Kindergarten Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 9 Couverture :Roxane Lecomte

Kindergarten
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 9
Couverture :Roxane Lecomte

Kindergarten

Le pitch : Dieter est un adulte que les enfants adorent. Chaque jour, les pensionnaires du jardin d’enfants se pressent autour de l’éducateur pour recevoir consolation et encouragement. Mais Dieter est aussi un adulte un peu spécial qui voit des choses que les autres n’imaginent pas. De plus, l’endroit sur lequel la garderie a été construite est rempli de mauvais souvenirs et de fantômes. Pas étonnant donc que les autres employés le prennent pour un dangereux fou. 

J’ai été touchée par cette nouvelle pour plusieurs raisons.

D’abord Dieter un petit enfant dans un corps d’homme, un «  simplet » comme il se dit encore dans les campagnes. Pourtant c’est sans aucun doute ce qui permet à ce jeune homme de ressentir autant les « vibrations » environnantes. Dieter, un cœur simple et bon. Et qui dit gentillesse dit en contre-pied méchanceté et bassesse, en occurrence ici il s’agit de ses collègues et des parents d’élèves ( à vous de découvrir en quoi ).

Ensuite, je ne sais pas si cela vous est arrivé, mais certains sites conservent en eux des traces invisibles de leur histoire, ici on peut parler de fantôme, et pas n’importe lequel. Non, je n’en ai jamais vu ! Par contre, oui, ( je n’ai pas peur de le dire), j’assume très bien, il m’est arrivé de « sentir » dans les murs ou dans l’image quelque chose que je ne saurais définir. Folle ? Je ne pense pas. Evidemment, dans certains cas comme ici on sait très exactement sur quel bâtiment ce jardin d’enfants à été construit et quel est le personnage qui le hante. Le talent de Neil Jomunsi est de nous faire naviguer entre trouille et sourire. Ça me fait penser à certaines histoires d’horreur qui se situent sur des cimetières indiens par exemple ou des lieux d’ exécutions. Mais là, pas de terreur, rassurez-vous âmes sensibles. Ceci dit étant amatrice de Masterton et Koontz cela me plairait bien de voir ce que l’auteur serait capable d’écrire dans ce genre, surtout en format court.

La présentation de la nouvelle par Neil Jomunsi sur le blog et le retour d’une lectrice sur L’avis de Deidre 

Vous pouvez vous abonner à l’intégralité du Projet Bradbury via cette page par cette solution, l’auteur nous offre des bonus.

Toujours à 99 cts d’€ sur Amazon, Kobo et Smashwords
Un premier audio-livre Le dernier jour d’école à écouter par ici

A ce propos, si vous êtes musicien, même amateur, Neil Jomunsi cherche des personnes pour marier récit et musique. Faites suivre. 

Confusion des peines - Julien Blanc Editions Libretto Parution octobre 2013

Confusion des peines – Julien Blanc
Editions Libretto
Parution octobre 2013

Confusion des peines

Seule, la vie…, I

J’ai eu le plaisir de recevoir cette auto-biographie de Julien Blanc grâce à l’opération masse-critique organisée par Babelio  que je remercie sincèrement ainsi que l’éditeur Libretto.

Le mot de l’éditeur : « Que fut mon enfance ? Une suite d’erreurs. Erreurs de la part de ceux qui veulent les enfants comme ils les aiment, au lieu de les aimer comme ils sont. »

Orphelin recueilli par une marraine aussi bigote qu’austère, Julien Blanc sera rapidement envoyé à l’orphelinat puis en maisons de redressement à une époque où ceux qui ne filaient pas droit n’avaient que les coups ou la charité pour avenir. Il y apprendra la faim, l’humiliation et ne deviendra que révolte : une révolte qu’il partage ici sans artifice et qui n’altérera en rien ses rêves.

Mon avis :

De cette époque, je ne connais réellement que la Grande Guerre comme les contemporains l’appelaient. L’histoire de Julien Blanc débute à Paris en 1908, né orphelin de père, sa mère est son univers, son unique amour. Celle-ci se tourne vers les dames d’oeuvres pour survivre. L’une d’entre elle devient sa marraine, et persuade sa mère de le faire baptiser. C’est ainsi que sa maman devint bonne à tout faire. C’est elle qui lui apprit à lire, écrire, calculer et quelques notions de piano.

Aux huit ans de son fils, elle meurt et est enterrée en fosse commune. C’est alors le début de la valse entre les différents établissements pour le jeune enfant sans famille.

Il n’est pas difficile d’imaginer le désarroi du petit garçon qu’évoque Julien Blanc et encore moins de comprendre toute cette révolte montante en ce petit d’homme Là, où il lui fallait amour et tendresse, il n’eut que brimades, fessées, cachots, et humiliations.

Très vite il se dit :

Je commençais néanmoins de comprendre ce jour-là que la société est hypocrite, qu’il faudrait ruser avec elle, la prendre par surprise, à revers. J’étais tout d’une pièce. Quand j’avais quelque chose à dire, je le disais, ouvertement, brutalement, sans m’occuper des conséquences.

Au sortir de la maison de correction, il se lie d’amitié avec Jean, son aîné de 6 mois.

Julien Blanc trouve des mots forts et d’une beauté touchante au souvenir de cette amitié « ce bombardement de photons amicaux dans mes ténèbres. »

Il y eut les premières amours avec la déchirure des séparations et les trahisons.

Ce fut l’orphelinat puis les placements dans des familles. Des renvois parce qu’il vole en catimini. Ballotté d’un coin à un autre, sa marraine ne le suit que de loin, trop occupée par les hautes sphères et c’est Daise qui l’a en charge le plus souvent, Daise encore plus méchante que sa marraine.

A 14 ans il entre au patronage ( dépendant de l’Etat ) pour y apprendre un métier manuel, alors qu’il veut suivre des études pour aller au lycée tenter de rejoindre Jean. Il rêve toujours de devenir musicien.C’est à ce moment qu’il devient Pupille. La suite est dans la continuité, hélas pour lui, de ce qu’il a vécu et va s’aggravant.

Cette première partie des mémoires de Julien Blanc « Confusion de peines » nous révèle beaucoup de choses sur la vie dans les années précédent la Grande Guerre. C’est terrible de lire ce témoignage d’enfant puis de jeune homme, tellement brimé, aux rêves se heurtant à la réalité crue de la religion et de la bourgeoisie. Quelques mains lui seront tendues cependant et il gardera tout de même quelques espoirs dans sa tristesse environnante.

Les conditions dans lesquelles ont faisaient travailler ces jeunes enfants sont terribles et non sans rappeler ce qu’il se passe encore dans certaines régions du globe.

Ici, c’est tu plies ou tu vas au cachot. Sa parole est constamment remise en question, qu’il dise la vérité ou qu’il mente, le résultat face à ces nombreux adultes hypocrites et parfois pédophiles ne varie pas. Tout n’est quasiment toujours que rapport de force. 

Je finis ce retour de lecture par cette citation :

Etre libre ? Mais c’était impossible. Je n’aurais pu l’être qu’à mille lieues de toute civilisation. Ici, ma course à l’embauche me prouva, le jour que je me mis à y réfléchir de près, que je ne serais jamais libre. C’était un mot vide, dénué de sens.La liberté, c’est ce qui n’est pas défendu. Tout m’était interdit.

Je vous invite chaudement à découvrir La confusion des peines.

Celsius 233 Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N° 7 Couverture :Roxane Lecomte

Celsius 233
Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N° 7
Couverture :Roxane Lecomte

Celsius 233

Le pitch : Hector est un fonctionnaire zélé au service d’un état totalitaire et intrusif : son travail consiste à écouter les conversations des citoyens, à les placer sous surveillance vidéo, à les suivre dans la rue jusqu’à ce qu’ils fassent un faux pas — volontaire ou inconscient — et tombent sous le coup de la loi. Hector aime beaucoup son travail. Il y excelle même. Mais un jour, la machine répressive se retourne contre lui.

J’ai apprécié le sujet traité par Neil Jomunsi ainsi que l’écriture. Hector est le type même de personnage qu’on déteste quasiment d’emblée. Le cadre hyper autoritaire et répressif de cette nouvelle fait froid dans le dos et n’est pas sans rappeler d’autres lectures et / ou tristes réalités.

La fin est ouverte, à tel point que j’en suis à la troisième interprétation possible me concernant.

Mais voilà, cette fois le charme n’a pas opéré sur moi . Un auteur ne peut toujours répondre aux attentes de ses lecteurs, le lecteur ayant son propre champ émotionnel et là, bien que construite, fort bien écrite je ne me suis pas immergée dans la nouvelle.

Ce n’est franchement pas grave d’autant que le bonus réservé aux abonnés m’a bien séduite. Merci à l’auteur pour ces plus distillés.

