 

 

Les naufragés de la Djumna d'Emilio Salgari  Editions de Londres - Ebook Octobre 2013 Couv : Alberto Della Valle

Les naufragés de la Djumna d’Emilio Salgari
Editions de Londres – Ebook
Octobre 2013
Couv : Alberto Della Valle

Les naufragés de la Djumna  ( chroniqué par Tipram Poivre )

Dépaysement garanti avec ce roman digne des plus grands classiques du genre. Il vous emmènera en Inde puis dans les îles Adaman, dans le Golfe du Bengale, où se déroule la classique lutte du bien contre le mal.

J’ai passé quelques semaines sur l’île de Langkawi (Malaisie), il y a plusieurs années, et je peux vous assurer que cet auteur italien que je ne connaissais pas du tout sait ressusciter la poésie des paysages paradisiaques de ce coin du bout du monde.

Mais avec lui, le danger se cache partout : la mer d’huile se déchaîne soudain, une petite fille délurée sabote un navire, et un arbre exotique offre une ombre généreuse mais toxique. Sans compter les affreux périls tapis dans la jungle inhospitalière : bête féroce, serpents, indigènes, sables mouvants, etc.

Les auteurs qui souhaitent aiguiser leur plume trouveront dans ce livre d’excellents exemples de descriptions pittoresques dont ils pourront s’inspirer pour leurs propres écrits. Comme le souligne l’éditeur, la terminologie de la marine est extrêmement riche ; il ne nous trompe pas, car j’ai élargi l’éventail de mon vocabulaire grâce à ce livre.

J’ai aussi énormément apprécié le minutieux travail de documentation effectué. La seule inexactitude que j’aie notée est excusable, car elle concerne une confusion entre l’arbre à pain et le jaquier, deux arbres qui se ressemblent et qui donnent des fruits comestibles d’apparence similaire.

Le tempo du développement de l’intrigue est bien calculé. Même si la trame en elle-même est conventionnelle, avec une happy end où les méchants sont châtiés, et les bons, récompensés, je me suis laissée emporter par la verve fougueuse de Salgari, et j’ai marché à fond à chaque rebondissement qu’il a imaginé.

Le récit s’ouvre sur une anodine chasse aux oies sauvages. Mais un message de détresse, trouvé sous l’aile d’un des volatiles touchés, déclenche vite une série de points d’interrogation, et les héros s’empressent de comprendre le problème. N’écoutant que leur altruisme, ils se lancent dans des aventures tumultueuses pour voler à l’aide d’un honnête capitaine grugé par ses hommes d’équipage.

J’avoue que, vers le premier tiers du livre, les mains moites d’angoisse, je n’ai pas pu résister à l’envie de connaître la fin, et je suis allée aux dernières pages pour me rassurer. Malgré cela, c’est le cœur battant que j’ai ensuite lu les terribles épreuves que les héros affrontent.

C’est vous dire à quel point l’auteur maîtrise l’art de nourrir le suspense…

Alors, si vous avez envie de vous divertir avec un bon roman d’aventures bien traditionnel, ce livre est pour vous. Je ne voulais en parcourir qu’une trentaine de pages pour me faire une idée de ce que Jean-Basile Boutak avait concocté, mais je n’ai pas pu le lâcher, et je l’ai dévoré d’une traite, en remettant à plus tard une ou deux obligations prioritaires.

Les naufragés de la Djumna d’Emilio Salgari est à 1 € 99 ( ebooks tous supports ) chez L’immatériel 

Consulter sa fiche sur le site des Editions de Londres et ici

Ce qu’en dit Jean-Basile Boutak sur son blog personnel

 

aurélia sous la terre  Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 6 Couverture :Roxane Lecomte

aurélia sous la terre
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 6
Couverture :Roxane Lecomte

Aurélia sous la terre 

Le pitch : C’est une après-midi comme beaucoup d’autres qui débute pour Victor et Simon. Les champs s’étendent à perte de vue, il n’y a plus qu’à courir plus vite que le vent et à oublier qu’on grandira un jour. Mais une découverte impromptue va changer tous leurs plans. Sous la terre se cachent des secrets : quelquefois, il suffit de prendre le temps de se pencher pour les déterrer. 

