On m’a dit qu’il fallait se faire petit pour vivre, qu’il ne faut pas faire de remous, pas se faire remarquer…

On m’a dit de dire Bonjour à la Madame et d’être polie avec le notable

On m’a dit de mettre un bâillon sur ma colère, que cela ne se fait pas de toiser l’administration avec tant d’insolence

On m’a dit de ne pas regarder sur les côtés la misère et l’exclusion.

On m’a dit que tant que cela ne me touchait pas, je ne devais penser qu’à moi et ma famille.

On m’a dit qu’il faut que je prenne un emploi,  qu’il soit pour satisfaire à mes besoins élémentaires.

On m’a dit que je dois consommer et regretter de ne pas posséder les richesses d’autrui ….c’est pour çà qu’il faut que je travaille, pour leur ressembler dans l’accession. ! avoir un toit, le dernier modèle de chez Citroên et des vacances deux fois par an.

On m’a dit que je ne devrais pas rougir de ne pas pouvoir aider les pauvres, ils sont trop nombreux.

On m’a dit que je vieillirai bien si je m’angoisse pas pour le futur.Et pour tout çà il faut être docile …

Sangre

Sous le charme des oiseaux perchés dans les cîmes,

le vent sous la cape un instant crépite aux larmes,

fugace un éclair broie le ciel déchirant la toile de ses incisives couvertes de sang

Sangre.. la pierre qui écorche tes pas

Sangre… la peur qui te frappe sous la poitrine

Muette aux douleurs

quand la seule issue est d’avancer, encore et toujours ;

La vie te pousse, petite… la vie te pousse.

D’un coup d’un seul, trébuchante, chancelante

Sursaute au passage du nuage

L’ombre inquiétante s’empare de toi

Les doutes, la fatigue te cassent en deux

Silence et calme te hantent inlassablement

Invariablement

Les certitudes confusent les vérités

Tout le monde est là

A jouer de sa verve, de son apparente assurance

Ainsi est le monde alentours

Qui ne bâtit que sur du vent

Qui ne bâtit que la fin petit à petit comme on érige des dogmes et des idéaux en principe

Quand ne deviennent rêgles que les seuls objets des puissants et des chanceux

Sangre.. la pierre qui écorche tes pas

Sangre… la peur qui te frappe sous la poitrine

Divine Comédie

Parfois elle aurait lâché ses démons

Hésitante entre rires et larmes

Tourmentée

Scindée en deux

Le souffle entre deux rives,

Perdue dans les tréfonds de son impuissance.

Les roseaux dans le vent ploient

Les narcisses la contemplent

Les nénuphars la gobent toute entière

Le fond sous elle devient spongieux

Ses pieds englués

La clouent pour l’éternité

Fermée à tout, les yeux creux

Les lèvres épuisées

Il n’est pas d’heures qui ne soient tranquilles

L’immobilité, le ciel qui tombe à l’eau

Elle attrape entre ses doigts effilés

Une larme tiède

Les crapauds déployés endorment la chaleur

L’eau grimpe et sa tête disparaît

La magie d’un monde à rebours

Qui l’accueille comme au premier jour

Dans se ventre stérile

Aux desseins insondables

Le destin se rit 

Sortie de nulle part comme écervelée

Râleuse et libidineuse

Sorcière griffe au passage la frêle silhouette

Ricanant à part elle

« Oui tout va si, oui tout va bien »

Ravisseuse enchanteresse

La voix caressante mielleuse

Asservit le recul

Il est trop tard

Sa puanteur assaille

Sa saleté crache son venin

Sautent le pas, lèvent le pied

Le miroir se brise

Sorcière d’un sortilège

Ôte les entrâves

Le doute assaille

La peur vise le ventre

« Oui tout va si, oui tout va bien »