L’avis enthousiaste de Chti_suisse sur son blog 

Celui de Deidre sur son blog 

Le Projet Bradbury sur le blog d’ActuaLitté 

Le fil d’actualités du projet sur le forum e-lire

Comme d’habitude la nouvelle Celsius 233 est à 99 cts d’€ sur kobo ,  Smashwords  et Amazon .

La belle couverture est encore de Roxane Lecomte . Bravo à elle ! 

Fragments d' Olivier Chapuis. Editions de Londres - Coll. East End / Noirs  Ebook - Septembre 2013

Fragments d’ Olivier Chapuis.
Editions de Londres – Coll. East End / Noirs
Ebook – Septembre 2013

Fragments

Chez l’éditeur : Parce que même si nous nous sommes résolus à indiquer en page de titre le mot « nouvelle », nous trouvons que celui-ci ne sied pas convenablement à Fragments. Pas plus que son dérivé « micro-nouvelle ». C’est pour cela que nous parlons en 4e de couverture d’album photo sans image. Les trente-sept fragments de ce recueil sont autant de clichés – on ne fait évidemment pas allusion au sens péjoratif – du monde dans lequel nous vivons. Des instants de vie parfois plus que des histoires en tant que telles, comme si nous nous retrouvions l’espace d’un moment dans l’existence d’un autre.

Peut-être aussi, parce que nous voulons redonner envie aux lecteurs de lire des textes courts, format qui se prête formidablement bien au numérique, et que nous désirons présenter la « nouvelle » sous un jour nouveau.

En fait, Fragments est à la fois le meilleur titre et la meilleure description que nous puissions trouver. 

L’éditeur Les éditions de Londres ainsi que le directeur de la collection East End, Jean-Basile Boutak, n’auraient pu trouver meilleurs mots pour présenter Fragments d’Olivier Chapuis, la toute première œuvre de cette collection. Avant toute chose, je remercie chaudement Jean-Basile qui m’a permis de découvrir gracieusement Fragments. C’est un très beau cadeau, vous pouvez me croire. Si vous en doutez, laissez-moi vous expliquer ci-après pourquoi ces Fragments m’ont touchée, et dans certains cas bouleversée

Ces neuf Fragments nous invite à porter notre attention sur 37 instantanés, ou clichés pour citer l’éditeur.

Olivier Chapuis égratigne d’une plume allègre et fine nos conduites sociales et sociétales. Tout y passe de notre quotidien intime : la vie de couple, les premiers émois sexuels, l’adultère, le divorce, l’enfance, la vieillesse, la maladie, la crainte de la mort. Certains textes font sourire, comme par exemple Pinson qui n’est autre que le petit nom donné à l’homme du couple, qui se demande bien quelle mouche a piqué sa copine pour qu’elle l’affuble d’un tel sobriquet. J’ai savouré. Le même sourire a fleuri sur mes lèvres avec Ma femme aussi, dialogue entre deux hommes : Arthur et Antonio quittés par leurs épouses. C’est bourré d’humour dont voilà un aperçu :

Ta femme et toi, vous vous entendiez plus très bien n’est-ce pas ? 

Non, elle portait un sonotone. Entre nous, les dialogues de sourds étaient monnaie courante. 

Libido met en scène un jeune garçon se préparant à son premier rendez-vous qui, il en est certain ne pourra le mener qu’à son dépucelage. L’auteur nous fait vivre les craintes d’ Arthur qui se bagarre avec sa libido se demandant s’il ne devrait pas s’occuper sérieusement de paupaul avant d’approcher de trop près sa copine. La chute est vraiment rigolote.

Fragments est du genre noir et ce n’est pas pour rien.

Le roman noir sait à merveille décortiquer le monde, le livrer sans fioriture dans ses plus vils instincts et attitudes. Fragments fait honneur au genre.

Il suffit de lire les deux premières textes pour tout de suite en être persuadé.

Avec Au naturel nous voilà en visite dans l’univers carcéral qui selon nos critères actuels est un petit paradis mais nous en sommes évidemment bien loin dans ce texte à l’humour noir. Un petit extrait pour le plaisir :

A l’époque il a fallu s’adapter ou disparaître. Ceux qui ont survécu ne supportent plus le goût du lait bio, de la salade sans additifs et tournent de l’oeil à la vue d’un arc-en-ciel.

La suivante m’a particulièrement séduite par son sujet de l’uniformisation de la société, le capitalisme ravageur par une multinationale dominante. J’y ai bien retrouvé ce qui, je l’avoue, me fait peur. 

Les accros du shopping déprimaient. Les gastronomes aussi puisque les Ben’Jo fast food avaient quasi éradiqué toute autre forme de nourriture.

 Vlan, un coup dans les gencives !

Olivier Chapuis aborde beaucoup de thèmes avec brio. Sa sincérité coule de chaque mots, chacune de ses phrases. Lorsqu’il parle de la situation des clandestins comme dans Etre , clandestins poursuivis aussi comme dans Asile avec un pygmée ou encore La balade des perdus l’histoire de cette mère seule avec ses deux enfants vivant dans un studio, bossant pour un salaire de misère qui a été dénoncée.

Autant de textes qui pointent ce qu’il y a de plus ténébreux, triste, résigné en chacun de nous : notre soumission, notre lâcheté, l’acceptation d’un sort pour ne pas en tenter un autre…et encore bien plus de sentiments que ces Fragments suscitent en nous. C’est une bonne chose.

Fragments est donc une lecture que je recommande plus que chaleureusement. Non seulement le style de l’auteur est au service du noir avec une technique hors paire mais en plus il est impossible que parmi ces 37 clichés vous ne soyez pas remués par la plus grande majorité d’entre eux.

Une bien belle entrée en matière pour la Collection East End.

Ebook sans DRM à 3 € 99 ( tous supports ) chez L’immatériel 

Lisez une belle interview d’ Olivier Chapuis sur le site des Editions de Londres  

La présentation par l’éditeur de Fragments sur le site

#MTC de Stéphane Jouanny Editeur : CPPresse  Août 2013  Couverture Florent Vaille

#MTC de Stéphane Jouanny
Editeur : CPPresse
Août 2013
Couverture Florent Vaille

Moi, Représente Tous, Et parle au nom de Ceux

Mon objectif : fuir cette réalité qui m’angoisse en m’efforçant de fabriquer mon bonheur de toute pièce, dans l’espoir que celui-ci existe. En attendant, je sors. Je bois aussi. Beaucoup. Mais qu’importe mes choix, tout stagne sans amour et se traîne sans éclat. Jusqu’à ce que je la rencontre : ELLE.

Cette dope divine qui grouille dans votre muscle cardiaque et qui éradique toute forme de mal-être.

La vraie question : jusqu’à quand ?

Voilà un premier roman qui aurait bien mérité le battage médiatique de cette satanée rentrée littéraire. J’ai appris cette publication sur twitter en suivant l’auteur Stéphane Jouanny ( @StephaneJouanny ), attirée par les extraits proposés, impression favorable confortée par la recommandation d’un autre auteur que j’aime beaucoup Michael Roch ( @MchlRoch).

Le jeune narrateur ( l’auteur ) traverse son existence en posant regard lucide sur la société qui l’entoure, et plus particulièrement cette jeunesse dorée des beaux quartiers parisiens. Je vous assure qu’après cette lecture je ne vois plus cette jeunesse de la même façon. Je dirais même que j’ai eu de la peine et pas mal de pitié pour elle. Comme quoi, en effet, l’argent ne fait pas le bonheur mais y participe tout de même, soyons honnêtes.

Je ne suis donc pas un fan invétéré de la ‘jeunesse dorée’ et des ‘ fils à papa ‘. Je gerbe en effet l’idée de cette vie facile, cet état de richesse et de désinvolture que l’on n’a pas mérité.

Ce jeune homme s’interroge sur le monde, l’emploi, les relations humaines, l’amour, l’amitié. Il fait la noce souvent, abus d’alcool, du sexe sans lendemain avec des partenaires paumées et superficielles jusqu’au jour où ELLE déboule dans sa vie. Il a une vision idéaliste de l’Amour. Tout de suite entre eux c’est l’osmose. Jusqu’ici il était triste en son for intérieur, le tourbillon de sorties, de cuites ne servant qu’à masquer son mal être.

Notre amour n’est pas l’addition de deux semblables qui forment un tout, notre amour est la fusion d’un résultat qui tend vers l’infini. 

