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Yu Hua place le décors de son livre dans le bourg de Liu. Ainsi parcourons nous de la révolution culturelle à aujourd’hui, les rues du bourg de Liu et la transformation progressive de son paysage et de ses habitants
Song Gang et Li Guangtou sont demis-frères….Li Lan est la mère de Li Guangtou et Song Fanping celui de Song Gang. Le livre commence part une scène très drôle ( Rotko en a mis en extrait plus haut ).
Song Gang est discret, effacé face à Li Guangtou qui n’aime rien tant que saisir l’occasion de regarder en cachette les fesses des filles et jouer avec sa » libido « .
Tous les personnages sont décrits avec grand soin et auront leur importance tout au long de ce long roman.
Song Fanping, le père, est une force de la nature, un grand gaillard qui n’en reste pas moins un coeur doux et généreux qui par tous les moyens veut protéger sa famille. Il a un grand sens de l »honneur et des responsabilités. Li Lan , celle qui souffrit tant de son premier mariage découvre la tendresse, l’amour et la sérénité…Hélas voilà que la Révolution culturelle va bouleverser le petit bourg de Liu.
Ce passage est un raz -de- marée dans le bourg. La cruauté, l’avarice, la petitesse s’installent et les mots de Yu Hua sont terriblement justes. Ce n’est pas tant la dureté de certaines scènes que de se sentir emplie de compassion pour la détresse de certain(e)s qui m’ont fait pleurer comme une fontaine. Des scènes de violence, de dureté, de sang, j’en ai lues beaucoup mais aucune n’a pu (su) comme Yu Hua sait si bien le faire me prendre aux tripes et provoquer cette communion de lecteur avec les personnages.
Song Gang et Li Guangtou doivent grandir , se perdre et se retrouver. L’un s’efface, l’autre nourrit sa revanche. L’un subira toute sa vie les conséquences de promesses faites, l’autre en profitera sans vergogne.
Et puis finalement, le destin et l’acharnement vont avoir des résultats et provoquer des retournements pour les deux frères.
L’argent tient une grande place dans ce livre…son manque ou sa profusion, les conséquences d’un état comme l’autre sont profondes.
Et puis, les sentiments et non la sensiblerie car Yu Hua a su très bien contourner ces » travers ».
C’est avec beaucoup de finesse, d’humour et d’émotion que Yu Hua s’exprime.
Si vous êtes rebutés par le langage brut , ce livre ne vous plaira peut-être pas mais pourquoi ne pas essayer ?
Voilà j’ai reposé le livre que j’avais emprunté à la bibliothèque. Je veux l’avoir dans ma propre bibliothèque, c’est un chef d’oeuvre …je suis étonnée qu’il ne soit pas encore adapté au cinéma.
Dans l’édition d’Actes sud les notes de fin de volume sont utiles à la compréhension du contexte historique et aux différentes allusions aux légendes et courant artistiques
Histoire de vous donner envie, un extrait en début de livre
De nos jours, des fesses de femmes nues, on en voit partout, à la télévision, au cinéma, dans les VCD ou les DVD,dans les publicités ou dans les magazines, sur les stylos à bille ou les briquets… Des postérieurs de toutes sortes, des postérieurs d’importation ou des postérieurs de fabrication chinoise ; des blancs, des jaunes, des noirs et des bruns ;des larges, des étroits, des gros et des maigres ; des lisses et des rugueux ; des jeunes et des vieux ; des faux et des vrais. On n’a que l’embarras du choix, et une paire d’yeux ne suffit pas pour tout regarder. De nos jours, les fesses d’une femme à poil, cela ne vaut plus rien : il suffit de lever la tête pour en voir une paire, on a à peine le temps d’éternuer qu’on tombe sur une deuxième, et on n’a pas sitôt tourné le coin de la rue qu’on risque de marcher sur une troisième. Mais en ce temps-là, il n’en allait pas de même. C’était un trésor que personne n’aurait échangé contre tout l’or du monde, et il n’y a qu’aux toilettes qu’on pouvait espérer en mater une. |