Continue-t-elle de susurrer

La moisissure prend des allures

De cheval galopant

La toile frémissante des envies

S’étire dans le no man’s land

Brumes en filigrane

Et suinte la peur

Sur l’échine tremblante

Et jaillissent les mottes de terre

Sous les sabots encroûtés

Et fusent la folie, l’ivresse et le désir

Rassasiée et repue 

« Divine est la comédie »

Il n’y a pas de collier mais des laisses en acier trempé

des laisses rétractiles

Amuse toi à tirer et tu verras

Dans ta chair le collier s’enfoncer, un tour de vis

Un tour d’écrou

Dans ta peau, dans ta chair

Ton cri mourra

Dans la clameur de la rumeur

Au loin, sous un soleil de plomb

Quand tomberons du ciel

Des accordéons de laisses-dorées

Aux encens si rares

Qu’ils font perdre la raison

Réfugié, compte toi !

Ton ombre devant toi tend les poings au bourreau

3000 pieds – sommaire
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–=| Acte 61 |=–

1. Mélodie rejoignit Preston. Au sol, épuisée, la cible avait abandonné la partie. Mr Dex se tenait de côté, immobile.

2. Elise regarda, terrifiée, sa fille s’approcher. Mél… Elle comprit en voyant la lame. Brisée, à bout. Elle se résigna.

3. Franck fixa Jerry à travers la marionnette dénommée Belmonte. La gamine, fit le prêtre, n’y est pour rien. Laisse-là.

4. Les lèvres remuèrent : ah ! Tu l’a suivie sur le moniteur de la sécurité. Fillette remarquable, pleine de ressources.

5. Le flux se tarit, Mélodie s’arrêta. Elle serra le manche de la lame attendant les instructions. Preston ne cilla pas.

6. Son voisin, sa fille, semblaient paralysés. Que se passait-il? Elle se mit à espérer, Mél, c’est moi ! Elle se releva.

7. Jerry, libère-les. La marionette pencha la tête: tu veux la sauver, les sauver tous? Ce serait un bon début, fit Franck.

8. Depuis le store, le trio suivait le face à face. Que se disent-ils? fit Lucie. Aucune idée répondirent le garçon et Gia.

9. Belmonte lui tendit une paire de glass-T. Tu veux la gamine ? Tu peux la voir. Franck serra les poings, un air interdit.

10. Non ! cria Gia. Mais que fait-il ? Le concierge la retint : on ferait mieux de partir d’ici. On ne peut pas rester !

–=| Acte 62 |=–

1. La respiration maîtrisée, doigt sur la détente, Doug procéda avec méthode, visita pièce par pièce, il y en avait tant !

2. Des pièces nombreuses, des opportunités d’après le plan des glass-T. Le terrain de chasse couvrait presque tout l’étage.

3. Le chef du Yum Swat s’adossa au mur, souffla. Nicholas avait certainement disparu, les échappatoires ne manquaient pas.

4. Nul besoin d’un arme puissante, une lame suffisait. C’était toujours une question de distance, d’approche de la cible.

5. Il ajusta l’oreillette: les coms toujours muettes. Il reprit l’exploration, poussa la porte d’une salle d’eau luxueuse.

6. Proie, chasseur, il s’agissait d’un point de vue, un état d’esprit. Il suffisait de décider, de choisir qui on était.

7. Une chambre, spacieuse, lit géant. Son œil expert contrôla les recoins, inspecta la suivante avec la même application.

8. Se faufiler, entre le mobilier chic, guidé par les mots, les œuvres d’art pour seuls témoins mais heureusement muettes.

9. Où était-il ? pesta Doug. Le policier Nicholas possédait des qualités. Il savait se fondre, renverser une situation.

10. Le faisceau de lumière. Il progressa le long de la cloison, lame au poing, fixant la tache laiteuse qui dansait. Proche.

–=| Acte 63 |=–

1. Franck fixa la main tendue, les glass-T. Les porter signifier qu’il se condamnait. Jerry n’offrait jamais de garanties.