Stéphane Jouanny sait manier l’écriture, il en a une telle maîtrise que le lire c’est comme converser avec lui, ou l’écouter dénouer les mots, les semer sur notre route, créer tout un registre d’émotions et de partage autour d’une histoire qui peut paraître banale. Une histoire d’amour pensez-vous donc, le sujet est éculé. Sans doute, mais ici, il y a à la fois beaucoup de pudeur dans l’approche et tout autant d’images et de vocabulaire percutants. On sent bien que le souhait de l’auteur repose sur l’envie de partager une / son histoire, car ce roman est autobiographique à 80 % et ELLE existe pour de bon.

Les histoires d’amour durent-elles ? Celle-ci plus qu’une autre ? Vous le saurez si vous le lisez et franchement détournez un peu votre attention de ces 555 romans agités sous votre nez depuis le 21/08 et pensez à vous offrir, ou offrir celui-ci.

Sachez que parmi les pages de Moi, Représente Tous Et parle au nom de Ceux, il y a plein de petits papiers disséminés. Il y a tant de phrases que j’aimerais partager avec vous alors pour finir une dernière citation.

Nous vivons tous avec des secrets inavouables et nous cachons tant bien que mal nos vérités profondes. Je n’aime pas ou plus la vie, qu’importe si je ne sais plus quelle intensité choisir ; toujours est-il que je ne peux livrer cela à personne, au risque de choquer mon interlocuteur ou de me faire interner. Nous enfouissons alors cela pour paraître standard, mais nous ne le serons jamais.Les Hommes ont bâti un monde sur des inégalités et des non-dits, et nous devons à présent jouer du paraître pour ne pas quitter cette voie qui mènerait à l’anéantissement pur d’une destinée ancrée dans le collectif commun.

Roman édité par CpPresse, vous pouvez l’acheter sur le site  ainsi que sur ama…

Retrouvez Stéphane Jouanny sur son blog . 

autoGRObiaphie de ¨Pierre Dupuis Editeur : Racine et Icare  Récits courts format papier 130 pages

autoGRObiaphie de ¨Pierre Dupuis
Editeur : Racine et Icare
Récits courts format papier
130 pages

AutoGRObiaphie

 

C’est sur twitter que j’ai fait connaissance avec Pierre Dupuis. Suivant le fil des conversations, un beau jour, j’apprends qu’il écrit et qu’il va être édité par Racine et Icare, une maison d’édition associative située au Havre. J’ai lu quelques extraits, attendu un peu avant de craquer définitivement et d’acheter cette autoGRObiaphie sur le site de l’éditeur.

Grand bien m’en a pris car ce recueil de textes scindé en six parties a tenu sa promesse, à savoir procurer du plaisir à la lectrice, l’émouvoir, la toucher, la titiller dans sa curiosité. Pierre Dupuis nous fait parcourir et découvrir son Je interne et chaque nouveau texte est une approche de sa personnalité, et, finalement il s’avère que Pierre Dupuis a une sensibilité exacerbée ( à mon sens ). Ces textes naviguent entre le noir, le surréalisme, l’imaginaire, l’amour et le récit franchement sociétal.

Ce sont des textes d’une grande sensibilité écrit dans un langage qui nous est proche et coutumier, d’où la sensation d’écouter un ami, un pote, un confident.

L’un de mes préférés est Le doigt sur la gâchette qui met en scène un tireur d’élite des forces spéciales. Nous suivons ses interrogations dans l’attente de l’ordre qui lui sera donné : abattre l’homme ou tenter de l’interpeller vivant.

A mon avis, Pierre Dupuis devrait tout de même tenter le roman, ou tout au moins des textes plus longs car dans ce recueil certains récits auraient gagné à être approfondis.

Agréablement surprise et contentée par autoGRObiaphie j’espère que l’auteur ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

Une citation de l’auteur tiré de son avant-propos :

« Le but n’est pas d’idéaliser ma vie ni de me créer un monde parfait, mais de partager ce que j’ai pu vivre avec les lectrices et lecteurs qui ont pu vivre comme moi une rupture amoureuse, physique ou psychologique dans leur vie, car si mon cas est loin d’être unique, j’ai eu la chance, par la conjonction de ce qui m’est arrivé, de trouver du positif dans tous ces évènements. Cette notion de partage est sans nul doute la plus importante chez moi. »

Ce recueil est à 9 € 90 et vous pouvez vous le procurer sur le site Racine et Icare ( libraire et éditeur associatif )

Le blog de l’auteur, Pierre Dupuis est à cet endroit 

Soyez donc curieux et bonne lecture 🙂

 

Mourir en août de Jean-Baptiste Ferrero Numériklivres - Coll. numérik polar ebook - juin 2013

Mourir en août de Jean-Baptiste Ferrero
Numériklivres – Coll. numérik polar
ebook – juin 2013

Mourir en août de Jean-Baptiste Ferrero

Ce qu’en dit l’éditeur : À Paris au mois d’août, on s’ennuie sérieusement. Le meilleur remède contre l’ennui, c’est LES ennuis. Et les ennuis, Thomas Fiera les attire à un point qui n’est pas raisonnable. Ancien universitaire en rupture de ban qui suite à un drame personnel est devenu enquêteur privé, Fiera promène son spleen et son humour caustique dans le monde des entreprises sur lequel il jette un regard sceptique et blasé. Recruté par le PDG de la société MC4 pour traquer un corbeau, un sale petit délateur sournois qui le met en cause auprès des médias, Fiera, flanqué d’une équipe d’aventuriers aussi improbables que dangereux, se retrouve embarqué dans un merdier infernal où il doit se farcir de faux druides, de vrais fachos et d’authentiques tarés en tous genres. Lui et ses quatre amis provoquent une forte augmentation de l’activité des pompes funèbres qui ne doit pas grand-chose à la canicule. Y’a pas à dire : Paris au mois d’août, c’est mortel 

Bon alors d’entrée on sait que le mois d’août va être terrible. Thomas Fiera se fait menacer et là, est la première bêtise de son ( ses ) rivals. Evidemment, Fiera va se lancer dans cette affaire et s’adjoindre une équipe de choc et ça va péter un max surtout avec les femmes, Adélaïde est le personnage que je préfère, toujours prète à l’affrontement,aguerrie , sans sentiment ou presque, elle est typiquement le genre de nénétte que j’affectionne. Ce qui est marrant dans Mourir en août c’est que les hommes passent au second plan,et sont limites couards sauf Fiera, quoique …

L’intrigue est bien menée, je devrais dire l’espionnage : gourou, sectes, gros sous etc

Tout est réuni pour un bon moment de suspense, ça pète comme il faut, l’espionnage est juste là où il faut, bref, tout simplement un excellent moment avec un bon polar bien secouant.

Oui comme dit le résumé y a des faux druides bien malsains et angoissants et des capitalistes de merde et tout ce mauvais monde va se trouver face à cette équipe qui se donne bien du mal.

C’est trépidant, aucun moment pour s’ennuyer, c’est marrant, caustique et franchement à lire.

Contrairement à certains j’en écris pas des tonnes sinon je vois pas l’intérêt de vous conseiller cette lecture. Allez y vous sourirez, vous serez agréablement surpris pas le dénouement. C’est l’important.

31 Août il est temps de mourir en beauté pour vous !

Je suis amoureuse d’Adélaïde, je vous choque ? M’en fous ! C’est THE NANA que j’aime !

Thomas Fiera tient un blog , c’est Jean-Baptiste Ferrero qui l’a contraint et c’est ici 

Acheter pour pas cher, 4 € 99 Mourir en août c’est ici par exemple Immatériel  

Une belle interview de Jean-Baptiste Ferrero par Anita Berchenko sur le site de l’éditeur

Bonne lecture à tous !

Editeur Numériklivres

La chronique enthousiaste de chti_suisse sur son blog

Seconde chance d'Andy Vérol  Editions de La matière noire Cool. The dark matters Numérique - Juin 2013

Seconde chance d’Andy Vérol
Editions de La matière noire
Cool. The dark matters
Numérique – Juin 2013

Putain ! quand la vie ressemble plus à rien malgré ton gosse, ta femme et un très bon job où tu crées Seconde chance pour des nantis de merde.

Et toi t’es là comme un con en te disant que t’as une femme, un gosse, un mercédes , un bon job et que pourtant t’es passé à côté de ta vie. Surtout que tu vois ce con de Trésor faire la une, ce Trésor qui t’a volé des textes, qui se la pète dans cet underground vendu avec toutes ces nanas faciles, les connards qui te feront la une de demain.

Tu t’sens pousser des seins et tu vas enfin pouvoir parler à ce con de Trésor qui ne pense qu’au cul même si t’es mineur.

Tu te transformes dans ta Seconde chance et lui n’y comprend rien.

Tu le rencontres dans ses soirées nazies qu’il ne dit pas en être.

Il est impuissant ou presque ce Tresor.

