HollywoodHollywood a dit ( Daddy, à dada ) de Dominique Sarrazin

Il s’agit d’un discours prononcé à Lille par Dominique Sarrazin ( auteur-metteur en scène ) le 17 janvier 2003 au Splendid Fives, soirée paroles et musiques nommée « Concert pour la paix ». Je l’ai relu ce matin, et j’ai ressenti le même enthousiasme qu’à la première lecture, aussi à défaut de publier une chronique de lecture, j’ai trouvé intéressant d’en partager un extrait avec vous.

Je reprends la présentation de l’éditeur Sansonnet.

« La guerre, vous croyez que c’est mort et blessures, souffrances et ruines, enfants affamés…bref, le règne de l’artillerie et de la sauvagerie ? Si vous pensez cela, vous ne savez pas ce qui compte pour les êtres surhumains qui dirigent la majeure partie de la planète. Si vous vous apitoyez sur les futures victimes, vous ne comprenez rien au destin manifeste des grandes démocraties et votre opinion ne vaut pas cher – c’est Hollywood qui vous le dit. »

Ci-dessous un extrait.

C’est ça un empire. C’est quelque chose ou quelqu’un qui décide d’être pour tout le monde le seul méridien de Greenwich et le premier chapitre de l’histoire.

L’essentiel c’est que ça marche, dit le prêcheur texan et ÇA MARCHE c’est le fondement réel de la constitution américaine, jamais écrit et toujours appliqué : Efficiency

« Dynamisme et souplesse » en bon français du Medef. Les autres comprennent pas trop bien, c’est pourquoi le Texan traite les artistes et les intellos américains de Français.

L’empire, c’est la morale particulière de l’immoralisme général, c’est le moralisme en guise de politique et l’économie en guise de morale ( il y a des écoles en France).

Quand on tient l’audimat par la morale, c’est plus de la politique, c’est le concile de Trente mixé avec « Qui veut gagner des millions ? »

L’empire c’est : vous discutez avec mes arguments mais vous ne discutez pas mes arguments.

Alors il faut d’autres mots, des mots d’auteur, du cinéma d’auteur, de la VO, de la pensée, des chiffres, ceux qui sont sous les chiffres et qui se calculent en ventres ouverts, têtes fracassées, suicides, overdoses, désespoir de cause. Il faut de l’humour, de la résistance scientifique, on est des millions à être quelques uns. On est des millions à ne pas être de la secte, à ne pas être terroristes, on est des millions à aimer l’Amérique, celle qui ne s’aime pas comme elle est, on est des millions à ne plus tolérer les zéros de la tolérance économique maximum, on veut bien marcher avec des Nike ( on n’est pas puritains nous ) mais on ne veut pas marcher comme Nike. On veut bien s’envoyer un coca avant d’aller à l’école ou après le boulot mais on ne veut pas être obligé de boire du coca our avoir le droit d’aller à l’école ou au boulot.

On est des millions-et certains millions plus que d’autres-à savoir qu’il n’y a pas de guerre hygiénique dans une porcherie. On est des millions à exiger le haut de la politique et pas les bas-fonds de l’économie. On est des millions à ne plus supporter le moralisme des punisseurs impunissables, des démocrates invérifiables et des contrôleurs incontrôlables. On est des millions à comprendre aujourd’hui que ce n’est pas la merde qui préoccupe l’empire, c’est de conserver le monopole de la pompe à merde et du nettoyage ( chanson : Pompe à merde, pompe à pétrole ; pompe à pétrole, pompe à merde ).

On est des millions à réclamer le final-cut sur nos films, nos vies, notre avenir. Nos épisodes sont à nous et l’histoire ne commence pas le 11 septembre, elle a déjà eu lieu, elle se continue, elle aura lieu. Il nous faudra encore Sophocle et Shakespeare mais plus Bush et Sharon.

Hey man ! Fais gaffe !

L’Histoire on est dedans !

Editions Sansonnet : 73 rue de Rivoli – 59800 Lille

Ce petit livret coûte 1 €, cependant j’ai l’impression qu’il est difficile à trouver.