2. Refuser et une innocente mourrait, des étages plus bas dans une allée. Jerry lui retournait la logique du sacrifice.

3. Gia recula : que fait-il. Le concierge s’étrangla : il va les mettre, merde ! Faut qu’on se tire. Lucie ne dit rien.

4. Mélodie tenait sa lame, dans l’attente des mots, de l’ordre de tuer. Mais aucun ne vint. À la place, un visage apparut.

5. Étrange, pensa Franck, ce n’était pas la fillette mais l’un des adultes qui la poursuivaient. Confus, il baffouilla.

6. Je suis le Père Franck Marcopoli, entendit-elle. Son esprit s’éclaircit. Prise de vertige, Mélodie faillit s’effondrer.

7. Elise voyait qu’il se passait quelque chose. Mél ouvrit la bouche, lâcha son couteau. Mr Dex ne bougeait toujours pas.

8. Nous allons te sortir de là. Franck percevait presque le rictus de Jerry. Tu peux retirer tes lunettes, fit le prètre.

9. Mélodie arracha les glass-T. Maman se tenait là, devant-elle. Elle la reconnut, se jeta dans ses bras : partons d’ici.

10. Ouvre les accès au hall de la tour. Voyons Franck, tu as eu ton miracle à l’instant. À moi de demander, donnant donnant.

–=| Acte 64 |=–

1. Mélodie voulut entraîner sa mère, loin de Mr Dex aussi raide qu’une statue. On pourrait les lui enlerver, fit Elise.

2. Il ne bougeait pas. Le couteau taché de sang en ses mains invitait à la méfiance. Il ne mérite pas ça, insista-t-elle.

3. Mélodie et Élise s’approchèrent, telles des imprudentes titillant un félin. La fillette agita sa main devant le visage.

4. Les deux cibles se trouvaient à portée de lame, il aurait suffit de deux ou trois mouvements rapides pour en finir.

5. Patience… Un leimotiv en forme de commandement qu’il devait observer. Aucune discussion n’était possible. Il attendit.

6. Il ne réagit pas, observa Mélodie, qui aurait préféré fuir loin de son voisin. On ne peut pas le laisser reprit sa mère.

7. Les deux femmes indécises, peu rassurées, se décidèrent. Plus grande, Elise tendit la main vers les glass-T, lentement.

8. Les cibles franchissaient la limite. Il convenait d’adresser un message clair. Les mots survinrent, puis l’action.

9. Mr Dex recula d’un pas et leva le bras, celui qui tenait la lame. Elise sursauta, Mélodie étouffa un cri, implora sa mère.

10. Viens maman ! On ne peut rien pour lui. Patience, tu les retrouveras, lut Preston en filigrane en les regardant partir.

–=| Acte 65 |=–

1. Le concierge dans son ombre, Gia, cherchant une issue, trouva l’entrée de la réserve, voisine du comptoir. Lucie suivit.

2. Comme convenu, les glass-T se désactivèrent lorsque la fillette et, lui sembla-t-il, sa mère eurent quitté les lieux.

3. Pourquoi il a fait ça ? demanda la Yum Girl. Le garçon éluda : d’abord on se met en sécurité, on discutera ensuite.

4. Franck enleva ses glass-T, Jerry, alias Belmonte, garda les siennes : Tu sais ce que je veux. Le prêtre soupira.

5. Des rayonnages et au bout de l’allée, une double porte. Gia la poussa, se retrouva face à des porteur de glass-T : Oh !

6. Tu es malade Jerry, toi et moi nous le savons, osa Franck. Belmonte resta impassible. Puis, il s’anima : c’est vrai.

7. En panique, ils rebroussèrent chemin. Ils nous encerclent ! s’exclama le garçon. Pourquoi ils ne nous n’attaquent pas ?

8. Elles sont mortes par ta faute. Crois-tu, répondit Franck, que ce gens doivent à leur tour sacrifier leurs proches ?

9. On n’en sortira pas vivant, se résigna Lucie. Le concierge la calma. Il n’a plus les lunettes, fit alors Gia à l’entrée.