Tu continues plus loin dans cet underground de merde et Marion, ton avatar est ton alter-ego.

Finalement que parviendras-tu à faire avec tes deuxième chance ? Une répétition, un nouveau départ ? Que t’aura apporté cette transformation ?

C’est un mirco-roman puissant, qui interroge sur ce que nous voulons devenir ce que nous étions, et comment on rétablit un certain «  équilibre ». C’est juste une histoire qui nous dit « ne soyez-pas lâche »

 

«  Demain les dents auront poussé dans ma gorge »

On avance, mais si on n’avance pas, si on ne parvient pas à s’en sortir, on devient quoi ? Comme ces ravagés claqués par des divorces, le chômage, le terne d’une existence bien charpentée publique et de prévention ? Dans les chiottes, je n’y tiens plus. Je vomis puis je vais m’installer devant mon PC

Un texte qui ne m’a pas dérangé personnellement mais qui est sans doute ce qu’il faut pour bousculer certaines personnes et certains lecteurs plan-plan. J’y ai rien appris sauf la narration qui m’a époustouflée, j’avoue.

En conclusion, à découvrir et à lire !

Illustration de Yentel Sanstitre : visiter son site

Blog de l’auteur ici : http://andy-verol.blogspot.fr/

L’itw de Lilian Peschet http://ianian.org/seconde-chance-andy-verol/ 

Le site de éditeur : http://lamatierenoire.net/

2 € 99 et sans DRM sur la plupart des plateformes

La Brigade des loups : 1er épisode  Lilian Peschet  Voy'el- collection e-courts Couverture : El Theo

La Brigade des loups : 1er épisode
Lilian Peschet
Voy’el- collection e-courts
Couverture : El Theo

La Brigade des Loups : 1er épisode

2020. L’épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l’un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l’un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s’occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.

Un professeur massacré. Une mère de famille et son enfant dévorés vivants. De jeunes lupins sauvages en liberté. Pourquoi ces crimes ? D’où viennent ces enfants, et quel est leur but ? Les réponses pourraient bien bouleverser l’avenir de la brigade de Bucarest.

Je frétillais d’impatience de lire cette série suivant son évolution via le compte twitter de l’auteur ( @LilianPCB ). Connaissant un peu Lilian Peschet, je m’attendais à une lecture qui bouleverserait certains codes ( ne dit-on pas de lui qu’il est le bûcheron de l’écriture ? 😉 ) Et tel est bien le cas dans ce premier épisode, et cela va même au-delà puisqu’il revisite avec maestria le mythe de la lycanthropie.

Episode choral donnant la parole aux 5 membres de cette Brigade des loups : Vasile, le chef, un Alpha, Mikaï, Yakov ( le pro de l’informatique ), Pavel ( le toubib ), et Dragos.

Les quelques 40 pages qui forment cet épisode filent à une allure vertigineuse : pas de temps morts ici, notre curiosité est tellement attisée qu’il est impossible de lâcher la liseuse avant la fin …et de se dire « Vite la suite » ! Réussite également parce que d’entrée le lecteur s’attache aux personnages et au contexte de cette série SF ( je ne connais pas les termes en SF, je laisse le soin aux pros ).

J’ai toujours un faible pour les romans noirs qui excellent à décrire nos sociétés, leurs dérives ( possibles ou avérées ). La Brigade des loups a ce quelque chose en plus, ce côté politique sociale un poil dénonciateur et critique. Parce que certes les Loups ont le droit de vivre en liberté en Roumanie mais ils n’en sont pas moins mis à l’index souffrant d’un racisme évident pétri de préjugés :

« Le plus grand chuchote avec le plus petit, nous lançant des coups d’oeil mauvais que je reconnais : j’ai déjà vu sur de nombreux visages ce type d’expression, lorsque j’étais plus jeune, et que notre maladie était encore entourée de mystères. A cette époque, les rumeurs prétendaient qu’elle ne s’abattait que sur ceux qui le méritaient, que sur les bâtards, les drogués et les sodomites. »

Détournant le mythe du loup-garou Lilian Peschet nous fait suivre cette enquête policière riche de suspense. Ne nous assénant pas d’innombrables descriptions, mais sachant les distiller intelligemment, à aucun moment le lecteur ne perd pied dans l’intrigue. D’ailleurs tout ceci n’empêche pas qu’on s’attache rapidement aux membres de cette Brigade. J’ai hâte de savoir ce qu’il advient d’eux dans le second épisode, surtout au sujet de Vasile.

Un premier épisode impeccable pour une série qui s’annonce surprenante, intelligente et fort bien écrite. Je vous recommande donc chaudement cette ( courte ) lecture d’autant qu’elle est gratuite.

La superbe couverture a été créée par El Theo consulter son site 

Télécharger sur L’immatériel 

Une très belle chronique de La Brigade des loups par Cécile Duquenne sur son blog

Retrouvez sur dzahell d’autres articles sur des oeuvres de Lilian Peschet. Bonne lecture ! 

Erika de Hafed Benotman  sKa éditeur numérique Coll. Noire Soeur

Erika de Hafed Benotman
sKa éditeur numérique
Coll. Noire Soeur

Erika 

Le résumé chez l’éditeur : Le numéro d’écrou « A Z A Z » fait l’écrivain public en caressant les touches d’Erika …

Il est 22 heures et il s’acharne sur sa machine à écrire, Erika. Voilà que les détenus réclament l’application du règlement, le débusque, l’insulte ! C’est vrai quoi qu’il leur foute donc la paix, qu’il arrête son vacarme.

« Voilà les temps nocturnes des prédateurs ! On est là ! Le bruit infernal de ta jouissance, Erika, se démultiplie de cellule en cellule ! De numéro d’écrou en numéro d’écrou ! On vous emmerde ! Comme sur les tuyaux où on se cause en morse à petits coups secs ou longs, selon qu’on parle en rap ou en alexandrin »

Erika qu’il a posée sur la planche en bois, là, directement sans mettre les couvertures. Ça résonne, ça résonne et les gardiens veulent la lui confisquer. D’abord qu’ils aient les clés de la cellule.

Qu’ils essaient donc tous de faire taire la poésie !

« J’ai des cordes vocales à me pendre, moi ! »

Il dénonce, il exulte, il frappe encore et encore les touches de son Erika. Il se met à dos tout l’établissement pénitentiaire, dans son tourbillon de folie créative.

Fouille de la cellule, mitard pour punition, allez hop 40 jours…

J’arrête ici les citations parce que je n’ai qu’une envie c’est que vous lisiez cette nouvelle. C’est de la poésie coups de poings et les points sur les I.

En quelques pages, l’auteur donne un aperçu sans ambiguïté sur l’emprisonnement. Coté détenus côté matons, rien ni personne n’est épargné. Hafed Benotman est un poète au sens large bien sûr, un auteur que je lis et relis toujours avec émerveillement et dont je conseille tous les titres sans exception.

Mais pour vous faire une idée de son style et de son talent, à ce prix ça ne se refuse pas.

Vous serez étonnés par la chute…

Erika est à 99 cts d’€ sans DRM ( epub, mobi, PDF). Pour l’acheter consulter la liste des distributeurs à cet endroit

La biographie d’ Hafed Benotman sur le site de l’éditeur

Epilogue

Epilogue d'Anne Bert  Ebook - Edicool

Epilogue d’Anne Bert
Ebook – Edicool

Chez l’éditeur : [..« Vous êtes bien Marguerite Nourdi ? Je suis Line Passage,votre tutrice. »Cette phrase terriblement anodine l’avait faite dépositaire de la vie de Marguerite. À cette seconde, comme tombe une condamnation, tout le peu que cette femme avait pu gagner en droits dans sa pauvre existence s’était écroulé comme un fragile château de cartes. Marguerite fut expropriée de sa vie. Dépossédée d’elle-même…]

Ce sont deux vies, deux femmes qui vont se rencontrer et cheminer ensemble jusqu’au bout. C’est l’histoire de la vieillesse, du regard que notre société lui porte, du sort que notre justice lui réserve. Marguerite, pensionnaire de l’Epilogue, résidence aussi justement que cruellement nommée, voit débarquer Line, celle qui devra déterminer à sa place ce qui est bon et juste. Mais la vieille femme méprise ceux qui veulent lui faire payer sa longévité beaucoup trop cher, elle parvient à rallier subtilement sa tutrice à son désir de ne plus épiloguer.

Un terrible pacte tacite est conclu… Tourner le dos au mouroir pour découvrir ce qui se rapproche peut-être le plus de l’immensité de l’univers, l’océan dont le bord si étroit recueillera pourtant les derniers instants d’une vie près d’être engloutie.

