Le petit Eddy a sept ans lorsqu’il va sortir de l’enfer qu’il a vécu, reclus avec sa mère sous la coupe de Bryce Harris. Il va être confié à une famille d’accueil d’urgence le temps que les services sociaux évaluent son état psychologique. Sa mère n’a pas cette chance, devenue folle et sans plus aucun repère affectif, elle est internée. Bizarrement malgré l’isolement et le fait de n’avoir pas été scolarisé le petit Eddy s’avère posséder une forme de connaissance surprenante pour son âge. Qui est donc ce Monsieur Perkins à qui il fait référence ?
Son état de santé et psychologique étant bon, l’enquête étant close Eddy est confié à une famille adoptante Natasha et Nicholas qui ont déjà adopté auparavant une fille. Cette famille va connaître quelques déboires avant que finalement Eddy n’y fasse réellement son nid, travaillant correctement à l’école. Tout ira bien jusqu’au jour funeste d’une sortie scolaire, jour ou Eddy sera confronté à son reflet qui n’est autre que celui de Bryce, l’homme de la terreur, l’ogre. Tout dérape alors pour ce jeune ado qui dérivera vers l’auto-destruction à travers l’alcoolisme.
C’est avec brio qu’Anne Fine traite ici un fait que l’on pourrait lire dans les journaux, ce long cortège de misère,de peur, de violence que l’on découvre avec stupeur et écoeurement.
Un sujet amené sans misérabilisme avec beaucoup de soin porté à l’édification des personnages. La reconstruction d’ Eddy laborieuse et douloureuse trouvera-elle une fin heureuse ?
Un roman intense ! Une splendide réussite.
Roman traduit de l’anglais par Dominique Kugler.