10. Le sacrifice, une question de folie raisonnée, récita Jerry. Maintenant, coincé avec les agneaux, le penses-tu encore ?

–=| Acte 66 |=–

1. Et maintenant, où allons- nous ? Elise serra la main de sa fille: il faut sortir de la tour. Mélodie esquissa une moue.

2. Les accès vers le hall étaient verrouillés, se rappela-t-elle. Impossible, Maman, il faut monter. Elle lui prit la main.

3. L’escalator les emmena au dixième. Mélodie profita du répit: je ne me souviens de rien, avoua-t-elle. Un brouillard.

4. Que répondre à sa fille ? se demanda-t-elle. Qu’elle avait essayé de la tuer et faillit réussir. Elles se regardèrent.

5. Elle imagina le calvaire subit par Mél alors qu’elle se trouvait sous l’emprise des glass-T. Elise ferma les yeux.

6. Chacune savait ce que l’autre avait fait. Leurs mémoires se complétaient, en négatif. Je ne me rappelle rien non plus.

7. Elle revit sa fille en train de brandir le couteau, prête à la tuer. Un traumatisme gravée à jamais dans son esprit.

8. Des horreurs pareilles, voire pires, hanteraient celui de sa fille. Je suis désolée pour le mal ce que je t’ai fait.

9. Ce n’était pas toi, maman. Les escalators ne permettaient pas d’accéder aux étages supérieurs. Un gong retentit.

10. Les ascenseurs ? Elles s’approchèrent de la zone, remarquèrent la double porte ouverte ouverte comme une invitation.

–=| Acte 67 |=–

1. Le rond lumineux glissait sur le mobilier de luxe. Nicholas se colla au montant d’un buffet massif, guettant le moment.

2. Dans cet appartement, les cachettes ne manquaient pas, songea Doug qui s’en tint à la procédure, fouilla coin par coin.

3. L’ombre de la cible se dessina sur le sol. Il devina la forme du canon du M4, le bras, les jambes. Il plia ses genoux.

4. Le faisceau balaya un bureau, deux colonnes surmontées de bustes, puis un miroir. Doug se figea, Il était là. Derrière.

5. Il venait de perdre l’effet de surprise, mais Nicholas bondit aussitôt. La cible se déroba, il sentit un choc aux côtes.

6. Le coup de crosse réflexe lui sauva la vie mais son subordonné leva le canon du M4. La salve perça des trous au plafond.

7. Nicholas déséquilibra son chef d’un balayage, il utilisa le moment pour le frapper à l’estomac, puis leva la lame.

8. L’éclair qu’il perçut l’électrisa. Doug plongea au sol, se réceptionna sur l’épaule. Sa main saisit la crosse du 9 mm.

9. La gueule menaçante du canon ne le ralentit pas. Il ne stoppa pas. Les glass-T ignoraient que c’était la fin de sa vie.

10. Nicholas s’effondra, un trou au milieu du front. Doug, en sueur, toucha son gilet déchiré. Ce n’était pas passé loin.

–=| Acte 68 |=–

1. Il ne s’agit pas de sacrifice, mais d’épreuve. Le comprends-tu, Jerry ? Le raisonner, constituait-il la bonne approche ?

2. Franck en doutait, mais tant qu’ils discutaient, personne ne tuait personne. Une sorte de trève. Pour combien de temps ?

3. Retour au point de départ, souffla Gia. Lucie observait le prêtre. Avec qui discutait-il ? Un vieil ami, cita le garçon.

4. Tant qu’ils parlent, les porteurs de glass-T n’attaquent pas, remarqua la bimbo. Vous croyez qu’on pourrait s’en aller ?