C’est à la fois un récit ordinaire et complexe par la variété des émotions qu’il suscite. Ce sujet d’apparence simple, mettant en scène une vieille dame, Marguerite et sa tutrice ( également traductrice ) Line, va littéralement vous remuer les tripes, savamment vous malaxer la cervelle, vous pétrir le cœur. Oui, nous avons tous des « aînés » sur lesquels nous portons un regard parfois amusé, agacé, circonspect, inquiet etc… Ce troisième âge qui tend à devenir un quatrième âge tant l’espérance de vie augmente.

Marguerite n’a pas eu ce qu’on appelle un vie facile.

« La vieille femme possédait un langage particulier. Elle avait naguère conté son histoire à Line, sa scolarisation vite arrêtée, son mariage parce qu’il le faut bien, la vie à la ferme, l’enfant simplet, les champs, les bêtes, son ivrogne de mari, son veuvage, toute une vie de peines selon ses étranges expressions-les bras occupés et la tête inhabitée-une vie de silence-juste les fantômes des mots à l’intérieur-une vie sans caresses, sans joie, sans baisers, tant d’années de regrets en si peu de phrases. »

Les mots de Marguerite, ses regards, ses silences assènent des vérités que Line peu à peu assimilera, prenant conscience, parfois de manière abrupte, de ses propres préjugés à l’encontre des personnes âgées. A travers ce tandem, l’auteur, Anne Bert parvient avec justesse et sensibilité à interroger notre âme. Marguerite est pauvre et seule. N’ayant plus assez de ressources elle devra quitter l’Epilogue, cette maison de retraite car même en ces lieux il est question de rentabilité, encore et toujours.

Beaucoup d’entre nous avons visité nos grands-parents dans ces maisons. On le sait bien que tout ça revient terriblement cher si on veut que nos « vieux » aient un minimum de décorum et d’attention.On craint le jugement d’autrui si par malheur on n’a pas les moyens de les envoyer dans un « bon établissement ». Lorsque cela est fait on y va avec un peu de réticence, parce que les vieux ça sent. Ils sont là devant la télé, dans leur fauteuil roulant, ou errant avec leur déambulateurs, le regard perdu dans on ne sait quel songe ou vous attrapant la main au passage quémandant un regain d’amour, d’attention ou peut-être tout simplement la fin d’un calvaire ? Qu’en est-il de la vieillesse quand tout est pognon ? Que deviennent nos aînés, leurs cœurs et leurs corps une fois que nous les quittons  ?

Tout comme bon nombre d’entre nous détestons les odeurs d’hôpitaux, nous sommes souvent soulagés dès que nous quittons ces endroits. On ferme les yeux et on n’y pense plus jusqu’à la prochaine fois, comme un devoir à accomplir.

Marguerite fait un choix personnel et ô combien compréhensible. Alors Line va l’aider de la façon la plus humaine qui soit. Marguerite décide et prend sa vie en main. Marguerite qui bien qu’ayant habité à peine à une quarantaine de kilomètres de l’océan ne l’a jamais vu. Enfin, elle va découvrir l’immensité. La première rencontre avec l’océan est une révélation pour elle et l’auteur en fait une scène infiniment belle et émouvante. Cette vieille dame si peu instruite, selon nos critères, a bien des choses à nous apprendre.

C’est un roman que je recommande tout particulièrement pour sa sincérité et le style de l’auteur. Marguerite vous prendra le cœur en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Un grand merci à Paul Leroy-Beaulieu pour cette belle lecture.

Je vous invite à lire l’interview d’Anne Bert sur le site de l’éditeur Edicool 

Cet ebook sans DRM est à 3 € 99 vous pouvez l’acquérir en passant par le store de l’éditeur.

 

Mon Donjon mon Dragon  Lilian Peschet  Walrus - 31 /05 /2013

Mon Donjon mon Dragon
Lilian Peschet
Walrus – 31 /05 /2013

Mon Donjon mon Dragon 

Résumé chez l’éditeur : Bram est le modèle même du geek parfait : une carrière professionnelle vouée au développement de sites web pour clients pénibles, une vie sociale principalement consacrée aux jeux de rôles, aux jeux vidéo et à la lecture de romans de science-fiction ou de fantasy, et une vie sexuelle… proche du néant. Pourtant, un grain de sable va venir perturber cette mécanique bien huilée. Ce grain de sable s’appelle Aurore, une jeune fille apparemment bien sous tout rapport et qui débarque en tant que stagiaire dans l’entreprise de Bram. Aurore va bouleverser sa vie… mais pas forcément dans la direction souhaitée. 

Le résumé de l’éditeur étant impeccable, n’en dévoilant pas trop, je vais surtout m’attacher à vous expliquer pourquoi j’ai aimé ce roman, Mon Donjon mon Dragon.

Le point sur lequel je veux insister en premier lieu est que sa lecture n’est pas réservée aux geeks…la preuve : je ne suis pas geek.

Il m’est arrivé, il y a de nombreuses années, de faire des parties de Jeux de rôles avec des potes, voire mes fils. J’ai un peu joué sur PC, un peu sur console ( c’est le mal !! 😉  ) mais sans grande conviction. Et pourtant, ce roman m’a particulièrement emballée. Peut-être suis-je passée à côté de quelques allusions, ou références, mais franchement cela ne m’a pas empêchée de comprendre le récit et les passages en question.

Donc, n’invoquez pas ce motif pour bouder cette lecture originale, inédite et humoristique.

Concernant le boulot de Bram, c’est surtout l’open-space qui m’a intrigué et confirmé dans mes pensées, à savoir que ça doit être terrible de travailler en étant constamment soumis aux regards des autres et surtout du patron. En l’occurrence, dans sa boîte, c’est marche ou crève. Le bonheur ! Voilà pourquoi on peut aisément comprendre pourquoi Bram passe son temps sur ses figurines ( ça je connais bien, mes fils le font ) ou sur son PC ou le nez dans ses bouquins de SF et fantasy.

Il y a la question de l’amour ou plutôt du sexe !! ah ah là, c’est le fun par excellence ! ( quoique l’intrusion de l’Orc en réunion est un délice sans pareil ). N’oublions pas que Bram est resté célibataire un moment, de ce fait lorsque Aurore lui donne rendez-vous, la scène est digne de celle d’un jeune ado confronté à son premier rencard. Tous deux se jettent dans une orgie de sexe mais est-ce réellement de l’amour ? Un substitut pour Aurore ? Un retard à combler pour Bram ? Y a-t-il même un réel plaisir dans leurs ébats ?

Et enfin, mais je ne dirais rien de plus, il y a cette utopie dans laquelle Bram et Aurore vont se lancer à corps et cœurs perdus. Une utopie ravageuse.

Lilian Peschet a écrit ici un roman à l’écriture aérienne, qui fait mouche. Les mots s’enchaînent, les phrases coulent d’elles-mêmes. A le lire, on a l’impression que Mon Donjon mon Dragon a été écrit d’une traite, or ce n’est pas du tout le cas. Il a beaucoup travaillé, il s’est documenté, et c’est un peu comme un roman sociologique qu’il nous livre aujourd’hui soutenu par son éditeur qui n’a pas eu peur de miser sur l’audace de ce récit inclassable.

Conclusion ? Lisez-le !!

Ebook à 3 € 49 . Tous les liens vers les distributeurs sur le site de l’éditeur Walrus 

Revue de presse et surprises sur le blog de l’auteur 

Interviews croisées dauteurs  chez Julien Morgan et chez Lilian

 

Justice est faite  Christian Roux In8 éditions Coll. Quelqu'un m'a dit

Justice est faite
Christian Roux
In8 éditions Coll. Quelqu’un m’a dit

Justice est faite 

Sur le site de l’éditeur : Les prisons sont engorgées. Heureusement, la République est inventive. Elle a imaginé une nouvelle manière de rendre justice. Le coupable peut désormais choisir d’être sanctionné par sa victime plutôt que d’écoper d’une peine d’emprisonnement. Étienne, justicier officiel de la République, veille à ce que ces peines soient exécutées dans le respect des droits et des devoirs de chaque citoyen. Terne et inoffensif, il remplit sa tâche avec l’objectivité qu’impose la fonction. Jusqu’à ce qu’une femme, splendide encore, mais d’âge mûr, se plaigne d’avoir été volée de sa jeunesse.

