Les Saigneurs
Abaddon est une ville sombre, froide dans laquelle personne ne semble être heureux. La ville sombre, les clochards hantent les rues, les gens ne pensent qu’à mettre fin à leur jour.
Un quartier pourtant attise les convoitises et fait aller bon train les rumeurs,GenEden, qui derrière sa forteresse de béton serait habité par des vampires. Personne ne les a jamais vus , seuls les cadavres retrouvés au matin témoignent de leur existence.
Le maire demande des rencontres humains-vampires attirés par la richesse, car pour lui qui dit vampires dit nantis. Les religieux quant à eux sont farouchement opposés à tout partenariat avec le Diable.
Devant tant d’insistance et amusés les vampires sortent de leur quartier et proposent des concepts de télé-réalités.
« Vos semblables sont des voyeurs. Plus c’est morbide et plus ça les excite. Ils adorent se réjouir du malheur des autres pour se distraire. Nous vous proposons une nouvelle génération de jeux télévisés où les candidats s’entre-tuent en direct »
Comme les vampires financent les concepts tout est accepté bien vite par la chaîne.
La première émission est « Fais-moi rire ou j’te buzz » Des humoristes inconnus sont priés de faire rire s’ils n’y parviennent pas et que le buzz résonne, une demie tonne de parpaings leur tombe dessus. Vient ensuite « La mort ou l’hôpital ». Au fur et à mesure que l’audience monte Abaddon devient plus agréable.
Et enfin les vampires annoncent « Deviens un vampire » dont le slogan est « Toi aussi devient riche et immortel ».
Le jury est constitué de trois vampires, parmi lesquels une femme, Lucy, puis Victor et Aimé.
L’émission est sponsorisée par l’Etablissement français du sang qui leur fournit les poches de sang qu’ils sirotent sur le plateau tandis que défilent devant eux les candidats.
Lucy s’interroge à propos des humains « Ils doivent avoir de belles vies de merde pour être si heureux de nous rencontrer »
La production leur a interdit d’accepter des enfants pourtant ç’en est un d’une dizaine d’année qui se présente devant eux. Il est orphelin. Lucy va se faire un plaisir de lui expliquer les choses de la vie. De toutes façons « elle exécrait les enfants, elle ne trouvait une utilité qu’aux nourrissons : accrochés en bandoulière, ils étaient parfaits pour les soifs modérées »
S’en suit la procession des aspirants à l’immortalité sous les quolibets et les tests impitoyables des vampires.
Comment tout cela pourra-t-il bien finir ? Les candidats accepteront-ils tous le rejet et les vexations de Lucy, Victor et Aimé ?
Ici va s’arrêter le petit résumé de cette nouvelle qui se « dévore », qui fait grincer des dents et qui est bourrée d’humour noir. A noter qu’à chaque fois que Lucy exprime ses pensées, elles sont en italiques, ce qui ajoute de la force aux propos ( je rejoins l’avis de l’auteure à ce sujet ).
Que vous dire si ce n’est que si vous aimez les histoires de vampires, l’humour noir, vous ne pourrez que vous réjouir de cette lecture. Un très bon moment de lecture et une bien belle découverte d’auteure pour moi . J’aimerais bien retrouver Abaddon personnellement !
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Le blog d’Aude Cenga : Les mondes