La dernière guerre - Neil Jomunsi Auto-édition – Ebook Projet Bradbury N°10 Couverture :Roxane Lecomte

La dernière guerre – Neil Jomunsi
Auto-édition – Ebook
Projet Bradbury N°10
Couverture :Roxane Lecomte

La dernière guerre

 

Ce qu’en dit l’auteur : C’est l’histoire d’une naissance et d’une vie brève. L’histoire du monde et de l’univers tout entier condensée dans l’enveloppe d’un insecte insignifiant. L’histoire de nos combats, de nos peurs et de nos joies, des sentiments programmés dans nos systèmes nerveux bien avant notre venue au monde. L’histoire d’une destinée mécanique et absurde, dont la simplicité est la clef. L’histoire d’une abeille.

J’ai lu cette nouvelle avant que Neil Jomunsi ne publie l’article relatif, privilège du souscripteur.

Je ne reviens pas sur l’histoire en elle-même étant donné que le pitch la présente parfaitement.

J’ai surtout envie de mettre l’accent sur la performance étonnante de l’auteur : s’imaginer dans la peau d’une abeille ce n’est pas banal et encore moins chose aisée à mon avis. L’auteur s’est trituré les méninges autour du vocabulaire, des comparatifs, et du mode de vie et fonctionnement d’une ruche.

Le résultat est déroutant, puisqu’il s’agit d’un récit qui tient du fantastique alors qu’il est on ne peut plus réaliste.

J’ai oscillé entre le sentiment de vivre un rêve et celui de m’immerger dans ce que peut être une vie d’abeille.

C’est beau, doux, puissant, empli d’émotions diverses.

Un extrait :

A son réveil quelque chose avait changé. Elle pouvait désormais sentir la terre palpiter sous elle. Le ciel se trouvait quelque part au-dessus, sans qu’elle puisse toutefois s’expliquer en quoi consistait ce qu’elle appelait ciel. Elle s’en accommoda. 

Une bien belle expérience et performance d’écriture pour cette dixième nouvelle du Projet Bradbury.

A mon avis la plus surprenante, la plus fouillée aussi.

Lire l’article de l’auteur à propos de cette nouvelle 

Comme les précédentes La dernière guerre ne vous coûtera que 99 cts d’€ chez Amazon  Smashwords  et Kobo 

Le plus intéressant et encourageant pour l’auteur est la souscription à l’intégralité du Projet Bradbury 

L’avis de Deidre et le bilan du deuxième mois de souscription chez Lise Capitan

Bonne lecture !

J’ai partie liée – Texte de Julien Dupont pour et avec le Collectif éphémère in l’album Maïs chaud

J’ai partie liée avec le sexe enjôleur des anges
J’ai partie liée avec les croûtes de Michel Ange
J’ai partie liée avec le ventre fou des falaisesmaïs
J’ai partie liée avec la confiture à la fraise
J’ai partie liée avec les 26 lettres de l’alphabet
Avec ceux qu’on retourné la télé
J’ai partie liée avec les 12 demi-tons de la gamme
Avec ceux qu’ont mis le feu à leur âme
J’ai partie liée avec les accros de l’ivresse
Avec les édentés les flingués de la vitesse
J’ai partie liée avec les putes du boulevard Ney
Avec ceux qu’on refusé de mourir avant de crever
J’ai partie liée avec les joueurs de tambours
Avec ceux qui bandent sur l’amour
Avec ceux qu’on du coeur au ventre
Avec les rigolos, les allumés, les pas sérieux, les déjantés
J’ai partie liée avec le couscous et le mafé
Avec Apollinaire et Bob Marley
J’ai partie liée avec les nègres et les pédés
Avec le foutre chaud de l’instant
Avec la fantaisie du vent
J’ai partie liée avec les slameurs fous,
Les musiciens de jazz, les insomniaques
J’ai partie liée avec les singes
Les danseurs de tango
Les ramasseurs d’ordures
Les comédiens ratés, les doux rêveurs
les amoureux transis, les transistors taris
Les magnums de champagne et les belles gueules qui se crament
J’ai partie liée avec les maudits de la nuit
Les mots dits de la nuit, les enfantaisies
J’ai partie liée avec la forêt, avec les chiens
Avec l’herbe verte des chemins
J’ai partie liée avec les  » soleils de l’intérieur  »
Libérons nos soleils, libérons nos soleils
J’ai partie liée avec le bleu de la mer
J’ai partie liée avec les poissons de la mer
J’ai partie liée avec mes frères
J’ai partie liée avec mon père qui est comme un dieu pour moi
Qui suis stupide et sale
Et très égocentrique

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