Voilà une collection que j’ai découvert grâce à mon inscription à la mailing list de Christian Roux. Si vous avez déjà parcouru ce blog vous avez sans doute remarqué qu’il y a trois articles concernant ses romans ( je n’ai pas rendu compte de tout, hélas ). Christian Roux fait partie de ses auteurs français dont je suis l’actualité avec beaucoup d’intérêt. Il y a en France de très bons auteurs de romans noirs et policiers. J’avoue que parcourir la plupart des blogs littéraires et n’y trouver la plupart du temps que des titres et auteurs courus et reconnus, m’agace un tantinet. D’autant qu’à mon sens ce n’est pas le nombre d’exemplaires vendus ni le nombre de recensions comptées qui font la qualité du livre. Bref, laissons de côté ce sujet que je connais être dangereux car souvent très mal compris et interprété et chacun ses goûts comme dirait l’autre. Ici, je ne cherche pas l’audience mais à partager des lectures moins «  plébiscitées »parce que tout simplement ignorées ou mésestimées.

Justice est faite  c’est exactement une lecture à faire pour tous ceux qui s’interrogent sur ce désir de vengeance des victimes et de leur famille, et sur une dérive fictive basée sur des informations elles bien réelles : la surpopulation carcérale et par conséquent le besoin d’économie de l’Etat.

Mais entrons donc dans ce court récit.

Etienne est Justicier mais non il ne parcourt pas la France à la recherche des malfaiteurs. Lui, il fait en sorte que l’indémnisation demandée par la (les) victimes ou sa famille soit respectueuse de la Loi. Il doit s’assurer que le condamné a bien saisi la compensation exigée. Au début de ce récit nous apprendrons ainsi comment un homme préfère perdre sa main droite plutôt que d’effectuer ses 15 années de prison.Durant toute cette sanction il devra regarder le chirurgien agir, voir sa main tomber dans le panier et prononcer « Justice est faite ».

Etienne est un être tout ce qu’il y a de plus banal.

Un jour, se présente à lui son ex-maîtresse, Zelda Ardrich. Il était fou amoureux d’elle et pourtant avait choisi de la quitter. Petites touches par petites touches, Etienne nous révèle l’histoire de cette vie commune et de la séparation. Zelda est ce qu’on appelle une maîtresse femme, forte, résolue et dure.

Je ne peux pas en raconter plus au risque d’en dire trop et l’intérêt serait perdu. Sachez que c’est réellement du très bon roman noir made in France avec un dénouement on ne peut plus surprenant, déroutant et inquiétant pour ne pas dire machiavélique.

Je vous recommande encore une fois très vivement de faire connaissance avec cet auteur si ce n’est déjà fait.

Editeur In8 / collection Quelqu’un ma dit  : 8 € , 64 pages , édition papier. Parution 21 / 03/ 2013

Réalités virtuelles- Pierrick Messien Souffle numérique Auto-édition

Réalités virtuelles Pierrick Messien
Souffle numérique
Auto-édition

Réalités Virtuelles 

Synopsis :  Dans un futur proche, les modes de vie et l’économie se sont centrés autour de mondes virtuels dans lesquels la plupart des êtres humains se plaisent à évoluer, parfois vingt-quatre heures par jour. Les relations humaines changent au contact du virtuel et les choses physiques dépérissent. Certains seraient prêts à se damner pour échapper au réel, que ce soient les travailleurs lambdas à la recherche de fantasmes illusoires ou les hommes les plus influents, qui tirent les ficelles. D’autres rêvent de renverser le nouveau système : hackers, résistants, marginaux… Réalités Virtuelles est un recueil de sept nouvelles qui vous plongeront dans le virtuomonde et vous feront découvrir une multitude de personnages plus ou moins virtuels. Cet univers de Science-fiction vous placera face à une France désertée au profit des réalités virtuelles, sous un système politique et économique trouble, où tout semble au bord de la rupture.

Ce recueil est constitué de 7 nouvelles. Toutes traitent du virtuomonde et de virtuoloisirs. 

La première s’intitule Infidélités étant en lecture gratuite sur Youscribe, je vous invite à vous y rendre et découvrir l’histoire de ce couple Cléo et Lilia. Comme beaucoup de personnes il est devenu quasiment impossible de travailler dans la réalité et d’ailleurs qui le souhaite encore ? Ils ne se retrouvent autour du repas qu’une fois par jour. Le temps a usé leur couple, ils n’ont plus grand chose à se dire ni même à partager.

La suite ici : Youscribe  

Justice aveugle : Dans cette nouvelle, l’auteur nous invite à suivre les péripéties de Blaze, une toute jeune fille dont les parents sont entièrement absorbés par le virtuomonde et qui livrée à elle-même décide de mettre à profit les leçons de combat prises pour se confronter à Monsieur X, un malfaiteur, dans la cité glauque. Elle a atteint un tel niveau de jeu qu’elle ne redoute presque plus rien ni personne, hormis la balles. Il y a de l’affrontement dans l’air, du sang, de l’adrénaline et une fin non, je me tais ! 

Errance : Ici, nous allons suivre Bayton, une cinquantaine d’années, sans emploi suite à son licenciement d’une grosse firme où il tenait pourtant un des plus gros postes. Lorsqu’il est revenu à la réalité, le choc fut terrible car il est atteint d’un cancer du cerveau. Son Intelligence Artificielle, IA, s’occupait de lui lorsqu’il était dans le caisson et tous les soins lui étaient prodigués. Mais voilà, il n’a plus un sous. Il se résigne donc à pénétrer dans les appartements désormais quasi déserts tandis que leurs occupants sont plongés dans le virtuomonde. Et il va rencontrer une IA qui veille et attend que son maître réapparaîsse. Que va-t-il se passer entre Bayton et cette IA ? 

Jeunesse : Nous sommes en plein jeu avec deux «  enfants » Cytale, la fille et Talween le garçon. Ils sont épris, s’amusent, créent et inventent leur environnement au gré de leur fantaisie. Ils sont riches, disposent d’un serveur privé et des outils d’administration qui vont avec. Pourtant sans préavis, Cytale disparaît et Talween appelle vite au secours son IA. Que s’est-il passé ? Pourquoi Cytale était-elle si effrayée ? 

Hackers: Alice et Chapelier vont braquer la Titan Internationale. Postés sur un toit ils observent en dessous les « petits employés en costume qui entraient et sortaient, aussi bien alignés qu’une colonie de fourmis. » Ils prennent aussi en compte les virtuoflics, le nombre de gardes et d’employés. Bientôt, ils vont commettre un énorme délit et peut-être devenir comparables à Robin des Bois. Proches du but, ils vont se heurter aux virtuoflics. Séparés les uns des autres, Alice perdra sa chère IA, Cheschire ( qui d’ordinaire se loge à son cou en écharpe ). Que deviendront ces hackers ? Quel sera leur destinée ?

 Période électorale : Avec un tel titre vous imaginez bien qu’on entre en pleines magouilles. Sachez déjà que la notion de patriotisme a disparu, les français ne se définissant plus que par rapport à leurs serveurs, même si ceux-ci demeurent encore pour la plupart francophones.

L’auteur nous fait assister à la réunion du CAC10, ces entreprises ont chacun leur poulain à charge pour elle de réussir à le faire élire. Richard est l’un de ses très roches entrepreneurs, accompagné de son IA Zéro il va prendre le dessus sur cette réunion. Il ne se fait pas de souci sur l’issue, le pays est presque complètement sous domination du virtuomonde, les seuls qui lui posent encore quelques souci sont les satanés hackers. Cela ne durera pas. Lui-même est résolument dans la réalité. Donc ce jour là chaque virtuonaute français devra passer 5 minutes de son temps dans « un serveur de vote ». Richard maîtrise tout, il a tout planifié aidé de Zéro. Personne ne pourra s’opposer à son plan. Ou alors ? 

Résistants : Ici, bien sûr l’auteur nous propose de suivre ce groupe de résistants: Macro, Betty, Gamer, Koloss. Tous ont décidé de résister et pour cela veulent attaquer une centrale électrique, la mettre hors service ne serait-ce que quelques minutes. Pour cela, ils ont réussi à obtenir de vieux plans par un ancien employé, viré. Ils ont fait le tour des appartements et trouvés de vieilles armes.Comment cela finira ? A vous d’être curieux. 

Voilà pour la présentation succincte de ce recueil que je vous conseille vivement. Pierrick Messien a parfaitement maîtrisé l’espace du virtuomonde. Tout y est compréhensible même pour les personnes, qui comme moi, n’ont jamais joué en réseaux.

Les personnages sont tour à tour attachants ( Jeunesse, Errance ) ou répugnants comme dans Période électorale ou Hackers. J’ai apprécié d’en retrouver  certains dans une autre nouvelle.

Je me suis prise à réfléchir sur les situations énoncées, et surtout sur toutes les avancées technologiques décrites, et cette incroyable dépendance qui asservit si aisément.

C’est une lecture plaisir et à suspense d’un auteur que je vais suivre à l’avenir, d’autant qu’il y a du nouveau en préparation…mais chut ! En attendant, je vous dis «  lisez ce recueil » pour cela je vous donne les adresses qui vont bien.