5. Par la grande porte ? Le concierge se gratta la nuque: on devrait éviter de tenter le diable. On attend son retour.

6. Gagner du temps. Dans la situation, une stratégie qui valait n’importe quelle autre. Franck s’en tint à cette ligne.

7. Évoquer la souffrance de Jerry, la perte de ses proches qu’il avait sauvagement assassinés, ne menait nulle part.

8. Le prêtre le réalisa assez vite ; il interrompit son monologue : libère-les, Jerry. Tu en as le pouvoir. Maintenant.

9. Lucie reluqua Gia, la bimbo qui couchait avec son mari. Un couteau sur le comptoir, nota-t-elle. Qui ferait le lien ?

10. Sur 3000 pieds de haut, 240 étages, tout le monde tuait tout le monde. Une morte de plus ne ferait guère de différence.

–=| Acte 69 |=–

1. L’ascenseur panoramique, reconnurent-elles. Au-delà du métal et du verre, le vide, la lumière vive. Elles hésitèrent.

2. Les plateformes voisines restaient closes. Élise prit la main de sa fille: je ne le sens pas. On ferait mieux de partir.

3. Mélodie se retourna : maman… Une douzaine de porteurs de glass-T formaient une ligne, leur coupant la retraite.

4. Ils veulent qu’on prenne l’ascenseur ? Élise serra la main de Mél. Ça va aller maman, fit-elle. Tu vas y arriver.

5. Élise évitait toujours les trajets en panoramique si apréciés des résidents. Elle se força à respirer, à se calmer.

6. Je ne peux pas, fit-elle, bloquée devant la porte. La ligne des porteurs s’avança vers elles, accentuant la pression.

7. Quelle idée d’habiter une tour lorsqu’on souffrait de vertige, réalisa-t-elle pour la première fois. Mél aida sa mère.

8. Elise franchit le palier, sentit ses jambes défaillir. Son esprit fit barrage à la vue à pic. Sa fille l’encouragea.

9. Elles se trouvaient au 10ème. Mél leva la tête. Le ruban de béton filait vers les nuages. Où allait-il les conduire ?

10. Les portes se fermèrent dans un chuintement. La capsule s’ébranla. Mél sursauta. Reste près de moi, demanda sa mère.

–=| Acte 70 |=–

1. Le concierge et la bimbo avaient le dos tourné. Le couteau disparut sous sa veste. Lucie se sentit prête, déterminée.

2. Cesser le massacre, la folie ne pouvait plus durer. Jerry ne l’entendait sans doute pas ainsi, même s’il en disait peu.

3. À Londres, à Sydney, Franck avait tenté de le raisonner et trop de personnes étaient mortes, des amis, des relations.

4. Une vie consacrée au bien-être des résidents, il ne resterait pas les bras croisés, suspendu aux décisions du prêtre.

5. Gia le regarda s’éloigner : une idée pour sortir de là ? Il se pencha sur le comptoir : peut-être bien. Lucie s’écarta.

6. Jerry, nous sommes dans une impasse, affirma Franck. En face, Belmonte ne se départit pas de son calme artificiel.

7. Non Franck, tu es dans une impasse. J’ai une armée à mes ordres. Regarde-les: un seul mot et ils se jetteront sur vous.

8. Le concierge trouva une télécommande, appuya sur le bouton. Les grilles descendirent des logements au-dessus des baies.

9. Tu voies Franck, tes amis t’abandonnent. Veux-tu vraiment rester avec eux ? Viens avec moi… Franck haussa un sourcil.

10. Alors tu me pardonnes ? Si j’accepte, tu arrêteras ça ? Pour la première fois Belmonte sourit: as-tu la foi Franck ?

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La Brigade des loups : 1er épisode  Lilian Peschet  Voy'el- collection e-courts Couverture : El Theo

La Brigade des loups : 1er épisode
Lilian Peschet
Voy’el- collection e-courts
Couverture : El Theo

La Brigade des Loups : 1er épisode

2020. L’épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l’un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l’un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s’occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.