Cette 6ème nouvelle est pour le moins étrange puisqu’écrite à partir d’un rêve de l’auteur qui l’a retranscrite tel quel. Un chouette exercice qui dévoile une part de l’enfance de Neil Jomunsi au fur et à mesure que Victor exhume d’anciens jouets.J’y ai retrouvé la campagne, les champs de mon enfance lorsque les mômes que nous étions, pour tromper leur ennui , mutaient en camarades au cours de jeux collectifs ; à mon époque c’était les indiens et les cow-boys, ou les gendarmes et les voleurs.

On retourne au pays de l’enfance, avec ses préoccupations. Tant et si bien que durant deux jours je suis aussi allée à la pêche aux souvenirs : les séries et émissions pour enfants , et les chansons qui ont marqué ma jeunesse. C’est surprenant, essayez à votre tour !

Et c’est étrange cette habitation sousterraine comme un coffre-fort, un bunker.

Aurélia sous la terre est une nouvelle qui câline l’enfant, qui est aussi comme un rite de passage à l’âge adulte. C’est tout ce que l’on garde au fond de soi dont on ne parle plus beaucoup, dont on se souvient tout juste et pourtant c’est aussi à travers le personnage d’Aurélia, les premiers émois peut-être.

Une bien belle et émouvante nouvelle, une jolie réussite pour l’adaptation d’un rêve.

Merci à l’auteur de m’avoir ainsi incité à rembobiner ma mémoire.

Comme les précédentes nouvelles du Projet Bradbury, Aurélia sous la terre est à 99 cts d’€ chez Smashword , et Amazon .

D’autres avis chez Deidre   et Chti_suisse 

Le blog du Projet Bradbury

Le blog de Neil Jomunsi

Vous lirez quoi ce soir ?

Le grand-Hozirus - Neil Jomunsi Auto-édition - Ebook Projet Bradbury N° 5 Couverture : Roxane Lecomte

Le grand-Hozirus – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 5
Couverture : Roxane Lecomte

Le grand-Hozirus 

Le pitch : Comment garder les pieds sur terre quand on est à la tête de l’église la plus puissante du monde, que des hordes de fidèles se pressent pour se prosterner à vos pieds et que vous vivez dans un palais digne des Mille et Une Nuits ? En résumé… c’est difficile. Pourtant, le Grand-Hozirus a pris une décision courageuse qui, à terme, devrait modifier le cours de l’Histoire… et peut-être changer par la même occasion la place qu’il y occupe. Un nouveau commencement ?

C’est une nouvelle pleine d’humour et de vivacité que Neil Jomunsi nous proposait vendredi dernier. Le Grand-Hozirus , à qui Neil Jomunsi a trouvé tout un tas d’autres noms donnés par les fidèles :

Notre bien aimé Prophète, Messager des Volontés Célestes, Terrifiant Miracle des Vérités Indicibles et Juge des Divinités, le Grand-Hozirus, nous fait l’honneur de visiter notre plateau.

tient ce jour-là à faire une révélation en direct à la télévision.

Je pense que rien qu’à chercher des surnoms à son « héros » l’auteur s’est sans doute amusé comme un petit fou.

Mais sous couvert d’humour, Neil Jomunsi dénonce la naïveté de la masse, la facilité avec laquelle un mythe, une religion peuvent être créés. Le Grand-Hozirus lui-même sera avec ahurissement confronté à son destin de Dieu qui lui échappe. Et à ce moment on ne peut que penser en quelque sorte : « à qui va profiter cette manipulation ? »

Cette 5ème nouvelle du Projet Bradbury est encore une fois une très belle réussite. On s’y amuse, et on s’interroge. Quelle pourrait-être la suite des aventures de notre « héros » ?

Vous pouvez l’acheter pour 99 cts € par exemple sur Kobo , Smashword et Amazon

L’avis de Chti_suisse sur son blog 

Une jolie chronique sur le blog L’avis de Deidre 

Une autre chronique chez Claire Billaud 

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