Sur Youscribe à 2 , 99 € ( epub ou PDF )

Format Kindle   2, 99 € 

Sur kobobooks ( epub sans DRM ) 

Le blog de Pierrick Messien

Et, bonne lecture !! 

Editions P.O.L

Editions P.O.L

Ça se déroulait toujours de la même manière. Une voix appelait sur mon cellulaire, tard le soir ou tôt le matin. Elle demandait à me rencontrer en tête-à-tête. Et donnait la phrase rituelle : « En souvenir d’André. »

Je me rendais à l’adresse indiquée et là, je rencontrais un homme, parfois seul, parfois avec une autre personne, de son âge ou plus jeune. On ne faisait pas de présentations. Ils connaissaient mon nom, ils m’avaient donné leur prénom. Lorsque le malade souffrait trop, l’autre personne était là pour m’expliquer. Je l’arrêtais très vite.

« Je vais d’abord m’occuper de la douleur. »

Le roman s’ouvre sur le narrateur à qui un organisme remet un dossier médical. Dans celui-ci il prend connaissance de la maladie de la personne qu’il va peut-être, s’il le choisit, aider à se suicider thérapeutiquement. Rien ne l’y contraint. Ce dossier lui donne l’assurance que ce malade est sain d’esprit que que par trois fois, à trois médecins, il a réaffirmé son désir d’en finir avec la vie.

Il s’agit de l’entretien entre cette lui et l’homme qui lui demande l’accompagnement vers la mort. Sous forme d’un long entretien, dans lequel le patient dévoilera les carnets qu’il a tenus toutes ces années concernant l’aide apportée aux personnes résolues à mourir dignement et sans souffrance, Martin Winckler comme à son habitude nous titille les neurones et l’humanité.

C’est un sujet qu’il connaît bien et qu’il défend depuis de longues années.

Puissant et profondément humain, un sujet qui dérangera sans doute mais qui devrait pourtant être au cœur du soin, et de la médecine, tout comme le traitement de la douleur chez le nourrisson est enfin pris en compte.

Cela ne s’arrête pas là, car Martin Winckler nous réserve une surprise et non des moindres.

Tout ce roman n’est qu’amour et respect. Il ne m’a personnellement pas dérangée car cela fait de longues années que je partage son point de vue peut-être pour avoir recueillie sans pouvoir rien y faire les paroles et pensées d’une personne très chère à mon cœur que je n’ai pas pu ( su ? ) aider à partir dignement sans souffrance. Je m’en veux.

Quelques extraits :

« il suffisait que je dise : raconte-moi, je t’écoute.

Mais je ne l’ai pas fait.

Longtemps je me suis demandé pourquoi.

Pourquoi je n’ai pas osé, finalement, aider mon père çà mourir.

Pourquoi je n’ai pas voulu entendre ma mère dire sa fatigue de vivre. » 

« Non.Je voudrais dormir.Vous ne m’entendez pas.

Je vous écoute mais…

Vous ne m’entendez pas

Elle m’a regardé droit dans les yeux.

Je voudrais rentrer.Chez moi. Et dormir.S’il.Vous.Plaît »

« Ce n’est ni la douleur, ni la dépression, ni la solitude.

C’est un sentiment plus pénible encore.

Celui d’en avoir assez.

Ëtre las d’être là. »

Martin Winckler ne situe pas ce roman dans l’espace ni le temps. Il y dénonce pourtant l’hypocrisie, l’acharnement, la méconnaissance ou tout simplement le bêtise devant la fin de vie et le courage de ces soignants qui écoutent et vivent au quotidien ces appels à l’aide, à l’humanité.

Roman prenant, sans doute dérangeant pour certains mais, il est primordial au XXI ème siècle d’arrêter de se voiler la face.

C’est une question nécessaire pour tous, nous-mêmes et nos proches.

C’est une déclaration pour le droit à mourir dignement, sans que la médecine et tout son clan ne s’acharne bêtement sur nous. Le droit de choisir.

Ce roman existe aussi en numérique 

Facebook, mon amour ! Eric Neirynck Ed.Omri Ezrati-Coll. Privée

Facebook, mon amour !
Eric Neirynck
Ed.Omri Ezrati-Coll. Privée

Facebook mon amour !

J’aime de plus en plus lire des recueils de nouvelles. Je trouve que c’est une bonne façon d’entrer dans l’univers d’un auteur. Et puis, je pioche au gré de mes envies une histoire par-ci par-là.

Facebook mon amour ! En compte 16, parfois très brèves.

Eric Neirynck les avait tout d’abord postées sur sa page Facebook. Ceci pour effacer de votre pensée toute idée qu’il puisse s’agir ici d’une publicité cachée pour ce réseau social.

Au cœur de ces textes, des hommes, des femmes, des beaux, des moches, des vieux, bref, l’humain.

Des histoires d’amour qui ne finissent pas toujours bien soit que nous en attendions trop, soit que nous en prenions peur. C’est la vie, et l’amour attend son heure sur internet ou dans la vie non « numérique », expression qui m’amuse empruntée à l’auteur.

Ça peut-être une attente tellement forte que cette rencontre ne trouve d’issue que dans la folie comme dans ‘La vieille’ qui je l’avoue m’a particulièrement émue.

Eric Neirynck extirpe les sentiments de cette galerie de personnages. Il les anime de doutes et d’espoirs. Il les place face à eux-mêmes en situation de devoir assumer, en partie au moins, leurs actions passées et / ou à venir.

Ce sont, via ce réseau, des quêtes d’aventures qui avortent faute de sincérité ou par lâcheté. Oui, l’amour ça peut foutre les chocottes, surtout quand le héros ou l’héroïne s’est auparavant bien ramassé. Vous qui me lisez, si vous côtoyez les réseaux sociaux ( twitter, FB, forum et autres ), vous savez bien, ( inutile de mentir je vous observe ), qu’il existe un grand nombre de personnes qui mentent sur eux-mêmes. Internet, c’est aussi le camouflage, s’inventer une vie qu’on n’a pas, et comme dans ‘Un jour de neige ‘ se retrouver comme un con, largué avant même le visu parce que la femme de l’autre côté aura pris peur elle-aussi.

C’est l’amour détruit par insouciance, manque de soin, qui finit par éloigner de vous le meilleur et vous mener dès la rencontre suivante vers un enfer.

C’est aussi beaucoup de bonheur lorsque la fusion des corps et de l’esprit est complète. Ce bonheur des débuts prometteurs quand on prend conscience du plus intime de son être comme dans ‘Epousailles’ très émouvante nouvelle de FaceBook mon amour !

Et puis d’autres ruptures, de celles qui vous laissent sur le carreau persuadé que jamais, non, plus jamais vous ne revivrez un tel amour. Ce sont des amours-cages qui vous guident vers un curé, comme vous iriez voir un psy.

Je ne vais pas vous détailler une à une ces nouvelles bien évidemment.

Sachez que même si beaucoup sont noires, l’auteur a une bonne dose d’humour comme dans ‘Imprudence’ et ‘Rencontre online’, vraiment ces deux là m’ont bien faite rire. C’est avec grand plaisir que j’ai donc renoué avec l’écriture d’Eric Neirynck  après l’avoir découvert dans Historietas, Les dix font le sapin et Le quadra génère ses propres angoisses. Beautiful érection ( tous trois chez Edicool éditions ). J’aime beaucoup l’écriture d’Eric Neirynck et cette sensibilité que je décèle en lui.

Et vous, quelles sont ou seront vos préférées ?

6 € 21 , livre papier chez Omri Ezrati

Au départ, je m’étais dit et je l’ai même annoncé sur twitter : « tiens je vais expliquer comment on peut être timide et rentre-dedans à  la fois. » J’ai rédigé, j’ai relu et ça m’a pas plu. Hop à la poubelle le bidule incompréhensible, oui, parfaitement et c’est pas parce que je vous prends pour des cons, non pas du tout, c’est que même moi je n’étais pas convaincue.Pour entrer dans le coeur du sujet, il aurait fallu que j’étale des pans de ma vie …or j’ai pas l’intention de faire de Dzahell  un journal intime.

Et puis mon humeur massacrante du jour n’arrange pas les choses. Je suis bien allée dans mon jardin gueuler un bon coup ( les voisins ont dû être ravis ) mais ça n’a pas suffit à dégager ce monstre de colère noire. Je me demande si je ne vais pas investir dans un punching-ball !

Reste une autre solution : l’écriture, pourquoi se gêner après tout ? Bon, les écrivains et tout, ne rugissez pas d’avance : non, je ne suis pas auteur, non, je vais pas aller sur vos plate-bandes, non je ne suis pas ‘ une blogueuse qui se la joue intello écrivaillonne’. Puis d’abord je suis chez moi, j’écris ce que je veux et comme je le veux, donc visiteur si t’es pas content, passe ton chemin et oublie tout de suite cette adresse.