Un professeur massacré. Une mère de famille et son enfant dévorés vivants. De jeunes lupins sauvages en liberté. Pourquoi ces crimes ? D’où viennent ces enfants, et quel est leur but ? Les réponses pourraient bien bouleverser l’avenir de la brigade de Bucarest.

Je frétillais d’impatience de lire cette série suivant son évolution via le compte twitter de l’auteur ( @LilianPCB ). Connaissant un peu Lilian Peschet, je m’attendais à une lecture qui bouleverserait certains codes ( ne dit-on pas de lui qu’il est le bûcheron de l’écriture ? 😉 ) Et tel est bien le cas dans ce premier épisode, et cela va même au-delà puisqu’il revisite avec maestria le mythe de la lycanthropie.

Episode choral donnant la parole aux 5 membres de cette Brigade des loups : Vasile, le chef, un Alpha, Mikaï, Yakov ( le pro de l’informatique ), Pavel ( le toubib ), et Dragos.

Les quelques 40 pages qui forment cet épisode filent à une allure vertigineuse : pas de temps morts ici, notre curiosité est tellement attisée qu’il est impossible de lâcher la liseuse avant la fin …et de se dire « Vite la suite » ! Réussite également parce que d’entrée le lecteur s’attache aux personnages et au contexte de cette série SF ( je ne connais pas les termes en SF, je laisse le soin aux pros ).

J’ai toujours un faible pour les romans noirs qui excellent à décrire nos sociétés, leurs dérives ( possibles ou avérées ). La Brigade des loups a ce quelque chose en plus, ce côté politique sociale un poil dénonciateur et critique. Parce que certes les Loups ont le droit de vivre en liberté en Roumanie mais ils n’en sont pas moins mis à l’index souffrant d’un racisme évident pétri de préjugés :

« Le plus grand chuchote avec le plus petit, nous lançant des coups d’oeil mauvais que je reconnais : j’ai déjà vu sur de nombreux visages ce type d’expression, lorsque j’étais plus jeune, et que notre maladie était encore entourée de mystères. A cette époque, les rumeurs prétendaient qu’elle ne s’abattait que sur ceux qui le méritaient, que sur les bâtards, les drogués et les sodomites. »

Détournant le mythe du loup-garou Lilian Peschet nous fait suivre cette enquête policière riche de suspense. Ne nous assénant pas d’innombrables descriptions, mais sachant les distiller intelligemment, à aucun moment le lecteur ne perd pied dans l’intrigue. D’ailleurs tout ceci n’empêche pas qu’on s’attache rapidement aux membres de cette Brigade. J’ai hâte de savoir ce qu’il advient d’eux dans le second épisode, surtout au sujet de Vasile.

Un premier épisode impeccable pour une série qui s’annonce surprenante, intelligente et fort bien écrite. Je vous recommande donc chaudement cette ( courte ) lecture d’autant qu’elle est gratuite.

La superbe couverture a été créée par El Theo consulter son site 

Télécharger sur L’immatériel 

Une très belle chronique de La Brigade des loups par Cécile Duquenne sur son blog

Retrouvez sur dzahell d’autres articles sur des oeuvres de Lilian Peschet. Bonne lecture ! 

MINOLTA DIGITAL CAMERAAujourd’hui, je vous présente H_X Lemonnier et vous invite à le découvrir en lisant #Infinitif salve. Hervé écrit ses poésies en live-tweet sur son compte twitter ( @H_X_Lemonnier ). Ces tweets sont comme des bulles de toutes les couleurs, légères, en ribambelles ! Je les vois s’égayer comme lorsqu’enfant je soufflais doucement pour qu’elles s’envolent plus haut, plus loin pleines de surprises et de promesses. Pour tout cela, et bien plus encore, j’aime lire le blog d’Hervé Era Da dire

Il s’est formé autour de ces #infinitifs salves tout un chapelet de contributeurs pour les traduire en espagnol, italien, allemand, et même picard ! Démonstration faite que la poésie est universelle.

J’ai fait la connaissance d’Hervé en novembre 2012 à l’occasion de la TwitterFiction AllSinners de Yumington ( @Yumington ) lancée, créée par Jeff Balek ( @balek ) qu’il n’est plus la peine que je vous présente si vous consultez ce blog régulièrement. A nouveau un grand merci à lui pour toutes les belles rencontres faites. Sur le blog d’Hervé, lisez-donc sa TwittFiction AllSinners.

Et maintenant, place à la lecture de cet #infinitif salve 14. Il n’a pas été simple de choisir parmi les 23 présentes à ce jour. Merci à Hervé Lemonnier de m’autoriser la dissémination de cette salve ( vous référer à la WebAssociationDesAuteurs ) et de librement l’illustrer par cette photo prise à Lille.

#Infinitif salve 14 

Suspendre le temps d’un vol la mécanique déchue de l’éternel à faire.
Surprendre en soi des sons, jeux d’un temps congelé.
Offrir à ses espoirs les contes bariolés, raturés en cascade.
Dérober à l’envie de ne plus savoir rire.
Initier un retour en ces terres délicieuses farandoles.
S’immiscer parce qu’enfin nous étions maîtres frêles, enfants seuls.
Démontrer piège en main qu’il eut fallu tromper ces demains dominés.
Accroître l’épice sucrée de nos rires légendaires.
Embraser l’univers fou d’un regard magicien.
Détrôner sans reproche.
Cabosser les secrets, écarteler croyances.
Vivre de s’enivrer sans cesser d’y goûter.

Erika de Hafed Benotman  sKa éditeur numérique Coll. Noire Soeur

Erika de Hafed Benotman
sKa éditeur numérique
Coll. Noire Soeur

Erika 

Le résumé chez l’éditeur : Le numéro d’écrou « A Z A Z » fait l’écrivain public en caressant les touches d’Erika …

Il est 22 heures et il s’acharne sur sa machine à écrire, Erika. Voilà que les détenus réclament l’application du règlement, le débusque, l’insulte ! C’est vrai quoi qu’il leur foute donc la paix, qu’il arrête son vacarme.

« Voilà les temps nocturnes des prédateurs ! On est là ! Le bruit infernal de ta jouissance, Erika, se démultiplie de cellule en cellule ! De numéro d’écrou en numéro d’écrou ! On vous emmerde ! Comme sur les tuyaux où on se cause en morse à petits coups secs ou longs, selon qu’on parle en rap ou en alexandrin »

Erika qu’il a posée sur la planche en bois, là, directement sans mettre les couvertures. Ça résonne, ça résonne et les gardiens veulent la lui confisquer. D’abord qu’ils aient les clés de la cellule.

Qu’ils essaient donc tous de faire taire la poésie !

« J’ai des cordes vocales à me pendre, moi ! »

Il dénonce, il exulte, il frappe encore et encore les touches de son Erika. Il se met à dos tout l’établissement pénitentiaire, dans son tourbillon de folie créative.

Fouille de la cellule, mitard pour punition, allez hop 40 jours…

J’arrête ici les citations parce que je n’ai qu’une envie c’est que vous lisiez cette nouvelle. C’est de la poésie coups de poings et les points sur les I.

En quelques pages, l’auteur donne un aperçu sans ambiguïté sur l’emprisonnement. Coté détenus côté matons, rien ni personne n’est épargné. Hafed Benotman est un poète au sens large bien sûr, un auteur que je lis et relis toujours avec émerveillement et dont je conseille tous les titres sans exception.

Mais pour vous faire une idée de son style et de son talent, à ce prix ça ne se refuse pas.

Vous serez étonnés par la chute…

Erika est à 99 cts d’€ sans DRM ( epub, mobi, PDF). Pour l’acheter consulter la liste des distributeurs à cet endroit

La biographie d’ Hafed Benotman sur le site de l’éditeur