Quand j’ai ouvert Dzahell, j’ai longtemps hésité à y créer des catégories. Pour moi, il y a la littérature un point c’est tout : des histoires, leurs auteurs et nous, les lecteurs. Les catégories ça ne sont jamais que des petites cases avec des mots, parfois des images, dedans. Ça n’est que mon avis : c’est un tue la curiosité, c’est un éteignoir à découvertes.

Ceci dit je suis la première à exprimer une certaine préférence pour le roman noir et je m’en suis expliquée plusieurs fois. J’y apprécie le réalisme cru et l’analyse de nos sociétés, tout n’y est pas ou tout noir ou tout blanc. J’ai déjà, placé un roman dans un autre genre que celui lancé par l’éditeur, après tout c’est moi qui décide ici. Mais comme vous avez besoin de repères, j’ai tout de même opté pour cette présentation, en espérant fortement que votre curiosité vous poussera à explorer. Tout ça pour en arriver à écrire ce qui suit.

Si je suis autant énervée, agacée, révoltée c’est que les années passent mais il reste toujours autant de censure ( consciente ou pas ), de préjugés, et de rigidité face à l’écriture ( et plus largement l’art ). Voilà un auteur Lilian  Peschet qui poste en ce moment des extraits d’une de ses nouvelles qui traite du coaching du suicide et qui reçoit par courriel des remarques du style «connaissez-vous la limite entre l’humour et le mauvais goût… » Mais punaise, dans quel siècle vit-on pour qu’on ne sache pas prendre de distance face à une œuvre ? Le sujet dérange et alors ? Il n’y fait pas l’apologie du suicide que je sache. Y a des auteurs qui tuent au kilomètres dans leurs romans, on les taxe pas d’être des tueurs en série pour autant , Pourquoi y aurait-il des sujets autorisés et d’autres tabous ?

J’aurais bien voulu demander à cette personne si elle a pris la peine de lire les autres nouvelles en ligne ? Si non, elle aurait dû. Elle se serait aperçu que cet auteur est talentueux, certes il titille et certains sujets peuvent déranger mais punaise c’est justement le questionnement qui est passionnant en plus de la qualité de son écriture. J’espère vraiment et du plus profond du cœur, que les éditeurs ne se soucient pas de ces remarques débiles et qu’ils ont de l’audace, de la curiosité sinon bientôt dans nos librairies ne resteront que de l’insipide, du fadasse, du plan-plan, bref du chiant comme la mort.

Y a un relent de vieille pudibonderie archaïque faux-derche qui me monte au nez, ça pue et ça me fâche beaucoup, beaucoup.

Editeur NumérikLivres Collection e-LIRE

Editeur NumérikLivres
Collection e-LIRE

Une journée de fou

Dès le début de cette Journée de fou j’ai compris qu’elle me marquerait pour longtemps.

L’angoisse est tapie derrière les mots, les longues phrases et encore accentuée par l’annonce d’un fait divers qui tourne en boucle. Le personnage m’est tout d’abord apparu comme une énigme. Pourquoi une telle angoisse ? Pourquoi vit-il ainsi sur le qui-vive ? Mais très vite, on comprend qu’il y a vraiment quelque chose en lui qui ne tourne pas rond. Si je voulais faire de l’humour je dirais que si justement, c’est une spirale infernale dans laquelle il est piégé.

Le récit de cette folie est tellement bien mené, que ma gorge se serrait à l’idée de ressentir ce que cet homme éprouve dans sa tête et par réflexe dans son corps. C’est grâce à la puissance des mots et la rythmique de l’écriture que Gilles Piazo ( également musicien ) attrape notre cœur, le serre à l’étouffer nous faisant vivre intensément cette journée de fou de l’intérieur de la tête de son personnage.

Peu à peu, j’ai découvert le comment de cette progression vers la folie au fil de scènes venues du passé, des bribes de souvenirs, des évènements passés inaperçus mais ayant gravé leur empreinte. Des flash back sur les ondes qui déboussolent : Est-ce la réalité ? Un cauchemar ? Une autre angoisse ?

Je ne dévoile plus rien sur ce magnifique roman. Je ne peux que vous conseiller vivement de le lire.

J’ai adoré l’écriture de Gilles Piazo, sa façon l’air de rien de nous amener à nous questionner, réfléchir à cette masse d’infos qui nous tombe dessus en permanence : leur impact sur des esprits déjà fragilisés, leur nécessité ou leur incongruité. Ces interrogations qui m’assaillent régulièrement, sans doute comme l’auteur : que penser d’une société qui contraint à l’isolement en créant la peur ?

J’espère vraiment avoir l’occasion de lire un autre roman de Gilles Piazo.

J’aime beaucoup son blog  ainsi que l’expérience collective de fiction web qu’il mène sur Les carnets du lotissement 

Je vous invite à lire un extrait de Une journée de fou sur le site de l’éditeur Numériklivres où vous pouvez également l’acheter pour 3 € 99.

Lisez également une interview de l’auteur sur le site de l’éditeur

Roman numérique téléchargeable sur les principales plateformes de téléchargements.

Editeurs NumérikLire

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Après avoir perdu son logement, notre homme trouve refuge dans son bureau. Mais les affaires périclitent, les factures s’accumulent, les injonctions tombent noyant le bonhomme dans un quotidien de plus en plus oppressant. Il vit de nuit, passant ses journées reclus dans le noir, à ruminer ses sombres pensées pour échapper au destin qui se pointe inéluctablement. Il ne peut échapper aux créanciers. Le voilà à la rue avec pour seul refuge sa 205 rouge où il va apprendre à subsister tant bien que mal. Jeff Balek décortique les pensées intimes de son personnage oscillant entre le sentiment d’ivresse d’une nouvelle liberté, les craintes qui se saisissent de lui la nuit, le désir de tendresse, garder coûte que coûte sa dignité. Chaque jour, se réveiller perclus de douleurs, se contorsionner pour se changer, être si stressé que le sommeil est hâché en vagues successives. Ne trouver un semblant de repos qu’en jetant pêle-mêle sur le papier des mots, des phrases, autant de bouées de sauvetage.Parfois dans cette errance quotidienne, il aperçoit un ange, ou il découvre une beauté assassinée par les passants indifférents, blasés. Le regard des autres sur lui, un regard assassin, cruel et blessant.

Il essaye de trouver du boulot mais sans domicile c’est bien difficile. Il faut se résoudre à consulter le carnet d’adresses. Il faut vivre.

Il y a des romans qui prennent aux tripes tant ils expriment une réalité crûe en utilisant un langage à la fois direct et empreint de poésie. Jeff Balek avec Macadam Gonzo a produit cet effet sur ma lecture.

A priori, c’est une histoire banale. Des clodos, ont en voit chaque jour qui ont pour beaucoup vécu cette descente en enfer décrite par Jeff. Ça sent le vrai, c’est d’une sincérité presque désarmante, bref ce récit est à la fois une grosse baffe, un témoignage, l’espoir au bout du tunnel, un coup de talon pour remonter en surface. C’est une aventure humaine émouvante.

De façon assez étrange, Macadam Gonzo n’est pas  un roman déprimant. C’est une belle leçon d’humanisme surtout.

Macadam Gonzo de Jeff Balek édité par Numériklivres : 3 € 99 en vente, entre autre, sur L’immatériel

La version papier existe chez Lulu.com

au commencementetaitlavie

Au commencement était la vie  Joyce Carol Oates

Cet avis de lecture a été rédigé par mon amie,  Marie Chevalier, auteur, dont vous trouverez le blog dans les liens amis. Merci à elle !

 

Deux gamines seules avec un père ivrogne et très violent.

Un jour, il les bat plus fort que d’habitude et la petite de 6 ans succombe.

Kathleen, 11 ans est « tabassée » et transportée à l’hôpital dans un état très grave.

Elle va s’en remettre mais à quel prix !

Toute sa vie sera marquée par cet évènement. Elle sera aide-soignante par choix. Et quand elle croit avoir retrouvé la paix et qu’elle tombe amoureuse d’un jeune médecin, elle envisage enfin une vie normale.

Elle ne se remettra pas d’un acte insensé et terrible qu’elle fera. Elle « aidera » les patients à trouver la paix.

Elle avait vécu le pire dans sa chair. Elle pouvait maintenant passer à l’acte.

Horrible histoire, bouleversante et tragique et folle de cette gamine missionnaire du malheur et de la mort.

Du grand Joyce Carol Oates comme d’habitude mais aussi comme souvent « âmes sensibles s’abstenir »